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14/05/2010

Italie : Fini s’organise : ‘mais pas d’embuscades’.

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Entretien avec R. Cota et L. Zaia, gouverneurs (Ligue) du Piémont et de Vénétie dans La Stampa : « Le Nord n’a pas à payer pour les erreurs des autres » :

« Nous faisons des sacrifices et ne pouvons accepter qu’on se moque de nous. Tolérance zéro contre ceux qui ne respectent pas les contraintes. Nos électeurs veulent rigueur, efficacité et lutte contre le gaspillage. Le fédéralisme est une véritable prise de responsabilités, disait Napolitano, et la responsabilité commence par les choses concrètes. S’il y a des trous dans le budget de la santé, c’est parce qu’on n’a jamais eu le courage de rationaliser en fermant les établissements hospitaliers indignes de ce nom, en investissant dans la technologie et l’innovation. Nous ne voulons pas enfoncer la Campanie ou la Calabre, mais les rappeler à leurs responsabilités. Ces régions devront en passer par les corrections budgétaires que nous avons faites. Ces dernières années, la Calabre a reçu plus de ressources que la Vénétie pour la santé, mais les résultats sont là. Les seuls à ne pas être responsables sont les 4 nouveaux gouverneurs qui héritent d’une situation désastreuse. Il faut maintenant un sursaut dans les mentalités : tirons un trait et repartons de là. Le Sud n’est pas ainsi car il a moins reçu, mais car il a eu plus et a mal utilisé les fonds, résultat de classes dirigeantes qui ont semé la dévastation. »

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« Fini s’organise : ‘mais pas d’embuscades’ » (Paola di Caro, Corriere della Sera) :

« Le grand froid se poursuit entre Berlusconi et Fini, mais ce dernier se veut clair : quiconque pense qu’il pourrait chercher ‘à faire tomber le gouvernement, à rester embusqué et à compliquer l’action du gouvernement, n’a absolument rien compris’. Une déclaration presque forcée puisque, hier, la complexe galaxie finienne a vu une série de naissances, de baptêmes et d’évolutions de planètes qui pourraient faire penser à mal. Après son refus de rencontrer Verdini comme médiateur, Fini a été hier l’hôte d’au moins trois initiatives de cercles qui lui sont très proches. D’abord, plus de 30 parlementaires, finiens pour la plupart et anciens de Forza Italia pour 6 d’entre eux, qui ont formé la fondation Spazio aperto pour débattre sereinement des thèmes lancés par le cofondateur, sous l’égide d’Augello et Moffa : l’idée est de rapprocher les chefs sur la base d’un large accord sur des points durs – justice et question morale, fédéralisme fiscal, organisation du parti en vue du congrès ; elle a tout de suite plu à Berlusconi tout en suscitant des soupçons chez les ex-colonels de Fini. Dans le même temps, Generazione Italia, structure par cercles s’adressant aux ex-cadres d’AN et dirigée par I. Bocchino, a annoncé sa nouvelle direction : 25 députés, 6 sénateurs et 4 parlementaires européens très fidèles à Fini et décidés à étendre les cercles et les adhésions. En somme, si Spazio Aperto représente la force diplomatique de Fini, Generazione Italia est son armée. Vient s’y ajouter une troisième créature : Area Nazionale de R. Menia, composante qui se donne pour objectif d’agréger ce qui était la droite pure et dure d’AN et du MSI. »

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« Pour la première fois, la Ligue paraît soutenir Tremonti plus que Berlusconi » (St. Folli, Il Sole 24 Ore) :

« Le propos de Bossi, qui parle rarement par hasard, frappe : ‘Le gouvernement ne tombera pas car nous sommes là pour le soutenir : la Ligue et Tremonti.’ Le seul fait d’évoquer une possible crise gouvernementale, fût-ce pour la nier, donne à réfléchir. Mais surtout Tremonti est cité non comme simple ministre de Berlusconi, mais comme figure centrale dotée d’une forme d’autonomie par rapport au PdL dont il relève formellement, et en qui la Ligue reconnaît un point de repère irremplaçable. Bossi a choisi : il appuiera les mesures imposées par la crise ; naguère eurosceptique, son parti est désormais converti à la rigueur dans l’intérêt de l’Europe (comme Tremonti, ex-eurosceptique). Certes, la centralité du ministre de l’économie résulte de l’urgence financière, mais, de fait, le centre de gravité du gouvernement est transféré Via XX settembre et l’axe Berlusconi-Bossi en partie occulté (et à terme surplombé) par l’axe Bossi-Tremonti, que cela plaise ou non à Berlusconi. Le Cavaliere se retrouve les mains liées. Pour la première fois, sa tâche est d’arrière-garde : démêler le réseau Anemone en évitant de finir étouffé par les révélations et les soupçons visant des proches, au risque que passe dans l’opinion l’idée d’un vrai ‘système’ affairiste – thèse de l’opposition et péril pour Berlusconi. D’où l’intérêt lui d’une contre-offensive sérieuse : pour limiter les dégâts et récupérer la scène médiatique, il lui faut séparer son propre destin de celui d’un certain nombre de collaborateurs avant qu’il ne soit trop tard. Il ne peut apparaître comme celui qui favorise l’omertà et protège les suspects. Une petite ‘révolution culturelle’ est nécessaire, y compris pour ne pas laisser à Fini l’espace de la défense de la légalité façon ‘loi et ordre’. Mais le temps est compté et le risque de fragilisation toujours grandissant. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome.)

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