Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/07/2022

"Europe, dette et monnaie unique, comment sera l'Italie avec Giorgia Meloni ?"

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

M5S.jpg

Italie. Revue de presse. 

La rencontre entre les leaders de la coalition de centre-droit prévue aujourd’hui à la Chambre des députés est largement citée en une des quotidiens. La réunion doit notamment permettre un accord sur la méthode pour désigner le candidat à la Présidence du Conseil des ministres italien et sur la répartition des collèges électoraux en vue des élections qui se tiendront le 25 septembre. « Les leaders se défient mutuellement - aujourd’hui se tiendra la réunion décisive du centre-droit. Letta déclare ´’je serai le coureur de tête du Parti démocrate’’ » (Corriere della Sera), « Des alliés très féroces. La réunion du centre-droit est prévue aujourd’hui, Salvini et Berlusconi tente de freiner la course de Meloni, elle fait peur aux modérés. » (La Repubblica), « Les partis ne savent pas quel Président du Conseil choisir. Aujourd’hui se tiendra la réunion du centre-droit qui se dispute autour de Meloni. C’est le chaos aussi à gauche, Enrico Letta déclare ‘’s’il y a besoin, je suis disponible’’» (La Stampa). 

Le plan européen de régulation de la consommation de gaz sur lesquels se sont mis d’accord hier les ministres UE de l’énergie figure également en Une de la presse. « Énergie, l’accord pour limiter la consommation. Gaz, le plan européen prévoit ‘une réduction de 7% pour l’Italie’ » (Corriere della Sera), « Un accord européen est trouvé sur le gaz, mais les prix s’envolent et atteignent des sommets historiques » (La Repubblica), « L’Europe introduit des réductions de la consommation de gaz » (La Stampa). 

Le Sole 24 Ore titre sur le risque de récession pour l’Italie mis en avant par le FMI, également cité en une des principaux quotidiens.

Sur Twitter, le hashtag #ElezioniPolitiche2022, en référence à la campagne électorale pour les élections politiques du 25 septembre, domine.

ARTICLE, Corriere della Sera, M.T. Meli « La stratégie d’Enrico Letta » : « Il l’avait dit ces derniers jours et il l’a rappelé lors de la réunion de direction du PD : ‘’nous devrons être concrets : les alliances que nous signerons seront uniquement des alliances électorales : le système de scrutin en vigueur n’oblige pas la création de coalitions sous un même symbole mais prévoit exclusivement des alliances techniques. Il y a donc des alliances que nous sommes contraints de faire en raison de cette loi électorale. Le PD se présentera comme le parti de référence de la coalition en conservant ses couleurs vives tel un tableau de Van Gogh’’. Les démocrates votent tous ensemble la motion. Pourtant, certains soulèvent des objections. Goffredo Bettini invite par exemple à bien s’assurer des points de convergence avec Calenda et Peppe Provenzano invite à ne pas chercher à tout prix une coalition la plus vaste possible, qui pourrait favoriser Meloni. Matteo Orfini, attire quant à lui l’attention sur la main tendue aux anciens membres de Forza Italia : ‘’attention, si nous voulons réformer l’école, peut-on inclure quelqu’un comme Maria Stella Gelmini à l’origine d’une réforme désastreuse ?’’ Letta se veut rassurant : les listes du PD seront élargies aux personnalités de la société civile afin de tenter de remporter certains collèges électoraux difficiles mais stratégiques. Il veut mettre en place une sorte de « pacte républicain » et explique ‘’si nous ne faisons pas d’erreurs, nous aurons une chance de l’emporter’’. Letta a rencontré ces jours-ci Carlo Calenda (Azione) pour lui suggérer de ‘’d’inclure Renzi et les siens à sa liste’’, lui ayant ‘’suffisamment de difficulté à faire accepter à une partie de notre électorat le fait de ne pas nous présenter avec le M5S’’. Hier, Letta a rencontré Luigi Di Maio (Insieme per il Futuro) – avec en visioconférence le maire de Milan, Beppe Sala– pour lui dire ‘’c’est à toi de présenter une liste avec les anciens du M5S, mais aussi avec des personnalités de la société civile, comme Pizzarotti’’. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Giuseppe Conte, président du Mouvement 5 Etoiles « Le Mouvement ne fermera pas sa porte à ceux qui partagent nos idéaux » : « ‘’Le PD a inséré une norme sur l’incinérateur de Rome dans le décret d’aides aux ménages et aux entreprises et cela représentait une provocation inacceptable pour le M5S. Pendant la crise, le Mouvement a demandé au Président du Conseil des réponses concrètes face aux urgences du pays : la droite n’a fait que demander des sièges pour elle et Draghi a tourné le dos au M5S avec le silence complice du PD. Le Mouvement se représente aujourd’hui comme un troisième pôle, alternatif à celui des droites et à celui de l’agenda Draghi, avec un programme juste, basé sur la justice sociale. Un troisième pôle qui est ouvert à la société civile et à tous ceux qui croient dans la Constitution et à la vraie transition écologique. Notre programme est voué à la réduction des inégalités sociales. Le modèle est celui de ce que nous avons fait pendant ces années : le bonus pour la revalorisation énergétique des maisons, un PIB à hauteur de 6,6%, la lutte contre la corruption et les mesures de lutte contre l’appauvrissement de la population en élargissant les tutelles aux PME, aux professions libérales et aux jeunes. Il s’agit d’un agenda progressiste qui vise à améliorer l’inclusion sociale et à mener une vraie transition écologique. »

