26/06/2025
"Concernant les droits de douane, Meloni affiche un optimisme prudent."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur le sommet de l'OTAN « Oui aux dépenses OTAN, le show de Trump » (Corriere della sera), « Les dépenses militaires doublent » (Repubblica), « OTAN, Trump passe à la caisse » (Stampa), « OTAN, accord sur les armes » (Messaggero), « L'Europe se réarme » (Giornale, Avvenire).
Corriere della Sera « Meloni se dit « fière » du résultat obtenu grâce à l'accord entre les pays de l'OTAN, nie qu'une partie de la majorité, la Ligue en tête, puisse ne pas être favorable à l'augmentation des dépenses militaires (« il me semble que nous étions tous d'accord au Parlement »), mais souligne surtout les aspects géopolitiques du débat qui touche à sa fin : le « message le plus important » qui en ressort est donc celui d'une « alliance compacte » dont les membres « veulent se renforcer ». Selon Meloni, cette nouvelle part des dépenses publiques, qui augmentera progressivement pendant dix ans, aura un effet vertueux : « Une partie importante de ces ressources servira à renforcer les entreprises italiennes, ce qui créera une politique économique expansionniste génératrice de ressources ». Messaggero : « Meloni quitte le sommet OTAN, entre temps, avec un soupir de soulagement. Trump n’a pas fait de scène, comme pourtant on se l’attendait, aussi à Rome. Et il a quitté le sommet avec l’accord italien, un signal fort de solidarité envers Volodymyr Zelensky (…). Durant le conclave des leaders, Meloni s’ancre dans une analyse sur l’évolution des guerres et des menaces. « En Ukraine, nous avons vu des drones à peine développés qui abattent des dispositifs bien plus onéreux, nous devons nous concentrer sur la résilience des infrastructures cyber et des frontières, et sur l’innovation. Les données peuvent être bien plus létales que les projectiles ». Il y a le temps, devant les Alliés, de sonner l’alarme sur le front Sud. « En Afrique, la Chine gagne du terrain et en Libye c’est la Russie. » Quant à la défense européenne, la première ministre freine sur l’activation de la clause de sauvegarde : « Nous ne l’utiliserons pas en 2026, ensuite, nous verrons ». Tout comme le projet d’une défense commune européenne : « nous sommes dans l’OTAN, qui se base sur les armées nationales ». Meloni promet à l’Alliance atlantique que « l’Italie respectera ses engagements ». Et elle cite Thatcher : « la justice de notre cause ne sera pas défendue avec les paroles, mais par la force de notre défense ». »
Stampa « l’augmentation des dépenses de l’Italie commencera en 2027, dans les détails des normes européennes se cache l’alibi pour reporter la décision ».
Foglio « Meloni obtient l’engagement américain pour l’Ukraine et une nomination italienne pour le flanc Sud, À La Haye, l'Italie a de nouveau promu la nomination d'un Italien, qui pourrait se concrétiser, même si l'on ne sait pas encore dans quelle fonction ».
Repubblica : « [G. Meloni] en appelle aux Etats-Unis avec E. Macron : ‘une guerre entre nous n’aurait pas de sens’ ». « Au sujet des droits de douane, les deux leaders et R.T. Erdogan s’adressent à D. Trump en marge du sommet à La Haye pour dire qu’ils ne sont ‘pas des ennemis’. E. Macron s’expose en premier suivi par la Présidente du Conseil italienne, qui s’inscrit sur la même ligne que le président français, à la surprise de certaines chancelleries. D. Trump écoute, pour une fois il se contient, cela aurait pu être pire. L’idée est que ‘les dépenses de 5% du PIB pour la défense et les droits de douane constituent un tout’, à voir si elle est bien passée auprès de D. Trump. E. Macron, qui se pose en chef de file des partenaires européens pour mener la bataille dans les prochaines semaines a l’intention de poser à nouveau le problème en Conseil européen, pointant du doigt l’obstacle : Trump. La tension est très forte, peu parient sur un accord d’ici le 9 juillet. Meloni restera prudente pour préserver la relation avec Washington mais les convergences avec E. Macron sur divers dossiers se multiplient, et elle l’a invité à Rome pour la conférence sur la reconstruction de l’Ukraine, en juillet. A la surprise générale, le président français pourrait accepter. »
Corriere della Sera « Concernant les droits de douane, Meloni affiche un optimisme prudent. Le Message que Meloni veut donner est le suivant « si nous sommes unis sur la défense, il ne peut y avoir de compétition sur les droits de douane ». Trump regarde Giorgia et acquiesce. Heureusement. La Présidente du Conseil déclare qu'en échange, parallèlement à tout cela, l'Europe devra bien sûr jouer son rôle « pour construire un véritable pilier alternatif solide à l'OTAN, avec des instruments financiers ambitieux et innovants ». La posture de Donald se détend encore davantage ».
