06/10/2010
Le nouveau parti de Fini donné à 7%.
« La réforme du mode de scrutin est nécessaire pour que le nouveau parti de Fini puisse se développer » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Seul le temps nous dira si le parti fondé par Fini, FLI (Futur et Liberté pour l’Italie) sera un nouveau AN, voire un ‘petit Msi’ – comme l’insinuent les plus malins. L’ambition du président de la Chambre est de construire un PdL ‘déberlusconisé’ avec les modérés, leur demandant – son message est clair – d’abandonner un leader en fin de course pour former une droite qui ne soit plus dépendante des humeurs léghistes et soit toute dédiée à la défense de l’unité nationale. Ceci pour les intentions. Il existe cependant des problèmes. D’abord, il y a l’équivoque – qui pourrait prendre toute son ampleur sur le thème de la justice – d’une formation prétendant être ‘le 3ème pied’ de la majorité et qui, en vérité, est le produit d’une profonde fracture interne et non d’un pacte politique avec Berlusconi et Bossi. L’ambition du nouveau centre droit post-berlusconien suppose d’ailleurs un affrontement définitif avec le président du Conseil. Le problème crucial a trait à la réforme du mode de scrutin. Avec le modèle actuel, l’avenir de FLI est incertain : se présenter seul aux élections est risqué, s’allier au centre, avec Casini par exemple, ôterait à Futur et Liberté la spécificité laïque qu’il prône. Fini parle comme le futur chef de file du pôle des modérés plutôt que comme l’aspirant leader d’un problématique ‘troisième pole’. Sans un nouveau mode de scrutin, son projet apparaît précaire et c’est pour cette raison que les finiens insistent pour le modifier. Changer de gouvernement pour changer la loi est hasardeux et tenter de faire passer la réforme avec un ‘blitz’ au Parlement sans faire tomber le gouvernement actuel plus encore. Berlusconi et Bossi ne resteraient certainement pas les bras croisés. L’espoir de Fini est donc qu’un groupe de députés et sénateurs PdL rejoignent FLI (ou l’UdC dans certains cas). Pour le moment, tout ce qui est sûr c’est que Fini a joué ses atouts avec un courage à la limite de la témérité. »
FLI est à ce jour à 7%, il attire les sympathisants déçus du PdL » (Renato Manheimer, Corriere della Sera) : « Le nouveau parti créé par G. Fini a, sur le papier, de grandes possibilités d’avenir. Les sondages donnent les électeurs potentiels de FLI à 7% environ – Ispo 7,9, Ipsos 5,8, Crespi 7,6 – mis à part Euromedia qui estime un suivi à 2%, l’expliquant par un éventuel conflit électoral avec Berlusconi d’où Fini sortirait à terre. Une grande partie de ces 7% ne provient cependant pas d’AN mais plutôt d’électeurs déçus par l’action politique de Berlusconi ou déjà contre depuis un moment. Une partie provient donc du PdL mais également de l’UdC et des partis du centre gauche. Ceci étant, lors de ‘vraies’ élections et, spécialement, d’une vraie campagne électorale, la situation pourrait beaucoup changer. »
« Berlusconi : ‘oui aux élections ; FLI inutile comme Rutelli’ » (Francesco Bei, La Repubblica) : « Si tu veux la paix, prépare la guerre. C’est avec cette ancienne règle romaine que Berlusconi a décidé de mettre en place une ‘équipe électorale de la liberté’ pour répondre à son ancien allié Fini qui vient de former son nouveau parti et qui se dit prêt pour des élections. Une impressionnante machine électorale du PdL qui n’a pas peur des finiens – donnés par un sondage récent à 4%. ‘Avec ce résultat ils n’auront même pas un élu’ lance le Cavaliere. ‘S’il devait y avoir une crise du gouvernement, l’image de l’Italie serait gravement endommagée au niveau international. Que Fini se le fasse expliquer par Tremonti’ a-t-il conclu. Berlusconi sait qu’il est impuissant et qu’il dépend des finiens, voilà pourquoi il se prépare aux élections sans pour autant chercher la crise : le PdL ne peut pas prendre cette lourde responsabilité qui le rendrait très impopulaire. Par ailleurs, il ne croit pas à la possibilité d’une autre majorité allant de Fini à la gauche pour une réforme du scrutin. Mardi, Berlusconi a réuni ses proches Verdini, Brambilla et Mantovani pour mettre en place le ‘ Team de la liberté’ composé de volontaires : chaque section électorale (au total 61000) aura une équipe d’environ 22-25 personnes avec un responsable en contact direct avec Rome. Chaque équipe s’adressera à 200 familles pour une moyenne de 800 électeurs. Un travail énorme qui montre bien la ‘puissance’ du Cavaliere. »
« Polenta et pajata au menu : le déjeuner de paix entre Rome et Bossi » (Filippo Ceccarelli, La Repubblica) : « Ce mercredi à 13h30, le maire de Rome Gianni Alemanno et le ministre des réformes Umberto Bossi ont organisé un grand festin pour célébrer la réconciliation entre les citoyens de la Capitale et le n°1 de la Ligue du Nord, qui avait lancé la semaine dernière une lourde boutade, traitant les romains de ‘porcs’. Entêté au début, Bossi avait fini par s’excuser auprès de la ville de Rome. Pour Alemanno, c’était une bonne occasion d’accomplir un geste symbolique : une sorte de concours de cuisine entre la coda alla vaccinara romaine et la polenta lombarde. Pourtant, on voit mal des ‘futuristes’ et des ‘padans’ chanter en chœur les vieilles chansons qui accompagnent souvent les banquets romains. La paix entre pajata et polenta, malgré les efforts, semble bien fragile. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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