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18/07/2024

"La famille Berlusconi veut relancer le parti [Forza Italia]."

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Italie. Revue de presse. 

La potentielle réélection d’Ursula von der Leyen à la Présidence de la Commission européenne, aujourd’hui à Bruxelles, et l’incertitude quant à la position de Giorgia Meloni font la Une des médias italiens : « U. von der Leyen à l’épreuve » (Corriere della Sera), « UE, von der Leyen à l’épreuve du Parlement. Elle ouvre la porte aux Verts mais négocie encore avec Meloni » (Repubblica), « Les Verts avec Ursula, les doutes de Meloni » (La Stampa), « Meloni, le vote pour Ursula von der Leyen sur le file » (Il Messaggero). Les déclarations de nature politique de Pier Silvio Berlusconi ("Forza Italia n'attire pas les modérés et sur la redevance Rai la Ligue fait des embrouilles"), lors de la présentation des résultats et des programmes de Mediaset, sont aussi largement commentées « Pier Silvio secoue la droite » (Repubblica). 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonella Sberna, « J’ai été élue vice-présidente [du Parlement européen] aux côtés de R. Metsola, nous appartenons à une droite de gouvernement et sommes perçus comme sérieux et crédibles » : « J’ai déjà travaillé au Parlement européen il y a quelques années et c’est un environnement que je connais. Giorgia [Meloni], jeune mère engagée en politique comme moi, est un modèle et un exemple. Cette vice-présidence au Parlement européen est une victoire pour Fratelli d’Italia qui a su atteindre un niveau de popularité très élevé mais aussi une crédibilité internationale dont chaque Italien peut être fier. [Le groupe ECR est-il en train de devenir pro-européen ?] Nous sommes une droite de gouvernement « euroréaliste ». Lors du vote sur l’amendement pour prendre les distances vis-à-vis des initiatives internationales de Viktor Orban, nous avons voté contre car le paragraphe en question était clairement instrumentalisé pour attaquer un gouvernement considéré comme « ennemi ». En revanche nous avons voté avec conviction pour tout le reste de la résolution puisqu’il s’agissait d’une résolution de soutien à l’Ukraine. Concernant la Commission, les réflexions sont encore en cours à ce stade. Le choix final de Fratelli d’Italia dépendra autant du programme d’U. von der Leyen que du poids qu’elle entend accorder à l’Italie au sein de la nouvelle Commission. La coalition qui gouverne en Italie appartient en Europe à trois groupes différents, mais cela n’aura pas d’incidence au niveau national, contrairement à ce que la gauche espère. Nous resterons unis. » 

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Antonella Sberna

COULISSES, Repubblica, L. De Cicco : « "Écoutons le discours" Meloni ne se décide pas et Frères d’Italie se divise sur le vote » : « Les eurodéputés du FdI ont reçu ce message hier soir : la ligne du président, c'est-à-dire de Giorgia Meloni, sur la confiance en Ursula von der Leyen n'arrivera que ce matin, vers 11 heures, c'est-à-dire après que la présidente sortante de la Commission, qui demande sa reconduction, aura prononcé et présenté son discours-programme dans l'hémicycle de Strasbourg. Car, comme l'a expliqué la Présidente, y compris lors des conversations informelles avec von der Leyen, "si l'ouverture est trop claire pour les Verts, ce sera un problème pour nous. Et dans ce cas, la cohérence l'emporterait". C'est-à-dire le non. Meloni reste en contact avec un petit groupe de fidèles. À commencer par ceux qui gèrent les dossiers de Bruxelles : Raffaele Fitto, Carlo Fidanza, Nicola Procaccini. Mais aussi avec les colonels de Rome. Selon certaines sources du parti, l'aile dirigée par le sous-secrétaire Giovanbattista Fazzolari suggérerait à Meloni de s'en tenir à l'essentiel, donc de procéder à la rupture. Alors qu'il y a une fronde, une grande fronde, qui la pousse à négocier avec von der Leyen jusqu'à la dernière minute utile, afin de parvenir à un accord. Une faction qui comprendrait Fitto lui-même, mais aussi des ministres de haut rang comme Guido Crosetto. Ou encore le vice-ministre des Affaires étrangères, Edmondo Cirielli. Mais à quel point la discussion s'est-elle enlisée ? Le noeud est sur la vice-présidence exécutive de la Commission, demandée par Meloni mais sur laquelle von der Leyen n’était pas d’accord. L'Italie pourrait finalement obtenir une nomination importante comme le budget. Hier, les 24 députés du FdI se sont réunis, mais sans fumée blanche. Il en va de même pour le sommet entre les chefs des délégations de l’ECR : certains voteront oui, d'autres non, en fonction de leur nationalité. Ce qui inquiète Meloni est aussi la réaction de la Ligue. Car si Salvini d'un côté se montre conciliant, " aucune répercussion sur le gouvernement ", mais de l'autre les faucons de la Via Bellerio commencent déjà à provoquer les alliés de Frères d'Italie. » 