Messaggero : « Quant à l’Italie, la discussion avec les Etats-Unis est en cours, dit Meloni, confiante sur une entente à l’horizon. Sur le droit de douane à 10%, « je suis assez d’accord – commence-t-elle -, parce que je ne pense pas que pour nous, pour nos entreprises, ce soit particulièrement impactant ». (…) Sur la même longueur d’onde, le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani qui, fort d’un long appel avec le commissaire européen Maros Sefcovic, voit l’accord à 10% comme « possible » (…). Même la première ministre italienne considère les deux parties - défense et droits de douane- comme un Janus à double front que tout tient ensemble. Voilà pourquoi elle considère l’entente rejointe à la Haye, et qui a mis de bonne humeur Trump, comme décisive pour sceller un accord sur les droits de douane : « le moment est maintenant, il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud », raisonne-t-elle avec ses proches. Etant donné que, avec Donald Trump, le vent peut tourner en un instant, avec un retour à la case départ comme un jeu de l’oie infini. »
Stampa « Meloni se plie à Trump : la présidente du Conseil sera ainsi le premier dirigeant européen à se dire favorable à des tarifs commerciaux à hauteur de 5% du PIB ». Meloni dévoile très peu de sa discussion avec Trump de mardi soir, elle se limite à dire que « un dialogue est en cours », en éclatant d'un rire qui trahit toute la difficulté des négociations. Aujourd’hui à Bruxelles se réunira le Conseil Européen et il n’est pas dit que les 27 en sortiront unis. Quant à Emmanuel Macron, il a qualifié la menace de Trump sur l’Espagne d’« aberration » et est revenu sur la nécessité d’arriver à une paix commerciale. Le président français évite, à ce stade, de s’engager comme l’a fait en revanche Meloni : c’est une résistance qui apparait comme une stratégie et qui pourrait aujourd’hui faire converger encore une fois une partie du Conseil Européen ».
Migration. Repubblica : « Fratelli d’Italia conteste les règles européennes sur les rapatriements, l’Allemagne suspend les fonds pour les rapatriements » : « Après avoir dans l’ensemble approuvé la nouvelle proposition de règlement européen pour les rapatriements à la Chambre, la majorité a changé d’avis au Sénat. Pourtant, de nombreuses revendications des gouvernements de droite avaient déjà été prises en compte. Fratelli d’Italia a présenté une résolution pour accélérer les délais de rapatriements et éviter un ‘excès de bureaucratie’. Le même jour, le gouvernement allemand annonce interrompre les financements aux ONG qui secourent les migrants en Méditerranée. G. Meloni s’en félicite, constatant que ‘nous sommes un modèle au niveau international en matière de lutte contre l’immigration’ et que ‘même l’Allemagne suit la ligne du gouvernement Meloni’ en la matière. »
Corriere della Sera : « La majorité reconnait que faire du forçage sur les réformes telles que le Premierato (l’élection directe du président du Conseil) et la séparation des carrières des juges peut représenter un danger et le report de celles-ci des travaux parlementaires éloigne par conséquent aussi les référendums constitutionnels qui dériveront de leur adoption. L’échec des derniers référendums tenus début juin représente un avertissement pour le gouvernement. Sur le Premierato, Meloni a déjà dit que cela existait déjà de fait, en raison de la solidité de sa majorité en tant que garantie de survie »
Stampa : « La coalition de droite est toujours divisée et sur le texte de la Ligue proposant d’élever à trois la limite des mandats des présidents de région, on assiste au dernier acte. Fratelli d’Italia met la Ligue au pied du mur : Donzelli a annoncé en Commission Affaires Constitutionnelle le « coup de frein » de son parti sur le texte de Salvini « nous ne le voterons pas ». En effet, le parti de Meloni, sans un accord préalable entre les deux autres alliés (FI et Ligue) s’oppose de voter l’amendement salvinien. Le rêve de la Ligue est donc voué à l’échec. Salvini ne peut ni contenter l’aile vénitienne de Luca Zaia, président sortant, ni ouvrir publiquement une faille avec sa majorité ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
14:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.