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06/06/2018

"Conte : "Nous sommes populistes.""

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Italie. Revue de presse.

Formation du Gouvernement M5S-Ligue  – Unes : « Confiance à Conte : ‘’nous sommes populistes’’ » - ‘’Conte ouvre à Moscou sur les sanctions, annonce une coupe aux retraites d’or’’ (Corriere della Sera), « Conte : ‘’la Russie est notre ami’’. Ligne dure sur les migrants » - ‘’Le Président du Conseil obtient la confiance : 171 voix, 25 abstenus, 117 voix contre’’ (La Repubblica), « Conte : ‘’nous sommes populistes mais pas racistes’’. Ouverture à Moscou » (La Stampa), « Première confiance à Conte » - ‘’ Sur l’euro, le Spread ne pardonne pas’’ (Sole 24 Ore), « ‘’Nous, populistes, écoutons les gens’’ » - ‘’Conte annonce : stop au business des migrants, aux retraites d’or et aux sanctions contre la Russie’’ (Il Messaggero).  

EDITORIAL, Corriere della Sera, A. Cazzullo : « Promesses et réalité » : « Giuseppe Conte s’est décrit lui-même comme l’exécuteur du ‘’contrat’’, ce nouveau Graal de la politique signé par ses mentors, Di Maio et Salvini. Or ce contrat, tel qu’il a été écrit, est impossible à réaliser : il n’y a pas la couverture financière pour le revenu citoyen, la ‘’flat tax’’ et l’abaissement de l’âge de la retraite. La popularité du gouvernement ne peut pas être un alibi pour renoncer à exercer son esprit critique. Au contraire. Conte, dans son discours, a galvanisé les siens mais n’a pas donné les garanties attendues par un grand pays industriel comme l’Italie. Conte n’a pas dit si la ligne LGV Turin-Lyon se fera ou pas, si le sauvetage d’Alitalia se fera par une vente ou, encore une fois, grâce aux contribuables. Un gouvernement sera jugé sur les faits, pas sur ses déclarations du premier jour. Les Italiens ont de grandes attentes. Berlin, les marchés internationaux, le monde global (comme le G7 imminent) ne seront pas bienveillants. Le changement annoncé hier devra s’en souvenir ».

EDITORIAL, La Repubblica, Mario Calabresi : « Si les comptes ne tombent pas justes » : « Le discours du nouveau président du Conseil est le point d’arrivée d’un parcours de rupture avec l’esprit et les pratiques politiques existantes. Ainsi Giuseppe Conte nous montre les désirs et les besoins qui se fondent sur le contrat du gouvernement, dans lequel malheureusement, trois points fondamentaux sont totalement absents : les délais de réalisation, les financements et les priorités. Comment peut-on réduire les impôts et en même temps augmenter les dépenses sanitaires, sociales, sur la sécurité, les retraites ? Chacun d’entre nous souhaiterait des investissements plus importants dans les domaines de la santé, des retraites, de la recherche et de l’emploi pour les jeunes, mais réaliser tout cela n’est pas facile. Les slogans de Conte, que la gauche avait coupablement abandonnés depuis trop longtemps, touchent profondément mais, pour satisfaire les besoins des citoyens, il faudra faire les comptes avec la réalité. A ce moment-là, peut-être, les nouveaux dirigeants comprendront que leurs prédécesseurs n’étaient pas tous insensibles ou de mauvaise foi. Les solutions simples et immédiates n’existent pas. Elles n’ont jamais existé».

COMMENTAIRE Sole 24 Ore L. Palmerini « La longue liste que le Président du Conseil n’a pas pu synthétiser » : « Plusieurs doutes subsistent au sujet du Président du Conseil qui s’est présenté comme un ‘’garant’’ mais qui a davantage été perçu comme le porte-voix de deux partis. Reste à savoir comment Conte parviendra à gérer les rapports de force entre Di Maio et Salvini. Toutes ces questions reviendront au moment où il faudra adopter une ligne de négociation avec Bruxelles dans les discussions économiques, la négociation sur la flexibilité et l’austérité ».

ENTRETIEN de Riccardo Fraccaro (M5S) ministre pour les rapports avec le Parlement « Le peuple décidera sur les mêmes thématique que le Parlement » (Corriere della Sera) : « ‘’On pense que le M5S veut remplacer la démocrsatie représentative par la démocratie directe. En réalité, nous voulons l’intégrer. Nous voulons qu’il y ait plus d’instruments de participation pour les citoyens (lois d’initiative populaire). Nous avons écrit dans le contrat de gouvernement nos objectifs : lois d’initiative populaire, référendum abrogatifs et d’initiative populaire sans quorum. La plateforme Rousseau ? Elle est utilisée pour gérer nos activités internes. Nous ne voulons absolument pas l’importer dans l’Etat même si davantage de numérisation serait utile’’ ».