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Raffaele Fitto

ANALYSE, La Stampa, d'A. Barbera, « Un Pacte Vert "juste mais pragmatique", von der Leyen tente d'unir des mondes que tout oppose » : « La transition écologique doit être "juste" mais aussi "ouverte à la technologie" et même "pragmatique". Lors de sa rencontre avec ECR, Ursula von der Leyen a dû parler longuement du Pacte Vert, car aujourd’hui elle devra convaincre les députés européens, à Strasbourg, et le Pacte Vert est sûrement le thème le moins consensuel et le plus dangereux pour elle. Pendant la campagne, le PPE et les Verts ont eu deux approches très différentes : pour les uns ce n’est "pas une idéologie mais le signe d'une Europe plus prospère, innovante, compétitive", pour les autres c’est un engagement pour "la justice climatique et la justice sociale". Là où les premiers n'entendent pas revenir sur l'horizon 2050 pour la neutralité carbone, les seconds souhaitent un objectif 2040. Dernier point de crispation : le PPE, Renew et ECR sont opposés à la création d'un fond commun pour la transition financé par la mise en commun de la dette, mais le PSE et les Verts y sont très favorables. Le soutien des Verts à von der Leyen pose donc question, ce que Angelo Bonelli, élu écologiste, résume : "la neutralité technologique m’inquiète : c'est un mot d'ordre de la droite". La question du Pacte Vert est terriblement complexe, car il coûte très cher et nécessite une stratégie pour ne pas nuire à l'économie de l'UE et ne pas avantager la Chine ou les Etats-Unis. Mario Draghi travaille justement sur cette question. Dans un rapport sur la compétitivité du l'Union qu'il devrait présenter en septembre, il souligne que "Pékin monopolise la chaine d'approvisionnement des technologies vertes" et que Washington met en œuvre "une politique protectionniste pour attirer les industries, même européenne, sur le territoire national". Au milieu, il y a l'Europe des 27, sans politique industrielle. Un seul exemple : là où un watt produit avec des panneaux solaires coûte environ 17 centimes en Chine, il coûte 28 centimes aux Etats-Unis et entre 24 et 30 en Europe. Ursula von der Leyen cherchera sûrement une issue à cette situation complexe en mettant en avant quelques axes majeurs : augmentation des investissements, ce qui pourrait passer par la création d'un marché unique des capitaux ; une diminution des importations pour promouvoir la production européenne ; moins de bureaucratie. Difficile de savoir si cela suffira pour ménager les Verts et les Conservateurs. » 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « Une ambiguïté transversale qui affaiblit la crédibilité » : « Il est probable que l'Italie obtienne un poste important au sein de la Commission européenne pour l'actuel ministre et proche de Giorgia Meloni, Raffaele Fitto (Frères d’Italie). Le soutien de la Présidente du Conseil à Ursula von der Leyen pour sa reconduction à la tête de la Commission semble presque inévitable afin de ne pas se retrouver écrasée par l'extrême-droite. Pourtant, le vote d'hier sur le soutien à l'Ukraine a laissé planer une certaine ambiguïté sur le comportement de la majorité et des oppositions italiennes, divisées même en interne. Ce n'est pas tant l'opposition de la Ligue ni des Patriotes européens qui surprend, mais l'abstention de Fratelli d'Italia, le parti de Giorgia Meloni. En particulier sur la résolution du Parlement européen désapprouvant les visites décidées unilatéralement par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán en Russie. Alors qu'il assure la présidence tournante de l'UE, Orbán a rencontré Vladimir Poutine pour promouvoir une trêve, au moment même où le président russe bombardait un hôpital pour enfants à Kiev. Mais hier, FdI s'est abstenu, considérant la résolution comme une attaque instrumentalisée contre le gouvernement hongrois. Ce choix a été perçu comme la confirmation d'une attitude ambivalente à l'égard de l'extrême-droite à laquelle appartient Orbán. D'autant plus que la Présidence du Conseil italien continue d'assurer son soutien à l'Ukraine. Sur l'utilisation d'armes sur le territoire russe, Fratelli d'Italia et Forza Italia se sont abstenus, la Ligue a voté contre de même qu'un pan du Parti démocrate qui se déchire sur la question, et le Mouvement 5 Etoiles a attaqué l'Europe. Résultat, l'Italie apparait chancelante en matière de politique étrangère. Peut-être que cela n'affectera pas les négociations avec von der Leyen pour un poste de commissaire pour le ministre Fitto. Il est cependant peu probable que cela évite les attaques de Matteo Salvini et de ses patriotes européens contre Giorgia pour son soutien probable à la Présidente sortante de la Commission européenne ; ni que cela renforce la crédibilité italienne dans l'UE. Le soutien que les Verts, forts de 54 voix, apporteraient à U. von der Leyen pourrait réduire la marge de manœuvre de G. Meloni, même s'il y a toujours un risque lié aux ''francs-tireurs''. A voir donc si le soutien de FDI serq explicite ou non, et si ses 23 voix seront décisives ou simplement supplémentaires. Entre M. Salvini et G. Meloni, on a l'impression qu'une fois les jeux clos à Bruxelles, la situation au niveau national se chargera de nouvelles tensions. » 

