25/02/2019
En attendant les résultats des élections en Sardaigne.
Italie. Revue de presse.
Presse écrite : Les résultats des élections régionales en Sardaigne font la Une de l’ensemble des médias italiens. Les commentateurs insistent tout particulièrement sur « l’effondrement » du mouvement 5 Étoiles qui totaliserait moins de 20 % des votes, alors que la droite arriverait en tête avec 40 % et la gauche serait à plus de 35 % environ : « Sardaigne, défaite des 5 Étoiles » (Corriere della Sera), « Vote en Sardaigne : effondrement du M5S. Les sondages : duel Solinas (centre-droit) et Zedda (centre-gauche) » (La Repubblica), « La Sardaigne abandonne les Cinq Étoiles » (La Stampa), « Effondrement du M5S, centre-droit en tête » (Il Messaggero), « Cinq Étoiles, l’effondrement continue » (Il Mattino), « Sardaigne, la gauche met en difficulté la droite, un autre effondrement des Cinq Étoiles » (Il Fatto Quotidiano).
Journaux télévisés : Ils traitent principalement du dépouillement des bulletins des élections régionales en Sardaigne et de la chute du M5S dans les sondages ainsi que de la recherche de trois jeunes disparus en mer. Ils évoquent également le fait que Giuseppe Conte répète qu’il n’y aura aucune modification du budget.
Réseaux sociaux : Ils traitent principalement des élections régionales en Sardaigne. Sur Twitter, le hashtag les plus utilisé est #ElezioniRegionaliSardegna.
ARTICLE, Repubblica, C. Tito, « La défaite met le gouvernement en danger » : « Trois compétitions électorales ont eu lieu depuis début 2019. Des Abruzzes à la Sardaigne, le résultat a été sans appel : les Italiens donnent un coup au M5S, en divisant par deux le nombre de voix obtenues il y a moins d’un an. Et surtout, ils redessinent le « tripolarisme » qui s’est affirmé dans notre pays en 2013 et en mars 2018. Il s’agit dorénavant d’un nouveau « tripolarisme » avec deux jambes plus fortes : celle du centre droit et celle du centre gauche. Et une autre minoritaire, sous les 20%. La crise de l’exécutif Conte est mise en évidence par le vote sarde, avec la décadence du M5S. Le jugement des électeurs italiens n’a rien à voir avec un problème de présence du M5S sur le territoire (sinon les élections des maires de Turin et Rome devraient également être lues comme étant le fruit du hasard). La désillusion de nombreux soutiens du M5S est le miroir fidèle de la critique de l’alliance avec la Ligue, de la subordination politique à Salvini, des choix incohérents par rapport à la ligne de Grillo. Le M5S paie les incertitudes et les approximations avec lesquels la majorité actuelle a dirigé jusque-là l’Italie. Le passage de la simple protestation au gouvernement est plus compliqué. Par-dessus tout, il est dorénavant clair que la somme des deux populismes provoque un effet d’unification, qui s’est unifié autour du sujet qui apparait comme le plus fort. Du reste, il ne peut y avoir qu’un seul chef. Celui-ci prend de l’ampleur dans l’annonce de propositions qui n’ont pas besoin d’être appliquées mais qui doivent être crues à court terme : c’est la force de Salvini. Le M5S est de plus en plus replié dans la liturgie idéologique d’Internet dans laquelle croient uniquement Casaleggio et Di Maio. Et le défi n’est pas la transformation du mouvement, qui est déjà un parti, mais bien la crise du gouvernement ».
EDITORIAL, La Stampa, M. Sorgi « Rien ne sera comme avant » : « Un face à face centre-droit et centre-gauche, le premier en léger avantage et le second à sa poursuite, avec le candidat, Zedda qui pourrait même l'emporter sur Solinas, grâce au vote séparé et à la prime prévue par la loi électorale. De prime abord, on dirait que l’avancée de Salvini qui paraissait inexorable, connait un ralentissement. Les efforts du leader légiste et son Ministre de l’Agriculture pour résoudre la protestation des producteurs de lait, n’ont été récompensé comme il fallait s’y attendre. Les votes de ces rebelles indomptables, qui imitent les gilets jaunes français dans la frange la plus extrême, ne sont pas allés au M5S. En reva nche, la paix signée par Di Maio avec l'ambassadeur français C. Masset avait comme prix l'autocritique de l'alliance superficielle du M5S avec les manifestants violents à Paris. Le pacte Salvini-Di Maio est destiné à tenir un peu plus longtemps, mais aussi à changer sa nature. Il n'y a pas d'avantage à tirer d’une rupture, pour les deux vice-premiers ministres, ni à court, ni à moyen terme. Di Maio, après la scission des militants sur la plate-forme Rousseau pour le choix du sauvetage du ministre de l'Intérieur, est aux prises avec un conflit interne qui jusqu'à présent a du mal à s'organiser ».