COMMENTAIRE, Corriere della Sera F. Venturini « Le mauvais allié : la Hongrie d’Orban » : « Hier nous avons applaudi Conte quand il a dit au Sénat ‘’l’Europe est la maison de tous, l’Italie veut la rendre plus forte et plus juste’’. Or, la veille, le ministre de l’Intérieur Salvini avait annoncé, au terme d’un appel téléphonique avec Budapest, être prêt à ‘’collaborer avec Viktor Orbàn pour changer les règles de cette Union Européenne’’. Parler de ‘’maison’’ Europe et s’allier avec le groupe de Visegrad qui, depuis longtemps, repousse les valeurs de solidarité soutenues par Bruxelles (notamment sur les migrants), ce n’est vraiment pas la même chose. La mémoire des Italiens semble être courte : L’Italie est un pays fondateur de l’Europe. Sauf erreur, nous sommes un pays démocratique, bien différent des régimes autoritaires de Budapest et de Varsovie, qui sont d’ailleurs placés sous procédure à Bruxelles. Mettre en chantier cette alliance paradoxale et inutile ne peut que nuire à l’Italie ».

COMMENTAIRE, La Repubblica, D. Bellasio : « Les pêchés de Moscou » : « La Russie est un grand pays, avec une histoire importante et une culture profonde, comme le montrent les citations littéraires faites par le Président français Macron il y a quelques jours  et par Giuseppe Conte hier. Mais il faut dire aussi ce que la Russie est devenue aujourd’hui : un pays qui est intervenu militairement dans un pays souverain, dans lequel les journalistes qui dérangent sont tués, dans lequel la liberté de presse est limitée et où les élections ont un vainqueur déjà connu à l’avance. Quand l’Italie devient plus un problème qu’une solution, elle compte moins. Quand elle est de plus en plus seule parmi les alliés, elle souffre davantage. Quand les partis comme la Ligue et le M5S prennent exemple ou veulent avoir comme alliés la Russie, le Hongrie ou la Pologne, ils montrent bien quelle est leur idée de la démocratie ».   

ENTRETIEN de Danilo Toninelli, ministre des Transports et des Infrastructures : « ‘’ Je ne veux pas remettre tout à zéro, les infrastructures sont un volant pour l’économie ‘’ » (Sole 24 Ore) : « ‘‘ Tous les travaux (comme la ligne grande vitesse et le troisième col) seront soumis à une évaluation attentive du rapport coût-bénéfice, en vérifiant la durabilité environnementale et économique. Si l’Italie veut innover, elle doit améliorer ses infrastructures et mieux relier les différentes zones du pays. Il faut simplifier les procédures du Cipe (Comité Interministériel Programmation Economique). ‘’ ».

EDITORIAL, M. Zatterin, Stampa, « La double voie de Macron. Rôle central pour Rome dans la réforme de l’Europe » : « Pour modeler ‘’sa’’ nouvelle Europe, Emmanuel Macron a découvert qu’il a besoin de l’Italie autant que de l’Allemagne. Le schéma sur lequel l’Elysée raisonne suppose un accord avec le gouvernement italien pour permettre la mise en place de la flexibilité et la solidarité que le Président estime nécessaires au sein de l’UE. Des sources révèlent que l’Elysée a poussé un soupir de soulagement à la fin du ballet du Quirinal et trouvé la liste des ministres plus rassurante que prévue. Certes, l’équipe de Macron trouve ‘’extrêmes’’ certaines positions du gouvernement Conte – comme la position sur les banques et le ‘’bail-in’’ -, mais l’impression est que certaines lignes peuvent s’assouplir. De là, la double voie : Macron définira avec Merkel les lignes générales du projet de réforme de la zone euro et cherchera une alliance parallèle avec l’Italie et l’Espagne pour donner ce qui manque à l’union, une ampleur politique et une malléabilité économique qui rendent plus évidents les bénéfices à rester unis. Macron en parlera avec Conte au G7 canadien. Puis il est possible qu’il y ait une rencontre bilatérale à Rome où il doit voir le Pape et devenir sans doute chanoine de Saint-Jean de Latran. La date serait le 26 juin, 48 heures avant le Conseil européen. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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