PORTRAIT, Corriere della Sera, de Raffaele Fitto (Frères d’Italie), ministre des Affaires européennes, chargé des Politiques de Cohésion et du Plan national de Relance, « De très jeune président de la région des Pouilles à ‘Monsieur Plan de Relance’ (proche de Giorgia Meloni), la carrière du ‘jeune’ Fitto » : « Il a fait ses débuts avec la Democrazia Cristiana jusqu’à la dissolution du parti en 1994 avant de passer, plus tard, à Forza Italia puis a finalement rompu avec Silvio Berlusconi. La Présidence de la région Pouilles lui a échappé à plusieurs reprises à quelques voix près, mais il l’avait emporté en 2000, à seulement 31 ans. En 2008, sous le quatrième gouvernement Berlusconi, il fait la connaissance de Giorgia Meloni, alors ministre la Jeunesse et lui ministre chargé des Régions. Dix ans plus tard, en 2018, il apportera son soutien à Fratelli d’Italia qui est encore minuscule dans le paysage politique. Il a donc eu du flaire et su voir à long terme car on connaît la suite. Lorsque Giorgia Meloni arrive à la tête du gouvernement, elle le nomme en charge du Plan de relance. Aujourd’hui, à pas tout à fait 55 ans, le défi est de décrocher un poste de commissaire à Bruxelles, mais Raffaele Fitto est quelqu’un qui se remonte les manches et se donne les moyens. Sur le plan judiciaire on compte une enquête pour un financement d’un demi-million d’Antonio Angelucci, une demande d’assignation à résidence rejetée par la Chambre et une enquête sur la gestion des EHPAD. Il a été blanchi sur tous les dossiers. On lui reconnaît l’art de la médiation, ce qui est toujours utile à Bruxelles. Il peut aussi ajouter à son CV les milliards du Plan de Relance qu’il a su décrocher et gérer. » 

