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28/01/2019

"Di Maio : nous transférerons les migrants en Hollande."

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Italie. Revue de presse.

Italie/migrants/ Unes « Sea Watch, un plan pour la séquestration » - ‘’Le M5S orienté à autoriser l’enquête sur Salvini. Di Maio attaque les Pays-Bas’’ (Corriere della Sera), « Migrants, blitz des parlementaires. Fico : ils doivent débarquer » - ‘’Le président de la Chambre intervient, trois députés montent à bord’’ (La Repubblica), « Enquête sur Sea Watch, la séquestration probable » - ‘’Di Maio : nous transférerons les migrants en Hollande [Pays-Bas]’’ » (Il Messaggero), « Sea Watch, enquête ouverte. Di Maio : séquestrons le navire’’ » (Il Mattino), « Migrants, c’est un show » - ‘’Salvini  irrémovible, Di Maio ouvre. Trois députés à bord. C’est la campagne électorale’’ (Il Giornale).

 ÉDITORIAL Corriere della Sera A. Panebianco « Politique, justice et hypocrisies » : « [Toute cette histoire] nous rappelle le problème des marges de liberté des décisions politiques d’un État comme le nôtre qui se comporte, pas toujours de manière crédible, en ‘’État de droit’’. Les régimes hybrides qui mélangent la démocratie et l’autoritarisme peuvent être de formes différentes. Les deux types possibles sont la ‘’démocratie illibérale’’ et la ‘’démocratie judiciaire’’. Dans la première, c’est le politique soit le gouvernement qui contrôle, du moins en principe. Dans ce schéma, les juges dépendent aussi de l’exécutif. La politique ne doit pas se soumettre aux limites juridiques. Dans la deuxième, le gouvernement est au pouvoir uniquement de manière formelle, aucune décision n’est prise sans le cachet de la magistrature. Ce qui veut dire que l’idéal serait une situation qui soit à mi-chemin. Depuis l’affaire ‘’Mains propres’’ des années 90, l’Italie navigue près des côtes d’une démocratie judiciaire. Il y a un certain paradoxe dans les actions judiciaires engagées contre le ministre de l’Intérieur et sa politique d’immigration. Cela s’apparente à une intrusion typique de la démocratie judicaire pour de nier le caractère discrétionnaire de la décision politique et son autonomie. D’autre part, il est bizarre que ce soit le Ministre Salvini qui soit dans le collimateur des juges, lui qui est l’expression d’un parti politique, la Ligue, qui comme le M5S, n’a jamais brillé par sa défense de l’autonomie politique quand la magistrature s’en prenait aux autres partis. C’est un aspect peu élogieux de notre tradition : on défend l’aspect discrétionnaire de la politique ou on oublie de le faire, selon nos intérêts. En général, le principe qui vaut est le suivant : les libertés libérales sont pour nous. La prison ou au moins le lynchage moral, pour tous les autres ».

ARTICLE, Corriere della Sera F. Caccia « Les députés à bord du Sea Watch. Les deux leaders : séquestration et envoi des migrants en Hollande » : « Les députés S. Prestigiacomo (Forza Italia), R. Maggi (+Europa) et N. Frattoianni (Sinistra Italiana) sont montés à bord du navire qui se trouve au large de Siracuse, en présence d’un psychiatre, pour constater les conditions des migrants. Sur les plateaux télévisés de La7 ‘’Non è l’Arena’’, L. Di Maio a révélé le plan du gouvernement : faire en sorte que la magistrature puisse séquestrer le navire et que ‘’nous travaillons pour faire arriver ces migrants en Hollande’’ ».

