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27/04/2011

Libye, remaniement gouvernemental et nucléaire.

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« Le paradoxe libyen : la majorité divisée, comme l’opposition » (Stefano Folli. Il Sole 24 Ore) : « La décision italienne de s’associer aux frappes anti-Kadhafi inspire 4 réflexions sur l’exécutif, la Ligue, le Quirinal et l’opposition. 1/ Berlusconi a longtemps hésité avant d’embrasser totalement la ligne de l’Alliance. Au début, on a cru pouvoir protéger nos intérêts multiples en Libye en se dérobant, voire en se montrant complaisant envers Kadhafi. Puis l’Italie a réussi à retirer à la France la direction de fait des opérations, en la ramenant sous l’égide de l’OTAN. Ensuite on a appris que nos avions ne participeraient pas aux frappes, s’en tenant au survol. L’ambiguïté était évidente. On a voulu croire à une médiation qui nous ferait revenir en première ligne en cas d’impasse, d’où le maintien d’un canal avec les ‘kadhafiens’ mais sans irriter l’Otan, et tout en renforçant la relation avec les insurgés : un vrai numéro d’équilibrisme, attesté par les récents propos de Berlusconi : ‘Nous ne bombarderons pas la Lybie car nous sommes ex puissance coloniale. Nous ne pouvons pas le faire.’ Une intention qui n’a guère duré, avant que le réalisme ne l’emporte – et la conviction que nos intérêts dans la Libye du futur seront mieux protégés par une pleine intégration dans l’OTAN. 2/ la Ligue : Bossi a toujours été hostile à la guerre, comme Berlin (neutralité absolue), à la différence près que la Ligue fait partie d’un gouvernement interventionniste. Elle n’ouvrira pas une crise, mais tentera de capitaliser sur le mécontentement d’une partie de l’électorat, y compris PdL. 3/ Le Quirinal a dès le début soutenu l’insurrection, prônant une intervention dans le cadre de l’ONU. Il en sort aujourd’hui victorieux : Napolitano a défini une ligne en politique étrangère et a encouragé l’exécutif à agir, tout en soulignant hier qu’un autre vote du Parlement était superflu. 4/ L’opposition est aussi divisée que la majorité. Di Pietro a attaqué Napolitano et la gauche pro-Vendola s’oppose aux frappes. Le PD, lui, se doit de ‘couvrir’ le chef de l’Etat. »

 

« Le remaniement s’accélère. Les ‘Responsables’ au gouvernement. Razzi et Scilipoti écartés » (Monica Guerzoni, Corriere della Sera) : « ‘Des postes d’ici Pâques, ou on dissout le groupe’, avaient menacé les Responsables. L’attribution de portefeuilles aux ‘ralliés’ ne serait plus qu’une question d’heures. Sept députés passés de l’opposition à Berlusconi seront rapidement nommés vice ministres et sous-secrétaires d’Etat. Vendredi au plus tard, le Conseil des ministres devrait donner suite aux engagements pris, en public et en privé, par le Cavaliere envers différents représentants du groupe mixte et d’Initiative responsable. Le chef de l’exécutif n’a pas encore dévoilé l’aspect définitif du puzzle. Figurent sur ses tablettes les noms de Catia Polidori, Aurelio Misiti, Massimo Calearo, Bruno Cesario, Daniela Melchiorre, Francesco Pionati, Luca Bellotti, Roberto Rosso, Gianpiero Catone. Soit neuf députés pour sept fauteuils, sachant que Berlusconi veut aussi tenir les accords passés avec les sénateurs Menardi et Villari. Hier soir, le siège du PdL a été le théâtre d’un va-et-vient de prétendants, orchestré par Denis Verdini, coordinateur du parti, chargé d’apaiser les aspirants inquiets de leur sort. Trop nombreux en effet sont ceux qui ont voté la confiance au gouvernement, et se sont mis en tête qu’ils méritaient une contrepartie. Pour juguler les diverses frictions, Berlusconi a promis un projet de loi propre à gonfler l’exécutif de dix portefeuilles de plus. »

 

« Nucléaire : le centre gauche parle d’une escroquerie pour escamoter le référendum » (Goffredo De Marchis, La Repubblica) : « Di Pietro (IdV), Bersani (PD) et Vendola (SeL) sont unanimes à dénoncer l’‘escroquerie’. Même l’UdC, pro-nucléaire, affirme par la voix de Casini : ‘il a menti et maintenant il avoue’. Après les déclarations du Cavaliere, les opposants en appellent à la Cour de cassation pour qu’elle rejette comme nul le décret suspendant le retour à l’atome et supprimant de fait le référendum prévu. Di Pietro, parrain du référendum sur le nucléaire, est le premier à dénoncer l’escamotage du Cavaliere, avant tout pour éviter le vote sur l’empêchement légitime. ‘Berlusconi a avoué, on a désormais la preuve de la duperie. Il ne veut pas renoncer au nucléaire mais il veut bloquer le référendum car il a peur du résultat du scrutin’. Di Pietro parle d’inconstitutionnalité et invoque l’intervention de Napolitano. Bersani insiste plutôt sur les élections locales du 15 mai : ‘Il y a de quoi rester bouche bée. Si les Italiens se voient voler la possibilité de se prononcer par référendum, ils auront une autre occasion : les élections locales ; ils doivent avoir compris que s’ils veulent se débarrasser du nucléaire, ils doivent se débarrasser de Berlusconi’. A. Finocchiaro, n°1 du groupe au Sénat, parle d’une ‘honte’ en visant les membres du gouvernement qui ont menti au Parlement en déclarant que l’amendement voté s’accompagnait d’une réflexion sérieuse sur les stratégies de l’exécutif en matière de nucléaire. Vendola y voit la preuve que le gouvernement se moque des Italiens en leur ôtant la possibilité ‘de s’exprimer sur une question touchant à la sécurité environnementale et de la vie des générations futures’. Enfin Rutelli (ApI) n’a aucun doute : ‘la Cour ne pourra que confirmer le scrutin, l’intention du gouvernement étant frauduleuse’ ».

 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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