19/06/2018
"Les "idées spéciales" de Salvini."
Italie. Revue de presse.
Salvini/proposition de recensement de la population ‘’rom’’ : Unes « Affrontement au sein du Gouvernement pour les Roms » - ‘’Salvini propose un recensement, Di Maio : ‘’c’est inconstitutionnel’’ (Corriere della Sera), « La nouvelle cible de Salvini : ‘’recenser tous les Roms’’ (La Repubblica), « Roms, la colère de Conte : Salvini exagère » (La Stampa), « Salvini-Di Maio, la fissure sur les Roms » (Il Messaggero), « Roms et migrants, fissures entre la Ligue et le M5S » (Il Mattino), « Les ‘’idées spéciales’’ de Salvini » - ‘’Les associations et la politique en alerte, une audience avec le Pape démentie’’ (Avvenire).
EDITORIAL du directeur de La Repubblica, M. Calabresi « La pitié est morte » : « Beaucoup de propagande, aucun effet pratique mais le résultat est sûr : occuper le débat et l’agenda politique. Salvini joue sur les peurs des Italiens, sur le malentendu qu’un langage violent et musclé sert à garantir la sécurité. Rien de plus faux. Il ne suffit pas de porter une cravate bleue pour devenir une personne crédible. D’après Salvini, la majorité des Italiens partagent ses propos et le soutiennent. Cela est peut-être vrai, à en voir les sondages. Nous savons bien où nous conduit une politique de frontières sûres et aux comportements atroces du gouvernement américain. Des milliers de mineurs abandonnés à leur désespoir ».
EDITORIAL La Stampa V. Zagrebelsky « La politique des provocations » : « La constitution interdit tout recensement basé sur l’ethnie. Il ne s’agit alors que de propagande. Propagande terrible, qui montre du doigt un nouvel ennemi : la population Rom. Il s’agit de problèmes réels et complexes, qui demandent de la sagesse et du temps, outre une politique respectueuse des personnes. Les simplifications « au goût racial » humilient le gouvernement et l’Italie ».
SONDAGES Il Messaggero A. Gentili « La Ligue dépasse les 5 Etoiles dans les sondages » : « Selon un sondage SWG, en une semaine la Ligue (+2,2%, soit 29,2% des intentions de vote) a dépassé son adversaire direct, le M5S (-2,5%, soit 29%). Le PD (18,8%) et Forza Italia (9,2%) augmentent de 0,5%. A noter : 32,2% ne s’expriment pas. Le leader Di Maio, inquiet, relance sur la pauvreté et la précarité, tout en demandant davantage de transparence sur l’argent que la Ligue aurait reçu »
COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « La compétition entre M5S et Ligue retombe sur Conte » : « Le président du Conseil se retrouve maintenant à gérer un équilibre qui est en train de basculer. Cela était prévisible mais sans doute pas aussi rapidement et cela prend de court tous les acteurs, notamment Conte. Pour lui et les autres ministres ‘’techniques’’ comme Tria (Economie) et Moavero (Affaires étrangères). Le dilemme pour Conte est de trouver des solutions concrètes avec ses partenaires européens mais aussi comment se mouvoir au milieu d’une compétition croissante entre le MS5 et la Ligue. Pour lui, il s’agira de se comporter comme un équilibriste. Mais la vraie question est la suivante : jusqu’à quand Tria parviendra à maintenir intact son profil de technicien qui rassure les marchés ? ».
ENTRETIEN de Luigi Di Maio, Vice-président du Conseil et ministre du Travail « L’étau se serre sur les CDD, des facilitations pour les CDI » (Sole 24 Ore) : « ‘’Sur les sociétés de livraison alimentaire et leurs employés, nous avons constaté une disponibilité pour une négociation. Au pire, nous procéderons à l’élaboration d’un contrat de secteur. L’Italie est le pays avec le nombre plus élevé de ‘’Gig workers’’ (travailleurs de petits boulots liés à une application). L’orientation de mon ministère est de favoriser les embauches en CDI par le biais de facilitations aux entreprises qui choisiront ce contrat. Nous sommes déjà en train de réformer les centres pour l’emploi pour les rendre plus efficaces car ils seront le pivot du revenu citoyen. Sur l’affaire de l’usine Ilva, une négociation a été ouverte avec les différentes parties : il faut que la nécessité de sauvegarde des emplois et de l’environnement soient bien clairs’’ »
ENTRETIEN de Danilo Toninelli (M5S), ministre des Transports et des Infrastructures « Que l’Europe ouvre ses ports, l’urgence doit être partagée » (Il Messaggero) « ‘’La décision de l’Espagne doit représenter le début d’une nouvelle ère. Chiffres à la main, sur 189 navires, Frontex n’est intervenu que 8 fois. Mais le vrai problème est que Frontex récupère les rescapés et les dépose en Italie. Sur les grands chantiers des infrastructures, une analyse sur le rapport coûts-bénéfices est en cour et certains rapports seront dévoilés dans quelques semaines. Certains chantiers sont en train de coûter trop cher du point de vue économique et environnemental’’ » »
Visite du Président du Conseil à Berlin – Unes : « Conte obtient la solidarité de Merkel » (Sole 24 Ore), « L’Italie à Berlin : que l’Europe soit unie contre la pauvreté » (La Stampa), « Conte se rend chez une Merkel amoindrie » (Il Fatto Quotidiano), « Merkel disponible (apparemment) aux demandes de l’Italie » (Il Giornale).
