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17/05/2019

"Salvini contre les juges et le M5S"

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Italie. Revue de presse.

Les enquêtes visant la Ligue (l’arrestation pour corruption du maire de Legnano et les déplacements en avion appartenant à l’Etat de M. Salvini lors de sa campagne électorale) font les gros titres des médias transalpins : « Le gouvernement se dispute sur les arrestations » - ‘’Emplois en échange de voix, le maire de Legnano arrêté’’ (Corriere della Sera), « La Ligue bâtonnée à Legnano » - ‘’Le M5S attaque la Ligue : vous devez chasser les corrompus’’ (La Repubblica), « Spread, le gouvernement isole Salvini » - ‘’Après Di Maio et Conte, Tria aussi prend ses distances du leader de la Ligue’’ (La Stampa), « Arrestations chez la Ligue, querelle au sein du gouvernement » - ‘’Salvini dénonce un complot, Di Maio déplore la corruption chez ses alliés’’ (Il Messaggero), « Salvini contre les juges et le M5S » (Il Mattino), « Ligue, la débâcle de Legnano » - ‘’Le Maire et les conseillers municipaux arrêtés’’ (Avvenire), « Lombardie, un arrestation par jour : la Ligue dans le viseur des juges » (Il Giornale).

Journaux télévisés : Les journaux télévisés se focalisent sur l’enquête pour corruption touchant un maire de la Ligue et sur les réactions politiques au sujet des déclarations de Matteo Salvini sur le dépassement des règles budgétaires européennes.

ENTRETIEN de Luigi Di Maio, Il Fatto Quotidiano, Luca De Carolis : « Si ces enquêtes continuent encore, ce sera un problème sérieux. » : « Le M5S se situe au-delà des polémiques gauche-droite : c’est un parti post-idéologique, qui représente le bon sens et la raison. Comme nous sommes en majorité au Conseil des ministres, nous ferons appliquer des mesures strictes sur la corruption, comme ce fut le cas pour Armando Siri, et pour Edoardo Rixi, s’il est condamné. Sur la politique migratoire, le thème n’est ni de droite, ni de gauche, et maintenant le nœud du problème ne sont plus les débarquements, mais les rapatriements et les placements dans les autres pays de l’UE, et s’allier avec Le Pen ou Orban ne nous aidera pas en ce sens. En ce qui concerne Virginia Raggi (M5S), elle a bien fait d’aller à Casal Bruciato (soutenir une famille de Roms risquant l’expulsion), cependant il y a, en Italie, des tensions sociales qu’il faut prendre en compte : il y a des gens qui attendent une maison depuis 20 ans, nous ne pouvons les donner en priorité à des gens qui sont ici depuis 5 ou 6 ans. Je suis content que Raggi soit allée ensuite rencontrer une dame italienne qui risque l’expulsion’’. »

ANALYSE Sole 24 Ore L. Palmerini « Le Quirinal et l’alarme sur le cas italien à Bruxelles » : « L’impératif est de ne pas intervenir dans la campagne électorale. Toutefois, le silence ne veut pas dire indifférence. Hier, le Président Mattarella a tenu à répéter que ‘’il faut prendre soin de la République’’, soulignant ainsi la priorité de l’intérêt général qui a une grande pertinence avec les ‘’coûts’’ des tensions financières de ces jours-ci. La dialectique à laquelle nous assistons pourrait trouver sa conclusion au lendemain du dépouillage des votes, donnant aux partis de gouvernement un poids différent. Voici aussi la prudence de Mattarella : attendre que ce soient les élections européennes qui déterminent les nouveaux équilibres. Une fois les élections terminées, si cela devait être nécessaire, Mattarella pourrait rappeler aux leaders, la nécessité de rétablir la confiance en abandonnant des comportements sadomasochistes du point de vue financier ».

ARTICLE, La Stampa, A. Barbera : « L’alerte de la Banque d’Italie. “Le “spread” aussi haut est un poids pour la croissance et la famille.” : « Matteo Salvini aura réussi à se mettre tout le monde à dos : d’abord le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, qui plaide pour des réformes urgentes après les élections européennes, puis le ministre de l’Economie Giovanni Tria (Indépendant) qui rassure l’Union Européenne : ‘’nous respecterons les objectifs sur la dette prévus dans le Document d’économie et de finances’’, ensuite Conte, Moscovici et le ministre de l’Economie autrichien. C’est surtout Visco qui est très dur : ‘’jusque-là l’effet de la hausse du spread a été limité, mais là il y a l’émergence de signaux de tensions’’. Malgré le démenti de l’Etat-major de la Ligue, les propos de Salvini ont provoqué l’énième séisme politique ».

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco, C. Lopapa : « Salvini pense à la crise et cherche le ‘’oui ‘’ des Etats-Unis » : « Matteo Salvini est prêt à la crise. Assiégé par les enquêtes visant la Ligue (l’arrestation pour corruption du maire de Legnano et les déplacements en avion d’Etat de M. Salvini lors de sa campagne électorale), le vice-président du Conseil veut les élections anticipées en septembre, pour poser sa candidature en tant que président du Conseil du « centre droit ». L’indice le plus éloquent, mais l’information est encore confidentielle, est l’organisation de sa première visite à Washington les 8 et 9 juin. Mais la date précise de la rencontre de Salvini avec le vice-président américain Mike Pence, doit encore être confirmée, peut-être dans l’attente des résultats de prochaines élections européennes ».

