30/06/2025
"Après les critiques sur le texte du décret Sécurité, la Cour de cassation s'en prend à nouveau au protocole Italie-Albanie sur la rétention des migrants."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur l'Ukraine « Poutine, l'attaque la plus dure » (Corriere della Sera), « Ukraine, missiles et mines » (Repubblica), « Cauchemar venu du ciel sur Kiev, la paix toujours plus loin » (Stampa) et le Moyen-Orient « A Gaza, raids et ordres d'évacuation, mais Trump pousse encore pour une trêve » (Repubblica), « Nouvelle guerre des colons » (Stampa).
Droits de douane. Corriere della Sera : « « Commerce et web-tax, le ministre Giorgetti (Ligue) un accord avec les Etats-Unis « il faut garder le canal du dialogue ouvert ». Tôt ou tard, quelqu'un viendra frapper à notre porte pour discuter de la taxe sur le numérique, cette taxe sur les services numériques adoptée par l'Italie et quelques autres pays de l'OCDE, qui frappe durement les géants américains de l'internet et que Trump a dans le collimateur. « C'est un sujet qui est sur la table », affirme-t-on au ministère ». La Stampa : « Selon Giacomo Ponti, président de Federvini (association italienne des producteurs de vin), ‘’il faut que la diplomatie vise à obtenir zéro tarif entre les Etats-Unis et l’Europe. L’hypothèse d’un tarif à 10% serait un problème, il est difficile de quantifier l’impact sur nos ventes’’ ».
Migrations. Corriere della Sera : « Après les critiques sur le texte du décret Sécurité, la Cour de cassation s'en prend à nouveau au protocole Italie-Albanie sur la rétention des migrants. Un double coup dur qui met le gouvernement en colère et attise le conflit avec la magistrature, alors même que le Sénat vote la réforme de la justice. La Cassation a soulevé « de nombreuses » doutes quant à la « compatibilité avec la Constitution et le droit international » du protocole conclu entre les gouvernements italien et albanais. À commencer par « une possible contradiction avec l'article 3, premier alinéa, de la Constitution » sur la définition des « étrangers » et des « migrants », qui génère « une confusion », et le droit à la santé serait également violé par le transfert vers un pays dont les normes sont inférieures aux nôtres ». Repubblica « Aujourd’hui le Conseil des ministres devrait adopter par décret le nombre de flux des travailleurs extracommunautaires sur trois ans (de 2026 à 2028), à hauteur de 500 000 places, juste 50 000 de plus par rapport à la précédente période de trois ans. Cependant, le patronat Confindustria et les associations des secteurs impliqués demandent à modifier le système du « click-day » et de prévoir plutôt des tranches le long de l’année, selon les vrais exigences saisonnières »
Réarmement. Affari&Finanza : « Les entreprises – et notamment Fincantieri et Leonardo – se préparent à la nouvelle ère avec le soutien des marchés qui sont optimistes malgré les contraintes budgétaires UE. Face à l’engagement de réarmement pour l’OTAN, Paris et Rome demandent plus de flexibilité, même si Meloni a déjà annoncé une augmentation des dépenses annuels de 3,2 milliards. Une analyse de Morningstar prévoit que des acteurs tels que Rheinmetall et Leonardo attireront entre 30 et 50 % des contrats nationaux supplémentaires. Aujourd'hui déjà, le duo italien Leonardo-Fincantieri réalise un chiffre d'affaires annuel de 16 milliards d'euros dans le secteur de la défense. Le premier avec des hélicoptères, des avions et de l'électronique ; le second avec des navires militaires et des sous-marins. Corriere della Sera : « le président des entreprises du secteur de la sécurité, Giuseppe Cossiga, lance l’alarme « trop de bureaucratie, le risque est de devoir acheter aux Etats-Unis. La dépense prévue est de 10 milliards par an ». La Stampa « Selon le dirigeant du M5S, Giuseppe Conte, ‘’ La seule option politique sensée consiste à accélérer la défense européenne. C'est la seule façon de rationaliser les dépenses et d'éviter des coûts supplémentaires en faisant un bond en avant sur le plan politique. Et c'est la seule façon pour l'Europe de regagner le terrain perdu en matière de leadership.’’. Accusé d’antimilitarisme par les partis de majorité, il tient à souligner ‘’Je rappelle que moi aussi, lorsque j'étais au gouvernement, j'ai augmenté les dépenses militaires de 1,2 % à 1,4 %. Mais pour un peu plus d'un milliard d'augmentation des dépenses militaires, nous avons alloué 12 milliards à la santé et 8,5 milliards à l'éducation. La contraposition entre la défense et les politiques sociales est évidente’’
