Le PD pousse le Mouvement 5étoiles à changer de nature.

Polémique suscitée par une ancienne proposition de loi du PD jamais examinée et remise automatiquement à l’ordre du jour de la nouvelle législature prévoyant que seuls les partis dotés de personnalité juridique puissent participer aux élections et bénéficier de remboursements électoraux (« querelle PD-Grillo sur les règles du vote » pour la Stampa, « la loi anti-Grillo devient une affaire », Corriere), la Repubblica s’intéressant aux propos du maire de Florence et ancien candidat aux primaires PD M. Renzi […] en particulier sa critique du Gouvernement accusé d’avoir fait un cadeau à Silvio Berlusconi en gelant la perception de la tranche de juin de la taxe d’habitation sur la résidence principale.

PD – M5S : les éditorialistes sont sévères avec la proposition de loi déposée hier par le PD, moins sur le fond que sur l’opportunité politique du dépôt d’un tel projet au moment où le M5S est mis en difficulté sur la question de la transparence par l’émission d’investigation Report de RAI 3 : « quand on marque contre son camp en favorisant l’antipolitique » (Stampa), un acte qui « a l’air d’un cadeau involontaire et maladroit à Beppe Grillo », pour M. Franco dans le Corriere, une proposition « légitime mais inopportune » qui « devient un nouveau faux pas du PD » pour S. Folli dans le Sole 24 Ore. L. Zanda, sénateur PD, défend le texte déposé par A. Finocchiaro dans plusieurs interviews (notamment à la Stampa : « la loi n’est contre personne, nous l’attendons depuis 30 ans »), et rappelle surtout qu’il avait été rédigé avant la percée électorale de 5 Stelle et qu’il est représenté aujourd’hui de manière automatique, laissant entendre ainsi la nécessité de l’amender.

Dans ce contexte, plusieurs articles reviennent sur les attaques du M5S contre la journaliste Milena Gabanelli, responsable de l’émission Report et arrivée première aux « Quirinarie » (p.m. élections par internet du candidat du M5S à la Présidence de la République) et qui a posé au mouvement deux questions restées sans réponses (destination des recettes du blog de Grillo et montant, en particulier, des recettes publicitaires du blog) : « Report enquête sur les comptes des Cinque Stelle, et Gabanelli devient ‘servante du pouvoir’ » (Stampa), « Gabanelli défie Grillo sur l’argent, et les militants se divisent » (Repubblica), soutien à M. Gabanelli dans le Corriere : « Gabanelli impartiale, y compris envers qui l’a présentée comme candidate ».

« Quand on marque contre son camp en favorisant l’antipolitique » (Michele Brambilla, La Stampa) : […] Grillo et les siens étaient en train d’offrir un triste spectacle surtout parce qu’en répondant aux critiques ils ont utilisé le schéma typique de délégitimisation, voire de diabolisation, de l’adversaire. Comme trop souvent dans pareil cas, celui qui n’est pas d’accord avec le M5S est considéré comme l’expression des ‘pouvoirs forts’, voire un journaliste soudoyé. Or, l’antipolitique serait asphyxiée s’il n’y avait pas la politique. Car lundi, tandis que Grillo et son entourage avaient du mal à faire apparaître Milena Gabanelli comme le ventriloque de la caste, voici que les partis ont marqué un but contre eux-mêmes en changeant le score du match. Le PD a présenté au Sénat un projet de loi sur la « personnalité juridique » des partis. Sans aller dans les détails, si le projet de loi devait être adopté, le M5S serait contraint de se renier en devenant un parti, ou d’être obligé à ne pas se présenter aux élections. Puisque Grillo a déjà dit que son mouvement ne deviendrait jamais un parti, une telle loi aurait l’effet de laisser les 5 étoiles en dehors du Parlement. Il a suffi de cette nouvelle pour tirer d’affaire les ‘grillini’ et pour leur permettre de hurler au complot. Et pour cause, cette fois-ci ! Le PD a déjà forcé la main en retouchant les règles de ses primaires, il y a quelques mois. Maintenant, le Parti Démocrate tente d’éliminer Berlusconi en le déclarant inéligible et en poussant le M5S à changer sa nature. Peut-il vraiment penser résoudre ses problèmes de cette manière ? Bien sûr que non. Ce qui est plus grave, c’est que les hommes politiques ne le comprennent pas et laissent clairement voir qu’ils sont loin des sentiments du peuple, alors que celui-ci représente la sève principale de l’antipolitique. ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)