04/06/2020
"Conte lance la maxi-rencontre : les états généraux de l’économie."
Italie. Revue de presse.
La conférence de presse du Président du Conseil G. Conte prévoyant un plan de relance et « des états généraux de l’économie », sur fond de chômage record diffusé hier par l'Istat, domine les gros titres des médias italiens : « Conte, un pacte pour la reprise » - '' Une table avec les partenaires sociaux. Critiques au Patronat et ouverture aux oppositions ''(Corriere della Sera), « Chômage record. Conte s’agrippe à l'UE » - '' 274 000 emplois perdus en un mois. Conte demande à Bruxelles 25 milliards du fonds Sure'' (La Repubblica), « Banques, alerte sur les prêts » - '' Chômage record et 700 000 renoncent même à chercher un emploi. États généraux avec les partenaires sociaux. Confindustria et la droite rejettent l'appel'' (La Stampa), « Phase 3 sur un fond de 400 000 chômeurs » (Sole 24 Ore), « Conte-industriels, nouvelle déchirure » - '' Conte : des mots malencontreux de la part de Confindustria, il faut des propositions. Le chef du gouvernement tente la relance économique. Coup de froid avec les oppositions '' (Il Messaggero), « Conte le contrôleur » - ''Conte lance les états généraux pour la relance et annonce des infrastructures dans le Sud dont celles ferroviaires'' (Fatto Quotidiano), « L'après-Conte a commencé » - ''Le Président du Conseil s'invente un plan de relance pour éviter la crise'' (Il Giornale).
ARTICLE, La Repubblica, G. Vitale : « Conte lance la maxi-rencontre : les états généraux de l’économie » : « Le président du Conseil Conte a parlé hier au pays pendant la conférence de presse qui a présenté un plan de relance et il a lancé les états généraux de l'économie pour redessiner le pays et résoudre les problèmes structurels. Conte a parlé d'un nouveau début parce que les données sur l'épidémie sont encourageantes mais il faut encore beaucoup de prudence. Il a déclaré qu'il y a eu des retards, mais que maintenant il faut accélérer le versement des bonus et il a appelé toutes les forces politiques à travailler ensemble sur les réformes déjà en cours au Parlement. Conte a demandé à Bruxelles 25 milliards du fonds Sure pour pouvoir aider les chômeurs et il a affirmé que la crédibilité non seulement du gouvernement mais aussi du système italien se mesurera au projet de dépenses que nous serons en mesure de réaliser. Ce sera une ressource pour le système pays, dont le gouvernement sera responsable et il convoquera les partenaires sociaux et demandera à l'opposition de participer au plan de relance. Ce plan de relance est certainement ambitieux mais il transformera l'Italie en un pays plus moderne et plus juste. Il faut donc soutenir les entreprises, il s'agit d'une occasion historique : la Commission européenne, grâce aussi au soutien de l'Italie, a présenté une proposition, le Recovery Fund et il faut saisir cette opportunité et savoir comment dépenser cet argent. Il a aussi annoncé des infrastructures dans le Sud, dont celles ferroviaires, ainsi que des aides fiscales puisque combiner un système fiscal avantageux avec des investissements planifiés pourra rendre le Sud vraiment attractif. Il a ouvert à l'opposition mais Confindustria et la droite ont rejeté cet appel. Conte a répondu à Bonomi, le président de la Confindustria, en soulignant qu'il ne faut pas penser uniquement aux impôts et que Bonomi a prononcé des mots ‘’malheureux’’ tandis qu'il faudrait faire des propositions pour des négociations positives sur des projets sérieux ».
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli : « L'ambition derrière le ‘’livre des rêves’’ » : « Ces dernières heures, des rumeurs avaient circulé selon lesquelles Conte se présenterait comme maire de Rome, pour l'axe PD-M5S, à la place de Virginia Raggi mais, en écoutant hier son discours, pendant la conférence de presse, où il annonçait un énorme programme de réformes, la conclusion était que Conte a d’autres ambitions. La première est celle de survivre à la tête de l'exécutif jusqu'au début du " semestre blanc ", quand le Président de la République ne pourra plus dissoudre les Chambres, c'est-à-dire en juillet 2021. Conte considère pouvoir remplir cette période par la gestion des fonds européens et donc il a présenté hier au pays " son livre des rêves ", défini un plan de renaissance. On verra, mais il faut dire qu'il ne manque pas de créativité. Il est en train de jouer le rôle principal de la phase 3, optimiste sur l'avenir et en laissant dans l'ombre sa coalition. Toutes les initiatives passent par le Palais Chigi, suite à l'annonce du calendrier de rencontres avec les partenaires sociaux pour entamer une reconstruction tous ensemble. Du point de vue médiatique, l'opération est claire : il s'agit d'une grande ambition reposant sur des jambes politiques faibles, étant donné que le gouvernement PD-M5S a montré qu'il ne sait pas regarder dans un long horizon. Conte semble ne pas vouloir impliquer l'opposition, malgré l'appel de Berlusconi, parce qu'il considère le climat actuel tout sauf propice aux essais d'unité nationale. Le président du Conseil parie donc sur lui-même pour pouvoir arriver à la date de l'élection du prochain Président de la République encore engagé dans le " plan de renaissance ", au-delà des résultats concrets, et avoir ainsi une arme politique à mettre sur la table au moment opportun ».