COULISSES, Repubblica, de C. Lopapa, « Une nouvelle classe dirigeante et la défense des droits : la famille Berlusconi veut relancer le parti » : « Hier, pendant des heures, les agences de presse ont repris les propos de Pier Silvio Berlusconi à l'occasion de la présentation de la nouvelle grille des programmes de Mediaset. En particulier, ces déclarations sur les "modérés qui sont majoritaires en Italie" mais à qui il manque "quelqu'un en qui ils se reconnaissent vraiment", au point de converger vers Giorgia Meloni, provoquant un effet déstabilisant au sein de Forza Italia. Que se passe-t-il ? La famille du fondateur, Berlusconi, est-elle en train de prendre les distances de la direction du parti ? Ne croit-elle pas en Antonio Tajani ? Au moment où la créature politique du Cavaliere s'est relancée obtenant 9,72 % des voix aux élections européennes, dépassant la Ligue ? Antonio Tajani veut comprendre si ces propos doivent vraiment être interprétées comme un acte de méfiance à son égard. Au téléphone, le fils de Berlusconi explique que ce n'est pas le cas, que le rôle du coordinateur de Forza Italia n'est pas du tout remis en cause, que la famille lui confirme pleinement sa confiance. Toutefois ‘’tout ne va pas dans le bon sens, il faut corriger le tir’’. La "stabilité" du gouvernement Meloni est un fait positif, mais la stabilité n'est pas tout non plus. "Nous avons besoin d'un renouveau de la classe dirigeante de Forza Italia" ; Pier Silvio Berlusconi estime que si Forza Italia veut conquérir ce fameux centre, il devra miser sur de nouveaux visages, si possible des jeunes afin de transformer une "Forza Italia de la résistance" en une "Forza Italia de défi". Bref, il faut se renouveler. La famille Berlusconi, qui reste l'actionnaire majoritaire du parti, avec 600 000 euros versés juste avant les élections européennes par les enfants Berlusconi, l’exige. Et Tajani ne pourra plus trop attendre, il annonce d’ailleurs un renouveau après l'été. Marina et Pier Silvio Berlusconi ne veulent pas que Forza Italia s'aplatissent sur la droite de gouvernement ; l'intempérance sécuritaire et les restrictions des droits civiques ne sont pas appréciés pas les héritiers de Berlusconi. Matteo Salvini est considéré comme un opposant : le cafouillage sur le baptême de l’aéroport de Malpensa, mais surtout sa proposition d'annuler la redevance de la RAI ont été considérés comme des coups bas. Et même avec la Présidente du Conseil, les choses ne se passent plus comme avant. Le fort rapport d’amitié entre Giorgia et Marina n'est plus qu'un lointain souvenir. Forza Italia devra échapper à l'étreinte mortelle des souverainistes, et savoir se transformer enfin en "Parti populaire italien". Antonio Tajani est un leader avisé. » 

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Pier Silvio Berlusconi

ENTRETIEN, La Stampa, d’Elly Schlein, secrétaire du Parti démocrate, " Toute la Ligurie est paralysie à cause de Giovanni Toti ; la droite applique la méthode des deux poids et deux mesures ", par M. De Fazio : « Giovanni Toti aurait déjà dû démissionner, il bloque avec lui toute l’administration de la Ligurie. "TeleMeloni’’ parle depuis des semaines des Pouilles et en Ligurie, avec un président qui a été arrêté depuis deux mois pour des accusations très graves, les ministres se transforment en avocats et attaquent le pouvoir judiciaire. Il est inacceptable qu'une région entière soit paralysée par les affaires judiciaires concernant le président de région Giovanni Toti. Face à des accusations aussi graves et à des mesures judiciaires qui ont étés récemment confirmées, G. Toti aurait déjà dû démissionner.  On ne peut pas bloquer la Ligurie le temps de l'enquête ; cette situation perturbe l’économie et ralentit les chantiers. Nous avons rassemblé toutes les forces qui s'opposent à la droite ; en tant que Parti démocrate, nous n'opposons pas de veto, mais nous n'avons pas l'intention d'y être soumis. Giorgia Meloni doit signer la suspension du Président de Région Giovanni Toti. » 

