10/09/2010
Jeu tactique à fronts renversés entre Bossi et Fini.
« Jeu tactique à fronts renversés entre Ligue et ‘futuristes’ » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « Le président du Conseil (Berlusconi) veut démontrer qu’il fait tout pour éviter des élections ; la tentative de calmer la frénésie électorale de la Ligue s’inscrit dans cette logique. L’hommage à la stabilité est quasi-général (d’Alfano à Frattini et Tremonti, de Maroni à Bossi même qui réitère son soutien au ‘chef’) mais il s’accompagne d’un ultimatum de la Ligue : faute de majorité suffisante au Parlement, on ira aux élections. Quelque chose cloche si Bossi parle d’élections quand Fini affiche son soutien à Berlusconi. Comme on ne peut imaginer que Bossi veuille la tête de Berlusconi ni que Fini souhaite qu’il reste à vie au Palais Chigi, tout porte à croire qu’il s’agit d’un jeu tactique. Berlusconi le joue en cherchant à récupérer le maximum de députés, Bossi le suit, sceptique vu la faible marge de manœuvre, souhaitant brûler les étapes et encaisser un triomphe pour la Ligue. Calderoli propose au Quirinal de dissoudre au moins la Chambre présidée par Fini, jugé délégitimé – provocation qui confirme la guérilla en cours avec les finiens, Fini n’ayant pas désamorcé la méfiance. La dissolution en octobre semble s’éloigner, sans disparaître tout à fait. Le report à fin septembre est éloquent. Au-delà des ‘cinq points’, l’objectif semble être d’éviter une crise en octobre et de décourager l’idée d’un gouvernement de transition en cas de chute de Berlusconi. La législature reste suspendue à un fil très ténu, mais que rend résistant, pour l’heure, la force du désespoir. »
« Le Président du Conseil à la chasse de la ‘légion étrangère’ » (Ugo Magri, La Stampa) : « Voici que soudain, après tant de luttes, Berlusconi pense avoir assez de députés pour avancer : ‘Aucun problème, le Parlement nous donnera la confiance, nous poursuivrons les réformes’. Chez ses amis, on dit plutôt ‘la situation est grave, mais pas désespérée’. En fait, il manquerait 4 ou 6 voix pour arriver à 316, la majorité absolue à la Chambre. Verdini, coordinateur du PdL, aurait identifié 20 députés ‘contactables’ pour former, dit Berlusconi, ‘la légion étrangère’ – un peu dans l’opposition (on cite même un député IdV), mais surtout chez les finiens – on cite 10-12 ‘repêchables’. Berlusconi recommence, en douce, à négocier avec l’ennemi, mais de façon indirecte : Berlusconi et Fini ne se parlent plus, mais des médiateurs œuvrent à une trêve avant que Bossi ne fasse tout sauter. Sur des sujets concrets : comment organiser un parti avec deux groupes parlementaires, répartir début octobre les places en commissions, résoudre l’incompatibilité entre appartenance à FLI et responsabilités au PdL. Les ex-‘colonels’ Gasparri et La Russa se défendent d’être un obstacle au rapprochement et se disent prêts à céder leur place, si cela peut aider. Bien sûr, le chapitre justice sera central dans la négociation : on parle d’une forme de ‘bouclier’ pour Berlusconi qui pourrait avoir l’aval de Fini. Pour certains, le Quirinal pourrait jouer un rôle : Alfano dément tout ‘triangle’, mais son collègue Frattini, bien vu au Quirinal, prend une place grandissante dans l’entourage du Cavaliere, avec Mmes Brambilla, Carfagna et Prestigiacomo, contrepoids aux ‘amazones guerrières’ de Mme Santanchè. Selon Bonaiuti, porte-parole de Berlusconi, ‘les esprits sont en train de s’apaiser’ : ‘les gens nous demandent de continuer, comme le prouvent les derniers sondages’. Mais l’épée de Damoclès reste Bossi, qui aurait tout à gagner à des élections. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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