COULISSES, F. Verderami, Corriere, « Le leader de la Ligue identifie de ‘’puissants ennemis’’ dans les chancelleries européennes » : « Depuis la semaine dernière, nous assistons à une analyse aux contenu presque ésotérique. On a parlé d’un parti qui se sent encerclé, d’un ‘’vieux de la gauche’’ qui ‘’en accord avec Berlin et Bruxelles’’ travaillerait à ‘’diviser Di Maio et Salvini’’ : une action progressive qui ne donnerait pas lieu à une immédiate crise de gouvernement et permettrait la construction graduelle d’un nouveau cadre politique.  L’évolution du M5S n’est pas vue par la Ligue comme un simple changement de stratégie de communication et M. Salvini a commencé à indiquer les ‘’étranges convergences avec le PD’’ de L. Di Maio. La thèse du complot a été confirmée par l’opposition de Merkel à de possibles accords avec la Ligue en Europe, et surtout par les déclarations de Moscovici qui, en socialiste, croit en des ‘’solutions créatives’’ entre démocrates et M5S pour que ‘’en Italie aussi’’ puisse se créer un ‘’front commun contre les droites extrémistes’’. C’est le bruit des ‘’ennemis’’ qu’entend Salvini à l’horizon. Il estime être dans le ‘’collimateur’’. ‘’Qui ne dit rien est complice’’ souligne-t-il. Berlusconi, qui a toujours dénoncé le ‘’complot’’ déclare ‘’ce n’était pas juste pour moi, ça ne l’est pas pour lui’’».

ARTICLE Il Mattino F. Lo Dico « La Ligue veut le poste de Toninelli et donner le feu vert à la ligne Lyon-Turin (TAV) » : « Une fois qu’il dépassera le M5S aux élections européennes, la Ligue demandera la tête du ministre des Infrastructures D. Toninelli (M5S). A sa place, ce sera son adjoint Rixi ou un autre de la Ligue. Des sources internes racontent que le ministre est de plus en plus isolé, perché sur une résistance stoïque contre les hommes de la Ligue mais aussi contre les siens. C’est la conséquence d’une ‘’série de gaffes, d’erreurs d’évaluation, de désorganisation et d’incompétence’’ qui ont fini par brûler la confiance des collègues 5 Etoiles. La déchirure plus profonde serait liée à la ligne Lyon-Turin (TAV) : ‘’Di Maio lui avait demandé de produire un document alternatif mais Danilo ne l’a pas fait. Ce n’est pas un hasard si ensuite Conte a décidé de le placer sous tutelle’’. C’est l’analyse coûts-bénéfices qui est dans le viseur : ‘’un imbroglio. Il fallait prouver que la TAV n’était pas nécessaire mais avec l’histoire des taxes sur le carburant, nous avons marqué contre notre propre camp’’. ‘’Nous savons bien comment cela se terminera – dévoile une source interne – Conte débloquera le chantier TAV après les élections européennes, une fois obtenues des conditions de faveur de la part de l’UE et de Macron’’ ».

ARTICLE, Corriere della Sera A. Senesi « Protestations anti-Salvini, affrontement à Naples – A Milan les ‘chantiers’’ des banderoles » : « Un après-midi de tensions a eu lieu à Naples pour le meeting de Salvini. A Milan aussi, les anti-Salvini prépare la protestation avec des draps emplis de slogans en vue du meeting de demain place Duomo avec les autres leaders ».

ARTICLE, Il Fatto quotidiano, Giampiero Calapà : « Salvini en cavale. “A Naples nous ne le voulons pas.” » : “De nombreuses protestations contre Matteo Salvini ont eu lieu dans le sud de l’Italie, à Naples, à Potenza, ou à Foggia. De nombreuses banderoles anti-Ligue ont été affichées lors de ces manifestations, comme « La Ligue égale à la mafia. » Le maire de Naples, Luigi de Magistris, est également très critique : « l’urgence c’est la mafia, pas les migrants. » En effet, le sud de l’Italie se rappelle notamment des paroles très dures de Matteo Salvini, prononcées il y a quelques années : « Sentez cette mauvaise odeur, les napolitains arrivent… ». Par ailleurs, à Milan, des protestations se préparent avec le lancement du mouvement des 49 banderoles, en référence aux 49 millions d’euros de fonds publics, qu’a fait disparaître la Ligue. Salvini parle d’attaques « inégalées depuis 20 ans. »

ENTRETIEN d’Annegret Kramp-Karrenbauer, leader de la CDU : « ‘’ La Ligue nous préoccupe, l’Allemagne sera vigilante ’’ » (La Repubblica) : « Je dois être sincère, la situation italienne, vue de l’extérieur, est difficile à comprendre. Il y a une étrange alliance de gouvernement, entre populistes de droite et de gauche. Et nous sommes préoccupés de l’anti-européisme croissant, même sous la forme du soutien à la Ligue. Nous sommes préoccupés aussi pour la Russie et la Chine, qui n’ont certainement aucun intérêt pour une Europe forte et stable et qui sont en train de tenter d’augmenter leur influence en Italie. La situation en Italie, l’un des pays fondateurs de l’UE et l’un des pays les plus grands et les plus puissants de l’Europe, oblige l’Allemagne à être très vigilante, même si, à la fin, ce sont les citoyens qui vont décider. Et nous devons l’accepter, parce qu’il y a des élections démocratiques. Le débat de dernières années de crise financière et économique a été surtout sur ses origines. Moi, j’ai un grand respect pour tout ce qui a été fait en Grèce, en Espagne ou au Portugal. Ils ont fait beaucoup d’efforts et de sacrifices, mais je reste convaincu que les comptes publics en ordre sont un principe essentiel pour la stabilité financière ‘’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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