La Stampa, Tommaso Foti (Frères d’Italie), ministre des Affaires européennes : « Trouver un accord entre Washington et Bruxelles avant le 9 juillet est fondamental » car « depuis trop longtemps, nous naviguons dans l'incertitude ». « Conclure à 10 % serait une nette amélioration par rapport au point de départ ». Comme la France, « tous voudraient descendre en dessous de 10%, mais il est maintenant important de franchir la ligne d’arrivée ». (…) « La décision de l’Allemagne de participer à la réunion informelle sur l’immigration illégale convoquée par Meloni aux marges du dernier conseil européen, où siègent désormais 14 pays en plus de la Commission, est la preuve que les idées du gouvernement Meloni sont majoritaires en Europe. ». Concernant l’objectif de 5% de dépenses militaires, « nous évaluerons la meilleure option. Il y a des échéances longues, car l'objectif doit être atteint d'ici 2035, avec une vérification en 2029. Il y a d’importantes marges de flexibilité qui permettent de programmer des dépenses (…) Nous parlons de 30 milliards annuels qui sont pour la plupart des investissements, pas des dépenses courantes ». (...) Enfin, sur la Hongrie, Foti adopte une position prudente : « tous les pays européens ne franchissent pas le cap au même moment, il faut faire preuve de patience avec ces pays en retard, et chercher le dialogue, pas la confrontation ».
La Stampa, Matteo Piantedosi (indépendant), ministre de l’Intérieur : « La Cour de cassation est trop idéologique concernant le décret Sécurité » : « Je n’ai pas eu le temps de lire le rapport de la Cour constitutionnelle mais il me semble être marqué par une forte posture idéologique plus que par des considérations purement légales. Les principes constitutionnels que le décret violerait m’échappent. Je maintiens la plus totale confiance vis-à-vis des forces de police italiennes. Je suis favorable à la proposition de Matteo Salvini de délimiter le délit de torture et de doter la police pénitentiaire de taser tant que cela se fait dans un cadre légal. Concernant la Gay Pride en Hongrie, j’ai pour ma part préféré rentrer dans ma région d’origine pour un congrès dédié à Aldo Moro. Sur l’affaire Almasri j’ai répondu à quatre reprises au Parlement en soulignant les raisons relevant de l’intérêt national ».
Repubblica, Elly Schlein, secrétaire du Parti démocrate : « Cette droite fait la guerre aux droits. Le silence de Giorgia Meloni est grave » : « Le défilé de samedi à Budapest à l’occasion de la Gay Pride est avant tout une victoire des Hongrois face à l’autoritarisme de V. Orban. Nous étions présents en solidarité, au nom du PD et au sein d’une délégations des Socialistes et Démocrates. L’interdiction du Pride constituait une discrimination institutionnelle et une violation du droit européen. Ces droites nationalistes, dont Giorgia Meloni fait partie, ont pour obsession d’effacer les différences. Toutes les familles doivent être défendues. Au lieu de combattre la pauvreté, ils combattent les libertés individuelles. D’après le rapport ILGA-Europe, l’Italie est 35ème sur 42 dans la défense des droits des personnes LGBTQIA+. Je pense qu’il était important d’être présents avec nos alliés (Azione, Italia Viva), il y a de nombreux points sur lesquels construire une convergence. Nous attendons de l’UE, à commencer par la Commission européenne, qu’elle fasse respecter les traités européens et les principes de l’Etat de droit. La Hongrie ne peut pas prétendre aux fonds européens et ensuite violer les droits fondamentaux. Les voix des socio-démocrates au Parlement européen ne peuvent être données pour acquises. Il n’est pas possible de voir les Populaires flirter avec l’extrême-droite. Il faut un signal clair quant au périmètre [politique] de référence. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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