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02/04/2019

"Bras-de-fer avec l’OCDE sur les comptes."

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Italie. Revue de presse.

Les prévisions économiques de l’OCDE sur l’Italie qui prévoient une croissance négative (-0.2% du PIB), une augmentation du déficit public (+2.5%) et une augmentation du chômage (+1.6 %) font les gros titres de toute la presse écrite et l’ouverture des journaux télévisés. Les commentateurs soulignent notamment les critiques de l’OCDE sur les réformes-clé du gouvernement italien ainsi que la convocation du ministre de l’Economie G. Tria (Indépendant) au Palais Chigi : « Bras-de-fer avec l’OCDE sur les comptes » - ‘’L’organisation retoque la réforme des retraites et le revenu de citoyenneté’’ (Corriere della Sera), « Italie bloquée à l’année 2000 » - ‘’La croissance figée depuis 19 ans, selon l’OCDE’’ (La Repubblica), « Conte reprend Tria : ‘’de cette manière tu vas contre le gouvernement’’ » - ‘’Le ministre du Trésor convoqué au Palais Chigi’’ (La Stampa), « L’OCDE : Italie sans croissance, il faut abroger la réforme des retraites. La Flat Tax n’est pas équitable’’ (Sole 24 Ore), « L’OCDE : la réforme des retraites et le revenu de citoyenneté bloquent la croissance’’ » - ‘’Di Maio :  pas d’ingérences’’ (Il Messaggero), « Croissance, Tria assiégé » - ‘’L’OCDE critique les réformes du gouvernement’’ (Il Mattino), « Une stagnation dangereuse » (Avvenire).

Journaux télévisés : Ils ouvrent sur les prévisions économiques de l’OCDE et sur une lettre piégée adressée à la maire de Turin C. Appendino (M5S).

Réseaux sociaux : Ils traitent principalement des prévisions économiques de l’OCDE, de l’achat par le gouvernement d’environ 8 000 voitures de service et de la lettre piégée adressée à la maire de Turin C. Appendino (M5S).

EDITORIAL Corriere della Sera A. Panebianco « La politique vorace et les remparts » : « En 2022, le septennat de Sergio Mattarella arrivera à échéance. En politique, trois ans pourraient paraître une éternité, mais cela n’est pas sûr. Si d’ici là au Parlement il y a une majorité semblable à celle d’aujourd’hui, cette majorité s’emparera aussi de la Présidence de la République, et il n’y aura plus de force d’équilibre. Cela devrait faire comprendre l’importance de l’enjeu. Les prochaines élections politiques ne décideront pas seulement la composition du nouveau gouvernement. Elles décideront aussi le destin de la démocratie italienne ».

EDITORIAL La Repubblica M. Giannini« Le gouvernement de la querelle continue » : « Depuis juin 2018, le gouvernement M5S-Ligue s’est disputé avec tout le monde : les Nations  (des Etats-Unis à la France), les institutions (de l’UE à la BCE en passant par Fitch et S&P, puis la Banque d’Italie, Confindustria, Istat, et d’autres encore). Ces derniers ont été critiqués par les tribuns jaunes-verts avec deux axiomes fondamentaux du populisme contemporain : ‘’mêlez-vous de vos affaires’’ et ‘’faites-vous élire et on en reparle’’. Or, l’OCDE ne fait que son travail ».

EDITORIAL, Il Messaggero, P. Balduzzi : « Les ‘’ retraites électorales ’’ qui pèsent sur l’avenir » : « La recherche du consensus immédiat, et donc de la possibilité d’être réélu, est souvent incompatible avec des choix stratégiques à long terme, sûrement plus utiles mais moins visibles. Bien sûr, il est plus amusant de vivre en campagne électorale : être toujours sous les projecteurs, en promettant aux gens uniquement ce qu'ils veulent entendre, sans penser à demain mais seulement au consensus d’aujourd’hui. Une "cuite" d’applaudissements porteuse d’un réveil dramatique, avec une circonstance aggravante : dans ce cas, les conséquences ne seront pas à la charge de l’ivrogne mais de tous les citoyens ».

