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24/02/2020

Meloni : " Que Conte ne se leurre pas, cette urgence ne sauvera pas ce gouvernement."

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Italie. Revue de presse.

Le coronavirus fait les gros titres des médias transalpins. La presse relève notamment les mesures adoptées par le gouvernement après les premiers cas de transmission dans le Nord de l’Italie [152 positifs et 4 décès ce lundi matin à 9h00, ndr.] : « Virus au Nord, fermetures et barrages » (Corriere della Sera), « La moitié de l’Italie en quarantaine » (La Repubblica), « Tout le Nord otage du virus » (La Stampa), « Le virus se propage, Milan fermé » (Il Messaggero), « Couvre-feu » (Il Giornale), « Virus, la grande fermeture » (Il Mattino) « Le virus global secoue les marchés, notamment l’automobile » (Sole 24 Ore).

ARTICLE La Stampa « Milan découvre la peur : assaut aux supermarchés et messe sur internet » : « Les théâtres, les cinémas, les magasins ont fermé. Même le Dôme et La Scala, symboles de la ville, suspendent leurs visites. Les Milanais, pris au dépourvu, se déversent dans les rues et occupent les terrasses des bars. Mais ce sont surtout les supermarchés qui sont pris d’assaut. Malgré les appels au calme, à partir d’aujourd’hui et pendant au moins une semaine, la moitié de la ville fermera ses portes : toutes les écoles, les universités, les salles de gym, les musées, même la pinacothèque Brera. Le Palais de justice a suspendu les convocations des avocats venant des « zones rouges de contamination ». Le métro, encore ouvert, est peu fréquenté. Le maire de la ville, Beppe Sala, a conseillé aux Milanais : ‘’ne restez pas chez vous mais évitez au minimum les moments de socialisation’’ ».

ARTICLE Corriere della Sera L. Salvia, « Coronavirus - Les remboursements de prêts, les impôts et les factures suspendues » - « Le Palais Chigi prépare un décret de soutien pour l’emploi. Le gouverneur de la Banque d’Italie, Visco, ‘’cela pourrait peser à hauteur de 0,2% sur le PIB’’ » : « Une première réponse devrait arriver ce lundi avec un décret-loi. Dans la zone rouge que constituent les onze communes le paiement des factures, les impôts et les remboursements de prêts seront suspendues. Le télétravail sera possible pour les institutions publiques et les entreprises privées.  Nombreuses sont celles qui l’ont déjà choisi. ».

ARTICLE, Repubblica, A. D’Argenio : « Coronavirus, Bruxelles prête aux aides économiques. Mais Le Pen attaque. Gentiloni : ‘Non à la panique‘ : Marine Le Pen attaque : ‘’ Si l’épidémie en Italie devient incontrôlable, je suis favorable à réintroduire les contrôles aux frontières ‘’. Son allié Matteo Salvini, pour attaquer le gouvernement Conte, ne se soucie pas des conséquences que la mesure aurait pour la péninsule : ‘’Elle a raison de le demander ‘’. Sous la pression de la droite, la crainte de la fermeture de Schengen risque de devenir réelle. C’est une possibilité qui inquiète notre diplomatie. Dans la soirée le ministre de la Santé français, Olivier Véran affirme que Paris ‘’ regarde la situation en Italie. J’ai parlé avec mes collègues italien et allemand, nous nous sommes mis d’accord pour parler la semaine prochaine avec les autres ministres européens ‘’.  À Rome, on craint que Le Pen puisse influencer le gouvernement français en le poussant à une décision extrême sur Schengen. À Bruxelles, les institutions de l’UE sont prêtes à aider notre Pays dans la lutte contre le coronavirus. Pour l’instant Conte n’a fait aucune demande à l’Union, affirme le gouvernement. »

ENTRETIEN Corriere della Sera Angelo Borrelli, chef de la Protection civile italienne « La vie sociale augmente les contagions. 3500 lits sont prêts » : « Le nombre de personnes contaminées augmente rapidement parce que nous faisons une grande campagne de prévention avec  de très nombreux tests, 3.000 jusqu’à présent, pour diagnostiquer le virus. Fermer les villes est la seule solution valable et efficace. »

ENTRETIEN La Stampa de Luca Zaia (Ligue du Nord), président de la Région Vénétie « Le virus n’a pas de couleur politique, nous sommes en guerre, comme Rome » : «  ‘’Certains pourront penser que nous avons pris des mesures draconiennes exagérées mais nous sommes en état de guerre et nous devons battre le virus. A ce stade, il n’y a pas d’autre solution que celle d’isoler les lieux où le virus a fait son apparition. J’ai fermé les écoles, les universités, le carnaval de Venise, les centres d’agrégation, les rendez-vous sportifs et même les cérémonies religieuses. Dans cette situation, nous devons faire un jeu d’équipe. Je le répète, il n’y a pas de couleur politique, en agissant seuls on ne va pas loin’’ ».

