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03/09/2019

"Di Maio fait un pas en arrière et débloque la situation."

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Italie. Revue de presse.

Les dernières tractations en vue de former un gouvernement M5S-PD font les gros titres des médias transalpins. La presse écrite évoque notamment la reculade de Di Maio et l’inconnue que constitue la consultation en ligne des adhérents du M5S sur l’accord entre leur parti et le PD. Les observateurs soulignent le rôle déterminant de B. Grillo, ce dernier ayant fait pression sur L. Di Maio pour éviter l’impasse : « Le pas en arrière de Di Maio » - ‘’Il ne sera pas vice-président. Aujourd’hui la consultation sur Rousseau. L’appel de Conte pour le oui’’ (Corriere della Sera), « La roulette Rousseau » - ‘’Ce soir le verdict. Di Maio : il n’y a pas de vote juste ou erroné’’ (La Repubblica), « Di Maio fait un pas en arrière et débloque la situation » - ‘’Le gouvernement dépend maintenant de la consultation en ligne du M5S’’ (La Stampa), « Conte : une grande opportunité » - ‘’Di Maio ne sera pas vice-président’’ (Sole 24 Ore), « Di Maio renonce, les derniers nœuds » - ‘’Hypothèse Farnesina. Zingaretti : je suis optimiste » (Il Messaggero), « Di Maio cède, défi sur la plateforme Rousseau » (Il Mattino), « Du vert dans le programme » (Fatto Quotidiano).

Réseaux sociaux Sur Twitter, outre l’habituel hashtag du jour #3settembre (3 septembre, sur des thèmes très variés), à signaler aussi #PiattaformaRousseau (en référence à la consultation en ligne des inscrits du M5S sur l’accord gouvernemental avec le PD).

COMMENTAIRE Corriere della Sera M. Franco « L’avenir et l’objectif du retour en Europe » : « L’appel vibrant de Grillo à ses militants a été le signal définitif qui devrait ouvrir la voie à un ‘’oui’’ de la plateforme Rousseau à un exécutif M5S-PD. C’est un test de ‘’démocratie directe’’ qui représente l’un des aspects les plus discutables, dans une crise aux contours déjà irréels, avec une marge d’incertitude sur le résultat. Pour le PD, c’est le prix à payer au M5S pour une alliance controversée (comme celle auparavant avec la Ligue). En regardant les deux messages vidéo, à la veille de la consultation, de Conte et Di Maio, une chose saute aux yeux. Le premier est projeté vers l’avenir et se voit comme le ‘’premier ministre responsable’’ de cette nouvelle phase. Le message de Di Maio, en revanche, semble plutôt revendiquer tout ce qui a été fait jusqu’à présent. Il se limite à prendre acte de la ‘’déchirure’’ de Salvini et tente de prolonger artificiellement un programme et une identité désormais vétustes. Il reflète une centralité et une logique qui n’existent plus. La vraie nouveauté dans tout cela est le ‘’retour en Europe’’ de l’Italie. Hier, Conte a revendiqué son appui à Ursula von der Leyen à la Commission, jetant les bases pour une collaboration loyale. Non pas une obédience à Bruxelles mais un dialogue ‘’franc et décidé’’, pour surmonter la phase de l’austérité et obtenir plus de flexibilité ».

RETROSCENA (coulisses) Corriere della Sera E. Buzzi « Les pressions de Grillo pour le pas en arrière. Di Maio vise l’Intérieur mais pourrait rester hors du jeu » : « A la fin, L. Di Maio a décidé de sauvegarder le M5S et de ne pas rompre le fil fragile des négociations. Les pressions publiques (mais aussi privées) de Grillo ont eu un rôle déterminant. Di Maio tente ainsi de faire taire les rumeurs sur les tensions avec le Président du Conseil chargé de former le gouvernement. L’avenir du chef politique du M5S est nébuleux. Il espère encore pouvoir convaincre Conte et ses interlocuteurs de lui laisser prendre la place de Salvini à l’Intérieur. L’alternative serait celle de rester en dehors du gouvernement (ou peut-être devenir ministre pour le Sud). Entretemps, les ténors du Mouvement se rallient autour de lui ».

COULISSES Il Messaggero, M. Conti, , « Conte offre les Affaires étrangères à Luigi (Di Maio), mais ce dernier demande l’Intérieur » - « Le plan de lui donner un ministère pour le Sud a échoué, stop des Démocrates sur l’Intérieur » - « Bras de fer sur le secrétaire d’Etat à la Présidence : M5S voudrait Spadafora » : « Il faut voir quelle ‘’récompense’’ aura Di Maio de la part de Conte après le pas en arrière sur la présidence du Conseil qui l’oblige, pour le moment, à renoncer à l’un des quatre postes qu’il avait il y a peu. Le PD ne voulant pas céder l’Intérieur, le verrait aux Affaires étrangères. Orlando y est aussi pressenti. »

