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03/01/2022

"Salvini propose un referendum."

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Italie. Revue de presse.

La situation sanitaire, notamment la révision de la quarantaine et des conditions d’obtention du Pass sanitaire face au nombre croissant de cas positifs fait la une des médias. Parmi les nouvelles mesures prévues par le gouvernement, la presse souligne plus particulièrement le débat autour des écoles ainsi que l’entrée en vigueur du pass sanitaire renforcé (pass vaccinal) en février sur le lieu de travail. « Obtention immédiate du pass sanitaire pour les personnes guéries » (Corriere della Sera), « Covid, entre absences et hospitalisations [du personnel sanitaire], les hôpitaux en alerte », « École, la Ligue et le M5S s’opposent à l’enseignement à distance pour les élèves non-vaccinés, qu’ils jugent discriminant » (La Repubblica), « Lancement de l’obligation vaccinale pour travailler » (La Stampa), « École, la rentrée risque d’être repoussée » (Il Messaggero). 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de G. Fregonara, «Débat autour de l’enseignement à distance pour les élèves non-vaccinés, la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles s’y opposent » : « Le ministre de l’Education Patrizio Bianchi a annoncé que les mesures sanitaires applicables à l’école seraient prises sous couvert d’un accord de l’ensemble du gouvernement. Les régions demandent un allègement du protocole et de la quarantaine pour les élèves. Après le second cas positif détecté dans une même classe (et non plus dès le premier), seuls les élèves non-vaccinés passeraient en enseignement à distance, alors que les autres continueraient en présentiel, sous surveillance et avec des masques FFP2. Les experts ne se sont pas encore prononcés mais parmi les politiques la Ligue et le M5S dénoncent une mesure discriminante. Fratelli d’Italia les rejoint sur cette position parlant de ‘’folie’’, alors que le président de la Région Campanie souhaite un passage à distance pour tous. L’un des secrétaires d’Etat à l’Education, membre du M5S, met en avant les valeurs d’inclusion de l’école mises à mal par une telle proposition et les difficultés pratiques liées à sa mise en œuvre. Des interrogations exprimées également par les syndicats d’enseignants. Pourtant, l’intention des régions est bien de garantir autant que possible l’école en présentiel, sauf qu’à ce jour, seuls 8% des enfants italiens sont vaccinés. Le comité technique et scientifique déclare ne vouloir renvoyer les élèves chez eux qu’en dernier recours. Ce mercredi 5 janvier, les mesures en vue de la rentrée seront à l’ordre du jour en Conseil des ministres, mais on sait déjà que le président du Conseil souhaite davantage de tests et de vaccination. »

Coulisses, La Stampa, A. Cuzzocrea « Parti démocrate, interdiction de perdre » Il y a une chose qu'Enrico Letta ne peut pas se permettre, dans l'enjeu du Quirinal, c’est la défaite. En ce moment, sa priorité est de maintenir le PD uni. Un faux pas sur l'élection du Président de la République rendrait vain ce qui a été construit jusqu’à présent : la possibilité – qui reste étroite mais qui jusqu'à quelques mois était considérée impossible – de mobiliser un camp qui puisse vaincre la droite aux prochaines élections politiques. D'abord il faut déjouer la candidature de Silvio Berlusconi qui pourrait entraver toute tentative de trouver un accord et qui renforce la position du leader de Forza Italia : même s’il devait renoncer à être élu il pourrait devenir le 'king-maker' du prochain président. Letta est aussi très impressionné par la renommée de Mario Draghi sur la scène internationale, surtout parmi les progressistes. Il considère donc que le rôle du président du Conseil doit être préservé au Quirinal ou au Palais Chigi. Il ne peut être soumis aux intérêts des différentes parties. Letta a donc exposé deux scénarios aux ministres démocrates : ''Soit un personnage semblable à Mattarella pour lui succéder au Quirinal, une figure qui puisse assurer une stabilité et la continuité de l'action du gouvernement dans un moment si délicat ; soit le passage de Draghi au Quirinal et un double accord entre les partis : sur le Président de la République et sur le gouvernement qui aurait l'objectif de continuer la législature.'' Même si le scénario B semble prendre pied, les doutes demeurent comme le souligne un ministre démocrate : '' le gouvernement qui pourrait naître autour d'une figure neutre, que ce soit Marta Cartabia ou quelqu'un d'autre, ne pourra pas résister aux pressions des partis politiques. Il n'irait pas au-delà du mois d'octobre''. La gauche du PD, le ministre du Travail Orlando et le vice-président Provenzano, penchent plutôt pour le scénario A et pour que Giuliano Amato soit élu au Quirinal. Les chiffres nous disent que la gauche et la droite devront dialoguer, car aucune force politique n'aura la majorité et Mario Draghi pourrait représenter pour tous, la seule façon d’éviter une défaite. »

