30/05/2025
"Les droits de douane au tribunal, le chaos américain."
Italie. Revue de presse.
Les Unes aujourd’hui portent sur les droits de douane « Bataille juridique sur les droits de douane de Trump » (Corriere della sera), « Etats-Unis : chaos sur les droits de douane » (Repubblica), « Droits de douane, affrontement avec les juges américains » (Stampa), « Les droits de douane au tribunal, le chaos américain » (Messaggero) et la situation humanitaire à Gaza.
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, le départ de E. Musk de l’Administration Trump, l’Ukraine, et le débat politique sur le nouveau décret sécurité.
La visite à venir du Président E. Macron à Rome. Corriere della Sera : « l'Elysée fait savoir ''c'est nous qui avons voulu cette rencontre, nous sommes intéressés à collaborer''. L’entourage du Président français fait savoir '' La France et l’Italie sont des partenaires importants, l'une pour l'autre, et partagent plusieurs intérêts communs notamment en matière économique''. Les deux leaders se trouvent en Asie quand arrive la nouvelle de la décision de la Cour d'Appel sur les droits de douanes. Meloni est convaincue de la nécessité de continuer les négociations avec Washington car une solution peut être trouvée et qu'elle peut encore jouer les médiateurs. Outre le commerce, c'est l'Ukraine qui sera évoquée lors de la rencontre de mardi à Rome entre la présidente du Conseil et le Président français. Fratelli d’Italia, pour sa part, tient à souligner : c'est Trump qui a voulu la présence de Meloni lors de l'appel avec les Volontaires, le message à Macron est arrivé clairement et il a compris'' plus jamais de ruptures et des parcours communs" ». Il Messaggero : « Cette fois, c’est Macron qui aurait levé le drapeau blanc, après l’exclusion de Meloni de la table qui compte à Tirana. Monsieur le président aurait proposé à la première ministre de faire un saut à Rome (mardi se tiendra la réunion), « parce que c’est son devoir d’unir les Européens et qu’il est désireux de travailler avec elle », expliquent son entourage. Une main tendue, après la gifle de la semaine dernière. Lorsque Macron, selon les reconstructions de sources diplomatiques, aurait conspiré pour laisser la présidente du Conseil italienne hors de l’appel avec Trump et Zelensky. Pour ensuite l’inviter, par la presse, à ne pas diffuser de fausses nouvelles. Déclenchant un autre incident d’une longue série. Comment oublier l’affrontement sur l’Ocean Viking qui a contraint Mattarella à descendre sur le terrain pour apaiser les esprits ? Ou les paroles venimeuses de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui ont poussé le vice-premier ministre Antonio Tajani à annuler son voyage à Paris ? Et puis le G7 à Borgo Egnazia, lorsque la querelle sur l’avortement et l’ennui italien devant la fuite en avant des Français sur l’accord sur les actifs russes gelés pour un prêt à l’Ukraine ont éclaté sur la scène. L’Ukraine, justement, un autre éternel terrain de confrontation. Assaisonné d’exclusions - non seulement celle de Tirana, mais aussi à l’Élysée en février 2023 - et de distances sidérales sur le rôle de l’Europe en cas de trêve. Au point de pousser Meloni à s’adresser à Macron avec un « à quel titre es-tu allé à Washington ? », tandis que sur la table des Volontaires tombait le gel. La leader de Fdi, d’ailleurs, y a également contribué. Pour ne citer qu’une attaque, rappelons la piqûre avec laquelle elle a commenté la défaite du parti de Macron aux élections législatives, signe d’une grandeur perdue. C’est peut-être parce qu’au fond, Mason Cooley avait raison de dire que les amis sont parfois ennuyeux, mais que les ennemis ne le sont jamais ». Stampa : « l'Elysée tient à faire savoir que c'est la France qui a voulu cette rencontre. Les déclarations de Salvini n'aident pas Meloni alors qu'elle tente de se positionner à nouveau comme une interlocutrice européenne crédible ». Sole 24 Ore « A son retour de sa mission à Samarcande, Meloni devra préparer le très délicat face-à-face avec Macron, prévu pour mardi prochain ». Foglio : « L'ambassadeur français est très dynamique dans cette phase de rapprochement mais le récit de ce qui se passe en coulisse proposé par FDI est presque grossier du point de vue diplomatique ''Macron craint notre rapport privilégié avec Merz et il est conscient du canal ouvert entre Meloni et Trump ''. C’est une sorte de revanchisme, de la part de Fratelli d'Italia. Il faut espérer que Salvini ne sorte pas d'ici mardi des phrases déplacées comme lorsqu'il avait qualifié Macron de ''fou'' ». La Verità : "des sources du gouvernement italien font savoir qu'il ne s'agira que d'un échange de vue sur plusieurs dossiers : ‘’les sujets de l'agenda bilatéral, européen et international'' c'est une manière assez évidente de ne pas surcharger de sens une rencontre entre Meloni et Macron qui représente déjà en soi une nouvelle, au vu des tensions de ces derniers temps. »
