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07/03/2013

Italie : "Nouvelles élections ? Le mode de scrutin actuel favoriserait la non-gouvernabilité."


« Nouvelles élections ? Le mode de scrutin actuel favoriserait la non-gouvernabilité » (Roberto D’Alimonte,Il Sole 24 Ore) : « Il existe un problème que plusieurs acteurs de la politique italienne et les marchés n’ont pas très bien saisi. L’Italie d’aujourd’hui se retrouve dans une situation qui est pire que celle de la Grèce d’hier (qui a réussi à former un gouvernement après un nouveau vote). Chez nous, retourner au vote sans une réforme du mode de scrutin pour le Sénat signifierait jouer à la roulette. La petite bille pourrait tomber sur la bonne case comme sur la mauvaise. La probabilité d’un mauvais résultat est même majeure. Que faire alors ? Continuer à voter tant que la chance n’arrive pas ? Cela fait trois fois que nous votons avec le mode de scrutin appelé ‘Porcellum’. Seulement une fois il a donné un vainqueur clair au Sénat, en 2008. Cette fois-ci le contexte est bien différent. Il y a eu une compétition quadripolaire et aucun pôle n’a pu distancier nettement les autres. Au contraire, sur ces 4 pôles, 3 avaient plus ou moins le même poids. Si on devait aller voter à nouveau, quel serait le résultat ? Celui de 2008 ou celui de février 2013 ? Il est possible que l’offre politique ou que les préférences des Italiens changent, donnant une majorité claire au Sénat, comme l’espère Grillo, qui compte remporter une victoire dans toutes les 17 régions ? Ou comme l’espèrent ceux qui misent sur Renzi pour réussir là où Veltroni avait échoué ? A priori cela n’est pas à exclure. Toutefois, aujourd’hui nous nous retrouvons dans une situation tellement fluide qu’il est permis de douter. Le bon cap à suivre pour la gouvernabilité est celui d’une réforme du mode de scrutin. Avec quel système et quelle majorité ? Nul ne sait. Le plus simple serait d’introduire une prime de majorité nationale au Sénat à l’instar de celle prévue à la Chambre basse. Mais cela n’est pas suffisant. Il pourrait y avoir deux majorités différentes. Il faudrait alors permettre aux jeunes de 18 ans de voter aussi pour le Sénat. Cela signifierait faire une réforme constitutionnelle. Cela est-il possible en peu de temps ? Difficile. Il faudrait alors jeter les bases pour une vraie gouvernabilité avec des choix clairs sur le mode de scrutin, la forme de gouvernement et le bicaméralisme. On en a longtemps discuté. Il faudrait choisir entre le modèle italien et le modèle français. Le premier est celui des communes, des provinces et des régions : élection directe du chef du gouvernement (avec un ou deux tours) et une majorité de sièges garantie à celui qui gagne (grâce à la prime). Le second est celui basé sur une double élection : élection directe du président de la République en deux tours et élection des parlementaires aux collèges uninominaux avec un système à deux tours. Pour ces deux possibilités, il faut quand même réduire le nombre de d’élus et mettre fin au bicaméralisme parfait laissant uniquement à la Chambre basse le rôle de voter la confiance au gouvernement. Le système italien a un avantage : il assurerait une majorité. Le système français, en revanche, offre un collège uninominal majoritaire. L’actuelle crise politique pourra-t-elle favoriser un gouvernement pouvant affronter de telles questions ? La stabilité et le bon fonctionnement de notre démocratie dépendent de ce que les partis sauront faire sur le plan des réformes institutionnelles et politiques. Il s’agit là de questions qu’il n’est plus possible de reporter. Il faut aussi que le M5S prenne ses responsabilités sur ce front. Sinon, nous continuerons à jouer à la roulette. Et nous perdrions tous, y compris la banque. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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