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07/12/2021

"Di Maio : le centre-droit est divisé au sujet du Quirinal. Berlusconi fait les louanges du M5S."

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Italie. Revue de presse. 

À la une de la presse italienne ce matin, on souligne la montée de la tension entre le gouvernement et les syndicats sur la loi de finances et l’annonce par les principales organisations d’une grève générale le 16 décembre : « Le monde syndical défie Draghi » - Grève générale annoncée par la CGIL et l’UIL pour le 16 décembre contre les arbitrages du gouvernement sur le budget. La CISL reste en retrait. Pour le palais Chigi, ce choix est absolument injustifié (La Repubblica). « La grève générale de la CGIL et de l’UIL déconcerte le gouvernement » (Il Messaggero), « Les syndicats divisés annoncent une grève générale, la colère du gouvernement » (Corriere della Sera), « Les syndicats défient Draghi : c’est la grève » - Ils défileront le 16, mais la CISL se défile ; pour le premier ministre, ce mouvement n’est pas motivé ». La presse titre également sur les suites de la mise en place depuis hier de l’obligation de présentation des pass sanitaires dans les transports : « Sur le pass sanitaire, il n’y aura pas de dérogations », le gouvernement répond aux régions sur les contrôles des pass des étudiants (Corriere della Sera). « Super green pass, des contrôles à la chaine » (Il Sole 24 Ore), « De faux pass en cadeau à noël, l’enquête de la police postale, des QR codes contrefaits mis en vente pour 100 euros ». (Il Messaggero).

 

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COMMENTAIRE de Massimo Franco, Corriere della sera, « Les ambiguïtés des relations entre la gauche et les proches de Grillo » : « Livrer le siège de Rome – où le PD gagne depuis toujours – à Conte devait être la sublimation de l’alliance entre le PD et le M5S et garantir un certain contrôle des parlementaires 5 étoiles à la veille des élections du Quirinal. Jusqu’à hier matin, il semblait que l’accord n’attendait que les ultimes détails. Mais dans les heures qui ont suivi, les complications sont survenues et les ‘doutes’ de Conte se sont transformées en ‘’non’’.  Cette affaire permet de souligner les ambigüités qui existent entre la gauche et le M5S. Alors que l’ancien Président du Conseil essaye de cultiver son alliance avec le PD, des manœuvres pour s’accaparer des sous-groupes au sein du M5S surgissent de tous côtés. Hier, Berlusconi a reconnu au M5S d’avoir permis à un malaise social de s’exprimer et que celui-ci mérite du respect. Il a même rapproché le M5S de FI, qui serait également né en réaction à une ‘’certaine politique’’. En somme, le Cavaliere se présente comme celui qui, depuis 1994, s’engage dans une refondation du système. Mais le problème est que tout cela appartient au passé : entretemps, FI a considérablement réduit sa base et a été l’une des voix les plus critiques envers le M5S, accusé de tous les maux. Mais il est aussi possible que Berlusconi compte sur le fait que le M5S lui-même ait changé et vieilli. Il s’est essoufflé et a perdu des voix. Et le désespoir est tel qu’il n’exclut plus personne. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Matteo Renzi, dirigeant du parti « Italia Viva », "Conte manque de courage, il craint l'épreuve du vote. Nous avons maintenant besoin d'un pôle centriste" : « Connaissant son manque de courage légendaire, je ne suis pas surpris que Giuseppe Conte renonce à se présenter (au siège laissé vacant par Gualtieri, du PD, ndlr). C'est un homme qui vit des sondages mais terrorisé par l’idée de se mesurer aux citoyens. Il vit de likes, mais il craint le vote. Pour ma part, je dis non aux alliances avec les souverainistes et les populistes parce que je pense que le peuple réformateur obtiendra un résultat décisif pour gouverner. Pas seul, bien sûr. La même chose se produit un peu dans toute l'Europe. Notre modèle, c'est Macron, pas Le Pen ou Hidalgo, pour le dire en français. Peut-être qu'avec les cinq étoiles nous gagnons quelques circonscriptions. Mais l'Italie perd. L'expérience populiste et souverainiste a échoué. Le PD devrait essayer de gagner les élections en prenant la tête du pôle réformiste comme nous l'avons fait en 2014, en obtenant 41%. Aujourd'hui, il me semble qu'ils se contentent de la moitié de ces votes. Et qu'ils courent après les étoiles filantes du M5S. Je suis favorable au dialogue avec tous les partis sur l’élection au Quirinal, de Meloni et Salvini aux joueurs dissidents : on choisit l'arbitre ensemble. Ce pôle réformateur doit être représenté aux élections. Le peuple du bon sens doit devenir un pôle politique. Ce n'est pas facile, mais je donnerai un coup de main dans un esprit d'équipe. Pour ma part, je pense que, Draghi ou pas Draghi, si les leaders des partis veulent des élections - et ils les veulent même s'ils ne le disent pas -, il y a un risque de vote en 2022. Aussi parce que Conte ne tiendra pas jusqu'en 2023, que Letta doit tenir un congrès, et Meloni perd des voix dans les sondages. Nous verrons, nous sommes prêts de toute façon. »

ARTICLE, La Repubblica, de Gianluca di Feo, « Un navire italien en Libye transportant une unité ‘’anti-passeurs’’ » : « S’agissant d’une opération secrète, toute annonce avant qu’elle n’ait été menée à bien a été évitée. Pourtant, une photo a été publiée sur twitter : l’image d’un grand navire militaire italien dans un port libyen. D’après La Repubblica, il s’agit du ‘San Giorgio’ à Tripoli pour une mission bien spéciale. Une centrale mobile pour la coordination des secours en mer a été envoyée au gouvernement libyen : une série de containers avec des terminaux informatiques et des équipements radio de dernière génération dans le but d’ ‘’élever le niveau de sécurité de la navigation en Méditerranée et en particulier dans le canal de Sicile’’. Il prêtera main forte à la Garde côtière de Tripoli dans ses interventions, notamment pour lutter contre l’immigration clandestine. La centrale a été financée par l’UE dans le cadre d’un accord géré par le ministère italien de l’Intérieur. Elle marque la reprise des initiatives européennes et italiennes en Libye, à quelques jours d’élections qui seront décisives pour le pays. Lorsque notre marine avait quitté Tripoli, Ankara avait consolidé son influence dans la région. Mais les choses commencent à changer et notre diplomatie a joué un rôle clef, pouvant servir de prémisses pour repousser l’activisme turc en Libye. Les activités de la Garde côtière libyenne font toutefois l’objet de nombreuses accusations de la part de ONG dénonçant les traitements inhumains des migrants bloqués en mer. Le Parlement européen suit donc cette initiative avec attention. La Commission voit cette centrale comme le point de départ d’une réforme des interventions libyennes en mer, qui prévoit aussi des entraînements menés par l’Italie pour les officiers. Mais sans une action d’ampleur et organique, il restera difficile de protéger les droits des migrants. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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