COULISSES La Stampa, J. Iacoboni, « M5S, la bataille finale entre pro-Casaleggio et pro-Grillo, ‘’Casaleggio senior aurait dit refusé de se rendre au PD’’ – « Le fils du fondateur a été contre jusqu’au bout, mais sans la force du père. Di Maio et les siens n’ont pas trahi » : « Avec le vote sur la plateforme Rousseau, David Casaleggio a souligné qu’il était encore le chef. Il apparaît difficile mais pas impossible que Rousseau fasse tout sauter. Di Maio contrôle trois quart des sénateurs et moitié des députés, c’est le pouls de rapports de force parlementaires, que Conte n’a pas. Di Maio et Di Battista se sont vus hier : les deux créatures de Casaleggio, tant de fois dites en opposition, n’ont jamais été en aussi bonne entente. »

ARTICLE La Repubblica, R. Luna, « La plateforme du mystère » : « Un jour, peut-être, les archéologues iront analyser les mystérieux serveurs de l’Association Rousseau. Combien étaient au final les électeurs ? Quelqu’un a-t-il voté deux fois ? Quelqu’un a-t-il tenté de modifier les résultats ? A ce stade, ‘’Rousseau’’ n’est pas si différent de l’oracle de Delphes. En tout cas, le problème n’est pas la consultation en elle-même mais le manque de transparence de cette plateforme. Et si on écoute ce qu’a dit récemment un notaire 5 Etoiles (‘’ces votes sont comme le vote par téléphone des talent-shows), on a l’impression que nous sommes dans les mains d’une Pythie moderne qui a déjà décidé à l’avance du résultat de cette consultation ».

COMMENTAIRE La Repubblica S. Folli « Le nœud sur le Commissaire européen encore à défaire » : « Le nom à indiquer à la Présidente von der Leyen est le premier problème sur la table de G. Conte. Il devra l’affronter juste après avoir prêté serment, car nous sommes au-delà de tout délai. […] ».

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Elections en Saxe et Brandebourg :

ENTRETIEN de Jörg Meuthen, président du parti Afd, La Repubblica « ‘’Nous écoutons les gens et nous conquerrons l’Ouest’’ » : « ‘’On nous dit que nous sommes des racistes et des nazis : ce n’est pas vrai. Nous écoutons les préoccupations des citoyens. Nous sommes un parti d’opposition fort, face à une alliance de partis fragiles. Un jour on ne pourra plus nous ignorer. Ce vote donnera également le vent en poupe à l’Afd vers l’Ouest. Nous resterons alliés de la Ligue. Je pense que Salvini sortira renforcé lors des prochaines élections. Le M5S ? Il est clair que nous avons plus de points en commun avec la Ligue’’ ».

Migrants :

ARTICLE, Il Messaggero « Les choix difficiles au temps du double gouvernement, mais Conte accélère : ‘’dépasser Dublin’’ » : « L’empreinte de Salvini à l’Intérieur et son approche de propagande sont du passé, mais en même temps on ne donnera pas de possibilité à la Ligue de hurler en campagne électorale qu’une politique de ports ouverts est en cours. Giuseppe Conte agit sur un double front. La magistrature et les structures sanitaires décident du destin des bateaux Eleonore et Mare Jonio mais le président du Conseil s’est immédiatement activé pour relocaliser les migrants, et il attend la formation du gouvernement avant de prendre la responsabilité des changements au décret-loi sécurité de Salvini. C’est surtout en Europe que Conte veut jouer sa partie : ‘’nous devons reprendre et développer les rapports avec l’UE pour dépasser les conventions de Dublin’’. L’idée est une réforme organique du système. Il voudrait introduire un mécanisme de rotation des ports d’accueil et redéfinir la stratégie, d’un point de vue du profil juridique aussi, des migrants sauvés en mer. Les Démocrates ne font pas confiance à Di Maio et ne comprennent pas pourquoi Trenta et Toninelli n’ont pas pris leurs distances de ce qu’a fait le ministre de l’Intérieur. ‘’Sans une rupture totale sur ce point, le gouvernement ne durera pas plus d’un mois’’ alerte le PD ».

ANALYSE Corriere della Sera G. Buccini « Le schéma Ursula pour les migrants » : « Si la gauche veut remonter dans les sondages, elle devra offrir des solutions structurelles au phénomène migratoire. Jamais auparavant la conjoncture européenne n’avait été aussi favorable pour nous. Il s’agit du ‘’schémas Ursula’’ plusieurs fois concrétisé par la disponibilité d’un groupe de pays (France, Allemagne, Portugal, Irlande, Luxembourg) de prendre en charge les navires ONG que nous ne voulions pas accueillir. L’ouverture manifestée à Conte par Von der Leyen au lendemain de sa nomination (grâce aussi aux voix du PD et du M5S), ne doit pas être gâchée : une immigration répartie peut soustraire un puissant argumentaire à la rhétorique des souverainistes ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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