25/03/2021
Accord électoral entre le Parti démocrate et le Mouvement 5 Etoiles en vue des élections municipales.
Italie. Revue de presse.
Le compte-rendu de l’audition hier du Président du Conseil Mario Draghi au Parlement en vue du Conseil Européen fait les gros titres des médias italiens. La découverte d’un stock de 30 millions de vaccins d'AstraZeneca près de Rome, et les doutes entourant leur lieu de destination, est également citée : « Les critiques de Draghi à l'encontre des régions » - Les disparités entre régions sur la campagne vaccinale pour les plus de 80 ans sont jugées « inacceptables» (Corriere della Sera), « Vaccins, Draghi fait pression sur l'Europe» - Plus de contrats avec les grands groupes pharmaceutiques (La Repubblica), « Doses cachées, AstraZeneca sur la sellette » (La Stampa), « Draghi critique les régions sur les vaccins » (Sole 24 Ore), « Chaos dans les régions, les personnes âgées ont été négligées » (Il Messaggero), « Malgré l'accélération, Draghi se retrouve enlisé » (Il Fatto Quotidiano), « Draghi hausse le ton » (Il Giornale).
L'accord électoral entre le Parti démocrate et le Mouvement 5 Etoiles en vue des élections municipales prévues à l’automne est également cité, à la suite de la rencontre hier à Rome entre Enrico Letta et Giuseppe Conte.
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Guerzoni « La stratégie de Draghi pour accélérer ; il prévient les présidents de régions ‘’arrêtons de se rejeter la faute les uns sur les autres’’ » : « Mario Draghi ne cherchait pas la confrontation et ne s’attendait peut-être pas à une telle réaction de la part des présidents de régions, qui jugent les reproches infondés et en veulent au chef de l’exécutif d’avoir ouvert les hostilités : chacun se renvoie désormais la balle. Une irritation qui risque bien d’exploser aujourd’hui lors de la Conférence entre l’Etat et les régions, malgré la volonté de certains ministres d’apaiser les tensions. La sévérité du rappel à l’ordre de Draghi aux régions qui ‘’négligent les personnes âgées’’ a surpris tout le monde. Parmi les présidents de régions, c’est un sentiment de désarroi et d’injustice qui domine. Ils se demandent bien quelles peuvent être les intentions de Draghi qui semble vouloir aller vers une coordination de la vaccination plus centralisée encore. En Italie, les chiffres concernant la vaccination des plus de 80 ans ne sont pas brillants et le Palais Chigi n’acceptera pas davantage de discrimination vis-à-vis des plus fragiles. En Italie, environ 38,9% ont déjà été vaccinées, contre une moyenne de 54,4% en Europe. Les chiffres sont encore plus bas si l’on considère ceux qui ont reçu les deux doses : 23,3% en Europe contre 11,9% en Italie. Si Draghi lui-même a évité de citer qui que ce soit, Salvini n’a pas hésité à pointer du doigt la Toscane qui serait ‘’la dernière en Italie en termes de couverture vaccinale des personnes âgées’’, déchaînant ainsi une guerre entre les régions sous-tendue par les tensions entre la gauche et la droite. Mais surtout, pour beaucoup, la responsabilité se trouve du côté du gouvernement, selon Giovanni Toti, ‘’la planification nationale est à l’origine de toutes les erreurs [de la part des régions]’’. La confusion viendrait en effet de l’introduction de catégories professionnelles prioritaires lorsque le vaccin AstraZeneca ne pouvait pas être administré aux plus de 55 ans et ensuite aux plus de 65 ans. Telle est l’atmosphère ambiante, l’unité entre gouvernement et régions semblent encore bien lointaine. »
ARTICLE, Fatto Quotidiano « Le chantier de Conte et de Letta. Véto des 5 Étoiles sur Renzi» : « Selon des sources au siège du PD, Conte et Letta se parleraient ‘’depuis déjà deux ans’’. Cela pourra aider puisqu’ils devront se coordonner souvent et rapidement. Il y a déjà la question des prochaines élections municipales, où ils devront trouver des accords pour former une véritable coalition. Le sujet principal de la rencontre a été en effet la question des élections, comme l’a dit ensuite Conte : ‘’celui qui se présente seul est beaucoup moins efficace et, à partir des prochaines élections municipales, il y a la volonté de discuter ensemble pour trouver des solutions plus efficaces’’. Mais pour commencer, il faut tout reprendre de zéro. Les deux interlocuteurs le savent et sont conscients que pour Rome l’entente ne pourra se faire que pour le second tour. Au premier tour, les 5 Étoiles devront soutenir la maire sortante Virginia Raggi, protégée à plusieurs reprises par Beppe Grillo et très populaire au sein de la base du Mouvement. Letta devra, lui, comprendre quel sera le candidat du PD. Roberto Gualtieri a déjà fait part de son souhait de se présenter mais le dirigeant du PD et plusieurs ténors ont des doutes. Les pressions sur Nicola Zingaretti demeurent mais ce dernier continue de dire qu’il ne se portera pas candidat. Il y a un seul véto que Giuseppe Conte a voulu mettre : ‘’Matteo Renzi ne figure pas dans notre idée de coalition’’. La loi électorale a elle-aussi été évoquée. Le démocrate défend le système majoritaire dit ‘’Mattarellum’’ qui obligerait le PD et le M5S à s’allier. Aux journalistes, Conte rappelle : ‘’je suis en train de travailler à un projet pour relancer le M5S’’ et sur lequel il tient régulièrement informé Beppe Grillo et le dirigeant intérimaire Vito Crimi. Si la plupart des 5 Étoiles sont dans le flou sur le contenu de ce projet, Conte assure vouloir l’expliquer bientôt, lors de consultations internes. »
SONDAGE, Il Fatto Quotidiano, « Entre les vaccins et l’amnistie fiscale, la popularité de Draghi baisse » : « Le consensus autour du gouvernement Draghi, en raison aussi de la toute récente adoption de l'amnistie fiscale sur les avis d’imposition non payés, est en train de s’éroder. Cela facilite la vie à Giuseppe Conte, qui demeure la personnalité politique la plus appréciée par les Italiens, malgré sa sortie du Palais Chigi en tant que victime de combines politiques. Le sondage Pagnoncelli confirme ainsi la tendance qui s’était déjà manifestée ces dernières semaines. Mario Draghi parvient à convaincre 48% des Italiens, alors que 28% se disent déçus. Par ailleurs, 40% des Italiens considèrent comme une ‘’injustice’’ l’amnistie fiscale qui vient d'être adoptée. Pour ce qui concerne la cote de popularité, Giuseppe Conte devance tous avec 61% des intentions, suivi de Roberto Speranza 41%, Giorgia Meloni 37%, Matteo Salvini et Enrico Letta ex-aequo à 32%, alors que Matteo Renzi demeure à 12%.»
ARTICLE, La Stampa, de F. Grignetti « Draghi se rend en Libye ‘’les mercenaires et l’armée turque doivent quitter le pays’».
ARTICLE, La Repubblica, « Di Maio s’envole pour Tripoli, “Nous sommes prêts à coopérer”.
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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