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14/09/2011

Le spread italo-allemand à dix ans a dépassé 400 points de base.

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« Un déplacement qui a exacerbé les tensions avec la justice » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Le geste fait par Berlusconi pour demander qu’on ne traduise pas ses propos, hier, à Bruxelles, sous prétexte qu’il souhaitait ‘s’adresser aux journalistes italiens’ est, au fond, un bien. Van Rompuy et la presse étrangère présente n’ont pas apprécié mais cette attitude a souligné la portée avant tout intérieure de son très bref déplacement hors d’Italie, évitant que certains de ses propos ne soient commentés en Europe – comme quand il dit que ‘les marchés sont influencés par des articles de journaux ou par le comportement des opposants dans tel ou tel pays’. Son voyage-éclair a produit l’effet attendu et le jugement de Cohn-Bendit (‘il n’est pas venu pour sauver l’Italie mais pour se sauver lui-même) reflète un sentiment répandu en Europe. Dans le fond, la visite n’a pas servi à grand-chose. Elle n’a fait qu’envenimer l’affaire Tarantini : les magistrats, qui se sont sentis humiliés, insistent plus que jamais pour avoir le ‘témoignage’ de Berlusconi (témoin et accusé en puissance). Il n’est pas dit que la tournure prise par le débat nuise au président du Conseil. Bien sûr, il n’y aura pas d’‘accompagnement forcé’ – Berlusconi étant chef du gouvernement et député, son destin judiciaire est fonction de décisions de la Chambre, dont on peut prévoir qu’elle refuserait l’autorisation de poursuivre. Au fond, l’affaire Tarantini est surtout une affaire médiatique vouée à distiller scoops, écoutes et polémiques. Le tout dans un contexte en voie de délitement. Symptomatique, l’affaire Milanese (ex bras droit de Tremonti), montre la pression qui s’exerce sur la Ligue. Bossi a à cœur d’empêcher son arrestation mais, dans le parti, certains voient les choses autrement, et la Ligue a décidé de laisser la liberté de vote à ses députés à la Chambre en session plénière. Et si ce vote se fait à bulletins secrets, nul ne pourra a priori jurer du résultat. »

 

« C’est maintenant clair : le fameux ‘sauf-conduit’ judiciaire est infaisable » (Marcello Sorgi, La Stampa) : « Nul ne sait si le Parquet de Naples demandera vraiment au Parlement une autorisation d’‘accompagnement forcé’ du président du Conseil dans l’affaire Tarantini. Mais le pli qu’a pris le conflit entre les juges et Berlusconi aura servi à démontrer ce qu’a d’illusoire l’idée d’offrir au Cavaliere ’un ‘sauf-conduit’ judiciaire en échange de son retrait en vue d’un exécutif technique. Inversement, si n’importe quel dirigeant de l’opposition avait été en mesure de garantir un armistice de la part des magistrats, contrepartie d’un retrait de Berlusconi, cela aurait accrédité l’obsession de Berlusconi, qui se dit persécuté par les ‘juges rouges’ et l’idée que les juges n’agissent pas de façon aussi indépendante que cela… On va voir s’il acceptera une des quatre dates proposées pour son audition – il y aurait tout intérêt. Mais l’idée de politiser l’affrontement jusqu’au stade d’un vote à la Chambre, vu les menaces que fait miroiter Lepore, procureur général de Naples, pourrait presque le séduire. De ce point de vue, le Parquet n’a pas bien mesuré les effets de son initiative. Les enquêtes en cours et le rapport justice-politique sont en train d’ouvrir le front le plus risqué de cette fin de législature, sachant que les ennuis économiques ne semblent nullement s’apaiser. L’aide de la Ligue à Milanese ne semble pas seulement une faveur de Bossi à Tremonti, mais aussi une façon d’éviter un choc de plus – de nature à ouvrir une crise gouvernementale – et d’avancer cahin-caha – même sans savoir où l’on va. Mais le ministre de l’Economie, affaibli par l’affaire plus encore que par les assauts continuels des marchés, aura du mal à tirer bénéfice du sauvetage de son collaborateur. A supposer que le vote en plénière, en dépit de positions officielles tendant à refuser l’arrestation du député, ne réserve des surprises dans les prochains jours. »

