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06/03/2025

"Réarmement européen, le gouvernement freine."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes du jour portent sur le plan de réarmement de l'UE « Réarmement européen, le gouvernement freine » (Corriere della Sera), « Défense européenne, les limites de Meloni » (Messaggero), « Des fonds pour les armes, Giorgetti (Ligue) freine » (Giornale) et le discours du Président Macron « Macron : bouclier nucléaire » (Repubblica), « Macron : UE, défense nucléaire » (Stampa).

Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, le « coup de frein » de D. Trump sur les droits de douanel’état de santé du Pape François et les faits divers.

Allocution du Président de la République E. MacronCorriere della Sera : « Macron lance le sommet pour une force de paix, ‘rester spectateurs serait une folie’. Le président ouvre à nouveau sur la question du parapluie nucléaire français. Berlin plaide pour davantage de dérogations sur les dépenses dédiées à la défense’’. ‘’ ‘Dès la semaine prochaine, nous réunirons à Paris les chefs d’état-major des pays qui souhaitent prendre leurs responsabilités’ concernant le déploiement de forces européennes en Ukraine pour le maintien de la paix. Une annonce concrète, opérationnelle, dans un discours de 15 minutes du président français, sur un ton solennel, exceptionnel : ‘la patrie a besoin de vous’. Emmanuel Macron a voulu s’adresser aux Français après les centaines de messages de citoyens inquiets reçus ces derniers jours par l’Elysée. ‘Les Etats-Unis, notre allié, ont changé de position sur le conflit […] nous entrons dans une nouvelle ère’, ‘Qui peut croire que la Russie d'aujourd'hui s'arrêtera à l'Ukraine ?’ demande-t-il avant d’annoncer de nouveaux investissements dans la défense. La réunion à Bruxelles doit justement permettre aux leaders de discuter des différentes options pour financer la défense européenne et détailler le plan annoncé mardi par la Présidente von der Leyen. La nouvelle la plus retentissante est celle de l’ouverture de l’Allemagne à une éventuelle modification du Pacte de stabilité (ce qui était encore impensable ne serait-ce qu’il y a dix jours), afin de permettre d’investir dans la défense de façon massive et sur le long terme. A l’inverse, les frugaux Pays-Bas et Autriche restent opposés. D’après plusieurs sources diplomatiques, le sommet d’aujourd’hui à Bruxelles sera très compliqué. Il est fondamental de renvoyer une image d’unité. Hier encore Viktor Orban et Robert Fico s’opposaient au passage sur le soutien européen à Kiev et E. Macron a tenté hier soir de convaincre V. Orban au cours d’un dîner à l’Elysée. Les Etats membres s’accordent sur l’urgence d’accélérer sur la défense commune. Emmanuel Macron a quoiqu’il en soit rappelé hier que la France possède une ‘force de dissuasion nucléaire’ et a répété être prêt à discuter avec les Européens d’une mise à disposition de cette protection nucléaire à disposition d’autres pays. ». Repubblica : « Macron s’adresse à l’Europe, ‘nous offrirons aux alliés notre bouclier militaire’. A la veille du sommet extraordinaire des 27, le Président français annonce une réunion des chefs d’état-major sur la force de maintien de la paix [en Ukraine] dont le format reste à définir et dont il sera également question à Bruxelles. ‘Qui peut croire que la Russie d'aujourd'hui s'arrêtera à l'Ukraine ?’ demande-t-il dans un discours aux Français tourné vers Bruxelles. De nombreux gouvernement UE, dont l’Italie, demandent des garanties précisent sur un appui des Etats-Unis qui n’ont pas été apportées à ce stade. Une convergence sur ce point est peu probable aujourd’hui, ni sur le plan franco-britannique sur un cessez-le-feu. Le Président français insiste sur la façon dont cette crise des relations transatlantiques doit amener à une révolution stratégique au niveau du continent européen. Emmanuel Macron répète vouloir discuter avec les alliés européens, à commencer par le nouveau chancelier allemand F. Merz, d’un possible partage de la dissuasion nucléaire française, seul pays doté de l’arme nucléaire au sein de l’UE. Fort de cette position, E. Macron entend se positionner en première ligne y compris sur les garanties de sécurité à fournir à l’Ukraine. La France demandera aujourd’hui un engagement clair à utiliser les nouveaux fonds européens pour des achats à des industries de guerres UE. Une façon de ‘réduire la dépendance stratégique de l’UE’ explique l’Elysée mais qui risque d’effrayer les partenaires européens les plus liés à l’industrie militaire américaine. »

