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26/02/2021

"La stratégie subtile de Salvini."

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Italie. Revue de presse.

Le Conseil Européen et notamment l’intervention de Mario Draghi au cours de laquelle il aurait appelé à donner la priorité à la vaccination fait la une des médias italiens. La hausse des cas de covid (+ 3 000 par rapport à la veille) et le débat autour des fermetures prévues jusqu'à Pâques sont également cités :  « Peu de vaccins, l'attaque de Draghi » - Le débuts du Président du Conseil au Conseil européen (Corriere della Sera),  « Draghi : l'UE doit accélérer, tout le monde doit pouvoir bénéficier d’une première dose de vaccin » (La Repubblica),   « Draghi : oui au passeport vaccinal » (La Stampa),   « Vaccins, Draghi prône la ligne dure pour l'UE » (Sole 24 Ore),   « Hausse des contagions : +20 000 en un jour » (Il Messaggero),  «Il faut délivrer des vaccins » - Draghi choisit l'Europe : être inflexible avec les groupes pharmaceutiques en retard sur la livraison (Il Giornale).

COMMENTAIRE, La Stampa , de M. Sorgi  « La stratégie subtile de Salvini » : « Malgré le fait que Draghi demande aux dirigeants de sa coalition d’éviter les polémiques et de créer un climat conflictuel, nous avons assisté hier à une passe d’armes entre Zingaretti (PD) et Salvini (Ligue) sur les nouvelles restrictions jusqu’à Pâques. Salvini a souhaité une meilleure coordination des fermetures et s’est exprimé contre l’hypothèse d’un confinement. Zingaretti a critiqué le dirigeant léguiste de vouloir ‘’faire dérailler l’Italie ’’. Salvini souhaite surtout s’adresser à cette partie du centre gauche qui n'a pas digéré la naissance d’un gouvernement d’unité nationale avec la Ligue. Dans la stratégie du leader de ce parti, la défense des intérêts des restaurateurs et des PME n’est certainement pas une nouveauté. Toutefois, ce comportement traduit l’idée que l’adhésion à la ligne dure de Draghi sur les fermetures sera temporaire, et qu’une fois entamée la campagne vaccinale, il sera le premier à tenter de faire rouvrir certains secteurs de notre économie en souffrance. Bref, Salvini ne pense pas faire « dérailler » l’Italie en disant ce qu’il a dit, ni mettre Draghi en difficulté. Il veut construire de manière progressive une nouvelle identité pour la Ligue qui ne soit plus celle du souverainisme. Il veut profiter de la participation de son parti au gouvernement pour donner à la Ligue la crédibilité nécessaire pour un nouveau gouvernement de centre droit qui pourrait voir le jour quand le temps sera venu.»

ARTICLE, Repubblica, E. Lauria, « Lamorgese bloque les velléités de la Ligue qui lance l’offensive sur le Viminal » - « Molteni, secrétaired ‘Etat, revendique les décrets sécurité, mais pour la ministre il est hors de question de revenir en arrière et elle gardera la délégation sur les migrants. Salvini dicte les orientations à prendre aux siens » : « Le leader de la Ligue a fêté avec emphase le retour de son député Molteni à l’Intérieur : ce dernier a été son bras droit lors du Conte I et c’est avec lui qu’il a signé les décrets sécurité. Salvini ne les cite pas mais lance une pique à Lamorgese, en notant que parmi les dossiers en cours se trouve la dotation de tasers pour la police. Molteni revendique haut et fort dans sa première déclaration les décrets sécurité ‘’avec orgueil et dignité, 80% sont encore en vigueur’’ dit-il. Et sur les normes pour les migrants, s’il déclare que les secrétaires de parti avec le président du Conseil décideront ou non de les réintroduire, il ajoute : ‘’les ports doivent être défendus, tout comme les frontières, comme le font tous les pays européens. L’immigration doit être régulée et contrôlée’’, promettant ‘’dialogue et confrontation’’ avec la Ministre Lamorgese – qu’il attaquait il y a peu. Celle-ci a bien l’intention de garder sa délégation à l’immigration. On fait noter que les changements aux décrets sécurité avaient été indiqués par le Président Mattarella. Entre Lamorgese et la Ligue, la cohabitation représente un pari pour le nouveau gouvernement ».

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Nicola Molteni, membre de la Ligue et secrétaire d’Etat à l’Intérieur pour la deuxième fois « J’ai été critique à l’égard de Lamorgese (ministre de l’intérieur) mais maintenant c’est l’Italie d’abord » : « ‘’Mon téléphone est rempli de messages de félicitations de parlementaires du Pd ou du M5S. L’histoire du Molteni qui divise est une manœuvre journalistique. D’ailleurs, les « décrets sécurité » [décrets de Salvini quand il était ministre de l’Intérieur et que Molteni était son secrétaire d’Etat] dont je suis en grande partie à l’origine sont encore presque tous en vigueur. Seule la partie concernant l’immigration a été modifiée [par Luciana Lamorgese, la ministre encore en poste], mais avec Salvini nous voulons croire au dialogue et au rôle que peut jouer la Ligue pour ce pays. J’ai beaucoup apprécié les déclarations de Draghi sur l’immigration : il a relancé la question d’une implication accrue de l’UE, rappelant que les frontières italiennes sont aussi les frontières de l’UE, et a insisté sur l’importance d’une politique de rapatriement. Je voudrais reprendre le travail engagé sur le taser, les expérimentations menées par Salvini avaient été un grand succès puis tout a été interrompu. Notre rôle au gouvernement sera de mettre en avant la sécurité. Alors que la crise économique risque de se transformer en crise sociale voire en crise de l’ordre public, l’Etat doit être présent et visible. Les divisions sur ces thèmes sont importantes, mais aujourd’hui les priorités sont ailleurs (campagne de vaccination, aides économiques de l’Etat…). Je pense aussi qu’il est plus facile de trouver un terrain d’entente aujourd’hui qu’en 2018. Le prestige de Draghi au sein de l’Europe pourrait faire la différence. Son rôle pourra être décisif’’. »

ARTICLE, Sole, « Pression sur Conte, dimanche la réunion » - « Hypothèse d’une rencontre chez Grillo avec les dirigeants du M5S pour s’accorder sur la gouvernance du mouvement » : « Tous en appellent à Conte, à commencer par Grillo et même Di Maio. Ce dernier souhaite désormais un parti ‘’européiste’’, ‘’modéré’’ et ‘’libéral’’, et déclare qu’il faut que « Conte mette un point final à nos ambiguïtés’’.  Plusieurs obstacles : Conte n’est pas inscrit au M5S et ne serait pas dans les temps pour participer à l’élection du nouveau leader (NB : obligation d’adhésion depuis plus de 6 mois), à moins de prévoir de nouveaux statuts, et s’il se présentait, Conte gagnerait haut la main. Mais c’est justement à lui de s’exprimer : il ne souhaite certainement pas être pris dans la nasse des règles statutaires et des bagarres internes infinies. Aujourd’hui, dans l’hémicycle de l’Université de Florence, en visioconférence, il donnera un cours de droit où il devrait souligner entre autres le rôle de l’Europe et le processus du Recovery fund dans cette année de pandémie. Pas un mot sur son rôle à venir. L’alliance avec le PD et Leu reste, pour Conte et Di Maio, une perspective. Le refondation du M5S avec Conte devra avoir l’aval de tous, dont Casaleggio ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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