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23/09/2010

Dernier acte du duel à O.K. Corral entre Berlusconi et Fini.

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 « Dernier acte du duel à Ok Corral qui dévaste la majorité » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Le psychodrame italien se déroule à deux niveaux peu cohérents. Le premier niveau est celui d’une majorité gouvernementale se disant solide et prête à aborder les réformes – une certitude qui repose sur la victoire par 308 voix, hier, à la Chambre, pour défendre Cosentino, ex-secrétaire d’Etat controversé. Le fossé s’est creusé avec les finiens qui ont, en gros, voté avec les oppositions, même si l’affaire Cosentino n’est pas la plus adaptée pour contrôler la bonne santé et la cohésion effective de la majorité. Les doutes sur l’avenir sont inévitables et vont au-delà du 29 septembre, d’autant que l’issue de la séance où s’exprimera le président du Conseil est incertaine : vote de confiance ou motion sur un programme, formule plus souple ? Une motion sans vote de confiance rendrait superflu le recours au seuil des 316 voix, mais ce serait envoyer au pays un signe de faiblesse. Hier, La Russa laissait entendre que rien n’était décidé – Berlusconi veut être sûr que le seuil sera bien atteint avant de se déterminer. Le second niveau du psychodrame se joue sur le terrain d’un duel à Ok Corral – du jamais-vu dans l’histoire républicaine – entre le président du Conseil et celui de la Chambre, sur fond d’enquête sur le logement monégasque passé du patrimoine d’AN au beau-frère de Fini. Il est clair désormais qu’un des deux succombera à ce face-à-face où tous les coups sont permis, c’est-à-dire qu’il y perdra toute crédibilité et paiera un prix politique très élevé, incompatible avec l’idée que la majorité n’en subisse aucun contrecoup. Berlusconi devra se décider : il ne peut vouloir à la fois une majorité solide, avec des ministres finiens au gouvernement mais sans que FLI n’ait un poids déterminant, et la destruction politique de Fini, en s’imaginant l’obtenir sans contrecoup dévastateur. C’est l’un ou l’autre : avoir les deux est impossible. »

« Entre soulagement et tensions empoisonnées » (Massimo Franco, Corriere) : « Le résultat du vote à la Chambre sur l’usage des écoutes concernant Consentino est assez ambigu pour permettre à tout le monde de crier victoire ou, au moins, de nier avoir perdu. Hier, on pourrait avoir fait un petit pas de plus vers des élections anticipées. Le vote a creusé l’écart entre le PdL et les hommes du président de la Chambre. Le seul canal de dialogue, celui sur le ‘bouclier judiciaire’ pour le président du Conseil, paraît désormais obstrué. Berlusconi et Fini ne veulent pas d’élections anticipées, sachant qu’elles favoriseraient une forte croissance de la Ligue, et pourtant ils semblent tous deux dépassés par leur volonté d’en découdre. Le commentaire glacial de Maroni selon lequel les choses restaient inchangées après le vote d’hier, ne doit pas être sous-estimé. Il confirme la stratégie d’une Ligue résolue à faire encore un bout de chemin avec la coalition, en attendant que les facteurs d’incertitude ne se révèlent des motifs ou des prétextes de rupture. La stratégie de Bossi est claire : la Ligue voit dans le pourrissement le pire des maux. Et les tensions actuelles pourraient accréditer sa thèse malgré le soulagement compréhensible du gouvernement d’avoir sans mal atteint 308 voix hier. »

« Berlusconi se veut optimiste, mais le scrutin public risque de tout changer » (Amedeo La Mattina, La Stampa) : « Berlusconi risque de s’illusionner après le scrutin secret d’hier à la Chambre sur les écoutes téléphoniques dans l’affaire Cosentino. Ce type de vote permet qu’on se défoule, cache les désobéissances croisées, incite à lancer des messages subtils, a fortiori à quelques jours du discours du 29. D’après le PdL, tout irait pour le mieux : sur les 308, les voix ‘transfuges’ viendraient de l’UdC, de FLI, voire du PD – sachant qu’il y avait des absents dans la majorité (12 PdL, 5 Ligue) et chez les UdC passés au camp du Cavaliere. Lequel exulte : ‘Vous avez vu ? Quand je contacte directement les personnes et que je tiens les comptes, ça marche’. Mais est-ce bien le cas ? Mercredi, Berlusconi devra demander un engagement solennel pour le reste de la législature à des députés qui voteront sans pouvoir se cacher. Et cela vaudra pour tous les textes couvrant les 5 points du programme que le n°1 du PdL défendra et qui passeront d’abord en commission (où la coalition est minoritaire sans les finiens, sauf en commissions Budget et Justice) puis en plénière. Les berlusconiens purs et durs parient sur 320 voix à la Chambre sans les finiens – ce qui laisse bien peu de marge de sécurité, compte tenu des absences inévitables ; les plus sincères, eux, parlent plutôt de 305. Le vote d’hier ne peut être considéré comme donnant les contours de la majorité. Certes, il suggère que l’antiberlusconisme n’est pas unanime dans les rangs de FLI et de l’UdC. Mais le point-clef reste le comportement des finiens : à moins que Berlusconi ne puise dans ce vivier potentiellement hétérogène, il devra en permanence compter les voix boulier à l’appui. »

 (Traduction : ambassade de France à Rome)

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