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24/01/2020

"Maintenant Conte tremble."

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Italie. Revue de presse.

La situation du gouvernement suite à la démission de L. Di Maio et l’imminence des élections en Emilie-Romagne fait les gros titres des médias transalpins. Les commentateurs s’interrogent notamment sur la pérennité du gouvernement Conte II en cas de défaite en Emilie Romagne et sur l’impact  du départ de L. Di Maio de ses fonctions de chef politique du M5S : « Salvini à l’abordage, Conte en tranchée » - ‘’Craintes pour le résultat des élections régionales, Conte ne se rend pas à Davos’’ (La Repubblica), « M5S, hypothèse Taverna » - ‘’Fico et Patuanelli tentent d’isoler Di Maio’’ (La Stampa), « Crimi et l’héritage Di Maio » - ‘’Je serai un vrai chef politique’’ (Il Messaggero), « Maintenant Conte tremble » (Il Giornale).

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco : « Entre grillini et Emilie Romagne, le gouvernement en danger. L’alarme de Conte » : « Le président du Conseil Giuseppe Conte a annulé son déplacement à Davos : c’est le signal d’une forte tension et la crainte que le gouvernement risque d’exploser. Les proches de Giuseppe Conte n'ont pas donné d'explications précises sur cette décision, si ce n'est qu'il devait rester à Rome pour travailler à des "mesures urgentes" à adopter lors du Conseil des ministres, comme le décret pour l’Ilva de Tarente et la réforme de la pression fiscale. Mais la vérité est que Conte a probablement annulé sa venue au Forum économique mondial de Davos en raison de la démission de Luigi Di Maio. Cela souligne les tensions au sein de la coalition gouvernementale et ravive l'inquiétude sur la solidité de l’exécutif, surtout dans l’attente des résultats de prochaines élections régionales en Emilie Romagne. Conte est resté au Palais Chigi pour travailler et il a aussi rencontré plusieurs ministres et parlementaires dans le but de maintenir l’ordre et d’éviter le chaos. Le PD est en train d’établir un nouvel agenda de gouvernement avec ses conditions pour pouvoir rester au gouvernement en cas de défaite. Les renziens, au contraire, pensent à Dario Franceschini en tant que nouveau président du Conseil en cas de crise ».

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « La décision des juges peut blinder la législature » : « L’accord de la Cour Constitutionnelle au référendum qui réduit le nombre de parlementaires pourrait être un autre tour de clé destiné à blinder la législature. La possibilité de dissoudre les Chambres avant son déroulement, probablement à la fin du printemps, semble théoriquement, depuis hier, encore plus improbable. Le Quirinal a laissé entendre depuis longtemps qu’il serait inacceptable d’aller aux urnes avec le système actuel, et faire ensuite la consultation référendaire. Le nouveau Parlement naitrait sans aucune légitimité. La sensation est qu’à l’intérieur du gouvernement on espère en une accélération afin de stabiliser la situation en vue des tensions prévisibles après le vote de dimanche. »

ARTICLE La Stampa R. Giovannini « Le gouvernement cherche le consensus et accélère sur la baisse des impôts » : « Le décret rendant opérationnel dès juillet la baisse de la pression fiscale n’était sans doute pas dans les plans originels. Conte aurait tout fait pour ne manquer le rendez-vous de Davos. Mais les sondages secrets venant d’Emilie-Romagne font état d’un coude-à-coude entre Bonaccini (PD) et la candidate de la Ligue. Ils ont mis le Palais Chigi sous haute tension. D’où un Conseil des ministres destiné à passer un message « populaire » pour s’assurer des voix : la coupe de la pression fiscale et l’augmentation des salaires. Tout cela afin d’éviter la défaite du candidat démocrate. Une défaite qui pourrait mettre en danger la survie du gouvernement Conte II, ouvrant la voie à une crise à l’issue inconnue. Environ 2,9 milliards seront alloués pour alléger la fiscalité sur les salaires des employés dont le salaire annuel ne dépasse pas les 40 000€ »

ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo « M5S, un pacte à 4 pour Taverna comme leader » : « La guerre ne fait que commencer. Le passage à un organe avec plus de collégialité semble désormais inévitable. Nul ne sait si ce sera un secrétariat, comme le souhaite Di Maio, structuré avec des « facilitateurs » et l’ « équipe du futur » ou bien une sorte de politburo et un comité central, comme le souhaite Grillo, avec une figure devant dire le dernier mot. Les mouvements internes au M5S poussent vers cette direction. Et la vice-présidente du Sénat, Paola Taverna, est en train de jouer sa partie grâce aux sponsors sur lesquels elle peut compter : Giuseppe Conte, Roberto Fico, Stefano Patuanelli et Riccardo Fraccaro. Ce n’est pas un hasard que Di Maio soit en train de miser sur une autre femme, Chiara Appendino (Maire de Turin) et donc représentante du Nord, qu’il pourra candidater contre la candidate romaine de Grillo ».

ENTRETIEN Corriere della Sera, de Vito Crimi, nouveau chef politique du M5S : « J’ai tous les pouvoirs d’un chef politique. Avec moi les militants sont rassurés » : « ‘’Comme chef politique, j’ai tous les pouvoirs prévus par le statut. Je travaillerai dans la continuité du parcours entrepris par Luigi (Di Maio). Nous n’avons pas aidé les puissants mais les pauvres, une catégorie qui n’influence pas les masses. Nous avons entrepris un parcours ambitieux, qui débute avec la participation de centaines de facilitateurs. Chaque choix sera partagé et participé par tous. Ceux qui ne respectent pas les pactes ne me font pas peur, ils me font de la peine. Di Battista est comme un frère. Je n’ai aucun doute sur sa loyauté au M5S. J’offrirais participation et engagement aux parlementaires, mais je demanderai un respect réciproque et l’unité ».

ARTICLE, Corriere della Sera, M. T. Meli : « Zingaretti maintenant veut l’alliance ‘’ La confrontation avec le M5S nous rend plus fort ‘’ » : « Pour Zingaretti l’objectif maintenant est de porter les grillini dans l’orbite d’un nouveau centre gauche dont le PD sera le pilier, mais sans forcer le ton et le calendrier. La confrontation en cours peut mener à des synthèses plus avancées et à un rôle plus clair et fort du M5S.  Aujourd’hui le PD n’est pas du tout isolé, il tient électoralement, même après une scission douloureuse et apparait utile et central dans le développement de la politique italienne. Il presse l’ensemble des forces démocrates pour tenter de construire au cours des prochaines années une alliance loyale capable de gagner contre la droite ‘’. »

RETROSCENA (Coulisses), La Repubblica, G. Vitale : « Gualtieri convoque Salini, si l’AD ne démissionne pas la défiance est prête pour tout le CDA  » : « Fabrizio Salini, administrateur délégué de la Rai, pensait avoir gagné un peu de temps, au moins pour arriver jusqu’aux résultats des élections régionales en Emilie Romagne et peut-être même après, quand les partis auraient eu mieux à faire que de s’occuper de son destin. Mais le dernier accident de parcours – le petit meeting électoral improvisé par Salvini lors de l’avant-première de l’émission Porta a Porta de Bruno Vespa – a tout bouleversé. Déjà lundi, quel que soit le résultat du vote, Gualtieri, le ministre de l’Economie, convoquera Salini pour lui communiquer la motion de censure à son égard et à l’égard de tout la direction de la Rai. ‘’L’erreur‘’ de Bruno Vespa a été, selon le PD, l’énième démonstration que la Rai est une entreprise désormais hors de contrôle ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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