22/11/2024
"Fitto doit sa nomination à G. Meloni qui "n’a jamais commis d’erreur ces derniers mois" sur la Commission européenne et la réélection d’U. von der Leyen."
Italie. Revue de presse.
Les Unes ce matin se concentrent sur le mandat d'arrêt contre Netanyahu « « Il faut arrêter Netanyahu »» (Corriere della Sera), « Le défi Netanyahu « mandat d'arrêt » » (Repubblica), « « Arrêtez Netanyahu », colère d'Israël » (Stampa), « L'ONU ouvre la chasse au juif Netanyahu » (il Giornale) et les menaces de Poutine « La menace de Poutine : « « c'est une guerre mondiale » » (Repubblica), « Poutine menace: « guerre globale » » (Messaggero).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, les chutes de neige dans le nord de l’Italie et l’ouverture à Rome de l’exposition sur l’art contemporain.
Sur X le hashtag #codicedellastrada, au sujet des nouvelles mesures strictes pour la sécurité routière en Italie, fait encore tendance.
L’ensemble des quotidiens consacre les unes et les premières pages au mandat d’arrêt de la CPI contre le premier ministre israélien B. Netanyahu, l’ex ministre de la défense Y. Gallant et le chef militaire du Hamas M. Deif. Repubblica : « Ce mandat d’arrêt divise la politique italienne, mais met surtout en difficulté le gouvernement Meloni et le centre-droit. G. Crosetto (Frères d'italie) dit que « si Netanyahou et Gallant venaient en Italie, nous devrions les arrêter » mais il ajoute que ce mandat d’arrêt est « une erreur ». Le ministre des affaires étrangères A. Tajani est plus prudent ‘’Nous soutenons la Cour, tout en rappelant qu’elle doit jouer un rôle juridique et non un rôle politique’’. ‘’La ligne du gouvernement est celle du ministre des Affaires étrangères’’ a fait savoir la présidence du Conseil. Une ligne qualifiée d’ « inacceptable » par le centre-gauche : « Le statut de la CPI obligent les Etats parties d’appliquer les décisions » rappelle le démocrate A. Orlando, ex-ministre de la justice. « Pd, M5S et l'Alliance des Verts et de la Gauche appellent à appliquer la sentence et à « ne pas chercher d’échappatoire » ». Enfin, La Ligue de M. Salvini définit même ce mandat d’arrêt comme ‘’un cordon islamique’’ ». Fatto quotidiano : J. Borrell : « Ce n’est pas une décision politique mais celle d’un tribunal international de justice, elle doit être respectée et appliquée par l’Europe ». Corriere : « Les Etats-membres sont divisés ». « La Hongrie et la Slovaquie ont fait savoir qu’elles n’exécuteront pas la décision. « C’est une honte » a commenté V. Orbán ». « Londres préfère ne pas se prononcer, se limitant à souligner qu’elle « respectera l’indépendance de la CPI » ». « Joe Biden rejette les mandats d’arrêt pour les israéliens mais pas pour les leaders du Hamas et rappelle que « la CPI n’a pas d’autorité sur ces questions », les Etats-Unis et Israël n’étant pas parties au Statut de Rome ».
Certains journaux italiens se montrent favorables à la décision de la CPI. Il Sole 24 Ore : « C’est un pas important pour la justice pénale internationale qui pourrait aussi changer le soutien de plusieurs Etats à Israël ». Domani : C’est « une décision courageuse qui gêne l’Europe ». Il Fatto quotidiano : « Netanyahou n’est plus crédible ». D’autres y sont très opposés. Giornale « C’est une déclaration antisémite au nom d’une justice réinventée qui oublie les idées de démocratie et la liberté. Le droit international utilisé pour masquer la haine contre Israël ». Libero : « Les nouveaux pogroms légitimés ». Foglio : « Le mandat de la CPI distrait Israël de la seule opportunité de négociation pour arrêter la guerre au Liban. Le jour où Israël et les Etats-Unis auraient dû discuter seulement de l’unique accord pour un cessez-le-feu au Moyen-Orient, les conversations entre les fonctionnaires ont surtout dû se concentrer plutôt sur la décision de la CPI. » alors que « tout le monde veut un accord » ».
L’escalade russe en Ukraine est aussi largement mentionnée : Corriere della Sera « par le biais de missiles de longue portée et les mines anti-personnelles, Zelensky tente de freiner l’avancée russe mais le gouvernement de Kiev est déjà en train d’évaluer les territoires qu’il serait possible de « sacrifier » : le Donbass, Marioupol et la Crimée afin d’avoir en échange la garantie d’être défendu par l’Otan ou par une série de coalition de troupes occidentales ». La Stampa « En faisant davantage la guerre, la Russie et l'Ukraine se préparent à y mettre fin. Lorsqu'un armistice se profile à l'horizon dans un conflit, les parties redoublent les efforts militaires pour obtenir la meilleure position sur le terrain. À partir de là, ils commenceront à négocier. C'est ce que font les Russes et les Ukrainiens, les premiers à l'attaque, les autres à la défense ». Messaggero : « Zelensky fait des concessions à Trump « nous obtiendrons la Crimée avec la diplomatie » : Les propos du président ukrainien à Fox News auraient été impensables il y a seulement un mois et semblent aller dans la direction de l’entourage de Trump ». Repubblica : « Vladimir Poutine ne parle pas de Troisième Guerre mondiale, mais il n'en a pas besoin, la menace est là, même s'il utilise le langage établi des euphémismes ». Fatto Quotidiano : « le nouveau missile balistique de moyenne portée s'écrase sur l'Ukraine : l'Oreshnik, dépourvu d'ogive nucléaire, a frappé le complexe militaro-industriel près de Dniepro. Le feu qu'il laisse dans les décombres est apocalyptique. Et les mots utilisés par Poutine à la télévision, dans un discours que personne n'attendait, le sont tout autant ». Foglio « Poutine n’a pas encore lancé de missiles pouvant franchir la « ligne rouge » mais aimerait le faire croire. C’est ce qu’il peut faire pendant cette période d’entre deux et il tente de comprendre s’il pourra le faire aussi une fois Trump ayant pris ses fonctions ».