EDITORIAL, La Stampa, M. Sorgi : « Conte a fait une proposition qui va au-delà de la politique » : « Hier dans son discours, cela peut paraître étrange, Conte a soigneusement évité la politique. Un discours habile dans l’ensemble. On peut dire qu’il a parlé comme un avocat, mais pas du peuple, plutôt des entreprises, son vieux métier. Il est convaincu que le poids de la crise qui s’annonce – avec le risque d’un million d’emplois en danger à l’automne et le risque d’une explosion sociale de qui vit de revenus autonomes – peut être affronté avec un plan d’initiatives, de réouverture de chantiers, réalisation d’infrastructures, de celles matérielles (jusqu’au pont de Messine) à celles télématiques, à celles d’une transition écologique, dans le sens encouragé par l’Europe et la nouvelle Commission guidée par von der Leyen. Une proposition de ce genre part du fait que le gouvernement en place est celui qui gèrera cette évolution. En faisant un tour d’horizon rapide, Berlusconi (voir sa lettre au Corriere où il donne sa disponibilité) devrait être d’accord, comme les gouverneurs du nord, la Confindustria, les syndicats. Salvini et Meloni, s’ils veulent, ont du temps pour y repenser. Mais s’ils préfèrent jouer leur défi sur le terrain électoral des prochaines régionales, Conte est prêt à l’accepter ».
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Luca Zaia, président de la Région Vénétie : « " Je m'attendais à un coup de théâtre, mais au lieu de cela, j'ai assisté au ‘’livre des rêves’’ » : « " La situation demandait un changement de mentalité mais la conférence de Conte a montré que le gouvernement n'est pas toujours prêt à faire les réformes. Il n'y avait pas besoin d'argent pour les réformes parce que l'argent sans réformes ne sert à rien, on ne sait pas comment le dépenser. Il faut vraiment simplifier et arrêter avec l'hypocrisie qui est devenue un système politique de reporter perpétuellement les choix et les décisions. Nous avons assisté au modèle du pont de Gênes, pourquoi ne pas appliquer ce modèle qui a fonctionné ? Je n'ai rien contre le Sud, qui a besoin d'aide, mais il faut garantir une relance et une croissance uniformes à tout le pays " ».
RETROSCENA (Coulisses), Corriere della Sera, M. T. Meli : « Zingaretti apprécie l'invitation de Berlusconi : oui à l'âme patriotique, non à de nouveaux gouvernements » : « Depuis plusieurs jours Nicola Zingaretti est en train de construire un réseau de protection autour de Conte. Le leader du PD ne veut pas entendre parler de remaniements ou de gouvernements alternatifs et il concentre toute son attention sur un autre front : le défi consiste maintenant à savoir comment faire face au malaise social croissant après la pandémie, en protégeant l'exécutif et en évitant des situations qui pourraient le faire tomber. C'est pour cette raison qu'il a lancé un appel à l'unité nationale pour faire face aux prochains mois, qui seront difficiles, et qu'il a également beaucoup apprécié les mots de Silvio Berlusconi, dans une lettre adressée hier au directeur du Corriere della Sera, où il demandait un effort de tous pour un climat d'unité. Zingaretti a souligné qu'il s'agit d'un message très important, dans cette situation délicate, dans le but de retrouver une âme patriotique mais non un exécutif alternatif ».
ARTICLE, La Repubblica, R. Amato : « La chute du travail. En avril 274 mille emplois perdus. Boom des inactifs ».
ARTICLE, Sole 24 Ore, « 400 mille emplois brûlés entre mars et avril et boom des inactifs (750 mille) ».
ARTICLE, Corriere della Sera, I. Soave « Frontières : l’Autriche rouvre mais exclut l’Italie » : « L’annonce prévoit 7 ouvertures sur les 8 frontières autrichiennes mais ‘’les données italiennes ne permettent pas la réouverture du Brenner’’. Pressions et préoccupations du Tyrol et du Haut-Adige. Lors de la conférence de presse avec son homologue français Jean-Yves Le Drian, Di Maio l’a remercié pour ‘’son esprit d’amitié et de disponibilité’’ : la France n’a jamais fermé les frontières avec l’Italie. La visite de Le Drian d’hier, dès la réouverture des frontières italiennes ‘’représente une ultérieure épreuve de la proximité française’’ au moment où d’autres voisins décidaient en revanche de fermer. Un porte-parole de la Commission Européenne a déploré ‘’il ne faut pas faire de discriminations sur la base de la nationalité’’».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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