ENTRETIEN La Stampa Giorgia Meloni, fondatrice et secrétaire de Fratelli d’Italia « Que Conte ne se leurre pas, cette urgence ne sauvera pas ce gouvernement » : « ‘’Nous sommes disposés à collaborer mais que personne ne se fasse d’illusions : cette urgence ne sauvera pas le gouvernement. Qu’ils n’inventent pas d’excuses pour vivoter. J’ai de gros doutes sur toute l’affaire. Il y a trop de choses qui clochent. Les Chinois ont isolé 90 millions de personnes et nous, nous avons traité le virus au début comme s’il s’agissait d’une forte grippe. La fermeture des frontières évoquée par Marine Le Pen ? Si l’épidémie s’élargit, nous risquons cette situation. Ce serait très grave de devenir le lazaret d’Europe. Je voudrais faire noter que même dans ce cas l’Union Européenne n’existe pas. Il n’y a pas de protocole commun, nous procédons en ordre dispersé et nous serons ainsi exposés aux frontières ouvertes. Nous avec un protocole, les autres avec un autre. A quoi sert l’Europe si elle n’a même pas une ligne commune face à une urgence pareille ? Nous avons demandé de mettre en quarantaine tous ceux qui venaient de Chine. La gauche a une schizophrénie migratoire : pour être gentils, on doit aussi attraper le virus ? En Italie on ne peut parler de rien : on devient racistes dès qu’on soulève un problème’’ ».

ARTICLE, Il Messaggero, E. Pucci : « Écoutes téléphoniques, demain l’ok, dans le gouvernement la trêve tient. L’opposition : d’abord le virus » : « Un ministre, entre la plaisanterie et le sérieux, affirme, ironique : ‘’Cette histoire a sauvé le gouvernement.’’. Italia Viva a baissé d’un ton, rompre en ce moment serait absurde. La mesure de loi sur les écoutes téléphoniques doit être convertie avant la fin du mois de février, avant la décision de la majorité de continuer à avancer dans ses projets. Un message apaisant est toutefois arrivé de la part du chef de groupe en commission Justice de FI Costa qui a retiré les amendements sur la réforme de la prescription. ‘’Ils ne sont pas urgents. Maintenant il faut se concentrer sur ce qui se passe dans notre pays. ‘’. Le climat d’urgence nationale change la donne. ‘’ Pas de polémique, nous travaillons et soutenons le président Conte et le ministre Speranza ‘’ est le message que Renzi a transmis aux siens. »

ANALYSE, Il Foglio, C. Cerasa : « Un gouvernement « ZingaRenzi » comme alternative au populisme et au salvinisme » : « La croissance des deux leaderships, d’un côté celui de Nicola Zingaretti (Parti Démocrate) et de l’autre celui de Giorgia Meloni, a réduit les espaces de lutte contre salvinisme et grillisme. Et Matteo Renzi, leader d’Italia Viva, en sait quelque chose. Mais il y a une possibilité pour la majorité de sortir de l’impasse, vu que ces deux leaderships sont très différents l’un de l’autre mais partagent un destin commun curieux : Zingaretti et Meloni sont les seuls chefs de partis à avoir réussi à capitaliser, en termes de consensus, sur les difficultés de Matteo Salvini de ces derniers mois. Entre les leaders du PD et de FDI il n’existe aucune convergence ni aucun point de contact mais leurs trajectoires indiquent que l’espace de l’anti-salvinisme a probablement été saturé précisément par leur croissance. La droite est représentée aujourd’hui par le format Meloni et la première alternative à la droite, malgré la concurrence active de Renzi, est représentée par le PD de Zingaretti, véritable moteur du gouvernement actuel. Mais, au-delà des limites de la droite de Meloni et du PD de Zingaretti, le point sur lequel il faudrait peut-être réfléchir, en ces jours de crise et non-crise, concerne un thème sur lequel même Matteo Renzi devrait s’interroger : sommes-nous sûrs que l’alternative au populisme se trouve hors du gouvernement ? Et si cette partie de l’Italie, qui ne se considère pas représentée par ceux qui sont au gouvernement mais pas non plus par ceux qui sont à l’opposition, voulait uniquement une force disposée à dicter l’agenda tout simplement de l’intérieur du gouvernement et non pas de l’opposition ? Ce serait alors le moment, peut-être, pour le leader actuel du PD Zingaretti et pour son prédécesseur Renzi d’arrêter de se disputer et de faire la seule chose qui pourrait servir à la majorité : faire naître le gouvernement Conte Ter, dirigé par le couple Zinga-Renzi. La possibilité existe, il faut seulement être capable de la voir ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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