ARTICLE, La Stampa, de F. Capurso et F. Moscatelli, « Pier Silvio à l'attaque » : « L’un des enfants du Cavaliere, alors qu'il présentait hier soir les nouveaux programmes de Mediaset, a évoqué l'hypothèse d'une entrée en politique, sur le modèle de son père. Il admet "sa fascination pour la politique", une fascination inhérente à "un ADN que, hélas, je ressens". Mais il écarte une future candidature, arguant que "ce serait un suicide". Des propos qui ont plongé Forza Italie dans l’agitation, où personne ne saurait dire quels sont les plans de Pier Silvio Berlusconi. De son côté Giorgia Meloni craint que les velléités de l'héritier Berlusconi n'influencent la coalition, même si elle a jusqu'à présent pu trouver en Antonio Tajani un allié fiable. Mais celui qui a été le plus visé par Pier Silvio Berlusconi, c'est sans aucun doute Matteo Salvini, d'abord pour sa proposition d'augmenter le pourcentage de publicité sur la RAI pour éviter une hausse de la redevance, "une catastrophe complète, à contre-courant de ce qu'il faudrait faire" pour le patron de Mediaset. Puis sur l'aéroport de Milan Malpensa, même s'il a déclaré que "ça nous fait plaisir", il a aussi critiqué la précipitation avec laquelle la décision a été prise. Matteo Salvini a réagi en se dédouanant, notamment pour l'affaire de l'aéroport, avant de proposer à Pier Silvio Berlusconi " un débat sur l'avenir de la télé en Italie". Du côté de FdI, on essaie de calmer le jeu en promettant que "la proposition de la Ligue ne sera pas tout de suite à l'ordre du jour, et nous ne voulons pas que la RAI devienne une entreprise contrôlée par ses sponsors". Du reste, la famille Berlusconi admet elle-même que plusieurs obstacles s'opposent à leur entrée sur le terrain : la question du conflit d'intérêt avec Mediaset, le poids de l'engagement politique, dont ils ont pu constater les dégâts sur leur père, et surtout l'état de Forza Italia, qui plafonne à 10% lors des élections et concurrencé par la gauche en pleine remontée. » 

ARTICLE, Il Messaggero, de F. Bechis, « "Il y a trop de migrants chez nous", Giorgia Meloni se rend à Tripoli pour rassurer les Libyens » : « La Présidente du Conseil était hier à Tripoli avec son ministre de l’Intérieur, Matteo Piantendosi, pour prendre part au Forum Trans-méditerrannéen sur les migrations. D'entrée de jeu, elle a été attaquée par l'ONG allemande Sea Watch, qui a qualifié de "dystopique" leur politique migratoire, les a accusés de vouloir "augmenter le nombre de meurtre en Méditerranée" et leur a souhaité "tout le pire". Et Giorgia Meloni de répondre sur X que "nous continuerons à travailler pour arrêter l'immigration clandestine et les morts en mer". En effet depuis plusieurs semaines, le gouvernement d'unité nationale de Tripoli décrit une situation insoutenable sur le plan migratoire. Si les départs vers l'Europe ont chuté, la Libye fait face à une nouvelle réalité : de pays de transit, elle est devenue pays de destination, et d'après le ministère libyen de l’Intérieur, 2,5 millions de migrants, dont 80% de clandestins, se trouvent actuellement dans le pays. Entre les lignes, on peut lire un avertissement : si l'Europe et l'Italie ne nous aident pas, la pression accumulée risque de s’y déverser", d'où la visite de Meloni et Piantedosi, qui a déclaré qu'il "est essentiel de passer d'une coopération tactique entre pays à une approche stratégique régionale" afin de "créer les conditions d'une réduction régionale des flux illégaux vers quelque pays que ce soit. Quand les migrants arrivent en Afrique du Nord pour prendre la mer, nous avons déjà échoué dans notre mission de prévention des flux illégaux". Pour Giorgia Meloni, la stratégie tient toujours en deux mots : Plan Mattei. Un plan qu'elle aimerait voir faire des émules à Bruxelles, elle qui attend un signe de la part d'Ursula von der Leyen à ce sujet et notamment sur la question des "trafiquants d'êtres humains, les criminels les plus puissants au monde". Un plan que Matteo Piantedosi souhaite porter lors de la réunion des ministres de l'Intérieur du G7 et qui met d'accord les leaders méditerranéens. Mais il faudra sans doute plus pour rassurer le fragile gouvernement libyen, en proie à une pénétration russe de plus en plus importante. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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