24/05/2018
"La Ligue défie le Quirinal en insistant sur l’eurosceptique Savona à l’Economie."
Italie. Revue de presse.
Gouvernement-Consultations au Quirinal – Unes : « La charge donnée à Conte, les conditions du Quirinal » - ‘’L’Italie restera en Europe’’ (Corriere della Sera), « Conte président du Conseil : ‘’oui à l’Europe’’ » - ‘’La Ligue défie le Quirinal en insistant sur l’eurosceptique Savona à l’Economie’’ (La Repubblica), « Conte : ‘’je serai l’avocat du peuple’’ » - ‘’Bruxelles annonce une correction budgétaire à hauteur de 10 milliards’’ (La Stampa), « Conte : ‘’conscient que l’Italie reste en Europe’’ » (Sole 24 Ore), « La charge à Conte, le Quirinal sera le garant » (Il Messaggero), « Conte, feu vert avec les conditions du Quirinal » (Il Mattino).
EDITORIAL, Corriere della Sera M. Franco « Le syndrome du siège » : « Le soulagement après la fin des discussions et la formation probable d’un gouvernement ne peuvent effacer la préoccupation. Le M5S et la Ligue ont le droit de diriger l’Italie après le mandat populaire très clair qu’ils ont obtenu. Le Quirinal a pris acte de l’indication de nommer le professeur G. Conte comme président du Conseil. Le problème sera de comprendre où veulent arriver les ‘’dyarques’’ di Maio et Salvini et si l’expression utilisée par Conte, ‘’avocat défenseur du peuple italien’’, est le prélude ou non à un déchirement anti-européen. Nous assistons à la prise du pouvoir central de la part d’une sorte de ‘’politique périphérique’’ à laquelle le vieux système a offert une autoroute vers le Palais Chigi. Mais la responsabilité de cela ne repose pas sur les vainqueurs : plutôt, sur ceux qui n’ont pas créé une alternative crédible et qui maintenant subissent une ‘’défense du peuple’’ qui laisse entendre des inconnues lourdes dans l’avenir de l’Italie ».
ARTICLE La Repubblica C. Lopapa « Salvini résiste sur Savona : ‘’défions l’Europe avec la Flat tax et la réforme des retraites’’» : « L’axe anti-Bruxelles se ressoude autour du nom du ministre (eurosceptique) de l’Economie Paolo Savona. Il s’agit de la dernière tranchée que les deux leaders Di Maio et Salvini ont décidé de défendre à outrance. La barricade a été érigée. Salvini en fait une question de principe et l’annonce à environ 80 élus léghistes, entre sénateurs et députés ‘’nous n’accepterons pas de vétos sur les ministres’’ ajoutant ‘’les vétos sur la composition du gouvernement, il faudra les expliquer aux 18 millions d’Italiens qui nous ont voté’’. Sinon, le plan B prévoit le léghiste Giancarlo Giorgetti au ministère de l’Economie. Les priorités : la révision de la réforme des retraites ‘’Fornero’’ et l’introduction d’un système d’impôt à deux taux, 15 et 20 % ».
ARTICLE, Corriere della Sera, E. Buzzi : « Economie, bataille sur le ministère. Et le jeu sur les Affaires Etrangères est rouvert » : « Un bras de fer qui a encore besoin de temps pour se résoudre et qui implique deux des plus importants ministères du futur gouvernement. Le nouveau Président du Conseil Conte devra décider les noms des deux ministres de l’Economie et des Affaires Etrangères. La Ligue souligne que Paolo Savona, indiqué comme futur ministre de l’Economie, sera une garantie pour tous les Italiens et le M5S est d’accord. La pression sur ce nom demeure, de toute façon, élevée. Cette situation est strictement liée au choix du responsable d’un autre ministère très important : celui des Affaires Etrangères. La Ligue et le M5S affirment que leur gouvernement doit être un gouvernement du peuple, et donc qu’ils ne veulent pas de ministres liés à l’establishment. Giampiero Massolo, indiqué depuis longtemps en tant que possible ministre des Affaires Etrangères, pourrait en pâtir. Il existe l’hypothèse que cette tâche puisse aller à Luigi Di Maio ».
ENTRETIEN de Roberto Maroni, ancien président de la Région Lombardie : « ‘’ J’aiderai Matteo (Salvini). Mais il ne peut pas être ministre et secrétaire ‘’ » (La Stampa) : « ‘‘ Il a été très important que Matteo m’appelle après une longue période de silence. Je n’étais pas d’accord avec un gouvernement Ligue-M5S, les 5 Etoiles auraient dû gouverner seuls et nous les aurions vus échouer. Matteo aurait pu avoir un gouvernement de centre droit beaucoup plus fort. Mais maintenant, je l’aiderai. Salvini m’a demandé des conseils, nous avons parlé du ministère de l’Intérieur. Je lui ai fait remarquer qu’il s’agit d’un ministère très délicat, et que s’il devient ministre il aura un rôle très important, de grande responsabilité, qui ne lui permettra pas d’être aussi secrétaire de la Ligue. Je ne pense pas à des dessous étranges pour le choix de Giuseppe Conte, je considère seulement qu’il s’agit d’un choix superficiel ‘’ ».
COMMENTAIRE La Repubblica T. Mastrobuoni « Un alibi offert à Merkel » : « L’humeur à Berlin est noire à l’idée qu’en Italie un gouvernement populiste, annonçant des dépenses folles et des contreréformes douloureuses, soit en train de s’installer. Les commentaires les plus gentils parlent d’ ‘’expérimentation dangereuse’’, ou d’ ‘’illusion’’ en encore de ‘’manque de responsabilité’’. Les moins gentils commencent à parler de ‘’cordon sanitaire à créer autour de l’Italie’’. C’est ce qu’a écrit sur son compte Twitter un des conseillers économiques du gouvernement, Lars Feld. L’Italie fait peur, elle est à nouveau le surveillé spécial de l’Europe. L’Italie risque d’offrir à Merkel un alibi formidable pour ne pas faire ce que de toute façon elle n’aurait pas fait : les réformes européennes. Merkel est enlisée et il est clair que le sommet de juin, qui aurait dû modifier le visage de l’Europe, n’aboutira pas à grand-chose. Mais la faute ne sera pas de Merkel : celle-ci pourra la faire retomber sur l’Italie ».
ARTICLE, La Stampa, E. Bonini : « L’Italie réussit l’examen. Mais l’UE : ‘’ Il faut intervenir sur dette et retraites ‘’ » : « A ce stade, il n’y aura aucune mesure contre l’Italie : la Commission européenne ne demande pas l’ouverture des procédures spéciales pour une dette excessive. Mais le message politique est clair : l’Italie doit continuer de la réduire. Il faut absolument continuer les efforts du gouvernement sortant et les réformes sur le travail, la justice, le cadastre, la réforme fiscale et de l’administration publique. Le pays doit continuer aussi de réduire son déficit, parce que, de toute façon, l’Italie va rester un surveillé spécial de la zone euro ».
SONDAGE, Eurobaromètre du Parlement européen, Il Messaggero, « Mais la majorité des Italiens est de plus en plus eurosceptique » : « Les Italiens sont en majorité eurosceptiques : l’appartenance à l’UE est positive pour seulement 39% d’entre eux. La donnée est meilleure qu’il y a trois mois cependant (+3%) mais l’Italie est seulement derrière les Croates (36%) et les Tchèques (34%). 61% des citoyens italiens sont convaincus de ne pouvoir compter sur les institutions européennes, alors que dans les autres pays la moyenne est de 46% ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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