24/06/2025
"Meloni garde son sang-froid et fait des ouvertures de dialogue aux partis d’opposition."
Italie. Revue de presse.
Les Unes ce matin sont à nouveau consacrées à la situation au Moyen-Orient « Missiles de l'Iran sur les bases américaines » (Corriere della sera), « Trump, trêve de 12 heures » (Repubblica), « Iran, négociations entre les bombes » (Stampa), « Iran, Trump annonce la trêve » (Messaggero).
Moyen-Orient/Italie. Corriere della Sera : « L’ouverture de G. Meloni aux oppositions, priorité aux inquiétudes des Italiens et non à la provocation rhétorique. Pour la première fois, il n’y a pas eu un ton exaspéré de la part des dirigeants politiques. Meloni rassure sur le fait que la décision sur l’utilisation des bases italiennes, si les Etats-Unis devaient le demander, passerait nécessairement par le Parlement ‘’contrairement à ce qu’on fait les précédents gouvernements’’. Dans son intervention, Meloni ne cite ni Trump, ni Netanyahu et ne condamne pas l’attaque américaine contre l’Iran. Quand quelqu’un lui rappelle l’exclusion de l’Italie du format E3 (Allemagne, Royaume-Uni, France), elle explique que ce n'est pas la faute de son gouvernement mais celle des précédents, et qu'elle prétend être le dirigeant d'un pays qui fait autorité ». La Stampa : « Malgré ses difficultés et la remise en cause de son rôle de ‘’Pont’’ entre les deux côtés de l’Atlantique, Meloni garde son sang-froid et fait des ouvertures de dialogue aux partis d’opposition. C’est sans doute l’effet de l’appel téléphonique de la veille avec le Président Mattarella ». Sole 24 Ore « Il est bien connu qu'au cours de ces derniers mois, l'effort de communication du Palais Chigi s'est concentré sur la construction d'un récit sur les relations spéciales avec la Maison Blanche, qui, d'un facteur de force, peut devenir un facteur de faiblesse. À tel point qu'aujourd'hui, on craint d'être pris dans la vague d'impopularité qui - même en Italie - monte contre le président américain et qui est alimentée par la peur d'une guerre imputée à l'axe Washington-Israël. Pour la première fois, Meloni a condamné la tragédie humanitaire à Gaza et n’a pas cité le nom de Trump dans son allocution à la Chambre. Il ne s’agit pas d’un changement de posture, mais il est possible de voir un changement d’approche, moins aligné sur le trumpisme ». Il Foglio : « le tournant de Meloni sur le réarmement, contre le pacifisme collectif de droite (Salvini) et de gauche (Conte). La cheffe du gouvernement est finalement sur une ligne plus proche de celle tracée par Macron et Merz dans leur éditorial du Financial Times (« L'Europe s'arme dans un monde instable ») que de celle tracée par Sanchez (‘’il ne faut pas trop augmenter les dépenses militaires’’) ».
Moyen-Orient/oppositions. Corriere della Sera : « Le duel entre la leader de la droite et la future candidate pour le Palais Chigi de centre-gauche, E. Schlein, se déroule à distance et tous deux évoluent dans l'ombre de ce simulacre d'unité nationale esquissé il y a deux jours. En revanche Conte, le dirigeant du M5S, n’a offert aucune main tendue à la présidente du Conseil. Cela prouve que l’unité des oppositions, notamment sur des sujets clivants tels l’Ukraine et Israël, n’est pas crédible. En revanche, le gouvernement peut revendiquer une certaine cohérence. La Ligue se montre attentive à souligner la nécessité de maintenir l’alliance avec les Etats-Unis, sans critique. Le M5S propose le retour au gaz russe, motion non votée par le PD. Cette division devient un sujet. » La Stampa : « Sur Kiev, la coalition « large » du centre gauche s’évapore. Les partis d’opposition ont montré hier qu’ils ne représentent pas une alternative politique, puisqu’ils n’ont pas réussi à présenter une motion commune. Le seul point qu’ils partagent est la demande d’une prise de distance du gouvernement face aux attaques américains en Iran. Bref, Meloni a mis sa veste de présidente du Conseil, les autres ont mis leur veste de chef de parti ». Il Foglio : « Salvini se montre froid sur le réarmement, tandis que le PD montre des ouvertures timides »
Moyen-Orient/France. Repubblica : « E. Macron et les Etats-Unis : une mission illégale. L’axe Paris-Berlin vacille ». « Emmanuel Macron attaque explicitement Donald Trump en indiquant qu’il ‘n’y a pas de cadre de légalité’ au sujet des raids américains sur l’Iran »
Moyen-Orient/Union Européenne. Sole 24 Ore : « Les 37 heures de mission sans escale des B-2, ainsi que les innombrables vols de ravitaillement, montrent que les États-Unis sont en mesure de projeter leur puissance mondiale sans demander la permission ou l'autorisation à leurs alliés d'utiliser leurs bases ou leur espace aérien. Ce sont les bombes que Trump lance de fait sur le multilatéralisme ».
Droits de douane. Il Messaggero : « Le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti (Ligue) pousse à l’accord : à l’instar du Royaume-Uni, ‘’L’Europe doit se mettre d’accord au plus vite sur les 10%’’ au lieu de laisser de l’espace à l’incertitude. Car, si le dossier relève de la Commission Européenne, ‘’l’UE a du mal à définir des positions communes car ses pays membres ont des intérêts différents’’. Toujours Giorgetti a voulu souligner ‘’l’Italie joue sa part dans l’effort de trouver une position commune européenne et pour garder une ambiance de dialogue constructif avec les contreparties américaines’’ ».
Sécurité/terrorisme. Corriere della Sera. « Le ministère de l’Intérieur annonce le tour de vis : plus de contrôles sur le risque de terrorisme. L’attention se concentre sur les personnes à risque de radicalisation. Les craintes portent notamment sur une augmentation du phénomène lié aux manifestations anti-israéliennes et anti-américaines. L'escalade au Moyen-Orient a déclenché une série de mesures affectant non seulement la sécurité intérieure, mais aussi celle des Italiens dans les zones de crise. Y compris le personnel diplomatique. Derrière la hausse des arrivées de migrants depuis la Libye, Rome y voit une responsabilité de la Russie ». Il Foglio : « L’ouverture de l'ambassade à Téhéran est une petite affaire. Car Antonio Tajani (Forza Italia), occupé à Bruxelles avec ses collègues européens chargés des affaires étrangères, voudrait la maintenir ouverte pour protéger les Italiens. Meloni annonce plutôt son intention de la déplacer à Oman, pour une question de sécurité ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
13:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.