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30/09/2013

Gouvernement italien : c’est la crise.

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Italie. Les directeurs des principaux quotidiens, inquiets, publient des éditoriaux contre « l’extrémisme » du PdL « qui frappe familles et entreprises » et sur « l’indignation des modérés » (F. De Bortoli, Corriere) et en appellent à la responsabilité et à la dignité des modérés du PdL : « Le choix irresponsable de Berlusconi et de ses fidèles a le goût amer des gestes désespérés. Il ne change pas le destin judiciaire du Cavaliere mais met le pays au bord du précipice ». De Bortoli souligne le « coût » de la crise : « les modestes signaux de reprise s’évanouissent, les investisseurs internationaux (comment leur donner tort) s’éloignent, le coût de la dette augmentera, la seconde partie de l’IMU [impôt immobilier] devra être payée, pas de remboursement aux entreprises, qui continuent de mourir, le chômage augmente, la loi de finances est dictée par Bruxelles. Le gouvernement qui gagnera les prochaines élections sera sous surveillance UE-BCE-FMI, et les impôts seront plus lourds, c’est sûr ». Il espère cependant dans une action de « l’aire modérée du PdL, si elle existe et a à cœur familles et entreprises, inspirée par les valeurs du PPE ». Pour Mario Calabresi, directeur de la Stampa: « Maintenant ça suffit, pensez au pays ». Il estime que « la décision de Berlusconi, de faire démissionner ses ministres, est un coup très dur pour le pays. Une humiliation qui nous fait précipiter dans le chaos, le manque de crédibilité, qui confirme les pires stéréotypes sur les italiens ». Il s’adresse également aux modérés du PdL : « nous savons avec certitude que la majorité des ministres PdL n’approuvent pas ces démissions en masse. Il serait temps qu’ils trouvent la dignité et la force de ne pas confondre l’affection, la fidélité et la reconnaissance qu’ils ont envers Berlusconi avec l’adhésion à un geste qui nuit au pays ». « Dignité » indispensable encore pour le directeur du quotidien économique Sole, R. Napoletano : « Le comportement de S. Berlusconi n’est pas digne. Il y a deux ans, il avait compris la nécessité de faire machine arrière dans l’intérêt du pays. Hélas, aujourd’hui, il risque d’entraîner les siens et les autres, s’il n’a pas un sursaut de dignité, dans une spirale négative qui nuira à tous. La situation sur les marchés s’est améliorée mais les effets de la crise politique sont évidents. Il faut donc aller devant le Parlement et voir si, certains au PdL, à visage découvert, voudront parier sur l’expérience de ce gouvernement, mettant l’Italie et la situation d’urgence économique et sociale au premier plan ». La réaction d’E. Letta, qui a rencontré G. Napolitano au Quirinal dimanche soir et s’est ensuite exprimé à la télévision dans l’émission Che tempo che fa (RAI3) est reprise par l’ensemble des quotidiens : « Un geste fou ». Le président du Conseil a décidé de demander la confiance au Parlement (mercredi), pas pour trois jours mais jusqu’en 2015, écrivent les quotidiens. « Je ne veux pas que tout recommence comme avant, je veux aller de l’avant et mettre en œuvre le programme. Si les conditions ne sont pas réunies, j’en tirerais les conséquences » (Stampa).  

La prise de distance de certains ministres PdL, rejetant les « extrémismes des faucons », est relevée par les quotidiens. Et, tout d’abord, la déclaration du vice-président du Conseil et dauphin du Cavaliere, Angelino Alfano : « Je serais diversement berlusconien, si ce sont là les nouveaux berlusconiens ». Et « Lupi (« Forza Italia ne peut être un mouvement extrémiste aux mains des extrémistes. Nous souhaitons rester avec Berlusconi mais pas avec ses mauvais conseillers. Alfano doit se mettre en jeu pour cette bataille »), Di Girolamo, Quagliariello (« Si FI devient extrémiste, je n’y adhèrerais pas »), Lorenzin (« Je continuerais à exprimer mes idées et mes principes dans le camp du centre droit mais pas dans cette Forza Italia qui nous pousse vers une droite radicale ») et toute la volière de colombes fait semblant d’espérer que le Cavaliere change d’avis » (Stampa). G. Qualgliariello, dans un entretien au Messaggero, déclare : « nous sommes en train d’évaluer la possibilité de donner vie à un nouveau parti, d’inspiration gaulliste ». Le Corriere publie un entretien de E. Brok, député européen : « Le PPE est prêt à accueillir qui quitte Forza Italia ».

(Traduction : Ambassade de France à Rome)

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