Coulisses, Corriere dalle Sera, R. Gressi, « La stratégie de Letta pour soutenir Draghi au Quirinal. Mais sans élections anticipées » : 'Les déclarations de l'ancien président du Conseil Massimo D'Alema sur le fait que 'le Pd est enfin guéri de la maladie du 'Renzisme' ont irrité le secrétaire Enrico Letta, engagé dans le match complexe de la Présidentielle. Surtout pour l'étrange alliance que les deux personnages lui reproposent. D'un côté D'Alema qui considère le gouvernement de Mario Draghi une parenthèse de la démocratie, soumis à la grande finance internationale, de l'autre Renzi qui voudrait que Draghi reste Président du Conseil pour l'éloigner de la course pour la Présidence de la République. La voie choisie par Letta est difficile, pleine de dangers, parfois internes à son parti, mais dont il est bien conscient. Le premier point est qu'il est impensable d’élire le nouveau chef de l’État sans une très large convergence entre les partis, au moins autant que la majorité sur laquelle repose actuellement le gouvernement. A moins de vouloir conclure la législature, une hypothèse dangereuse vue l’actuelle situation sanitaire et économique. Un nouveau Président élu par un coup de force laisserait Draghi sans garanties et le déstabiliserait, ce qui irait à l’encontre des intérêts du pays. Letta considère le passage de Draghi au Quirinal comme une possibilité et une opportunité. Mais il y a aussi des alternatives, pourvu que l'on ne renonce pas à l'unité nationale et à la poursuite de l'action du gouvernement. Le prochain rendez-vous important aura lieu le 13 janvier, avec le groupe de direction et les groupes parlementaires. Letta surveille également les mouvements de la Ligue, qui cache une rivalité entre Salvini et Giorgetti.» 

PREMIER PLAN, La Stampa, de Paolo Baroni, « L’option nucléaire » : « La Commission européenne a brisé le tabou du nucléaire en proposant son classement parmi les ressources dites ‘vertes’. Cette position ne fait pourtant pas l’unanimité en Europe et ravive également le débat en Italie. Le nucléaire de quatrième génération, propre et sûr, pourrait à terme devenir un atout, associé à un recours pondéré au méthane, afin que l’Europe affronte sans trop de difficultés la fin de l’ère des combustibles fossiles. Il pourrait également aider à résoudre certains problèmes de notre pays, comme le fameux déséquilibre du mix énergétique italien. Cependant, le ministre de la transition écologique, Roberto Cingolani avait été vivement critiqué, notamment par le M5S, lorsqu’il avait évoqué la possibilité de revenir sur le referendum de 2011 qui avait mis fin au nucléaire italien. Les tensions sont fortes parmi les politiques. Matteo Salvini et la Ligue plaident aussi pour le nucléaire et il présentera à Mario Draghi un plan pour une plus grande souveraineté énergétique basé entre sur cette ressource. En Europe, l’Allemagne, l’Autriche et l’Espagne s’opposent fermement à la proposition de la Commission et se déclarent prêtes à recourir à une action judiciaire. Mais en Allemagne aussi, les libéraux et les Verts ainsi que le SPD se divisent sur la question. Des avis contraires dont Bruxelles devra tenir compte, mais si d’ici le 12 janvier la majorité des pays étaient favorables à la validation du nucléaire, le plan énergétique proposé entrerait en vigueur l’année prochaine. »

COMMENTAIRE, La Stampa, Marcello Sorgi, « Salvini et le vote l’augmentation des factures » : « La hausse des prix de l’énergie et un potentiel retour au nucléaire divise l’Europe, et bientôt aussi l’Italie, puisque Salvini propose un referendum. La proposition de la Commission européenne concernant le nucléaire dernière génération et le gaz naturel est aussi une façon de s’affranchir de la Russie et de réagir aux pressions internationales autour de l’Ukraine. La question oppose particulièrement la France à l’Allemagne et aux écologistes de toute l’Europe. Outre le risque d’accident, le traitement des déchets pose des problèmes politiques et pourrait provoquer des conflits sur le choix des zones de stockage. En Italie, un referendum avait amené à la fermeture des centrales sur le territoire national. Mais ce ne serait pas la première fois que l’on irait à l’encontre du résultat d’une consultation populaire. Et puis le nucléaire ne pourrait pas être une solution immédiate au coût croissant de l’énergie. Salvini propose donc un référendum portant davantage sur la hausse des factures que sur le nucléaire. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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