Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/04/2011

Umberto Bossi : "Je ne veux pas faire sauter le gouvernement."

Le Peuple de la liberté.jpg

Ligue du Nord.jpg

« Bossi : ‘Je ne veux pas faire sauter le gouvernement’ » (Corriere della Sera)

« Libye : premières bombes italiennes » (La Repubblica)

 

« La cohérence de la politique étrangère, aujourd’hui, c’est le Quirinal qui peut en être le garant » (Stefano Folli. Il Sole 24 Ore) : « Saillie du ministre Calderoli exceptée (‘ça va de mal en pis’), la Ligue n’a pas jeté d’huile sur le feu de notre politique étrangère alors que nos Tornado, lestés de bombes, survolaient hier, pour la première fois, Misrata. D’habitude, quand on veut faire tomber un gouvernement, on insiste et on hausse le ton, sans trêve. Or Bossi et ses amis, bien qu’irrités, font une pause, laissant à La Padania, reflet de l’humeur de la base, le soin d’attaquer. Autre élément : en vue de la séance de mardi à la Chambre, il y a les motions des diverses oppositions, mais nul texte léghiste de nature à marquer une fracture irrémédiable Ligue-PdL. Cela ne signifie pas que le pire soit passé. Au contraire, le pays paraît dans une phase de confusion extrême – motif : les municipales, mais aussi l’effilochage du rapport Ligue-PdL. Chacun agit avec prudence, ne sachant ce qui peut venir. Mais il y a nombre de mécontents : de Maroni aux pro-Tremonti (dont Calderoli). S’il reste un ami à Berlusconi, c’est Bossi, mais déçu et sceptique sur la Libye. Il n’admet pas l’atteinte portée à la Ligue dans sa dignité. Même grave, l’incident libyen pourra être résorbé à temps pour le débat à la Chambre. Mais les fondations de l’axe PdL-Ligue s’effritent. Le leadership personnel de Berlusconi solide et efficace sur lequel fut bâtie une longue ère politique paraît mis à mal. La faiblesse du leader est souvent à la source des contradictions et des ratés – cf. la gestion en zigzag du cas libyen et la rencontre avec Sarkozy. Berlusconi n’a plus qu’une voie à suivre : comme hier au Quirinal, s’en remettre sans réserves à Napolitano, selon la ligne résumée par Frattini : le cadre est la résolution de l’ONU, ligne du chef de l’Etat dès le départ. Il est le seul à pouvoir arrondir les angles, y compris envers Bossi, en vue de la délicate étape parlementaire. Paradoxe : le Quirinal est mieux à même que l’exécutif d’assurer la cohérence de la politique étrangère italienne et de nous éviter le discrédit – Berlusconi l’a compris. »

 

« Bossi joue avec le feu. » (Marcello Sorgi. La Stampa) : « Dire que l’Italie n’a jamais vu la politique en crise à ce point (avec un gouvernement qui a perdu la majorité et risque de perdre la face en politique étrangère), c’est avoir la mémoire courte. L’Italie possède une telle palette d’exemples et une si déplorable habitude de se ridiculiser, qu’il est aisé de trouver cas similaire ou pire. Autrefois, on pensait impossibles les crises à propos de politique étrangère, le positionnement international d’un pays européen n’étant pas censé changer lors d’une alternance. Mais cette ligne rouge avait déjà été franchie sous la Ière République, au temps de Sigonella et de l’‘Achille Lauro’. A la différence près qu’alors, quand une crise s’ouvrait, les raisons étaient claires et prévisibles. De nos jours, on saisit juste que la Ligue juge dépassés les motifs de coopérer avec Berlusconi, mais sans avoir encore décidé quand ni comment s’en dégager. Le parti de Bossi souffre depuis des mois : fédéralisme proclamé mais décliné de fait, politiques de l’immigration, embrouilles au sein du PdL, guerre en Libye, que Bossi juge une aventure funeste, fruit d’un suivisme servile envers la France et les Etats-Unis. La Ligue est consciente que l’Italie, de par sa situation géopolitique, ne peut se soustraire à ce conflit risqué. Mais elle a l’œil sur les sondages attestant de l’insatisfaction de son électorat et d’un risque de punition aux prochaines municipales. D’où la rupture sur les frappes et l’annonce d’un cavalier seul lors du vote parlementaire du 3 mai. L’exécutif risque de se retrouver sans majorité et de devoir accepter l’appui ponctuel d’une partie de l’opposition, qui se prévaudrait aussitôt d’un sens des responsabilités qui épargnait à la fois au pays un désastre politique et à Berlusconi le ridicule. Ce faisant, la Ligue joue avec le feu. Quoi qu’il arrive, on voit mal l’exécutif se relever des événements des derniers jours et pouvoir continuer à gouverner. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.