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21/11/2018

"Salvini disposé à revoir le budget ; Di Maio ‘’il n’en est pas question’’."

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Italie. Revue de presse.

Justice/gouvernement : Unes - : « Justice, énième querelle Ligue-M5S » (Corriere della Sera), « La Ligue prend de court le M5S sur la Justice » (La Repubblica), « Anticorruption, le gouvernement mis en minorité » (La Stampa), « Le gouvernement battu sur la justice » (Il Messaggero).

EDITORIAL, La Repubblica, M. Calabresi : « Le pré-gouvernement de Salvini » : « Le jour après les élections du 5 mars, personne n’aurait imaginé que Matteo Salvini puisse devenir président du Conseil. Huit mois se sont écoulés et cette idée s’impose chaque jour davantage, pour trouver une solution à l’incertitude et à l’incompétence du gouvernement actuel. Cette idée est construite par le Ministre de l’Intérieur avec une stratégie sans scrupules de double fidélité et de changements continus de vitesse. Mais comment est-il possible qu’un homme politique souverainiste, xénophobe, antieuropéen, pro Poutine, qui flirte avec les groupes néofascistes et cite Mussolini deux fois par jour, puisse se présenter en tant que variable rassurante ? Et comment est-il possible que la bourgeoisie et les entrepreneurs, qui le considéraient comme un barbare, souhaitent maintenant qu’il mette fin au gouvernement Ligue-M5S ? La clé de compréhension est la peur. Les électeurs ont véritablement peur et craignent pour l’avenir de leurs économies. Ils craignent que l’Italie soit destinée à la décroissance et au déclin. La situation est particulièrement délicate et Salvini calcule ce qu’il peut exploiter en sa faveur, comme l’exaspération du Nord face à la menace d’arrêt des infrastructures (LGV Lyon-Turin), la possibilité de mise en œuvre du revenu de citoyenneté qui est perçu comme un outil favorisant l’assistanat et la contraction des exportations. Pour cette raison, Salvini ne joue jamais l’affrontement avec ses alliés, les laisse faire mais, entretemps, il tente de séduire les déçus, en les rassurant et en déclarant que les travaux seront achevés. Une stratégie construite avec attention et qui montre, toujours plus clairement, que le gouvernement Conte ressemble beaucoup à un pré-gouvernement Salvini et à la première partie d’une conquête du pouvoir. Ce n’est pas une crise de gouvernement. Ce sont plutôt des signaux de la façon dont Matteo Salvini est en train de disposer tous ses pions sur l’échiquier. Il se prépare, il sourit, il est partout. Il est prêt à se présenter en tant que nouveau sauveur de la patrie ».

 ARTICLE, Corriere della Sera A. Trocino « La colère du M5S : si le texte est modifié tout saute » : « Di Maio (M5S) convoque les siens après le couac à la Chambre et exprime sa colère : « le décret sécurité est pour nous fondamental ». La situation se précipite et il y a le fort soupçon que les francs-tireurs se nichent également dans les bancs de la Ligue. On pense aussi à un accord entre ces derniers et Forza Italia. Le président du Conseil Conte est à nouveau poussé à jouer le rôle de médiateur entre les deux leaders »

ENTRETIEN d’Antonio Tajani, Président du Parlement Européen et vice-président de Forza Italia « Nous et Salvini ? Le centre droit peut gouverner avec les responsables » (Corriere della Sera) : « ‘’Il s’avère ce que nous avions prévu dès le début est en train de se dérouler : le mariage entre la Ligue et le M5S est voué à l’échec. Forza Italia et la Ligue ont la volonté de se présenter ensemble aux élections régionales et locales. C’est une alliance gagnante et qui peut l’être au niveau national. Il faudra peut-être attendre les élections européennes, mais la Ligue devra tôt ou tard prendre en considération le mécontentement général »

Budget/UE : Unes - : « Budget, le rejet de l’UE imminent » (La Repubblica, Sole 24 Ore), « Le verdict de l’UE secoue les banques » (Il Messaggero, Avvenire, Il Giornale, Il Mattino).

