Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/11/2024

"La majorité est au bord du précipice et Giorgia Meloni est en colère."

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

Italie. Revue de presse.

Les Unes ce matin se concentrent sur la loi de finances « Rai, déchirure entre alliés » (Corriere della Sera), « Une majorité brisée » (Repubblica), « Le gouvernement dérape, la colère de Meloni » (Stampa) et la nouvelle commission européenne « Ursula, démarrage en côte » (Messaggero, Avvenire), « Europe, coup d'envoi du gouvernement, démarrage au centre droit » (il Giornale).

Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, les tensions dans les banlieues de Milan à la suite de la mort d’un jeune extracommunautaire lors d’une course-poursuite avec la police.

L’ensemble des quotidiens consacre les unes et les premières pages aux tensions au sein de la coalition gouvernementale. Corriere della Sera : «‘Ceux qui divisent [le gouvernement] en payeront les conséquences’ s’énerve la Présidente du Conseil, déçue’’. ‘’Elle est en froid avec ses deux vice-présidents du Conseil’’. ‘’La majorité est au bord du précipice et Giorgia Meloni est en colère’’. ‘’En deux ans, la majorité n’a jamais été aussi proche de la crise’’. ’’Une situation qui ‘ne profite à personne’ souligne G. Meloni, ni à elle ni à ses deux adjoints qu’elle tient autant l’un que l’autre pour responsables de cette situation pour le moins périlleuse pour le gouvernement, compte tenu notamment du ‘bras de fer avec le Quirinal qui ne nous laisse rien passer’ ’’. ‘’Elle s’est entretenue séparément avec le leader de la Ligue et de Forza Italia’’. ‘’Les deux alliés se déchirent notamment sur la redevance audiovisuelle pour la RAI que Matteo Salvini souhaite réduire malgré les résistances d’Antonio Tajani (Forza Italia) et Forza Italia a même voté avec les oppositions contre cette mesure qui n’est pas passée’’. ‘’G. Meloni a promis à A. Tajani que ‘sur la redevance, un accord politique serait trouvé’ mais dans l’hémicycle tout peut arriver et la confrontation se poursuit’’. ‘’La majorité se divise à nouveau sur le décret fiscal, la Ligue se venge en s’abstenant’’. ‘’Mais A. Tajani en veut également à la Présidente du Conseil à qui il demande de reconnaitre le poids politique ‘de la seconde force au sein du gouvernement’ suite aux élections régionales‘’. ‘’Or si Tajani invoque un remaniement, craignant que Meloni confie les affaires européennes à Elisabetta Belloni et que Matteo Salvini, qui bénéficie de la proximité de Giorgetti, soit favorisé, les proches de Meloni craignent quant à eux (et beaucoup d’autres) l'ombre des fils de Berlusconi. Ils agitent souvent le spectre d’une entrée en politique de Pier Silvio. D’après eux, 's'il décidait de prendre la direction de Forza Italia, il opérera un virage à gauche...'. On dit que c'est une véritable obsession pour la Présidence du Conseil.’’ Corriere della Sera : « Le gouvernement se trouve contraint de subir ses propres disputes internes’’. ‘’Le gouvernement n'entrera pas en crise simplement parce que Forza Italia a voté avec les oppositions sur la redevance audiovisuelle’’. ‘’Mais la petite fissure qui s'est ouverte laisse entrevoir des tensions latentes depuis longtemps. Elle alimente également la thèse de ceux qui décrivent les relations entre Meloni et la famille Berlusconi comme étant loin d'être idylliques’’. ‘’Il est toutefois possible que la décision de la Présidente du Conseil de se rallier à la proposition de la Ligue ait été prise sous la contrainte : une concession à Matteo Salvini afin de ne pas ouvrir un nouveau front avec la Ligue. Il s'agit cependant d'un pari risqué bien que nécessaire. La coalition de droite semble vouée à une cohabitation conflictuelle pérenne. Idem en Europe, les Patriotes opposent à von der Leyen un ‘non’ particulièrement lourd, et l'ennemi des Patriotes est le PPE et l'autre droite, puisqu’ils s’opposent sur le choix entre l'OTAN et Poutine, et entre deux Europe aux antipodes. »

La Stampa : ’’De la famille Berlusconi au ius scholae, Giorgia Meloni en veut à Antonio Tajani’’. ‘’Aux collègues qu'Antonio Tajani rencontre dans l'hémicycle après son tête-à-tête avec Meloni aux Med Dialogues, le ministre des affaires étrangères avoue : ‘Giorgia est vraiment en colère, on ne l'avait jamais vue comme ça’ ‘’. ‘’Giorgia Meloni déclare explicitement, peut-être pour la première fois depuis qu’elle est à la tête du gouvernement, ‘je répondrai désormais coup pour coup’ à propos des prises de distances des membres de la coalition’’. ‘’De façon générale, elle se montre de plus en plus agacée vis-à-vis de Forza Italia et les proches de Meloni soupçonnent que Forza Italia se déporte de plus en plus vers la gauche’’. ‘’ Mais le secrétaire de Forza Italia en a lui aussi assez. Les relations avec Salvini ne sont pas bonnes et les deux adjoints ne se consultent que très rarement. La question de la redevance a pris une dimension purement symbolique. C'est un instrument de bataille politique. Il est vrai, admet-on au sein de FI, que l'opposition de Forza Italia est directement liée à celle des Berlusconi’’. ‘’’Il doit y avoir une reconnaissance politique’ insiste par ailleurs Tajani depuis plusieurs jours avec ses proches’’. ‘’Jamais, en deux ans de gouvernement, on en était arrivé là.’’