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Un affrontement avec le Quirinal va bientôt arriver sur l’économie » : « Le ministre de l’Economie Tria a présenté, hier matin, le rapport de l’OCDE qui offre un cadre correspondant à ses craintes : une croissance négative (-0.2% du PIB), une augmentation du déficit public (+2.5%) et une augmentation du chômage (+1.6 %). En quelque sorte, la publication de ce rapport ouvre la deuxième mi-temps du bras-de-fer entre Salvini et Di Maio d’un côté et les autorités de Bruxelles de l’autre. L’OCDE critique les deux réformes-clé du gouvernement italien, en présentant les effets négatifs sur le budget. Dans un pays normal, même à la veille de prochaines élections européennes, le gouvernement penserait à une loi de finances rectificative pour limiter les dégâts qui s’annoncent très lourds. Mais Salvini et Di Maio n’y pensent pas, ils veulent seulement contourner la prochaine échéance du Def (Document Economie et Finance) de printemps et continuer comme ça, en ne considérant que les pourcentages du prochain vote du 26 mai. Il est donc prévisible qu’un nouvel affrontement souterrain soit en préparation entre le Quirinal, avec lequel le ministre Tria et le gouvernement Ligue-Cinq Etoiles qui, même cette fois-ci, tentera de résister à tout prix ».

ARTICLE Corriere della Sera F. Fubini « Le pays au PIB négatif préoccupe les investisseurs. L’euro ralentit. Draghi aux Etats-Unis » : « Les prévisions de croissance de l’OCDE préoccupent les investisseurs internationaux. L’Europe ne les rassure guère plus. Elle est le maillon faible de l’économie globale. La visite de M. Draghi à Washington n’est pas confirmée de manière officielle par les porte-paroles de la BCE. On préfère se limiter à un ‘’no comment’’. Sans apparitions publiques, Draghi aurait rencontré ancien président de la Fed, Ben Bernanke, et l’ancien chef économie de la Fed, Olivier Blanchard. Ce dernier fait circuler depuis des mois des hypothèses sur des dépenses publiques majeures pour les investissements, notamment en Europe. Il y a quelques jours, le membre du bord de la BCE Benoît Coeuré a évoqué la rigidité de l’Allemagne avec laquelle elle maintient son surplus. Quant à l’Italie, la priorité serait de faire baisser le spread. Cela servirait à rassurer les investisseurs ».

ARTICLE La Repubblica « Tria relève l’alerte ‘’il n’y a plus d’espace pour la démagogie’’ » : « Le rôle du ministre de l’Economie Tria est plus stable. Il se sent davantage libre. Il sait qu’il est plus fort avec le soutien du Quirinal. Il sait aussi qu’il représente une garantie pour les marchés internationaux. Et quand il dit ‘’il n’y a plus d’espace pour la démagogie’’, c’est un beau message qu’il envoie à Di Maio et Salvini. Car son ministère peut se permettre de dire la vérité, maintenant. C’est-à-dire que la croissance est nulle et que la liaison Lyon-Turin doit être réalisée. Il ne fera pas marche arrière. C’est sa crédibilité qui est en jeu. Si les deux partis veulent continuer à aller l'affrontement, qu’ils le fassent mais sans lui. Ainsi le DEF sera réaliste, la loi rectificative n’aura pas lieu car en absence de croissance il n’est pas possible de ralentir l’Italie. Dans tous les sièges européens, Tria tentera de faire comprendre ‘’l’impact négatif que produirait sur le continent une Italie affaiblie ’’. Tria ne se sent plus en otage du gouvernement jaune-vert. Il a décidé de sortir les griffes  ».

ARTICLE La Repubblica « Le Trésor assiégé par Conte et les 5 Etoiles » : « Pendant un jour entier, le titulaire du Trésor a subi un véritable siège. Les attaques du M5S, en ce moment épaulés par M. Salvini, menacent le ministre de l’Economie afin d’obtenir le feu vert aux remboursements des victimes des banques en faillite. Le bras-de-fer est très dur. Lors de son entretien avec Conte, Tria a répété ses doutes : tel qu’il est, le décret risque une procédure européenne et une condamnation de la part de la Cour des Comptes ».