Le réarmement européenIl Messaggero « L’Europe se réarme mais en ordre dispersé ». « Le programme annoncé par U. von der Leyen pour le réarmement « urgent » change complètement la donne. D’une part les gouvernements, de l’autre les principales entreprises européennes de la Défense se bougent pour se placer sur le marché et participer à l’effort continental afin de parvenir en peu d’années à mettre l’Europe dans la condition de répondre à une possible attaque russe sans le bouclier américain. Sur le terrain, on trouve les Italiens Leonardo et Fincantieri, avec leurs industries alliées, les Français Thales et Dassault, les Britanniques Bae Systems et Rolls Royce, les Allemands Rheinmetall puis Airbus, les Suédois Saab, les Espagnols Indra et Navantia. Aujourd'hui, il existe des projets germano-italiens et franco-allemands pour la production de chars, des projets anglo-italo-japonais et à nouveau franco-allemands pour des chasseurs de nouvelle génération. Entre-temps, les systèmes d'armes utilisés, différents les uns des autres par dizaines, ne parviennent pas à se parler et à fonctionner en synergie ». Les réactions en Italie : Messaggero : « Malgré l’appel à l’unité lancé mardi par G. Meloni à ses deux vice-présidents, M. Salvini affiche son scepticisme face à ReArm Europe : « On peut soudainement investir 800 milliards dans la défense sans s’endetter, alors que c’était impossible pour la santé et les retraites. Si nous avions eu une armée commune, la France et l’Allemagne nous auraient déjà entraînés dans une guerre ». La réplique irritée de Tajani ne s’est pas fait attendre : « Les « slogans des tifosis » sont inutiles. La ligne en politique étrangère est dictée par la présidente du Conseil et le ministre des Affaires étrangères ». Le Palais Chigi relativise la portée des déclarations du ministre de l’Économie, Giorgetti (Ligue), qui met en garde contre des plans « improvisés et incohérents » et alerte sur le risque de « répéter des erreurs flagrantes », soulignant qu’il ne fait que veiller aux équilibres budgétaires. Aujourd’hui, lors du Conseil européen extraordinaire, G. Meloni entend promouvoir le plan de la Commission, en cohérence avec les demandes répétées de l’Italie et forte de la flexibilité obtenue sur la gestion des comptes publics. Elle réclamera toutefois des précisions sur le caractère volontaire du recours aux fonds de cohésion – la suppression de toute référence à des obligations de dépense dans la lettre envoyée aux 27 par Von der Leyen ayant déjà été demandée et obtenue par le commissaire européen Fitto – ainsi que sur l’intégration de ces dépenses dans l’objectif de 2 % du PIB fixé par l’OTAN. Concernant l’Ukraine, Meloni réaffirmera face à ses homologues la nécessité de préserver l’alliance transatlantique et n’aurait guère apprécié les propos d’Emmanuel Macron. Selon des sources diplomatiques italiennes, « les fuites en avant ne servent à rien ». » Foglio « Les armes divisent Salvini et Tajani : la journée d’hier a fait émerger de manière concrète, encore une fois, toutes les différences entre le dirigeant de la Ligue et le dirigeant de Forza Italia, avec des points de vue apparaissant inconciliables ». Repubblica « Elly Schlein, secrétaire du PD, s’oppose au plan de von der Leyen et s’exprimera aujourd’hui auprès du PSE avant le Conseil européen extraordinaire. Pourtant, la posture de Schlein voit des positions différentes au sein de son parti, de Lorenzo Guerini, actuel président du Copasir, à Pina Picerno, vice-présidente du Parlement Européen, en passant par l’ancien Commissaire européen Paolo Gentiloni, qui ont en revanche qualifié le plan d’Ursula de « bonne voie à suivre ». Or, Schlein répète que la sienne est « la position du PD ». L'aspect critique serait l'absence d'investissements européens financés par la dette commune qu'elle et les socialistes réclament à Bruxelles, « comme cela s'est produit pendant la pandémie ». C'est avec cette stratégie que la secrétaire du PD se présentera aujourd'hui à l'assemblée du PESD ».  

La réforme de la justice. La Stampa : « Meloni prend de court les magistrats : « La réforme est inéluctable, il faut poursuivre ». La réponse des juges : « Nous exigeons du respect et sommes prêts à manifester. La mobilisation dans la société continuera ». Rien n’a changé après la rencontre d’hier entre les principaux responsables du gouvernement –  Meloni, Nordio (Frères d’Italie), Mantovano (indépendant, autrefois Alliance nationale) et Salvini – et les juges. Officiellement qualifiée de « moment de clarté franc et bénéfique », elle n’a fait que confirmer la rigidité des positions de chaque camp. La présidente du Conseil a réaffirmé le caractère non négociable de la restructuration du Conseil Supérieur de la Magistrature et de la séparation des carrières entre juge et procureur général. Face aux magistrats réclamant du respect pour les décisions des Cours, G. Meloni a rétorqué que « c’est le gouvernement qui se sent attaqué », évoquant des cas précis, notamment les blocages du « protocole avec l’Albanie », et accusant une partie de la magistrature d’être politisée. En revanche, l’exécutif se serait montré ouvert à la proposition en huit points de l’ANM visant une « justice plus efficiente, plus efficace et plus proche des exigences des citoyens ». »

L’Italie et StarLink. Repubblica : « Selon Reuters, le gouvernement italien serait en train d’entamer des contacts avec la société française Eutelsat, qui pourrait bientôt devenir un champion européen. Depuis que les relations entre les Etats-Unis et l’Europe se sont dégradées, l’Europe cherche en effet une alternative pour les communication satellitaires et Eutelsat se porte candidat comme une alternative à l’hégémonie d’E. Musk et de son réseau StarLink. Quant à Eutelsat, le groupe ne révèle pas les contacts en cours avec les différents gouvernements européens. Eutelsat a dans son sang de l’ADN italien, Telespazio, qui représente le fruit de l’alliance entre Leonardo (67%) et le groupe français Thales (33%) »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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