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20/12/2023

"La réforme institutionnelle voulue par Meloni et le problème du seuil pour la prime de majorité."

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Italie. Revue de presse. 

L’accord sur le Pacte de Stabilité annoncé hier par les ministres de l’économie français et allemand en vue de l’Ecofin de ce mercredi, fait la Une de la plupart des quotidiens : « Pacte de stabilité, il y a l’accord » (Stampa), « Pacte de stabilité, l’accord se rapproche : Paris et Berlin annoncent l’entente » (Sole 24 Ore), « Entente sur le Pacte de Stabilité mais le gouvernement italien freine » (Repubblica).  

ARTICLE, La Stampa, I. Lombardo « La réforme institutionnelle voulue par Meloni et le problème du seuil pour la prime de majorité » : « Giorgia Meloni assure que ce seront les électeurs qui éliront directement le Président du Conseil, ce qui donnerait de la force et de la stabilité au gouvernement, comme cela se passe dans plusieurs démocraties. Or, d’après les dernières déclarations de la ministre pour les réformes Elisabetta Casellati (Forza Italia) à la presse, il pourrait y avoir un seuil de 40% seulement (avec un seul tour) des suffrages pour déclencher une prime de majorité. Ce qui signifie paradoxalement que le Président du Conseil serait élu par une minorité. […] La majorité veut accélérer et tenter de faire adopter en première lecture le texte avant les élections européennes de juin. Le constitutionnaliste Stefano Ceccantini fait remarquer que dans tous les pays prévoyant l’élection directe d’un chef de gouvernement ou d’Etat, c’est celui qui remporte 50%+1 de voix qui est élu, ou bien celui qui remporte le deuxième tour. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, M. Perrone et G. Trovati « PNRR, les 52 objectifs ont été atteints afin de pouvoir demander la 5e tranche » : « Le groupe de travail au Palais Chigi présidé par le ministre Raffaele Fitto (Frères d’Italie) officialise la réalisation des objectifs grâce aux négociations sur la redistribution des projets du Plan national de Relance. L’Italie est ainsi prête à demander à Bruxelles les documents nécessaires pour demander le versement de la 5e tranche, réduite à 10 milliards d’euros. ‘’C’est une étape qui s’ajoute au record déjà atteint par l’Italie, c’est-à-dire d’être le premier pays à avoir obtenu la 4e tranche du PNRR’’, a tenu à souligner Giorgia Meloni. Soit une tranche à hauteur de 16,5 milliards qui devraient être versés avant la fin de l’année. Ce résultat s’explique par le choix de Fitto d’atteindre d’ici décembre la réalisation des projets à portée de main, y compris ceux qui étaient prévus plus tard dans la feuille de route. Le ministre en charge du dossier du PNRR commente pour sa part ‘’c’est le résultat d’une année de dur travail de la présidente du Conseil et du gouvernement en collaboration constructive avec la Commission européenne’’. Toutefois, Piero De Luca (PD) membre de la Commission « affaires européennes » à la Chambre, met en avant le fait qu’avec cette nouvelle redistribution du PNRR, ‘’la 5e tranche a été amputée de 7,5 milliards en raison de l’élimination de 17 objectifs.’’ » 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Antonio Tajani, ministre des Affaires étrangères et dirigeant de Forza Italia « " Avec l’élection directe du Premier ministre, il y aura plus de stabilité " », par M. Galluzzo : « "La campagne électorale pour les élections européennes ne préjuge de rien, l'action du gouvernement continue, nous sommes très soudés, nous sommes ensemble depuis 30 ans et depuis 1994, nous nous présentons ensemble aux élections". "J’estime qu'une prolongation de deux ou trois mois de la mesure du Superbonus pourrait être insérée dans le Milleproroghe, il y a aussi des personnes honnêtes qui en ont bénéficié et pour ceux qui ont dépassé 70 % des travaux, une prolongation n'est pas une amnistie mais une mesure juste". "Je pense la réforme constitutionnelle sur l’élection directe du Premier ministre est une bonne réforme, nous sommes unis pour gouverner et nous partirons tous ensemble s'il n'y a plus de majorité, ensuite tout est perfectible au Parlement, ce gouvernement a été désigné pour faire une proposition de stabilité. Les pouvoirs du chef de l'Etat ne sont nullement remis en cause, avec la réforme, il reste l’arbitre et le garant de la Constitution et de l'unité nationale, une réforme qui accroît la stabilité de l'exécutif ne peut que réjouir le chef de nos institutions". "Pour Forza Italia, une réforme globale de la justice est une "réforme stratégique". Et non seulement sur la séparation des carrières, la justice civile est un problème récurrent : il y a un arriéré de 3 millions d'affaires civiles, et lorsque des entreprises internationales envisagent d'investir en Italie, c'est l'un des premiers obstacles, en plus du poids de la bureaucratie. La réforme est stratégique et nous devrons la faire avancer". "Les indiscrétions qui ont circulé sur Draghi à la tête de la Commission UE n'ont guère de sens. Le président de la Commission doit être un commissaire, et chaque État membre de l'UE désignera le sien. Jouer avec Draghi dans les journaux ne fait que nuire à notre propre crédibilité, un personnage comme Draghi peut occuper le rôle qu’il veut ". » 

