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31/01/2020

"Meloni, la mission américaine."

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Italie. Revue de presse.

ARTICLE, Messaggero, B. Jerkov, « Conte veut faire vite : réforme du fisc en avril. Hypothèse de remodulation de la TVA » - « Réunion avec Franceschini, Bonafede, Bellanova et Speranza : réunion de travail pour l’agenda » : « Le gouvernement communiquera son agenda et ses priorités ‘’dans quelques jours’’, avec en tête la réforme du fisc. La ‘’phase 2’’ part de là : G. Conte annonce une discussion ‘’rapide et intense’’. Il a réuni hier au Palais Chigi les chefs de délégation des quatre partis. L’hashtag choisi pour la photo de la réunion est emblématique : agenda2023. Le pays attend des réponses rapides. Revoir la TVA certes, qui n’est plus tabou, mais les démocrates demandent des modifications sur le revenu de citoyenneté et le quota 100, ce que refusent les 5 étoiles. Conte tentera de résoudre les problèmes et convoquera rapidement des réunions de travail pour lancer les mesures ‘’attendues’’ et mettre en place les réformes structurelles. Conte procèdera ainsi, et ouvrira par ailleurs le débat entre les partis sur les nominations pour les dirigeants des entreprises publiques ».

ANALYSE, La Repubblica, S. Sorgi « Si le centre de Renzi se réduit » : « Une majorité fragile mais déterminée à aller de l’avant dans la législature et un gouvernement qui reflète ce mélange de faiblesse et d’obstination. Voici la photo qui résume au mieux la situation italienne. Pour la première fois depuis un bon bout de temps, cet équilibre pourrait aider les partis de gouvernement, mais à condition qu’ils ne fassent pas de faux pas. Ce sont surtout les contradictions au sein de la droite qui persistent au lendemain des élections régionales. Dans un entretien au Corriere, D. Franceschini proposait une loi électorale proportionnelle avec seuil de barrage à 5%. Le PD se poserait alors comme la vieille démocrate-chrétienne avec, autour d’elle, les autres petits partis : tout d’abord un segment du M5S  (peut-être dirigé par Conte) qui aura choisi l’alliance de centre-gauche et puis les autres. Comme par exemple le centre de Renzi, avec son parti personnel d’Italia Viva. Or, son projet semble à bout de souffle, voire en train d’échouer. Sur l’autre côté, se trouve la Ligue comme parti principal et Fratelli d’Italia comme satellite. Ce n’est pas un hasard si G. Meloni s’est opposée à un pareil destin en demandant à son allié d’abandonner la tentation de la proportionnelle en faveur d’un système majoritaire. Dans un entretien à Repubblica, Brunetta a évoqué une alliance large allant de Forza Italia à Renzi en passant par la Ligue et un groupe de transfuges du M5S. Hypothèse tout-à-fait irréalisable mais qui montre encore une fois que la barque de Renzi navigue dans un espace de plus en plus réduit ».

ARTICLE, Repubblica, C. Lopapa, « Meloni, la mission américaine. Une droite made in Italy pour Trump » : « Giorgia Meloni, leader des Fratelli d’Italia, sera les 5 et 6 février à Washington pour participer à l’événement National Prayer Breakfast (Républicain mais pas seulement). Elle a été invitée aussi parce que le Times l’a insérée parmi les 20 personnalités qui pourraient changer le monde en 2020. Un sentiment de curiosité a dû naître à son égard de l’autre côté de l’Atlantique étant donné sa capacité à récupérer des voix au détriment de la bien plus puissante droite de Salvini.  Le chef de la Ligue avait tenté de s’accréditer en juin à la porte de la Maison Blanche mais la mission du vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur de l’époque n’avait pas atteint le résultat désiré. Meloni a été invitée à la Conférence des Conservateurs à Maryland du 26 au 29 février. ‘’Giorgia’’ semble être la nouvelle interlocutrice des Américains. Le 3 février, elle ouvrira à Rome, le congrès d’une fondation proche des Conservateurs et réformistes, le lendemain interviendront Orban et Salvini mais elle sera déjà en route pour les USA ».

ARTICLE Sole 24 Ore B. Romano « Brexit, le premier impact sera uniquement politique » : « Les 27 et le Royaume-Uni ont négocié un accord prévoyant une période de transition jusqu’au 31 décembre 2020, voire de deux ans ou trois. Du point de vue politique, le changement est net. A partir de demain, la Grande-Bretagne n’est plus un pays membre de l’Union. Ses ministres ne participeront plus aux réunions ministérielles, ses députés devront quitter le Parlement Européen, ses experts et ses diplomates ne pourront plus participer aux nombreux comités de la machine communautaire. C’est surtout au Parlement européen que les conséquences sont évidentes : on passera de 751 à 705 sièges. Cela favorisera surtout les partis de droite. Pour l’Italie, elle obtient trois nouveaux députés venant de la Ligue, de Forza Italia et de Fratelli d’Italia. Outre Sandro Gozi, élu dans les listes françaises de Renew Europe. Dans la pratique, les citoyens et les entreprises ne subiront pas le Brexit, à ce stade.  La période de transition devra servir aux parties à négocier l’accord de partenariat devant régler les relations entre Bruxelles et Londres après le 31 décembre. Ce ne sera pas facile. Si les parties ne trouvent pas un accord d’ici octobre, une sortie brusque du Royaume-Uni provoquerait un chaos sur le front commercial et des queues énormes aux frontières ». 