Commission européenne / Nomination de Raffaele Fitto. Corriere della Sera : « ’La Présidente du Conseil a joué un rôle important dans la nomination de R. Fitto, de même que le réseau autour de la Présidence de la République italienne, permettant de décrocher un succès dans la bataille pour Fitto ». ‘’Le trio Meloni, Mattarella, Fitto est derrière le succès de la mission italienne à Bruxelles’’. ‘’R. Fitto, une fois officiellement nommé par le Parlement européen, s’est empressé de téléphoner à ‘Giorgia’ et au président de la République, auquel il est lié par la culture de la Démocratie chrétienne transmise par son père’’. ‘’Fitto doit sa nomination à G. Meloni qui ‘’n’a jamais commis d’erreur ces derniers mois’’ sur la Commission européenne et la réélection d’U. von der Leyen’’. ‘’En réalité, avec cette opération en Europe, la Présidente du Conseil s’impose comme une référence auprès du pan de l’opinion italienne restée proche de la démocratie chrétienne’’. ‘’Le ministre actuellement en charge de l’Europe présentera sa démission à la fin du mois et ira à Bruxelles gérer un portefeuille de 400 milliards d’euros, soit un tiers du budget total de la Commission’’. ‘’Ce ne sera pas une tâche facile vue les conditions dans lesquelles se trouve le Vieux Continent mais Fitto peut se targuer d’une relation solide avec U. von der Leyen construite au fil des ans.’ ». Stampa : « Entre Giorgia Meloni et la Ligue, la tension monte’’. ‘’Elisabetta Belloni est en vue pour remplacer Raffaele Fitto aux Affaires européennes’’. ‘’Pour Giorgia Meloni, la nomination de Fitto à la vice-présidence exécutive de la Commission est une victoire personnelle mais plusieurs gros problèmes politiques vont se poser à elle, à commencer par le remplacement du ministre actuel, qui accumulait plus de responsabilités que quiconque’’. ‘’Notamment le Plan de relance national, qui avance lentement : à la mi-juillet l’Italie avait dépensé en moyenne 65 millions par jour, or il faudrait dépenser trois fois plus vite pour atteindre les objectifs d’ici juin 2026’’. ‘’Les compétences de Fitto pourraient être confiées à l’un des deux secrétaires de la Présidence du Conseil, G. Fazzolari ou A. Mantovano, afin de ne pas les redistribuer entre plusieurs ministres’’. ‘’La succession à Fitto est compliquée par l’affaire visant la ministre du Tourisme, D. Santanché, car si elle était contrainte de démissionner, Meloni aurait deux ministres à remplacer en accord avec le Président de la République, or elle cherche à éviter un remaniement depuis le début’’. ‘’Par ailleurs, la nomination de Fitto à Bruxelles confirme la rupture avec la Ligue au niveau européen’’. ‘’Les dirigeants de Fratelli d’Italia tentent e convaincre les autres délégations des Conservateurs de voter en faveur de von der Leyen ». Foglio : ‘’La nomination de Fitto est une bonne nouvelle pour l’Italie mais aussi un fantastique court-circuit pour les adversaires et les alliés de la Présidente du Conseil’’. ‘’Les hypocrisies des amis et des ennemis de Meloni sont mises à nu par le succès de Raffaele Fitto’’. ‘’La rhétorique de l’opposition à Giorgia Meloni est démontée par la nomination d’un de ses proches finalement tout à fait ‘présentable’ en Europe’’. ‘’Les réactions de chacun montrent bien que le rôle attribué à Fitto est finalement bien plus plus qu’une reconnaissance purement symbolique concédée à l’Italie’’. ‘’C’est aussi un court-circuit pour l’allié Matteo Salvini qui ne peut pas ne pas voir que le succès du gouvernement dont il fait pourtant partie marque une défaite pour sa propre ligne politique’’. ‘’Malgré tout ce qu’il a pu dire, au final, le gouvernement dont il fait partie s’est rapproché en Europe des Socialistes et éloigné des Patriotes, notamment en matière de politique étrangère’’. ‘’C’est symptomatique de la tentative de Giorgia Meloni de se synchroniser sur le mainstream européen sur les grands enjeux, transformant l’Europe non pas en un ennemi à combattre mais en un allié à préserver.’’
Les travaux parlementaires sur la loi de finances sont cités. Stampa : « le dirigeant de Forza Italia, A. Tajani, fait savoir qu’une réunion avec les alliés de majorité se tiendra prochainement afin de trouver un accord sur la fiscalité et les retraites. L’espoir que le report du concordat fiscal puisse permettre d’autres recettes et donc des couvertures plus importantes. Entretemps on assiste à un enlisement sur les amendements au Sénat. Le point à résoudre est celui de la redevance RAI bras-de-fer entre FI et la Ligue, cette dernière demandant de la baisser à 70€ au lieu de 90€. Cela aurait un cout d’environ 400 millions. Si la Ligue devait être contentée, Forza Italia espère alors obtenir un feu vert sur le bouclier pénal concernant les catégories n’ayant pas versé la TVA. Entretemps, le ministère de l’Economie se dit confiant sur l’objectif d’un PIB à 1%. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
13:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
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