PREMIER PLAN, La Stampa, V. De Romanis, « Europe, dette et monnaie unique, comment sera l'Italie avec Giorgia Meloni ? » : « Nous dépendons plus que quiconque des fonds européens, renforcer notre souveraineté sera difficile. Meloni veut une intégration fiscale, mais ce n'est pas à l'ordre du jour à Bruxelles. Dans les mois à venir, les institutions européennes continueront à jouer un rôle majeur. Tant pour le soutien des États en difficulté que pour les évolutions possibles en termes de renforcement de l'Union. Le renforcement de l'Union passe par l'aboutissement de l'union bancaire comme par la réforme du Pacte de Stabilité et de Croissance. En peu de temps, la dirigeante de Fratelli d'Italia a radicalement revu sa façon de penser. Il y a cinq ans, le 31 janvier 2018, Meloni expliquait à la télévision que « l'euro est une mauvaise monnaie ». Trois ans plus tard, en 2021, elle déclarait sur la même chaîne qu'elle n'avait plus l'intention de quitter l'euro mais qu'il fallait des « mécanismes de compensation » par la « dette européenne ». Cependant, ce raisonnement à deux points faibles. Meloni estime que l'Italie a été pénalisée par l'euro. Or on peut se demander si les faiblesses de l’Italie ne sont pas imputables à l'inaction des exécutifs qui se sont succédé ces dernières années et auxquels Meloni a participé. La conséquence de l'absence de réformes et de la faiblesse des investissements a été la création d'un système économique non compétitif. La deuxième erreur concerne la solution : selon Meloni, les États doivent recevoir une compensation à travers une dette européenne pouvant être utilisée pour financer les investissements. Ce schéma suppose que des progrès soient réalisés en termes d'intégration fiscale. Cependant, ce n'est pas l'Europe qu'elle a en tête quand elle parle d’intégration fiscale. Selon Meloni, Bruxelles devrait s'occuper des « grandes questions politiques », laissant « les questions bureaucratiques et financières à la souveraineté des États ». De plus, avec le plan Next Generationn EU, l'Europe a décidé d'aller dans la direction opposée. En cas de victoire, Meloni devra convaincre les autres dirigeants, notamment les créanciers, de faire marche arrière. Ce n'est pas une tâche facile. »

