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03/10/2011

Italie : vers un nouveau mode de scrutin ?

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Editorial d’Ezio Mauro, directeur de La Repubblica – « La conscience de l’État » (dans l’édition de samedi) : « Hier, Giorgio Napolitano a rompu une part du charme qui bloque le pays dans la longue agonie du berlusconisme. Balayant des fausses croyances, des mythes et des légendes politiques qui ont pourtant pesé sur l’action de ce gouvernement, le chef de l’État a dit clairement ce que la classe politique, opposition incluse, n’arrive pas à expliquer : il n’y a pas de peuple padan, l’idée d’un État lombardo-vénète dans le défi de la globalisation est grotesque et une voie démocratique vers la sécession est une idée irréaliste. Il a fallu du courage – de la responsabilité – pour prononcer de tels mots, car l’Italie politique a accepté des années durant de laisser croître au sein de la droite berlusconienne la légende noire de la Padanie imaginaire, jusqu’à la farce des faux ministères au Nord. Aujourd’hui, enfin, l’État affirme qu’il est un et indivisible, fruit d’une histoire nationale reconnue. Sont ainsi fustigés la Ligue, le gouvernement, la majorité et l’opposition. De fait, Napolitano dénonce la rupture du rapport entre élus et électeurs. Le jour même où le projet de référendum visant à modifier le mode de scrutin voulu par Bossi et Berlusconi, et coupable d’avoir rompu le lien entre les électeurs et leurs représentants en confiant le choix de ceux-ci aux chefs de parti, recueille plus d’1,2 million de signatures, le Président demande expressément un nouveau mode de scrutin pour rétablir la confiance dans les institutions. Vu la désaffection des citoyens à l’égard des institutions et de la politique, ces mots doivent être entendus. C’est une invitation à dire la vérité, à rendre la parole aux citoyens, à ‘changer d’air’ à la tête de l’Etat. Si cela se produit, le gouvernement fictif retranché au Palais Chigi aura lui aussi peu de temps à vivre. »

 

« La gauche 10 points devant » (R. Mannheimer, Corriere de dimanche) : « Désormais une majorité relative des Italiens demande un scrutin anticipé (44%), y compris des électeurs de droite. Quel serait le résultat en cas d’élections dimanche prochain ? Le PD se maintient à 27-28%, moins qu’aux dernières législatives (33%) mais plus qu’aux européennes (26%). En face, le PdL poursuit sa baisse, lente mais constante, à un peu plus de 26%, soit 10 points de moins qu’aux législatives et aux européennes – indice de la crise du parti du Cavaliere. La Ligue est l’un des rares partis à rester stable (9-10%) malgré la désaffection envers l’exécutif. Dans l’ensemble, les partis de gauche (sans compter celui de Grillo) ont une avance de 10 points sur ceux du gouvernement. Ceux-ci ne pourraient rivaliser avec la gauche qu’en s’alliant aux partis du centre, mais avec là encore le risque de perdre. Si UdC, FLI et ApI devaient s’allier à la gauche (tout ou partie), la suprématie de celle-ci en serait renforcée plus encore. Une fois de plus, la position des partis du centre – et les possibles alliances – est décisive. Mais il s’agit d’un scénario purement théorique : 1/ Le pourcentage des indécis reste élevé et l’expérience montre que la campagne reste cruciale dans la formation de l’opinion, notamment l’entrée en lice d’un leader apte à réveiller l’électorat. 2/. Le mode de scrutin qui sera en vigueur reste incertain. L’actuel est peu populaire et la campagne référendum en vue de l’éliminer a eu un succès considérable ; aujourd’hui, une majorité absolue des Italiens est pour une réforme (51% contre 36% en 2010). Malgré ces limites, les chiffres des intentions de vote démontrent l’état de grande difficulté où se trouve aujourd’hui la droite. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome).

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