RETROSCENA (Coulisses), La Repubblica, A. Cuzzocrea : « Les Cinq Étoiles divisés sur l’urgence et Fico fait pression pour faire débarquer tout le monde » : « Depuis plusieurs jours, Roberto Fico, président de la Chambre, est en train de travailler sur la question du navire Sea Watch et des 47 migrants à bord que le gouvernement ne veut pas faire débarquer à Syracuse. Fico a déclaré qu’il fallait faire débarquer tous les migrants et que tout le reste vient après. Il a aussi affirmé que les trois parlementaires de l’opposition peuvent monter à bord, pour constater les conditions de vie des migrants, après l’accord du commandant du navire. Il a donc défendu les prérogatives des trois parlementaires comme l’a fait aussi la vice-présidente de la Chambre, Mara Carfagna (Forz italia), qui a souligné qu’il n’existait pas de loi qui déclare illégitime ce qui est désagréable pour le gouvernement. Le M5S est de plus en plus en difficulté, le vice-président du Conseil Di Maio et le ministre des Transports Toninelli s’alignent sur les positions de Salvini, ils menacent de transférer les migrants en Hollande et de préparer un plan pour la séquestration du navire. Mais le leader du Mouvement, après les accusations sur le ‘’ néocolonialisme français ‘’, est obligé d’encaisser la réponse sardonique du président Macron : ‘’ Le peuple italien est notre ami et mérite des dirigeants à la hauteur de son histoire. Je ne vais pas répondre aux critiques de Salvini et Di Maio, la seule chose qu'ils attendent, c'est ça. Bon courage et bonne agitation. Tout ça n'a aucun intérêt " ».

COULISSES, S. Canettieri, Messaggero, « Affaire Diciotti - Les doutes des pro-Grillo dans l’hémicycle et Matteo Salvini dépose son mémoire défensif » : « Le verdict au Sénat est attendu la troisième semaine de mars. Même si Salvini devait renoncer à l’immunité, il y aurait deux votes et le risque d’un affrontement au sein de la majorité est palpable. Divers membres de la Ligue préviennent : ‘’les principes du M5S ok, mais nous nous attendons à de la loyauté de leur part vis-à-vis du contrat de gouvernement car ce qui nous arrive aujourd’hui pourrait leur arriver demain ».

ENTRETIEN de Lorenzo Fontana (Ligue), ministre de la Famille, A. Carugati « Conséquences pour le Gouvernement si le M5S vote contre Salvini » (La Stampa) : « À ce stade, enquêtez aussi sur moi. Je remets mon mandat entre les mains et la volonté de Salvini pour faire comprendre que cette situation ne le concerne pas lui seulement, mais également tous les ministres. Je pense que les raisons politiques, juridiques et historiques sont du côté de Matteo. Nous sommes et serons à ses côtés pour faire face à tous les scénarios. Il est clair que si le M5S choisissait de voter en faveur de l'autorisation de le poursuivre, cela aurait inévitablement des conséquences politiques. Face à un système qui, depuis des années, alimente le trafic d’êtres humains, la fermeté n'est pas seulement nécessaire, c'est aussi un devoir ».

ARTICLE, Corriere della Sera T. Labate « Di Battista défie Salvini ‘’qu’il ait le courage d’affronter les puissants » : « Alessandro Di Battista (M5S) a réussi à faire ce que tout pilote aimerait faire : passer directement de la cinquième vitesse à la marche arrière sans casser le moteur. C’est pourtant ce qu’il a fait sur les plateaux de Domenica Live sur la question de l’autorisation du Parlement pour que la justice enquête sur Salvini sur l’affaire du navire Diciotti : ‘’Le M5S peut difficilement se le permettre...même si l’action sur le navire Diciotti a été une action de tout le gouvernement’’. Puis, il termine avec des mots bien plus prudents ‘’Que Salvini renonce à l’immunité et se laisse juger’’, car ‘’il sera acquitté’’. Sans renoncer à ses piques, Di Battista ajoute ‘’qu’il s’en prenne aux puissants, comme les Benetton. S’il le fait, je le soutiendrai’’. Mais pour attaquer Salvini, Di Battista doit faire attention à ne pas frapper Di Maio ni Conte. ‘’Très bien si Salvini provoque un incident diplomatique avec l’UE car l’Europe s’en fiche de l’Italie’’ ».