SONDAGES, Corriere della Sera, de R. Benedetto, « Fratelli d’Italia devance le Parti démocrate et à lui seul il a plus de points que les alliés réunis » : « Les derniers sondages de Dire-Tecnè, SWG pour La7 et Quorum/YouTrend pour Sky Tg24 donnent bien le centre-droit pour favori, entre 44,5% et 48,6% d’intentions de vote. Mais ce qui semble compter le plus actuellement c’est la compétition qui a cours au sein des coalitions. En 2018, les collèges uninominaux avaient été répartis justement sur la base des sondages entre les trois partis de la coalition de centre-droit. Or Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni, est désormais en tête de toutes les prévisions et, d’après la plupart des sondages, recueillerait davantage de voix que ses deux alliés réunis. Donc, si ces résultats devaient à nouveau être le critère pour la répartition, Giorgia Meloni pourrait revendiquer au moins la moitié des collèges. La leader est talonnée à gauche par le PD d’Enrico Letta qui se situe entre 22,5% et 23,2%. Il sera la clef de voûte du camp adverse, mais avec quels alliés ? En laissant de côté le Mouvement 5 Etoiles qui, du reste, continue à reculer, le principal interlocuteur serait Calenda pour Azione/+Europa qui pourrait apporter entre 4,8 et 6% d’adhésion (ou alors être gênant). Matteo Renzi, qui devrait courir seul, rassemblerait entre 1,8% et 2,9%, juste en-dessous du seuil minimum pour entrer au Parlement. Ces sondages ont été réalisés pendant la crise de gouvernement ou juste après. A voir le contrecoup que pourraient subir les partis tenus responsables de la chute du gouvernement mais la période estivale pourrait jouer et les citoyens être plus ‘’distraits’’. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de M. Pucciarelli, « Les collèges sont aux mains de la droite, la digue formée par le centre-gauche se jouera surtout dans les fiefs historiques » : « Le Parti démocrate et le centre-gauche ne sont pas favoris mais peuvent compter sur leurs fiefs traditionnels que sont les grandes villes (Rome, Milan, Turin, Gênes, Bologne, Florence et Naples) et une partie de l’ancienne ‘’zone rouge’’, à savoir l’Emilie-Romagne et la Toscane. Néanmoins, la fin de l’alliance avec le M5S pourrait permettre au centre-droit de l’emporter dans environs 70% des collèges uninominaux à la Chambre et au Sénat. Le centre-droit est pour l’instant crédité par les sondages de 46% des intentions de vote (contre 50% aux dernières européennes) et 36% pour le centre-gauche (contre 30% aux européennes). A noter que le M5S est crédité d’11% d’intentions de vote. Avec l’actuelle loi électorale, la coalition de droite pourrait toutefois obtenir jusqu’à 60% des sièges. Sans Conte, les démocrates et leurs alliés obtiendraient 42 sièges sur 147 à la Chambre et 18 sur 74 au Sénat. D’après les différents pronostics et scénarios, seul le champ ‘’extralarge’’ imaginé par Letta avant la rupture avec Conte, allant d’Azione au M5S, serait en mesure d’entraver la naissance d’un gouvernement de centre-droit. Autrement, que le PD se limite à des alliés de gauche ou élargisse son entente au centre, le centre-droit devrait bien obtenir la majorité absolue à la Chambre comme au Sénat. Quant à l’électorat 5 Etoiles, l’institut de sondages Izi estime que 42% continuerait à soutenir le M5S alors que 14% serait indécis, 12% pourrait se tourner vers le PD et 11% vers Fratelli d’Italia. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « Mario Draghi prévoit que ‘’l’automne sera compliqué’’, il faut un effort général” » : « ‘’Nous ne pouvons pas nous arrêter maintenant, ne croyez pas que les affaires courantes d’un gouvernement dans une telle situation économique et sociale puissent être prises à la légère : nous percevons les signes d’un ralentissement de l’économie, à l’automne la situation pourrait devenir ‘’compliquée’’. Personne, malgré la période électorale, ne peut se permettre une quelconque de relâcher son attention.’’ Ce sont les propos tenus hier par Mario Draghi à certains ministres et partenaires sociaux. Il ne s’agit pas d’être alarmiste, le raisonnement est basé sur des données tangibles et l’inflation pourrait bien empirer. La seule nouvelle rassurante vient des comptes des finances publiques qui sont positifs et ce surplus a permis d’annoncer un nouveau décret d’Aides aux ménages et aux entreprises à hauteur de 14 milliards d’euros, se concentrant sur les prix des carburants et du gaz, sans écart budgétaire. Personne n’est en mesure de savoir quand l’Italie aura un nouveau gouvernement avec les pleins pouvoirs, on a vu avec Gentiloni que cela pourrait prendre plusieurs mois, et ce dans une situation complexe. Ce décret d’aides sera peut-être la dernière grosse mesure de Draghi, mais tout le reste des activités pourra bénéficier de la même attention qu’auparavant. Le Président du Conseil a répété l’intention d’impliquer toutes les forces possibles en cette phase de crise. Après avoir réuni hier un conseil des ministres, il rencontrera aujourd’hui les représentants syndicaux, d’abord des salariés puis du patronat. Hier le Financial Times exprimait son inquiétude quant à la réalisation du Plan de Relance, déclarant que ‘’suite à la sortie du gouvernement de Mario Draghi, les financements [européens] sont en jeu’’. A la mi-août, l’activité de l’exécutif sera quoiqu’il en soit suspendue pour une dizaine de jours. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Julianne Smith, ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’OTAN « Les Italiens feront leur choix mais l’appartenance à l’OTAN n’est pas remise en cause » : « ‘’Malgré l’inflation, la crise économique, les risques d’instabilité et l’insécurité alimentaire, les Etats-Unis s’attendent à ce que leurs alliés respectent les engagements pris lors du sommet de Madrid. Nous restons aux côtés de l’Ukraine et nous travaillons pour la protection du front oriental européen. Concernant la politique italienne, je ne peux faire de commentaires, laissons les Italiens décider de leur sort. Je peux juste dire que jusque-là nous avons eu une collaboration très étroite et efficace avec l’Italie sur le front économique, humanitaire, de l’assistance au peuple ukrainien et dans la gestion des flux migratoires. J’espère que cette relation puisse continuer ainsi.’’ »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.