EDITORIAL, La Stampa, M. Sorgi, « La crise comme issue » : «On entend en sourdine parler de crise de gouvernement, depuis que, peu à peu, l’alliance M5S-Ligue se détériore de manière de plus en plus évidente et surtout que le gouvernement démontre son incapacité à affronter une situation d’urgence avec un spread en hausse permanente (au-dessus des 330 points hier), les banques en danger (la BCE hier a évoqué clairement le risque d’un épilogue à la grecque), la procédure d’infraction qui arrive (la Commission européenne la confirmera aujourd’hui), et la majorité qui commence à perdre des coups au Parlement (hier soir, à la Chambre, elle a perdu sur le décret anti-corruption). Il est très clair que Salvini et Di Maio veulent faire tenir leur fragile accord tout en poursuivant leur campagne électorale pour les élections européennes. Une crise représenterait pour la Commission européenne une voie de sortie pour donner du temps à l’Italie sans remettre en cause sa décision. Les rumeurs indiquent deux options hypothétiques : soit un gouvernement de centre droit guidé par Salvini qui chercherait les voix manquantes au Parlement (qui plaît à Berlusconi), soit une forme d’unité nationale (qui éventuellement pourrait être avancée par Mattarella, pour ne pas brutalement interrompre la législature). Mais dans cette dernière hypothèse, il faudrait aussi l’accord du PD, plus qu’incertain. Si, et cela semble peu probable, ça devait arriver, la dernière chose que feraient Salvini et Di Maio serait d’empêcher toute alternative pour permettre la survie de la législature et voter à nouveau ».

EDITORIAL Corriere della Sera F. Venturini « La bataille stérile antieuropéenne » : « Le gouvernement Ligue-M5S, en décidant de ne pas faire marche arrière ‘’même pas d’un centimètre’’ décide probablement de sauver sa réputation devant ses électeurs et de vider de son contenu la réponse à la Commission. Une tactique valable à court terme mais qui est suicidaire quand, dans 6 mois, aux élections européennes, se fera sentir un grand besoin de pragmatisme au lieu de polémiques incendiaires. Les nationaux-populistes parviendront difficilement à être décisifs dans le nouveau parlement Européen. Du coup, leur objectif est de séparer les PPE des S&D pour arriver à une réédition du « modèle autrichien » inventé par le Chancelier S. Kurz. Le vieux pouvoir resterait aux manettes mais avec une coalition différente comprenant les nationaux-populistes à hauteur de leurs résultats. Si cela devait se concrétiser, avec de fortes probabilités, une chose semble claire dès à présent : il faudra dialoguer beaucoup et dans toutes les directions, faire des compromis et être flexible et crédible comme le veut la politique des coalitions. À cette occasion, ils reconnaîtront ouvertement que les alliances convoitées entre souverainistes sont une contradiction dans les termes car un nationalisme mange l’autre comme cela arrive aujourd’hui quand Salvini et Orban parlent d’immigrés ou quand le gouvernement autrichien demande des actions contre la finance insouciante de Rome. Si le scenario devait se confirmer, les Salvini et Di Maio auront la souplesse de propagande nécessaire pour donner, sur le terrain de la politique intérieure, l’image de grands succès. Mais ce qui est inquiétant aujourd’hui, c’est la fermeté, en Europe, du front critique envers l’Italie et la sympathie de l’Amérique de Trump qui comme nous l’avions vu lors de la conférence de Palerme sur la Libye, ne suffit pas à la contrebalancer. Il est préoccupant que Macron et Merkel trouvent la force d’imaginer un Eurogroupe dans lequel celui qui ne respecte pas les règles financières de l’Union (l’Italie) se trouvera exclu de l’accès aux nouveaux fonds prévus. Ce qui est inquiétant, c’est que le choix du cap choisi par la Ligue et le M5S, qui outre le fait qu’il génèrera de graves risques économiques et qu’il ne soit qu’une stratégie à très court terme, n’a de sens que si elle vise à la rupture totale, soit à la sortie de l’euro et de l’Europe. Perspective que les deux leaders nient, annonçant plutôt une imminente prise de la bastille européenne sans toutefois établir un lien logique entre leurs manières de faire de la politique aujourd’hui et celle qui sera vraisemblablement nécessaire demain, dans une Europe certes, faible et divisée, mais qui n’a pas accepté de mourir ou de se laisser tuer ».

ANALYSE Sole 24 Ore L. Palmerini « Le rejet de l’UE et les premiers scénarios d’une crise » : « Il y a surtout un problème de chiffres qui fait penser à un nouvel affaissement. Cela suscite d’ailleurs les premiers scénarios de crise. L’UE devient donc l’ennemi ‘’parfait’’, mais comment l’Italie arrivera-t-elle en mai prochain ? Dans quelles conditions économiques ? C’est la question que l’on se pose au Palais Chigi et qui terrorise les alliés du gouvernement. Certains disent que Salvini, poussé par le Secrétaire d’État Giorgetti (Ligue), réfléchirait à faire quelques pas en arrière sur la réforme des retraites. D’ailleurs au Ministère du Trésor on se souvient que Salvini était assez favorable à un déficit à hauteur d’1,9%. Puis Di Maio s’était entêté sur les 2,4%. »

COULISSES, La Stampa I. Lombardo « Salvini disposé à revoir le budget ; Di Maio ‘’il n’en est pas question’’» : « Le ministre de l’Intérieur, préoccupé par le spread, se laisse convaincre à baisser de ton. Un axe avec le ministre Tria pour diluer l’impact du revenu citoyen et des retraites. Di Maio s’oppose à tout renvoi ou à toute possibilité de baisser les ressources pour les deux mesures-phare de la majorité M5S-Ligue. Il évalue comme seule solution possible la mise en place de clauses de sauvegarde. Pour cela, il parle de vente de biens publics et de coupes génériques »

COULISSES, Il Messaggero, M. Conti, « Loi de finances : le rejet de l’UE arrive, la Ligue ouverte à de possibles modifications » : « ‘’Nous n’y arriverons pas ainsi’’ : M. Salvini quitte le Viminal hier matin après avoir reçu plusieurs appels inquiets sur le cours des marchés et il a suivi toute la journée celui du spread. Le rejet attendu aujourd’hui de la part de la Commission européenne devrait générer de ‘’nouvelles tensions’’ sur les marchés, comme le prévoit S. Buffagni (M5S), mais aussi une nouvelle confrontation au sein de la majorité, comme le souhaite le ministre Tria depuis longtemps, sur les marges de manœuvre possibles pour G. Conte, samedi à dîner avec Juncker. Entre Ligue et M5S les tensions sont très fortes mais le vrai nœud est celui de la loi de finances et l’issue à donner au conflit avec Bruxelles. Le M5S n’entend pas revenir en arrière. De son côté le ministre Savona (Indépendant) a clarifié sa position sur l’Europe au Quirinal. »

ARTICLE, La Repubblica,  A. D’Argenio : « Aujourd’hui  l’UE rejette la loi de finances : ‘’ Les règles sur la dette ont été violées ‘’ » : « C’est une veille de tempête qui précède le rejet définitif de la loi de finances italienne. La décision de l’UE va avoir un impact immédiat sur les banques et Bruxelles est en train de lancer la procédure d’infraction, en espérant que l’Italie revienne en arrière. Même les marchés ont signalé la gravité du moment actuel par le spread qui s’est envolé à 335 points ».

ARTICLE, La Repubblica, S. Palazzolo : « Dernier coup aux ONG : l’Aquarius sous séquestre pour traitement illégal de déchets dangereux » : « La justice italienne a décidé, à la demande du parquet de Catane (Sicile), le placement sous séquestre du navire humanitaire Aquarius, à Marseille, pour une affaire de traitement illégal de déchets, un nouveau coup dur pour les ONG qui se portent au secours des migrants en mer. Médecins sans frontières (MSF) a réfuté toute malversation et dénoncé "une mesure disproportionnée et instrumentale, visant à criminaliser pour la énième fois l'action médico-humanitaire en mer ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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