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29/03/2011

Chaos immigrés et vidéoconférence, l’Italie isolée.

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« 17 ans après, un autre ‘predellino’ et l’idée d’une éternelle transition » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « 17 ans après le 28 mars 1994, sa première victoire électorale éclatante, Berlusconi est de nouveau monté sur un marchepied, d’où il a répondu à ses fans, venus nombreux devant le tribunal de Milan. L’usage politico-médiatique du procès (Mediatrade, avant l’affaire Ruby) est le dernier développement du berlusconisme : la tentative d’éviter les procès à tout prix n’est plus de mise, il s’agit plutôt d’une stratégie mixte où il y a place aussi pour le spectacle d’hier. Berlusconi continue de s’en prendre aux ‘juges communistes’, mais il le fait en allant au tribunal et en se faisant soutenir par la foule à sa sortie de l’audience. Le temps semble s’être arrêté : le même protagoniste qu’il y a 17 ans répète presque mot pour mot ses accusations anti-juges. Entretemps, la transition ouverte par le séisme Tangentopoli dont Berlusconi devait être le remède, patine. La transformation et la modernisation du pays avance avec une lenteur exténuante, alors qu’autour le monde change. En politique étrangère, l’Italie hésite : irritée par la France de Sarkozy, elle semblait vouloir, sur la Lybie, un pacte avec l’Allemagne, puis Frattini s’est rétracté (d’ailleurs, on voit mal Merkel dans un pacte anti-français) alors que Maroni, ministre de l’Intérieur, y revenait – ‘la Ligue a dès le début été contre la guerre et a demandé que nous fassions comme l’Allemagne’. S’agissant des migrants, comme le dit Bonino, l’Italie oscille entre deux attitudes : ‘victimisation et alarmisme’. Là aussi, il faudrait une synthèse politique que seul le président du Conseil peut assurer mais Berlusconi est pris dans ses procès, qu’il tente de transformer en une plateforme politique et électorale. Et le fossé entre les deux niveaux de la réalité continue de se creuser. »

 

« Chaos immigrés et vidéoconférence, l’Italie isolée » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « La réunion extraordinaire du Conseil des ministres de demain est le reflet d’un exécutif assailli par l’urgence migratoire et forcé d’adopter des mesures qu’il espérait éviter. La solitude de l’Italie en Europe est palpable. Dernière preuve en date, la visioconférence d’hier entre dirigeants allemand, français, anglais et américain – qui officialise la marginalité italienne sur la question libyenne et le démenti d’un axe italo-allemand. Au gouvernement de Rome il ne reste que le coût croissant de la mission : débarquements à répétition et tensions sociales. Il faut agir et l’Italie est consciente que vider Lampedusa et refouler les arrivants ne suffira pas. Le Conseil des ministres tentera d’évaluer le fonctionnement de l’accord avec la Tunisie pour limiter les départs et accélérera la répartition des immigrés hors de Lampedusa. Il serait dangereux de recourir à ce que le Président de la République a qualifié hier à l’ONU ‘de solutions hâtives’. Napolitano a défendu l’intervention contre Kadhafi et rappelé que l’Italie a longtemps ‘exporté’, et non accueilli, des immigrés. Le problème ne peut se résoudre sans coordination européenne, comme l’a rappelé hier le cardinal Bagnasco. L’affrontement Maroni-Lombardo, entre autres, montre que la générosité des régions est précaire. Distinguer réfugiés et clandestins n’est facile que sur le papier. Les opposants parlent de Lampedusa comme d’un ‘clip électoral de la Ligue’. Or Maroni et Bossi, qui parlaient d’immigrés hier à Milan, n’ont fait que confirmer la dramatique impuissance italienne. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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