Ligue : tensions entre le courant de Bossi et celui de Maroni.

« L’énième volte-face de Bossi désoriente les ‘soldats’ léghistes » (Michele Brambilla, La Stampa) : « Les divisions de la Ligue éclatent au grand jour. Plusieurs maires issus de la Ligue se retrouvent ainsi en porte-à-faux. Fontana, maire de Varèse, a dû démissionner de la présidence de l’ANCI (association nationale des communes) du fait du mot d’ordre de la Ligue contre la grève des maires, ce jeudi, pour protester contre le plan de rigueur, grève dont il était pourtant l’organisateur. Tosi, maire de Vérone, a été accusé de ‘lèse-majesté’ après son interview au Corriere où il disait ‘un cycle s’est achevé ; il serait bon que Berlusconi se retire au plus tôt, avant 2013.’ Lui aussi a risqué l’exclusion : le conseil fédéral léghiste, réuni lundi, a failli en décider ainsi. Mais Tosi est un maire influent, très populaire en Vénétie, apprécié aussi de maires non-léghistes et du président Napolitano. A l’arrière-plan, la rupture entre le courant de Bossi et celui de Maroni est désormais évidente. Bien qu’ils soient amis de longue date, les divergences politiques entre eux annoncent un règlement de comptes. Bossi est pour une fidélité absolue à Berlusconi – justifiée, dit-on, par l’aide du Cavaliere après l’AVC de 2001, d’autres parlant de pacte de fer (ou d’argent). Toujours est-il que Bossi ne veut pas lâcher Berlusconi. Or, selon Maroni, si la Ligue ne décide pas de se démarquer maintenant, elle risque de couler avec le Cavaliere. Tosi et Fontana sont maroniens ; Bossi peut compter sur Gobbo, maire de Trévise, et sur le fameux ‘cercle magique’ : son épouse, son fils Renzo, R. Mauro, vice-présidente de la Chambre, Reguzzoni, chef du groupe au Sénat, et Bricolo. La division Bossi-Maroni structure la vie du parti. Bientôt il va falloir élire les secrétaires provinciaux : des duels entre bossiens et maroniens s’annoncent à Brescia et Varèse. Pour l’ex directeur de La Padania : ‘le carton jaune pour Fontana et Tosi n’a rien de léghiste ; l’ADN du parti, c’est que la défense des affaires locales passe avant tout accord à Rome’. Il ne s’agit pas que d’un différend interne : est en jeu l’essence même, voire la survie de la Ligue. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome).