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14/06/2019

"Le navire Sea-Watch fait route vers Lampedusa, le dernier défi aux interdictions de Salvini."

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Italie. Revue de presse.

L’intervention du Quirinal pour mettre fin aux polémiques relatives à certaines nominations au Conseil Supérieur de la magistrature fait les gros titres des médias transalpins. Les médias reprennent certaines informations faisant état de pressions d’hommes politiques italiens pour influer sur le choix du procureur de Rome. La presse évoque d’une part l’irritation du Président de la République et d’autre part l’embarras du secrétaire du PD, N. Zingaretti, pour l’implication de L. Lotti, proche de son prédécesseur M. Renzi : « Le tour de vis de Mattarella sur le CSM » - ‘’Les magistrats impliqués seront destitués’’ (Corriere della Sera), « L’affaire Lotti embarrasse le PD » (La Repubblica), « CSM, Mattarella demande de nouvelles règles » - ‘’Irritation de Zingaretti sur Lotti’’ (La Stampa), « Guerre de magistrats, haut-là du Quirinal » - ‘’Mattarella décide de nouvelles élections pour le CSM’’ (Il Messaggero), « CSM, Mattarella : il faut tourner la page » (Il Mattino).

Les négociations entre Rome et Bruxelles relatives à la procédure d’infraction pour dette excessive sont aussi largement citées. La presse évoque notamment la position -dure- de la Commission européenne qui demande à l’Italie des mesures concrètes visant à réduire son déficit et sa dette ainsi que la lettre de G. Conte adressée à la Commission assurant sa disponibilité au dialogue  : « Les partenaires européens veulent des gestes concrets » (Corriere della Sera), « Tria assure une réduction de la dette à hauteur de 10 mlds en deux ans » (Sole 24 Ore), « L’UE fait pression sur l’Italie pour ses comptes publics » (Il Messaggero).

Journaux télévisés : La lettre de réponse du Président du Conseil aux remarques de la Commission Européenne pour dette excessive, l’affaire de la magistrature et les migrants à bord du navire Sea Watch en Méditerranée font l’ouverture des JT.

ARTICLE, Il Messaggero, A. Pollio Salimbeni « Tria assiégé, les ministres européens demandent une loi de finances rectificative » : « La pression sur l’Italie est à son plus haut niveau et Tria se retrouve à nouveau assiégé à l’Eurogroupe. La Commission ne lâche pas prise : parallèlement aux négociations, elle prépare les documents pouvant permettre au prochain Ecofin du 9 juillet de décider d’engager la procédure d’infraction. L’Eurogroupe s’attend à ‘’des éclaircissements sur les objectifs fixés’’ et estime qu’il est préférable d’éviter la procédure pour des raisons à la fois systémiques et politiques. Le Commissaire Moscovici a dit ‘’nous voulons éviter la procédure mais il faut des faits nouveaux, de nouveaux chiffres, les intentions ne suffisent pas’’. Le ministre de l’Economie français, B. Le Maire, a expliqué ‘’Il serait prudent que l’Italie saisisse la main tendue de la Commission et qu’elle décide des mesures appropriées’’. Selon la Directrice du Fonds Monétaire International, C. Lagarde ‘’l’Italie a les instruments pour faire face à la situation actuelle’’ ».

ARTICLE, La Repubblica, A. D’Argenio : « L’UE n’a pas confiance en l’Italie : Immédiatement des mesures anti-déficit » : « Giovanni Tria, ministre de l’Economie, n’a pas convaincu ses collègues de l’Eurogroupe, qui l’ont écouté sans enthousiasme. L'Italie doit respecter les règles communes en matière de finances publiques pour éviter que la dette publique italienne menace la stabilité de la zone euro dans son ensemble. Valdis Dombrovskis a demandé à l'Italie d'apporter des "corrections importantes" à ses finances publiques pour atteindre les objectifs convenus avec Bruxelles. Les partenaires européens ont aussi demandé, pour l’année prochaine, des garanties sérieuses contre la dette italienne qui, à 132% du produit intérieur brut (PIB), est la plus élevée de la zone euro. ».

ARTICLE, Sole 24 Ore M. Rogari et G. Trovati « Le plan de Tria à l’UE : baisse du déficit à hauteur de 8-10 milliards en deux ans » : « Un parcours par étape qui réduit le déficit structurel de 8-10 milliards d’ici deux ans et qui garantit de ne pas augmenter la dette. Voici ce que le ministre de l’Economie pose sur la table de la difficile négociation avec l’UE, avec l’objectif d’arrêter la procédure d’infraction. Ce plan par étapes a été conçu par le Palais Chigi et le Trésor pour fournir ‘’les nouveaux chiffres’’ (comme dit par Moscovici) nécessaires à éviter la procédure. Les premiers 3-4 milliards seront obtenus grâce à la révision des soldes de 2019 et le reste en 2020 venant des politiques sociales (révision des fonds destinés au revenu citoyen et à la réforme des retraites anticipées), de la révision des comptes sur la Santé publique et des remises fiscales ».

ARTICLE Corriere della Sera M. Guerzoni : « Conte a écrit la lettre, des tons fermes avec Bruxelles : impartialité » : « La lettre, qui a un contenu d’une valeur plus politique que numérique, répètera la volonté de revoir les règles européennes et critiquera la tendance de la Commission d’avoir ‘’deux poids, deux mesures’’. Si les indiscrétions sont confirmées, Conte sera moins conciliant et prudent par rapport aux précédents jours et sa ligne coïncidera avec celle de Di Maio et Salvini. Le leader de la Ligue attend de Conte qu’il délivre ‘’un message courageux à l’Europe, baisse d’impôts et investissements pour la croissance’’. Hier, le Président du Conseil a eu au téléphone ses deux adjoints, aussi pour calmer la polémique sur le sauvetage de Radio Radicale qui a vu la majorité divisée, avec les élus de la Ligue votant avec ceux du PD, soulevant ainsi les colères et les soupçons des 5 Etoiles. Le reste a été fait par le Secrétaire d’Etat Giorgetti (Ligue), évoquant la possibilité d’élections anticipées. ‘’Je regrette ce genre de déclarations qui suscitent l’instabilité’’ a déploré Di Maio ‘’si la Ligue décide de débrancher le tout, elle s’en assumera la responsabilité’’. C’est la course contre la montre et Conte, qui rencontrera aujourd’hui à Malte le Président Macron, tentera d’exploiter cela pour négocie ».

COULISSES La Stampa, F. Capurso, « Conte au téléphone à Di Maio : ‘’Matteo et toi êtes contre moi ?’’ » : « Au téléphone, mercredi, Di Maio rassure Conte ‘’je n’ai rien à voir dans ce qu’écrivent les journaux’’, le président du Conseil a encore toute sa confiance, et les doutes de Conte à son sujet sont totalement dissipés. Hier, de nouveau les deux hommes se parlent par téléphone, puis c’est au tour de Salvini : Conte reçoit des assurances sur les perspectives du gouvernement et sur le ton à avoir au cours des semaines à venir avec l’Europe. Les propositions sur les mini-bons du Trésor, l’intention de dépasser les 3%, les vétos sur des coupes éventuelles, qui l’avaient agacé au plus haut point lors de la réunion au palais Chigi, seront peu à peu passés sous silence. Conte, de son côté, enverra à Bruxelles une lettre pour demander que l’on n’utilise pas deux poids deux mesures dans l’estimation du travail des pays-membres : il fera noter que le surplus commercial de l’Allemagne ne respecte pas les règles des traités depuis des années, comme la France dépasse depuis longtemps le seuil des 3% ».

ARTICLE, Sole 24 Ore, L. Palmerini, I. Cimmarusti : « CSM, Mattarella exclut la dissolution et appelle à des élections supplémentaires » : « Le Président de la République, Sergio Mattarella, a exclu la dissolution du CSM et a préféré faire apparaître les responsabilités de chaque juge et lancer la procédure de leur remplacement. Entre autres, ce mécanisme n’interpelle pas le ministre de la Justice et cela est un autre signal clair qui explique que la politique est laissée de côté pour maintenir une autonomie que Mattarella veut absolument sauvegarder ».

ARTICLE, La Repubblica, A. Ziniti : « Le navire Sea-Watch fait route vers Lampedusa, le dernier défi aux interdictions de Salvini » : « Le navire de l'ONG allemande Sea-Watch a recueilli mercredi 53 migrants au large de la Libye, mais il a ignoré l’ordre de les amener à Tripoli, qui n’est pas considéré comme un ‘’port sûr‘’. Le navire a donc fait route vers les eaux territoriales italiennes et vers Lampedusa et a demandé un port sûr à l’Italie. Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur, s'est insurgé contre le refus du navire de cette ONG allemande de faire route vers Tripoli, en dépit de l'accord donné par les autorités libyennes, en affirmant que le navire avait le feu vert pour débarquer et que l'attitude de Sea-Watch ressemble à une véritable séquestration de personnes pour des raisons politiques. Le Viminal a publié jeudi un décret ordonnant aux forces de l'ordre italiennes de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher l'entrée ou le transit de ce navire, mais Sea-watch a déclaré qu’il est criminel de renvoyer des gens secourus (en mer) vers un pays en guerre. Le décret sécurité bis, adopté mardi dernier par le Conseil des ministres mais pas encore signé par le Président de la République, n’est pas encore loi et donc les nouvelles normes pour infliger des amendes et confisquer le navire ne peuvent pas être appliquées ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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