ARTICLE, Corriere della Sera S. Montefiori « Macron : l’Italie mérite d’autres leaders. Querelle » : « Interrogé au Caire par les journalistes sur les récentes critiques venant des ministres italiens, le Président E. Macron a expliqué ‘’L’Italie est un très grand peuple ; le peuple italien est notre ami et il mérite des gouvernants à la hauteur de son histoire’’. Comme pour dire que Di Maio et Salvini ne le sont pas. C’est l’énième crise entre l’Italie et la France, après celle sur les migrants et après l’offre d’aide aux gilets jaunes par Di Maio. Elle a commencé deux dimanches plus tôt, quand le ministre italien DI Maio a accusé la France d’"appauvrir l’Afrique’’ avec le Franc CFA. Mardi après-midi Macron rencontrera celui qu’il considère comme son seul interlocuteur au sein du gouvernement italien, le président du Conseil G. Conte à l’occasion de la réunion du Med7 à Chypre. Des réunions sur les migrants seront organisées ainsi que sur une question pouvant provoquer de nouvelles rivalités : les recherches d’hydrocarbures faites au large de Chypre par les Français de Total et par l’Italienne ENI ».

ARTICLE Il Messaggero M. Conti « Les tensions Italie-France – Macron, venin sur le gouvernement : ‘’l’Italie mérite d’autres leaders’’, la réplique : ‘’c’est le peuple qui décide’’ » : « ‘’Le peuple italien est notre ami et mérite des leaders à la hauteur de son histoire’’. Le Président Macron depuis l’Égypte où il est en visite rend la ‘’courtoisie’’ et utilise plus ou moins les mêmes mots que Di Maio pour répliquer au gouvernement et alimenter une querelle qui prend de plus en plus, les couleurs de la campagne électorale, même s’il ne cite bien sûr ni Salvini ni Di Maio. Ce dernier poursuit ses accusations, disant à la télévision que la France continue de coloniser de nombreux pays africains et est cause des départs. Même si les données sur la provenance des migrants le démentent, Di Maio répète qu’au prochain Conseil européen, Conte soulèvera le problème et il élargit l’affrontement avec d’autres pays européens et met les Pays-Bas dans son collimateur. Le Ministre Moavero doit de plus en plus souvent essayer de justifier les déclarations des deux vice-présidents du Conseil. »

ARTICLE, La Stampa, A. Carugati « Macron - Di Maio, le duel ne s'arrête jamais : « Depuis Le Caire, le président Macron relève le gant contre le gouvernement M5S-Ligue. Et il intervient sur les événements politiques italiens. « Si la crainte du prochain Conseil européen est l'immigration, nous demanderons à mettre sur la table le dossier du CFA, car la France appauvrit les États africains, puis les gens partent et viennent ici » évoque Di Maio. Macron a parlé des attaques des deux dirigeants italiens : « Je ne répondrai pas, ils n'attendent rien d'autre, tout cela n'a aucune importance ». Di Maio insiste : « Ce gouvernement est un ami du peuple français. Nous voulons remettre l'Italie au cœur de l'Union européenne, après des années pendant lesquelles elle a été le « paillasson » de l'Allemagne et de la France ». L'affaire diplomatique reste ouverte. C'est au Premier ministre Conte de tenter d’éteindre l’incendie en rappelant que discuter des flux migratoires « ne signifie pas remettre en cause notre amitié historique avec la France, et encore moins avec le peuple français. Cette relation reste forte et solide en dépit de tout débat politique. Le ministre français des Affaires Etrangères, Le Drian a expliqué à son homologue italien la façon hostile dont les déclarations de Di Maio étaient perçues. Il a rappelé à Moavero que si la France ne donne pas de leçons à l'Italie, l'Italie doit en faire de même. La « telenovela » a recommencé. Et cela semble devoir durer jusqu'aux élections européennes de mai.