ENTRETIEN, Il Sole 24 ore, de Adolfo Urso (Frères d’Italie), ministre des Entreprises et du Made in Italy : « "Les investissements 5.0 sont encouragés à hauteur de 40 %. L'écobonus automobile a été relancé" », par C. Fotina : « " Avec les ressources que nous mettons en place et la réduction des taux d'intérêt qui se profile à l'horizon, nous pensons qu'au cours des deux prochaines années, une reprise significative des investissements peut se matérialiser, grâce aussi à l’effet de réformes importantes comme la procédure accélérée pour les investisseurs étrangers". "Les aides 4.0 resteront en place, mais pour les investisseurs qui peuvent également certifier une certaine économie d'énergie, il y aura un passage à des taux plus généreux, jusqu'à 40 %. Nous nous concentrerons autant que possible sur la technologie européenne, et donc nationale". " Nous avons cette année à disposition près de 15 milliards de ressources nouvelles entre le PNRR et la loi de finances". "Sur l’automobile, l’objectif est d'augmenter la production italienne et nous sommes sur la bonne voie avec Stellantis pour définir l'objectif d'un million d'unités en Italie en 2028 et travaillons sur une tranche supplémentaire de 300 à 400 000 voitures que d'autres constructeurs automobiles pourraient produire dans notre pays". "L’année prochaine, le Fonds automobile pourra atteindre presque 1 milliard pour soutenir la transition du parc automobile italien". "2024 sera l'année de la sidérurgie italienne". "Le secteur des télécoms est dans une phase de grand dynamisme : l'opération Kkr-Mef sur le réseau Tim est sur la bonne voie et il y a des consolidations possibles en vue, comme celle entre Iliad et Vodafone ; nous soutiendrons ces investissements." 

ARTICLE, Il Messaggero « Le Conseil des ministres autorise l’envoi de nouvelles armes à l’Ukraine » : « l’Italie restera aux côtés de l’Ukraine pour tout 2024. Deux choix du gouvernement ont confirmé cette intention. D’une part l’adoption en Conseil des ministres du 8e paquet de livraisons d’armes et de munitions pour Kiev dont la liste, confidentielle, a été lue par le ministre de la Défense Guido Crosetto pendant son audition devant le Comité pour la sécurité de la République (Copasir). Pendant ce temps, le gouvernement a approuvé un décret prolongeant pour 2024 l’autorisation d'envoyer des armes et des munitions à l’Ukraine avec une autorisation préalable des deux Chambres. Initialement prévu pour janvier, le décret sera adopté rapidement afin de pouvoir donner un signal à l’allié ukrainien à la veille de la présidence italienne du G7. A la Chambre, le ministre Crosetto a affirmé : ‘’encore une fois, l’Italie choisit de se mettre du côté de la liberté des pays et du respect du droit international, avec l’objectif d’arriver – en ligne avec la position prise par les alliés de l’Otan et de l’UE – à une paix juste et durable’’. Lors de la conférence des ambassadeurs à la Farnesina, G. Meloni a souligné pour sa part ‘’Nous sommes persuadés que c’est en Ukraine que l’on établit si le futur sera fait de paix ou de guerre, s’il sera basé sur les règles du droit international ou sur le chaos.’’ » 

ARTICLE, La Repubblica, C. Tito « L’entente sur le nouveau Pacte, « l’accélération » franco-allemande : « l’Italie est avec nous » » : « La France et l’Allemagne accélèrent sur la réforme du Pacte de Stabilité. La possibilité d’un accord aujourd’hui à la réunion de l’Ecofin est maintenant plus concrète. Les ministres Le Maire et Lindner annoncent une possible entente, avec une médiation sur les paramètres de réduction du déficit et de la dette. Les deux ministres ont eu au téléphone leur homologue italien Giorgetti (Ligue). Le Maire a dit qu’il était ‘’sur la même ligne que l’Italie’’. L’Italie toutefois n’aurait pas appréciée cette accélération imposée par les « collègues ». Le gouvernement Meloni n’apprécie pas l’image fournie par Paris et Berlin, à savoir que celle des deux capitales qui décident tout. Reste le fait que le nouveau pacte de stabilité est concrètement le fruit d’un accord entre la France et l’Allemagne, où l’Italie n’a joué qu’un rôle marginal. Hier s’est tenue une réunion technique entre les sherpas des 27 ministères qui a permis de trouver cet accord. Reste à savoir si à cela débouchera aussi sur un accord politique. Il faut considérer que pour modifier le Pacte, il faut amender les trois Règlements européens dont celui qui passe par le vote à l’unanimité. Il suffirait d’un « non » de certains faucons frugaux comme l’Autriche, les Pays-Bas ou la Finlande pour tout faire sauter. » 

COULISSES, La Repubblica, T. Ciriaco et A. Ginori « L’annonce prend de court le gouvernement italien, qui fait savoir que ‘’pour nous l’accord n’est pas conclu’’ »  - Giorgetti (Ligue), interpellé, ne s’oppose pas aux idées de la France et de l’Allemagne mais les alliés brûlent les étapes et irritent le Palais Chigi: « Stupeur, gêne mais surtout désagrément quant à la méthode adoptée plus que sur le fond. Meloni ne peut pas apprécier le fait que l’annonce sur la réforme du Pacte de stabilité se fasse sans impliquer de manière officielle Rome et que cela soit confié, comme cela se passe souvent, à la France et à l’Allemagne. Il a suffi d’un instant pour démentir le récit d’une Italie à nouveau au centre du jeu. Le soir venu, après quelques heures de silence embarrassé, le Palais Chigi fixe sa ligne ‘’la négociation va de l’avant, il faut un feu vert formel de l’Italie’’.  Mercredi dernier, Meloni s’était engagée auprès de Macron à coopérer pour améliorer le texte, sans toutefois confier à Paris un chèque en blanc sur les détails de la réforme, ni accepter l’annonce franco-allemande, comme ce fut le cas sur les fonds du plan de relance.  Le même scenario se répète en ce qui concerne la nouvelle gouvernance européenne. La sensation est que l’exécutif a reçu un coup dur. En réalité, le gouvernement italien n’est pas tout à fait étranger à l’esquisse d’entente validée par Paris et Berlin. Hier, les experts du Trésor qui négocient au nom de Giorgetti ont été associés aux nouveautés élaborées par les deux Chancelleries. Selon des sources européennes, ils ont même eu une réaction positive. Toujours des sources européennes font savoir que le ministre Giorgetti ne s’opposerait pas à cette entente mais il évite de se prononcer publiquement, laissant le dernier mot à la Présidente du Conseil, qui devra de toute manière parler avant l’Ecofin d’aujourd’hui. »

ARTICLE, Repubblica, T.Ciriaco , « L’Italie en Mer Rouge, la mission est une énigme, Le bateau ne peut pas attaquer pour l’instant » : « Hier, Guido Crosetto (Frères d’Italie) a dit à son homologue américain, Lloyd Austin, que Rome est prête a participer, mais pour le moment, en dehors de l'opération Prosperity Guardian. Les règles d'engagement seront déterminantes, et le choix d'un éventuel passage parlementaire nécessaire pour définir le cadre légal de l'engagement italien en découlera également. Les règles de la mission européenne sont claires et bien établies. Elles prévoient une intervention pour défendre un navire italien contre des missiles et intercepter les engins explosifs dirigés vers Israël ou d'autres pays. En ce qui concerne la participation à la mission Prosperity Guardian, la question est encore plus complexe. Pour l'instant, indique la Défense, il n'en est pas question, “En réponse à une demande précise de protection des intérêts nationaux émanant de nos armateurs, nous avons décidé de déplacer l'une de nos unités navales déjà présentes au Moyen-Orient dans le cadre d'une opération existante et autorisée par le Parlement, et non de l'opération Prosperity Guardian”. Entre-temps, il est prévu que le « Fasan » échange des informations, celles recueillies avec ses radars, et collabore avec la mission dirigée par les États-Unis. Toute évolution de l'engagement italien devra être approuvée par le Parlement. En attendant, le décret adopté hier par le Conseil des ministres qui fournit une couverture légale aux envois de matériel militaire en Ukraine pour 2024 sera bientôt soumis au Parlement. Ce n'était pas à l'ordre du jour, et Crosetto, a indiqué que janvier serait le moment opportun pour l'approbation du décret. La question n'est pas anodine car sans le renouvellement du décret avant le 31 décembre, une étape parlementaire suivra avec l'intervention du ministre en séance plénière le 10 janvier prochain. Ensuite, le vote sur le décret aura lieu. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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