Droits de douane. Corriere : « L’Europe doit maintenant se décider : s’ouvrir à des concessions ou maintenir la ligne dure [sur les droits de douane américains] ». « Les tarifs pourraient passer à 50% ou alors revenir à 2,2% ou alors à 10% après un passage à 20% auxquels seraient soumis les 500 milliards d’euros d’export européen. L’UE devrait donc négocier un accord avec la Maison Blanche sans avoir de réponse à certaines questions fondamentales, comme la possibilité pour les tribunaux américains de démanteler les décisions de l’administration Trump en la matière, qui rendrait inutile les concessions déjà offertes à Trump par Bruxelles. Le silence de Bruxelles et des capitales européennes hier a été particulièrement assourdissant. Mais Bruxelles, la capitale du droit internationale, a-t-elle vraiment intérêt à écrire un pacte sur du sable ? Quoiqu’il en soit le bilan économique de tout ce labyrinthe sera négatif pour l’économie internationale. Nous ferons tous les frais de l’approximation de Trump. L’autre leçon à tirer et que les Européens doivent maintenir ce qui fait leur force et leur crédibilité : la suprématie du droit sur l’arbitraire, la recherche – même lente et complexe – du consensus, l’ouverture des marchés. Elle gagnera ainsi le respect du monde et de ses concitoyens, qui vaut bien plus que les droits de douane. »
Les réformes. Sole 24 Ore : « Le « Premierato », c’est-à-dire la soi-disant la « mère de toutes les réformes » selon Meloni, refait surface chaque fois que des élections importantes arrivent : dans ce cas-là, ce sont les régionales prévues en automne. Il s’agit de cinq régions où la bataille électorale est très ouverte : la Campanie, les Pouilles, la Toscane, les Marches et la Vénétie. C’est un test électoral important qui fournira les vrais rapports de force des partis auprès des électeurs. Il est vrai que les travaux sur le Premierato et sur la séparation des carrières des juges n’ont pas avancé. Jusque-là, Meloni s'est consacrée aux dossiers internationaux ». Corriere : « Le décret Sécurité approuvé, la confrontation au Parlement et le ‘sprint’ [législatif] sur [la réforme de la loi électorale dite du] ‘premierato’ et de la justice ». « La confrontation a été très dure entre la majorité et les oppositions sur le décret Sécurité qui doit être transformé en loi par le Sénat dès la semaine prochaine après avoir été approuvé hier au Parlement (163 voix pour et 91 contre). La confiance du gouvernement était engagée. Le Parti démocrate, le Mouvement 5 Etoiles et l’Alliance des Verts et de la gauche (AVS) ont notamment dénoncé avec des banderoles avant le vote un ‘décret Peur’, une ‘série de mesures répressives’ mettant ‘d’accord les juges et les avocats contre vous’ et même un ‘retour de l’Italie au code fasciste’. Après les manifestations de ces derniers jours il y en aura deux autres demain à Rome or le ministère de l’Intérieur prévoit déjà des mesures pour les contenir, craignant des débordements. L’idée émerge par ailleurs que chaque parti de la coalition de majorité fait avancer sa propre bataille en éliminant la marge de négociation. La majorité a en effet proposé hier de programmer deux réformes en août, l’une chère à Fratelli d’Italia, celle du ‘premierato’, et celle de la séparation des carrières des magistrats, chère à Forza Italia. »
Les manifestations en soutien de Gaza. Corriere : « Les oppositions sont condamnées à l’ambiguïté sur les différents conflits ». « Les oppositions sont divisées avec des divergences qui refont immédiatement surface après un bref moment d’unité, et ce sur une question stratégique et discriminante pour toute coalition aspirant à gouverner : la politique étrangère. Les deux manifestations prévues les 6 et 7 juin à Milan et à Rome, organisées respectivement par Azione et Italia Viva et par le PD, M5S et AVS sont aux antipodes sur la question palestinienne. Or certains membres du PD ont décidé de participer aux deux, risquant de mettre en lumière les ambigüités de la première force de gauche, avec notamment une aile modérée de plus en plus distante de la tête du Parti. Depuis des mois, la secrétaire du parti Elly Schlein patine, tentant de maintenir en Italie et auprès de l’UE deux positions difficilement conciliables, y compris sur l’Ukraine et le réarmement européen. ». Repubblica : « Deux manifestations pour la paix à Milan, même les réformistes du Parti démocrate » : « Il risquait de devenir une énième confirmation des divisions irréductibles au sein du centre-gauche. Et pourtant, la double manifestation pour Gaza — la première promue par les dirigeants du Pd, 5S et Avs pour le 7 juin sur la place San Giovanni à Rome, la seconde convoquée par Azione et Iv la veille au Parenti de Milan — est la preuve que lorsque les positions sont différentes mais pas inconciliables, trouver une synthèse est possible ».
Banques/Golden Power. Stampa : « les tensions au Parlement sur le Golden Power, la séance de la Commission sur les banques, prévue pour hier, est annulée. Le président de Consob, Paolo Savona, est prévenu juste une heure avant le début de la séance. La coalition de droite se justifie ''c’est un problème lié au calendrier de travaux parlementaires''. La séance est finalement repoussée en juillet. Demeure le doute d’un croche-pied du gouvernement à l’encontre du président de Consob : Les frictions entre Savona et la droite sont bien connues, en raison de sa position contraire à l’utilisation du Golden Power sur l’affaire Unicredit ». Foglio : « Le dirigeant d’Italia Viva, Matteo Renzi, s’exprime sur l’affaire Unicrédit et le blocage du gouvernement face à l’OPS sur Banco BPM : ‘’Meloni fait pire que l'URSS, c'est le marché qui en décide, pas la politique’’ »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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