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23/06/2025

"Meloni n’a été informée qu’après les attaques américaines sur l’Iran et par les militaires italiens."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes du jour portent sur la situation au Moyen-Orient « La guerre de Trump contre l'Iran » (Corriere della sera), « La guerre de Trump » (Repubblica, Stampa), « Trump attaque l'Iran, « la paix ou la tragédie » » (Messaggero), « La leçon de Trump » (Giornale).

L’Italie. Stampa : « Meloni s’adressera cet après-midi à la Chambre et insistera sur la nécessité de rouvrir les négociations, maintiendra l'attention sur la sécurité des quelque 50 000 Italiens présents au Moyen-Orient et relancera l'engagement en faveur d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. En revanche, aucune ouverture n'est prévue sur la question de l'utilisation des bases américaines en Italie. Au Palais Chigi, la question est écartée d'un éloquent « ce n'est pas un sujet ». Les Américains, dit-on, n'ont fait aucune demande, et « s'ils en avaient eu besoin, ils l'auraient déjà fait ». La diplomatie reste au cœur de la ligne italienne. « Le mot clé sera négociation », assurent des sources proches de la Présidente du Conseil. C'est le message que Meloni a également partagé hier avec les principaux acteurs régionaux - Qatar, Arabie saoudite, Oman, Émirats arabes unis - tous intéressés à éviter une escalade hors des frontières iraniennes. Tajani (Forza Italia) suit la ligne établie dans la matinée lors de la visioconférence avec Giorgia Meloni et les autres ministres concernés : protéger les quelque 50 000 citoyens italiens qui vivent dans la région, éviter l'escalade et proposer Rome - « en laissant la diplomatie faire son travail » - pour accueillir pour la troisième fois un cycle de dialogue entre l'Iran et les États-Unis. Un objectif pour le moins ambitieux à ce stade ». Repubblica : « Aucun appel téléphonique préalable de la Maison Blanche, comme pour son collègue de Londres Keir Starmer. Ni pendant que l’attaque est en cours, comme arrivé au chancelier allemand Friedrich Merz. Giorgia Meloni apprend l’offensive américaine contre l’Iran en pleine nuit, alors que les bombes ont déjà explosé, par des sources militaires. C’est à partir de ce moment-là que la machine du Palais Chigi se met en marche, où l’absence d’informations de Washington sur l’imminence de l’attaque est considérée comme une simple pratique : les seuls avertis à l’avance ont été les Britanniques, c’est la thèse, mais c’est la relation historique spéciale et, en bref, il n’y a pas grand-chose à faire. Plusieurs ministres, d’Antonio Tajani (Forza Italia) à Guido Crosetto (Frères d’Italie), confirment que non, l’Italie n’avait pas été informée à temps, mais cette fois, comme le dit le chef de la Farnesina, il y aurait eu la conscience que l’attaque était « dans l’air ». En raison des mouvements militaires américains dans le Golfe, en partie via les bases américaines en Italie, d’Aviano à Sigonella, où, cependant, seuls des avions de ravitaillement ont transité pour l’instant, non impliqués directement dans les bombardements sur le sol iranien. (...) Au cours de la journée, Meloni appelle cependant individuellement Starmer, Merz et le président français Emmanuel Macron (tandis que le trio organise un appel de groupe en propre, c’est le format dit E3, sans l’Italie). Puis le Premier ministre canadien Mark Carney, président en exercice du format des Grands. Puis elle discute à nouveau avec les dirigeants du Golfe, de ben Salmane à ben Zayed, à l’émir du Qatar. Dans cette série d’appels téléphoniques, la Première ministre insiste sur un point : un saut qualitatif dans le conflit « serait dévastateur ». » Corriere della Sera : « Meloni n’a été informée qu’après les attaques américaines sur l’Iran et par les militaires italiens, puis a commencé une activité diplomatique intense avec des contacts directs avec les principales capitales européennes mais aussi avec le Canadien Mark Carney, qui pourrait convoquer un sommet. Pour sa part, le ministre Tajani (Forza Italia) a eu un entretien téléphonique avec le Secrétaire d’Etat américain M. Rubio et invite les parties (Washington et Téhéran) à se rencontrer à Rome. Tajani tient à souligner « il faut d’abord convaincre Téhéran à ne pas riposter » ».  Stampa : « Selon Giuseppe Provenzano, responsable affaires étrangères du PD, « ce n’est pas notre guerre, le gouvernement italien ne doit pas prêter ses bases. Si l'objectif réel est un changement de régime à Téhéran, l'histoire nous enseigne que le faire à coups de bombes conduit à des échecs dramatiques, comme en Irak ou en Libye ». Stampa : « L’embarras des souverainistes (italiens et internationaux) qui demeurent bien silencieux après les bombardements américains. Les menaces de Trump, contrairement à ce qu’ils expliquaient, ne sont pas que de la stratégie pour pousser les autres pays à se soumettre au jeu américain. Quant aux souverainistes italiens, le silence témoigne d'une totale perplexité. Ce n'était pas censé se passer ainsi. L'Amérique « Great Again » aurait dû être le mentor d'une période de prospérité au-delà des désastres de la mondialisation ». Repubblica : « Dans toutes les bases italiennes au Moyen-Orient le « niveau d’alerte opérationnelle » a été élevé. Les protocoles de protection ont été mis à jour. « Prêts à tous les scénarios », selon les sources de la Défense. Car l’attaque américaine contre l’Iran peut produire un « changement radical du scénario stratégique au Moyen-Orient », raison le ministre de la Défense, Guido Crosetto. (…) Des sources gouvernementales et diplomatiques expliquent que dans les hautes sphères du gouvernement, la mission Aspides, qui opère sous l’égide de l’UE au large du Yémen, est monitorée avec une attention maximale. L’on craint en effet de nouvelles attaques des Houthis (…). Pour Crosetto, « les prochaines 48-72 heures constituent une phase particulièrement délicate ». »