 

« On vote sur Milanese. Bossi : ‘je n’aime pas faire arrêter les gens’ » (Dino Martirano, Corriere) : « La Ligue lance un pavé dans la mare en annonçant par la voix du président du groupe, Paolini : ‘Nous voterons contre l’arrestation de Milanese en commission et laisserons la liberté de vote en plénière, même si ce sera au secrétaire fédéral de décider’. Volte-face de la Ligue qu’A. Di Pietro (IdV) qualifie de ‘bradage de la dignité de tout un parti’ et Samperi (PD) d’‘abandon du combat pour la légalité’. Une Ligue qui, il y a deux mois, avait voté, les maroniens en tête, pour l’arrestation d’A. Papa (PdL), mais discerne désormais ‘un air de complot’ derrière la demande d’arrestation de Milanese. Aujourd’hui, à 9h, en comité des autorisations, le vote sur l’ex-bras droit de Tremonti accusé d’association de malfaiteurs, de corruption et de violation du secret professionnel, au vu du rapport de F. Gava (PdL), opposé à l’arrestation de Milanese, pourrait aboutir au résultat suivant : 11 pour, 10 contre – dont le président PD du comité PL Castagnetti. Le 22 septembre, c’est en plénière qu’on votera, à bulletins secrets. ‘Pas facile de faire des pronostics car même au sein de notre parti il pourrait y avoir des dissensions malgré les consignes de vote’ confie M. Paniz (PdL). Le groupe FLI devrait être favorable à l’arrestation (‘le comportement de Milanese est éthiquement incorrect’ dit un député). A l’UdC, les avis divergent. D’un côté, la direction du groupe et le secrétaire L. Cesa veulent laisser la liberté de vote en plénière ; de l’autre, les deux centristes membres du comité annoncent qu’ils voteront pour l’arrestation. Pour certains, en pleine crise, le pays ne peut se permettre, fût-ce par personne interposée, d’affaiblir le ministre de l’Economie. »

Economie

 

« Le spread passe la barre des 400 points de base » (Morya Longo, Il Sole 24 Ore) : « Le souhait, désormais, est que la faillite de la Grèce se fasse de façon ‘ordonnée’. Mais la crainte est qu’un défaut de paiement ait du mal à être ‘ordonné’ – et qu’Athènes n’entraîne dans sa crise l’ensemble de l’Europe. Le spread italo-allemand à dix ans a dépassé 400 points de base, un record depuis que la BCE rachète des BTP italiens. La faillite de la Grèce est quasi sûre. Et son impact sur l’Europe aussi, Italie en tête. La dette grecque devrait atteindre 180% d’ici fin 2011. Les taux sur les titres d’Etat à court terme ont dépassé 100%. Le plan d’austérité est tel qu’il étouffe l’économie du pays : le PIB grec devrait baisser en 2011 de 5%, voire 7%. La récession réduit les recettes fiscales et empêche l’exécutif de tenir les promesses faites à l’UE et au FMI. Telle est la raison principale (non certes la seule) de la pression des marchés sur les titres italiens. Les investisseurs craignent l’effet domino : que des taux allant croissant sur les titres italiens compliquent de plus en plus le refinancement des 254 Md€ venant à échéance en 2012. Les investisseurs craignent aussi que la spirale de la récession ne touche l’Italie, qui aurait besoin d’une forte croissance économique pour réduire un ratio dette/PIB désormais à 120%. D’où l’importance du résultat qui va sortir du contact Merkel-Sarkozy-Papandréou attendu pour aujourd’hui : l’avenir de l’Europe tout entière pourrait en dépendre. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome).

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