ARTICLE Affari&Finanza (Repubblica) G. Galli « Paris et l’Afrique, un complot inexistant » : « Le franc CFA est l’expression d’un système sur lequel la Banque de France s’engage à intervenir en soutien de pays africains en cas d’attaques spéculatives et en garantit l’accès à tous les marchés globaux. Il est curieux que selon les données en main au ministère de l’Intérieur, seulement 8% des migrants voulant arriver en Italie provient de la zone du franc CFA. Sur le plan géopolitique, au lieu d’attaquer la France, nous devrions nous demander s’il vaut mieux que certains pays soient liés à l’Europe, plutôt que proie facile de la Chine, des Etats-Unis ou d’autres encore ».

Ligne Lyon-Turin (Tav). ENTRETIEN de Massimo Garavaglia (Ligue), sous-secrétaire à l’Economie « La Tav tient debout » (Corriere della Sera): « ‘’Nous sommes en attente de voir cette mystérieuse analyse des coûts et des bénéfices pour la confronter avec les données que nous avons afin de comprendre. D’après nous, il est très difficile de montrer que le projet ne tient pas debout. Voter les motions de Forza Italia et du Parti Démocrate (centre-gauche) en faveur de la ligne Lyon-Turin ? Je ne sais pas. Il est normal que la tension monte entre la Ligue et le M5S. Nos deux partis sont en compétition aux élections européennes’’ ».

ARTICLE, Il Messaggero, « TAV, semaine décisive entre verdict des techniques et motions à la Chambre » : « Semaine chaude sur le versant Turin-Lyon. La clôture de l’analyse coûts-bénéfices que Toninelli devrait présenter à la ministre française Borne et à la commissaire Bulc, à Bruxelles, est attendue. Au conditionnel car la synthèse n’est apparemment pas prête. Le thème de la TAV reste un motif de haute tension entre Ligue et M5S. Le M5S ne veut pas céder sur une de ses batailles originelles et Fico comme Grillo se mettent en avant pour faire cesser les travaux. »

RETROSCENA, La Stampa, A. La Mattina, « Salvini met Di Maio sur la sellette : tu ne peux pas rester avec le dictateur rouge – Affrontement au sommet du Palais Chigi. Pour Salvini, la position de l’UE est trop souple » : « Le leader de la Ligue a averti le vice-premier ministre M5S, que tous les problèmes existants étaient des problèmes internes au M5S, liés à la dynamique des différents rôles et sensibilités au sein de ce mouvement ; il a demandé à ce qu’ils ne deviennent pas des questions de gouvernement parce que si le fil entre les deux vice-premiers ministres était rompu, il y aurait un court-circuit et la fin de l’expérience Ligue-M5S. Le cas du Venezuela est un de ceux-là. La position prise par l'Union européenne semble, pour Salvini, déjà trop souple et celle du Premier ministre Giuseppe Conte hésitante, « pas très courageuse ». Il y a eu, il y a 4 jours, un sommet au Palais Chigi auquel ont participé Conte et ses deux premiers ministres, où Salvini a demandé de prendre une position claire et directe contre Maduro, le « dictateur rouge ». […] Mais finalement, le gouvernement s'est retrouvé face à l'ultimatum de Bruxelles, dans le sillage de la France, de l'Allemagne et de l'Espagne, et est resté un peu en retrait. Une solution que Salvini n'aime pas. Ce qui est important pour lui, c'est que nous connaissions sa position. Cette fois, pas du côté russe de Poutine, mais aligné avec l'Amérique de Trump qu'il espère rencontrer à la fin du mois à Washington. L'occasion sera la « Conservative Political Action Conference », la conférence annuelle des conservateurs américains à laquelle participera le chef de la Maison-Blanche. Salvini a déjà reçu l'invitation par l'intermédiaire de Rudolph Giuliani, un proche collaborateur du président américain, après une rencontre avec le sous-secrétaire italien aux Affaires étrangères. Au Forum conservateur, qui aura lieu entre le 27 février et le 2 mars, l'intervention du leader de la Ligue est attendue. Dans les plans de la Ligue, ce sera déjà une consécration pour Salvini dans ce monde : une poignée de main et une séance photo avec Trump seraient une occasion exceptionnelle pour les médias ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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