ARTICLE Corriere della Sera E. Buzzi  « Les conditions de Di Maio sur le DEF : ‘’des mesures pour les familles ou nous ne le voterons pas’’ » : « La loupe du M5S se focalise sur la famille, avec une attention de plus en plus grandissante après les propositions annoncées sur la coupe des tarifs des crèches et des couches pour bébés. Di Maio serait en train de travailler à l’introduction d’un fonds d’environ 100 millions pour soutenir les jeunes couples, fait-on savoir des sommets du Mouvement. L’idée est de le faire figurer à l’intérieur du DEF ‘’qu’une chose soit claire, s’il n’y figure pas, nous ne voterons pas le DEF’’ fait-on encore savoir. Les 5 Etoiles seraient aussi en train de travailler au Sénat pour des mesures plus strictes contre le port d’armes ».

COMMENTAIRE, La Stampa, U. Magri : « Ainsi le gouvernement du changement est monté à bord des voitures bleues » : « Luigi Di Maio a réagi à la nouvelle de l’achat de 8 280 voitures bleues en rassurant les citoyens ‘’ qu’il vérifiera si c’est vrai et qu’il bloquera tout ‘’. Mais les propos rassurants du vice-président du Conseil sont un chef d’œuvre de naïveté, parce que l’on comprend que, à ce sujet, le gouvernement n’a rien fait jusqu’à maintenant. Une enquête journalistique a révélé que 168 millions d’euros aurait dû être destinés à cet achat, qui probablement a été enregistré sous forme de location à long terme. Il est donc très difficile pour Di Maio de distinguer les cas de bon usage des ‘’avantages ‘’ de ceux d’abus impudent. L’inexpérience des Cinq Etoiles était connue, voire étalée comme une grande qualité. Ils avaient promis de venger les gens normaux qui, pour aller travailler, doivent dépenser leur argent pour l’essence ou bien s’entasser dans le métro. Au début, Conte, Fico, Di Maio utilisaient l’autobus, le taxi ou bien leurs utilitaires, et c’était surtout pour marquer le changement. La voiture bleue était le premier totem à renverser, un geste symbolique. Mais, petit à petit, leur attention s’est focalisée ailleurs et ils ont probablement oublié de faire place nette de ces voitures et, en effet, ils se sont retrouvés assis confortablement sur le siège arrière de véhicules équipés de gyrophares, tout comme ceux d’avant et peut-être même pire ».

ARTICLE Il Fatto Quotidiano « L’ambassade des Etats-Unis sonde Zingaretti en fonction anti-Chine» « La Ligue n’a pas su donner toutes les garanties demandées pour contrer le chemin de l’accord Italie-Chine sur la Route de la Soie. Hier, l’ambassadeur américain L. Eisenberg a rencontré le secrétaire du Parti Démocrate [centre-gauche], N. Zingaretti ‘’pour un échange de vues sur des arguments d’intérêt commun, dans le cadre de nos forts liens entre nos deux pays’’. C’est l’ambassade même qui l’a annoncé sur son compte Twitter. Eisenberg a exprimé toutes ses préoccupations sur l’accord commercial. Déjà au symposium sur les 70 ans de l’Otan organisé par le Centre d’Etudes américain ‘’l’élimination du 5G du mémorandum Italie-Chine est un fait positif mais nous déplorons que l’Italie soit le premier pays du G7 à signer un accord sur la Route de la Soie, les USA ne peuvent pas partager des informations avec des pays adoptant des technologies chinoises. Il y aura des implications à long terme. Nous sommes sérieusement préoccupés pour les conséquences sur l’inter-opérationnalité de l’Otan’’ ».

ARTICLE Il Messaggero M. Ventura « Entente Italie-Chine, les Etats-Unis la retoquent » : « Une douche froide pour l’Italie. Une douche froide dans laquelle l’ambassadeur américain calibre le message entre regret et soulagement : ‘’ Dommage que le ministre Di Maio ait été plusieurs fois à Pékin avant sa première mission à Washington’’ ‘’Di Maio est une personne lucide et éclairée, j’espère que son esprit aura été éclairé après sa visite aux Etats-Unis’’. Certes, personne au gouvernement ne veut une rupture avec l’Amérique de Trump. Salvini se fait garant, Di Maio s’attèle à recoudre les liens et Eisenberg baisse d’un cran les critiques, sans toutefois les cacher ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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