La presse italienne consacre plusieurs articles au vote du Parlement Européen donnant son feu vert à la nouvelle Commission européenne. Corriere : « Ursula von der Leyen a obtenu le feu vert définitif de l'Assemblée et, à partir de lundi, elle pourra entamer son deuxième mandat à la tête de la nouvelle Commission. Mais avec 370 voix en faveur, 282 contre et 36 abstentions », c’est (Stampa) « le niveau le plus bas en comparaison avec les précédentes Commissions européennes », et « pour la première fois, le nombre de votes favorables diminue par rapport au vote du président ». Corriere : « C'est aussi le signe que dans les cinq prochaines années, la majorité [...] ne sera jamais certaine et acquise ». « Les deux coalitions qui, encore il y a deux semaines, s'affrontaient en Émilie et en Ombrie, se sont métamorphosées à Strasbourg. Avec Fratelli d’Italia, Forza Italia et le Parti démocrate d’un côté, votant pour von der Leyen, et la Ligue, les Cinq Étoiles, les Verts et la gauche, de l’autre, tous ensemble avec les ennemis de l’Europe ». Fatto Quotidiano : « Il faut noter, avant tout, la convergence entre Fratelli d’Italia et le Parti démocrate ». Corriere : « Il y a objectivement deux vainqueurs dans cette bataille ». « Le premier est assurément Manfred Weber, leader du PPE, qui a en effet reconfirmé [...] au sein de ses propres rangs l’alliance traditionnelle entre ses conservateurs, les socialistes et les libéraux, alliance qui a toujours formé la majorité au Parlement européen. Mais il a également légitimé une partie de la droite, plus précisément celle conservatrice portée par Fratelli d’Italia, dont les votes ont pleinement contribué au soutien à von der Leyen. [...] Weber a habilement désigné Le Pen, Orbán et l'AfD comme les ennemis de l’Europe, marquant la ligne rouge des pro-européens. Mais, sur de nombreux thèmes [...] les Conservateurs et Réformistes [...] exercent une influence même sur d’autres forces de la droite plus extrême, si bien que, dès à présent, Weber peut compter sur cette majorité à géométrie variable dont il rêvait ». Corriere : « L’autre grande gagnante est Giorgia Meloni ». « La Première ministre italienne obtient la vice-présidence exécutive pour Raffaele Fitto, [...] et, avec le soutien de ses députés à von der Leyen, elle entre de facto dans le cercle restreint de l’Union européenne, où la véritable ligne de partage, selon les mots de la présidente de la Commission, est le soutien à l’Ukraine et le rejet de Poutine ». Corriere : « Mais comme dit l’adage, fais attention à ce que tu souhaites, car tu pourrais l’obtenir. Faire partie d’une majorité pro-européenne implique aussi d’assumer des responsabilités » sur « les relations avec la nouvelle administration américaine, le rôle de l’Europe en cas de retrait du soutien américain à Kiev, la défense européenne, la transition écologique. [...] Comment G. Meloni gèrera-t-elle les propos outranciers anti-européens et pro-russes de Matteo Salvini ? » Stampa : « Valérie Hayer [...] a admis que « deux majorités sont possibles dans ce Parlement » : d’un côté, il y a « la majorité Venezuela (du nom de la résolution votée par le PPE et les droites, ndlr), et celle-ci fera beaucoup de mal aux démocrates qui la font exister, car elle est contre l’Europe et contre nature ». Et puis il y a « la seule majorité qui compte, celle qui a fait le Plan de relance et le Pacte vert, celle qui avait construit Schengen, et c’est la majorité centriste, celle des forces pro-européennes » »

Fitto.jpg

Raffaele Fitto

Loi de finances et motion de censure. Corriere, « la hausse du Spread en France depuis huit jours consécutifs, avec des titres sur dix ans qui ont les mêmes valeurs que ceux grecs, marque le niveau le plus élevé de dette souveraine depuis 2012. Selon les analystes du groupe Unicredit, la situation demeure fluide mais il n’est pas exclu que la situation se détériore. Par exemple, le RN de Le Pen pourrait voter la censure, faisant tomber le gouvernement Barnier. Dans ce cas-là, le double moteur européen serait alors bloqué pendant le moment le plus difficile, alors que Trump avec ses politiques protectionnistes se prépare à diriger les Etats-Unis ». Il Foglio : « le chemin du budget en pente ascendante, le déficit en hausse, le spread qui inquiète : pour Barnier on risque une « tempête parfaite » avec un effet domino. En effet, la crise française représente une menace également pour l’Italie, qui serait alors parmi les pays les plus exposés en cas de « tempête financière » que Barnier veut tenter d’éviter face au spectre de la censure »

La Stampa, Nicola Procaccini, député européen de Fratelli d’Italia : « Pour nous, c’est un moment historique. C’est un bouleversement des équilibres politiques de l’Union. Pour la première fois, l'un de nos représentants, Raffaele Fitto, occupe un poste de premier plan en tant que vice-président exécutif de la Commission. C'est un bouleversement dans l'équilibre politique de l'Union. Fitto est notre garantie. S'il est évident qu'il travaillera en toute indépendance, il est également normal que, comme tous les autres commissaires européens, il soit guidé par les valeurs auxquelles il croit et que nous partageons. Les majorités en Europe sont fluides et [...] le centre de gravité s’est déplacé vers la droite, y compris au sein de la Commission, et cela facilitera une convergence entre les Conservateurs, les Libéraux et les Patriotes auxquels appartient la Ligue ». 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.