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Molinari : « Le piège maghrébin pour Conte » : « Il y a quelque chose de nouveau dans les eaux libyennes et qui touche directement nos intérêts nationaux. La première est le nombre de migrants débarqués ce mois en Italie, le double par rapport au mois de décembre et huit fois plus qu’en janvier 2019. La raison formelle est « la fermeture des centres de détention », mais le fait que cela se passe tout de suite après la Conférence de Berlin soulève des questions sur les intentions réelles du gouvernement libyen. Et puis, il y a aussi l’épisode du navire turc qui a sauvé mercredi trente migrants en Méditerranée centrale et qui les a immédiatement confiés à un patrouilleur libyen. Il s’agit d’un épisode qui confirme la présence de navires militaires turcs devant Tripoli et qui révèle qu’Ankara, qui a une ligne directe pour donner des ordres à la garde côtière d’Al Sarraj, ne partage pas la position européenne qui s’oppose à renvoyer les migrants en Libye, dans un port « non sûr ». L’armée turque est désormais à Tripoli et contrôle le port et l’aéroport, même à Misrata. Erdogan vise à transformer la Tripolitaine en son enclave pour contrôler les sources énergétiques – gaz et pétrole – et propager son modèle politique. Ces dernières actions d’Erdogan ont provoqué de vives protestations de la part de l’Elysée sur le « non -respect des garanties données à la Conférence de Berlin de ne pas envoyer de Forces Armées en Libye ». Ankara a riposté en objectant que « la menace la plus grave à l’intégrité territoriale libyenne vient de la France d’E. Macron », en raison des livraisons d’armes au général Haftar qui vise à conquérir Tripoli. Erdogan s’est désormais installé en Tripolitaine et commence à créer de nouveaux équilibres et tout cela, après seulement 12 jours après la conférence, montre la grande faiblesse du rôle de l’Europe mais surtout de l’Italie. Conte se trouve dans une situation d’urgence stratégique, il faut agir immédiatement pour éviter d’assister impuissants à la formation d’une autorité turque en Tripolitaine ».

ARTICLE, Repubblica, A. Ziniti, « Libye, la majorité se divise. L’ONU quitte le centre réfugiés » - « Di Maio : nous avons le temps de modifier le mémorandum d’accord qui sera tacitement renouvelé dimanche, mais LEU, une partie du PD, les Sardines demandent des changements radicaux avant » : L’optimisme de Di Maio, s’exprimant devant la commission Affaires étrangères du Sénat, qui estimait pouvoir débuter les négociations sur le mémorandum avec la Libye, a été ébranlé par l’annonce de l’ONU. En effet, toutes les opérations du centre de transit de Tripoli pour les réfugiés mais qui est devenu, ces dernières semaines, un refuge pour presque un millier de migrants auquel l’UNHCR distribue de l’argent et des produits de première nécessité, vont cesser. Le Commissariat pour les Droits de l’Homme estime en effet que le centre pourrait devenir un objectif militaire et qu’il est dangereux d’y rester. Certains membres du PD demandent un ‘’changement radical de la politique d’immigration’’ au gouvernement et les associations protestent. N. Zingaretti sur Rai 3 a dit que ‘’le mémorandum n’est pas le même que par le passé’’ et les chefs de groupe Alfieri et Quartapelle que ‘’le ministre Di Maio a confirmé que les modifications au mémorandum pouvaient avoir lieu après le 2 février’’.  Entre autres, les parlementaires européens Pietro Bartolo et Pierfrancesco Majorino avec la conseillère régionale d’Emilie-Romagne, Elly Schlein, demandent des ‘’choix plus clairs : une nouvelle loi-cadre sur l’immigration, une nouvelle loi sur la citoyenneté, stop aux décrets-sécurité et relance de l’accueil’’. Tandis que le Viminale et la Farnesina aujourd’hui feront l’objet d’un mail-booming de protestation lancé par 46 associations ‘’Ioaccolgo’’ (moi j’accueille) ».

ARTICLE, F. Paci, La Stampa : « ‘La Shoah n’a jamais existé ‘. Un italien sur sept pense qu’il s’agit de la propagande » : « Le rapport Eurispes 2020 enregistre l’augmentation de l’antisémitisme et de l’intolérance. 15.6% des Italiens sont persuadés que la « Shoah » n’est que de la propagande, un pourcentage de négationnistes qui a été multiplié par 7 en quinze ans. 16.1% des Italiens minimisent la dimension de l’extermination. 61.7% considèrent que les épisodes d’antisémitisme récents sont des « cas isolés ». Pour 20% des Italiens, Mussolini a été un grand leader qui a commis quelques erreurs. Il semble que l’antisémitisme et la minimisation de l’Holocauste vont de pair avec l’augmentation de l’indifférence sociale des Italiens. Ce n’est pas un hasard que ceux qui soutiennent le « Jus Soli » (droit du sol) sont passés de 60% à 50% au cours de la dernière année.

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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