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19/09/2011

Umberto Bossi : « Plutôt la sécession que la crise ».

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« Plutôt la sécession que la crise » (I. Diamanti, La Repubblica) : « Hier, à Venise, Bossi a conclu la manifestation qui, depuis 15 ans, célèbre la sécession padane – mythe mobilisateur et identitaire. Bossi relance le spectre d’une sécession par référendum, mais il est douteux que la Ligue puisse et veuille vraiment suivre cette voie, même de façon démocratique. Le mythe est peu porteur en termes électoraux. Selon un récent sondage Demos, 12% seulement des Italiens sont pour une division du pays – 14% au Nord-Ouest, 26% au Nord-Est. Chez les léghistes, il y a 40% de pour, soit une ‘minorité qualifiée’, mais 70% voient dans l’unité de l’Italie un fait ‘positif’ et 80% se disent ‘fiers d’être Italiens’. Bref, la ‘voie démocratique vers la sécession’ n’irait pas loin, étant impopulaire chez une majorité des électeurs Ligue. Selon d’autres sondages, 70% des Italiens du Nord n’apprécient pas le plan de rigueur – et 49% dans les rangs léghistes. C’est surtout Berlusconi qui n’est pas apprécié, grand allié de la Ligue et de Bossi. Bref, la soi-disant ‘Ligue gouvernementale’ se trouve en difficulté face à sa base, hostile à l’inefficacité de l’Etat, à la pression fiscale, aux privilèges de la ‘Caste’. D’où le retour d’un mot d’ordre comme ‘sécession’, typique de la ‘Ligue protestataire’, même s’il est curieux de voir un ministre des Réformes institutionnelles poser au champion de l’opposition. L’objectif du chef de la Ligue, en brandissant la sécession, est de détourner les cadres du parti de leur intérêt pour la succession. Un enjeu pour lequel Roberto Maroni paraît le mieux placé. Les tensions au sein de la Ligue ne peuvent plus être cachées ni éludées. Si la sécession reste un mythe fondateur, comme un horizon lointain, le plan de rigueur, lui, est bien réel et actuel, comme l’effondrement de la popularité du gouvernement et surtout de son chef. La ‘Ligue d’opposition’ pourrait le faire tomber, proposer d’autres candidats ou aller au vote, mais au risque de perdre sa position dominante dans l’exécutif et dans plusieurs collectivités. Ce serait risquer la marginalisation. Et Bossi, icône unifiante, pourrait couler avec Berlusconi. Mieux vaut donc menacer et remettre à plus tard la crise gouvernementale et les élections. Mieux vaut, et de loin, invoquer la Sécession, la Padanie, mais plus tard. Demain est un autre jour. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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