ARTICLE Corriere della Sera P. Valentino « Merkel à Conte : nous aiderons l’Italie » : « La Chancelière est ouverte à la possibilité de création de centres d’identification en Libye. Il s’agit bien de preuves d’accord entre Allemagne et Italie sur les migrants. Mais la rencontre d’hier soir entre A. Merkel et G. Conte a plutôt montré la distance entre Berlin et Rome. Merkel a besoin d’un accord bilatéral de nécessité sur les refoulements des réfugiés dans les pays de premier accueil ; Conte a surtout une approche communautaire ».
RETROSCENA (Coulisses) Corriere della Sera M. Galluzzo « L’objectif de Rome : un plan UE à l’instar de celui pour la Turquie » : « Le président Conte a tenu à dire : ‘’les frontières italiennes sont les frontières européennes, nous devons tous opérer sur la base d’une approche intégrée à plusieurs niveaux’’. Cela pour demander à la Chancelière que les autres Etats ouvrent leur porte-monnaie comme cela a été le cas pour la Turquie pour la fermeture de la route syrienne. Hier soir, les deux ont surtout évoqué des solutions transitoires, pour sauver l’image d’une Union pouvant, comme l’a dit Conte ‘’porter préjudice aux résultats de Schengen’’ ».
EDITORIAL Il Messaggero M. Gervasoni « Si l’agenda italien bouscule l’axe franco-allemand » : « Le hasard du destin a voulu que Conte se rende à Berlin au moment où trois crises sont en cours: celle de l’Allemagne (entre le CDU et le CSU), celle de l’axe franco-allemand (les divisions sur la réforme de la zone euro sont évidentes) et la crise européenne (difficile que l’on parvienne à des décisions importantes, tous ont peur de bouger en vue des prochaines élections européennes de 2019). Le gouvernement italien, avec l’affaire Aquarius, a d’un côté fait sauter la routine européenne et conditionné la politique intérieure allemande et française. Par le passé, c’était plutôt l’inverse ».
ARTICLE Il Messaggero M. Conti « Conte demande la flexibilité pour le revenu citoyen » : « L’idée du président du Conseil G. Conte est de financer des mesures contre la pauvreté par le biais des fonds européens et de reporter à 2021 la réduction du déficit afin d’éviter l’augmentation de la TVA. Pour ce faire, le soutien allemand est essentiel. Merkel, à son tour, a besoin de l’Italie pour le renforcement des hotspots en Afrique, la migration étant le problème central pouvant faire sauter la ‘’Grosse Koalition’’. Le président du Conseil remporte un succès : avoir obtenu la promesse d’une rencontre à trois Merkel-Macron-Conte juste avant le Conseil européen »
RETROSCENA La Repubblica A. D’Argenio « L’arme italienne au sommet sur les migrants : le véto aux sanctions contre Moscou » : « Il s’agirait de la stratégie du gouvernement italien pour mettre ses partenaires européens au pied du mur pendant le sommet décisif des 28 et 29 juin et obtenir des quotas sur les réfugiés et des ‘’hotspots’’ en Afrique. Les ministres européens de l’agriculture ont reconduit les sanctions contre la Russie. Des sanctions (qui ne nuisent pas l’industrie italienne) et qui incluent des restrictions au tourisme et l’interdiction d’investissements et d’importation de produits provenant de la Crimée. Il s’agit de sanctions moins dures pour Poutine et les siens mais plus dures pour les 150 personnes et les 30 sociétés responsables de la guerre en Ukraine (à échéance le 15 septembre prochain) et surtout celui du troisième front, qui touche directement le gouvernement et l’économie russes, dont l’échéance est prévue pour le 31 juillet, et qui sont directement liées aux accords de Minsk. L’idée de prendre en otage le dossier russe est en train de faire son chemin au Palais Chigi et à la Farnesina : mettre le véto aux sanctions tant que le Conseil européen n’a pas pris des engagements pour aider l’Italie sur le front des migrants ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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