26/05/2010
Premier UDC élu à la tête des petits patrons depuis 30 ans.
L’accession de Bruno Zuppiger à la présidence de l’Union suisse des arts et métiers est une étape importante sur le chemin de la conquête du pouvoir de l’UDC. Depuis qu’il en a pris les commandes, Christoph Blocher s’efforce d’accentuer l’influence de son parti sur la politique et l’économie en Suisse.
Sur le terrain politique, la progression est chaotique. L’UDC aligne les succès électoraux grâce à sa façon unique de capter l’attention de l’électorat autour de sujets sensibles au moyen de slogans simplistes.
Le parti peine cependant à convaincre les électeurs de propulser ses représentants dans les exécutifs. Faute de disposer d’un personnel politique capable de montrer que le parti sait non seulement s’opposer aux autres mais aussi assumer des responsabilités, l’UDC reste sous-représentée dans les gouvernements cantonaux. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les conseillers fédéraux élus sous sa bannière venaient, avant Christoph Blocher et Ueli Maurer, de sections modérées, surtout bernoise et grisonne. Pour que le tableau soit complet, il convient de rappeler que, hormis les sujets sensibles qu’elle sait exploiter avec une redoutable efficacité, l’UDC se retrouve moins souvent que le PLR et le PDC dans le camp des vainqueurs les soirs de votations fédérales.
En parallèle, l’UDC cherche depuis dix ans à exercer une plus grande influence sur les organisations économiques, à qui Christoph Blocher inspire une évidente méfiance. Jusqu’à maintenant, libéraux-radicaux et démocrates-chrétiens ont réussi à faire barrage contre les aspirations de l’UDC. Mais la forteresse est en train de céder. Cela devait bien finir par arriver, car les petits patrons sont nombreux à épouser les thèses politiques défendues par les démocrates dits du centre, notamment en matière de politique sociale. Bruno Zuppiger réussit l’ouverture, quelques mois après que le directeur sortant de l’USAM, le radical Pierre Triponez, père du congé maternité et, pour ce fait d’armes, haï par l’UDC, a été remplacé par un autre radical, Hans-Ulrich Bigler, auquel le parti nationaliste s’identifie plus volontiers.
Voilà qui promet quelques changements de ton et déplacements d’accents. Pour l’UDC, cela tombe à pic, quelques jours après un spectaculaire revirement sur le dossier UBS et un peu plus d’un an avant des élections fédérales qu’elle souhaite transformer en nouveau succès.
17:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.