SondagesRepubblica « Selon un récent sondage Demos, 48 % des personnes interrogées reconnaissent l'utilité d'une armée européenne. Ce chiffre est légèrement inférieur à celui des personnes qui s'y opposent. Cependant, il y a trois ans, en 2022, les proportions étaient inversées. Et l'écart était plus important. En effet, 57 % des Italiens étaient favorables à la création d'une armée européenne. Aujourd’hui, les doutes ont disparu, tandis que le détachement a augmenté. L’opposition à l’idée d’une armée européenne nous dit que l’Europe unie apparait comme un projet de plus en plus flou et éloigné. Dans les derniers mois, la confiance envers l’UE a baissé en atteignant 30%, soit le niveau le plus bas de ces dix dernières années. A part la période juste après la Covid où le taux était à 45%. Comme toujours, le facteur politique compte encore beaucoup et conditionne les opinions. Le soutien le plus important à l'armée européenne s'observe parmi les personnes les plus proches des partis de centre gauche. Tout d'abord, le soi-disant Troisième Pôle : +Europa, Azione et Italia Viva. Avec le PD et l'AVS. Alors qu'il diminue parmi les partisans des partis au pouvoir. FdI, Lega et FI. Avec la base du M5S ».

Repubblica, propos d’Antonio Tajani, vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères : « La décision la plus « politique » est celle de « laisser ouverte l'ambassade à Téhéran », c'est même le cœur de l'initiative diplomatique italienne : tenter l'impossible pour que les Iraniens et les Américains se remettent à dialoguer et apaiser la situation. L'ouverture de l'ambassade a permis de faciliter le départ volontaire de la centaine d'Italiens qui se trouvaient encore à Téhéran, transférés après un voyage interminable via l'Azerbaïdjan. Mais « laisser le siège ouvert est aussi une façon de dire que nous voulons dialoguer, pour essayer de convaincre les Iraniens de ne pas attaquer les bases américaines dans la région ». Surtout, dans cette tentative de redémarrage, l'Italie se propose comme lieu de paix et de dialogue : « Les États-Unis et l'Iran se sont déjà rencontrés chez nous à deux reprises dans un passé récent. Il est clair que Rome se propose comme lieu de rencontre entre Américains et Iraniens. Il faut les faire s'asseoir à la même table sans intermédiaires. Nous sommes prêts » ».

Repubblica, Elly Schlein, dirigeante du Parti démocrate : « Dans un contexte aussi dramatique, j’ai retenu qu’appeler la Première Ministre était un devoir (..). Il faut éviter une spirale de chaos. Il n’y a pas de solution militaire, la seule voie est la diplomatie (…). Je lui ai dit ce que l’on attend du gouvernement : un engagement concret dans le cadre de l’UE pour arrêter l’escalade et amener toutes les parties à la table des négociations (…). Le moyen d’empêcher [le régime iranien de développer l’arme nucléaire] n’est pas de bombarder, mais de négocier. Partant d’un point ferme, que j’ai rappelé à Meloni. Un jugement critique sur Trump (…). Nous sommes un grand pays qui répudie la guerre, c’est écrit dans notre Constitution. Et donc [Meloni] doit, ensemble avec l’UE, travailler pour la paix et relancer l’initiative diplomatique. (…) Il a été erroné de miser sur le faux pacifisme du président américain, comme a fait Salvini. Uniquement si elle savait être autonome, et non vassalisée, l’Italie pourrait-t-elle se réapproprier sa vocation de médiatrice qui lui appartient historiquement. (….) C’est pourquoi je lance un défi à Meloni : qu’elle exerce pleinement le rôle que l’Italie a toujours eu dans le monde avec sa diplomatie, qu’elle la connecte au groupe de tête de l’Europe et qu’elle prétende que ce soit l’UE qui s’assoie à la table des négociations, en portant une voix unique et forte (…). Au PD, nous défendons la voix de l’Espagne qui a dit que, non, elle restera à 2% [de dépenses militaires sur le PIB] (…). La voie n’est pas le réarmement des pays, mais plutôt de faire un saut en avant sur la défense commune ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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