Italie. Procès, fédéralisme, économie : carrefour dangereux.

 

« Procès, fédéralisme, économie : carrefour dangereux » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Il y a peu, Berlusconi disait : ‘s’ils veulent la guerre civile, je suis prêt’. Hier, ses avocats accusaient le Parquet de Milan de violer la Constitution en demandant son jugement immédiat pour des délits graves (prostitution de mineures et concussion). Dans cette lutte à mort, le pire pourrait être à venir. La politique italienne avance sur deux rails, en apparence parallèles, mais jusqu’à quand ? D’un côté, le conflit avec des juges face auxquels Berlusconi n’entend ni plier ni démissionner, quels qu’en soient les effets. De l’autre, l’action gouvernementale : la réforme du procès court et des écoutes, le fédéralisme fiscal, les mesures visant à stimuler la croissance. Mais est-il possible d’envisager pareil parallélisme sans que le conflit ouvert avec les juges n’influe sur le calendrier politique ? Le risque de court-circuit augmente chaque jour. La Ligue continue de soutenir Berlusconi, avalant la potion amère dans l’attente du fédéralisme fiscal tant espéré. Or celui-ci risque de devenir le ‘maillon faible’ de la chaîne. La rencontre Bossi-Napolitano d’aujourd’hui, au Quirinal, sera importante, comme le seront les prochaines étapes au Parlement. Sans oublier le problème des ressources économiques. Peut-être cela fait-il trop de choses dans le contexte actuel. On attend la suite, avec la drôle d’impression qu’un coup de théâtre pourrait prendre forme avant peu. Officiellement, la Ligue exclut les élections anticipées, mais c’est moins un acte de foi qu’un calcul lié à son objectif stratégique – un objectif que pourrait anéantir le court-circuit politique-justice. »   

(Traduction : ambassade de France à Rome)