RETROSCENA (coulisses), La Stampa, A. La Mattina « Le premier coup de frein à la Ligue. Les doutes de Salvini sur le candidat » : « Ça va être une nuit d'inquiétude. Peut-être Matteo Salvini s'est-il rendu compte que Christian Solinas n'était pas le meilleur candidat possible. Si les vraies voix, que nous ne connaîtrons qu'aujourd'hui, confirmaient les sondages, il gagnerait de justesse. Entre autres, Solinas obtiendrait un pourcentage inférieur à celui de la coalition de centre-droit. Il ne peut pas s’en féliciter comme cela a été le cas lors des dernières élections régionales dans les Abruzzes où il est devenu le premier parti avec 26%. Salvini s’est rendu compte que le choix de Solinas n'était pas excellent mais le pacte entre la Ligue et le Parti d'action sarde, dont Solinas est le secrétaire, a permis à la Ligue de mettre les pieds sur l'île dès le 4 mars. Solinas a été surnommé « l'homme invisible ». Salvini ne l'a jamais mentionné dans les rassemblements et son nom ne figurait pas sur les affiches de la Ligue. Et s'il s'agit d'un ou deux points d'avantage, ce serait un demi-échec pour les objectifs que Salvini s'était fixés. Le vice-premier ministre de la Ligue est déçu. L’enracinement territorial aurait fait défaut. La Ligue et le centre-droit, cependant, ont compté sur le leadership de Salvini qui, pour la première fois, a pu enregistrer un revers ».
RETROSCENA, Corriere della Sera, A. Trocino « Le nouveau coup pour Di Maio. Et la minorité aiguise ses armes » : « Une très lourde défaite, pire encore que celle des Abruzzes. La liste du M5S semble être à la traîne derrière la ligne Maginot du désespoir, soit 20%. Un seuil psychologique sous lequel Luigi Di Maio espérait ne pas tomber. Aussi parce qu'il est difficile de le comparer à ce qui s'est passé il y a moins d'un an, le 4 mars 2018, lorsque le Mouvement a obtenu 42 % sur l'île. Peu de consolation, vu le triomphe de l'allié. La défaite a été donnée par certains dirigeants, qui ont en fait disparu. A tel point que le député sarde Nardo Marino s'est plaint ces derniers jours du « manque de structure et de coordination ». C'est exactement ce que Di Maio essaie de faire maintenant, avec la réorganisation du Mouvement. Trop tard pour la Sardaigne ».
ARTICLE, Fatto quotidiano, P. Zanca « Zedda poursuit Solinas. Le Mouvement glisse sous les 20% » : « Le dépouillement n'a commencé que ce matin à 7 heures. Les sondages de sortie parlent. Cela suit largement les sondages publiés ces dernières semaines : le candidat de centre-droit est en tête, entre 37 et 41 % des voix, mais celui du centre-gauche le suit à très courte distance, tandis que les 5 étoiles restent très loin du podium, bien en dessous de 20 % ».
ARTICLE/RENCONTRE, Corriere della Sera (de dimanche), M. Franco : « Conte : ‘’ Mon gouvernement ne tombera pas ‘’ » : « ‘’ Le gouvernement ne tombera pas, même pas après les élections européennes. Fitch nous a classés comme un pays stable mais avec des perspectives négatives, liées surtout à l’instabilité politique. Moi, je n’arrive vraiment pas à voir cette instabilité. Je suis convaincu que le gouvernement continuera parce que l’impulsion du changement et des réformes ne s’est pas épuisée. L’avis de Fitch est aussi valable que d’autres opinions politiques. La campagne électorale pour les élections européennes sera longue et compliquée et les forces de la majorité pourraient recevoir un consensus proportionnellement différent par rapport aux élections politiques du 4 mars de l’année dernière. Mais, même si cela devait arriver, cette expérience de gouvernement n’en serait pas conditionnée. J’ai le soutien de leaders politiques responsables qui ne commettront jamais l’erreur de faire tomber ce gouvernement, qui a encore beaucoup de choses à faire. Je ne sous-estime pas du tout le spread, mais il ne peut pas conditionner tous les choix de politique économique et j’exclu une loi de finances rectificative ’’».
RETROSCENA (coulisses) La Stampa de samedi « Di Maio signe la paix avec la France et dément la ligne de Di Battista » : « Oublié les guerres coloniales, le Français qui a affamé les africains ou le Président Macron qui se rend au Venezuela pour faire comme Sarkozy en Libye. Le menu à la sauce anti-française préparé par Alessandro Di Battista a été indigeste pour Di Maio. Il est difficile de ne pas voir dans la rencontre de courtoisie au Palais Chigi de Di Maio avec l’ambassadeur français Christian Masset, voulue par le leader 5 Etoiles, une entreprise réparatrice. […]. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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