14/04/2012
L’anxiété des partis accentue les désaccords et affaiblit Monti.
« L’anxiété des partis accentue les désaccords et affaiblit Monti » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « La tension avec l’Espagne de Rajoy quant aux responsabilités de l’attaque de la zone euro par les marchés financiers a été résolue par un coup de fil. Mais il faudra beaucoup plus de moyens, et de temps, à Mario Monti pour dissiper la confusion et les difficultés auxquelles il doit faire face. L’annulation de la rencontre qui devait réunir hier les secrétaires des trois partis alliés et leurs chefs de groupes parlementaires est symptomatique. Le chef du gouvernement italien a été sûrement déçu par le fait que le Secrétaire général du Parti de la Liberté (PdL) Alfano rencontre l’ancienne présidente de Confindustria, organisation représentant les chefs d’entreprises, alors que cette dernière est considérée comme étant une des principales adversaires de la ligne économique du gouvernement. Pour le président du Conseil, les ‘profondes modifications’ demandées par Alfano – et suggérées par Berlusconi (paiement de la taxe d’habitation en plusieurs tranches, pas d’augmentation de la TVA et normes sur l’embauche plus favorables aux industries) –, pourraient être délétères pour l’Italie au niveau européen. Monti craint en effet que les revendications du PdL ne créent de nouveaux conflits, dans un contexte où les partis doivent s’entendre pour relancer la croissance et l’emploi. Au centre-droit, le fait que le gouvernement des techniciens ne soit pas encore parvenu à calmer les marchés fait l’objet de critiques – bien qu’il ne soit pas question pour le PdL de lui retirer son soutien. Aucun des alliés n’a en effet intérêt à provoquer une crise ou des élections anticipées – antichambre de leur suicide politique. Toutefois, on observe que tous cherchent à se distinguer et à limiter l’identification avec le président du Conseil, exception faite de l’UdC de Casini, qui a été reçu hier au Quirinal par Napolitano. La crainte de l’impopularité finit par multiplier les résistances et par accentuer la solitude du gouvernement. Combien de temps encore les partis pourront-ils ainsi seconder ou tenter de modifier à leur guise les objectifs fixés par le palais Chigi ? Mario Monti a bien dit que le projet de loi sur la réforme du marché du travail ne pourrait être ‘bouleversé’ – soulignant ainsi un danger et montrant son agacement. Les partis alliés sont ainsi prévenus : ils ne peuvent contraindre le pays à l’immobilisme ou à des retours en arrière progressifs car le scénario pourrait alors changer. Voilà pourquoi le Quirinal observe les manœuvres des partis vis-à-vis du Palais Chigi avec cette attention particulière que l’on réserve aux situations à surveiller de près. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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