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18/10/2023

"Salvini : "Il y a des djihadistes parmi les immigrés et les juges libèrent les individus violents. Il faut faire des contrôles stricts dans les mosquées.""

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Italie. Revue de presse. 

Le tir contre un hôpital de Gaza ayant fait des centaines de victimes, la veille de la visite du Président Joe Biden à Tel Aviv, fait les gros titres. La mort de l’auteur présumé de l’attentat à Bruxelles lors d’une opération de la police belge est aussi largement reprise : « Le tueur de Bruxelles abattu, il était arrivé depuis Lampedusa » (Messaggero), « Le terroriste arrivé depuis la mer » (Libero), « Ils sont chez nous. Le tueur de Bruxelles avait été libéré par un juge italien » (Giornale). 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « Les 46 ‘’combattants’’ fichés en Italie, mais la chasse aux individus qui n’auraient pas encore été repérés est désormais lancée » : « Les 146 ‘’combattants à l’étranger’’’ fichés en Italie ne sont pas toujours partis de la Péninsule pour se rendre en Syrie, en Libye ou ailleurs et prendre part aux combats, mais les enquêtes ont permis d’établir leurs liens avec l’Italie. Ces individus sont donc toujours surveillés, de même que ceux qui résident effectivement en Italie, dans l’hypothèse qu’ils puissent revenir un jour ou l’autre. La plupart réside dans le nord ou le centre de l’Italie, mais il n’est pas simple de les localiser car ils se déplacent souvent de ville en ville. La police, les carabiniers, la garde des finances, la police pénitentiaire mettent régulièrement à jour les listes d’individus suspectés d’avoir des liens, y compris via les réseaux sociaux, avec les milieux de matrice islamique. En 2023, 53 étrangers ont été expulsés d’Italie car jugés dangereux pour la sécurité nationale et 79 en 2022. Au total, depuis 2015, 711 suspects ont été éloignés du territoire. C’est le résultat d’un partage d’informations entre les différentes entités formant le Comité anti-terrorisme et qui élaborent des stratégies de lutte contre les groupes subversifs. La tension est élevée, bien qu’il n’y ait pas actuellement de signaux ou de menaces directes visant l’Italie, comme l’ont répété les ministres italiens des Affaires étrangère et de l’Intérieur ces derniers jours. Pour autant, le risque d’émulation est bien concret et a été souligné par la Présidente du Conseil Giorgia Meloni. Rappelons le cas d’un tunisien de 41 ans qui a menacé avant-hier des passants en criant ‘’Allah akbar’’ devant la synagogue de Turin, avant d’être appréhendé par la police. Un individu n’appartenant à aucun mouvement extrémiste mais probablement mû par le climat de ces derniers jours. On craint que des faits semblables puissent se répéter ailleurs. Le risque vient donc plutôt d’initiatives personnelles, isolées, venant par conséquent d’individus par encore identifiés ni jugés suspects. Des vérifications sont faites dans les centres d’accueil de migrants et sur les clandestins récemment arrivés sur le sol italien. Des contrôles approfondis sont également menés sur certains détenus étrangers et qui auraient pu se radicaliser en prison. De façon générale, le niveau de surveillance sur le territoire et dans les villes a été augmenté, en particulier sur une liste de 28 707 cibles sensibles établie par le ministère de l’Intérieur, dont environ 4000 se trouvent à Rome et 400 à risque très élevé. Des points de contrôle ont été déployés dans les quartiers multiethniques ainsi que des patrouilles à pied et aux armes bien visibles autour du Vatican. » 

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Giorgia Meloni

PREMIER PLAN, La Repubblica, de G. Foschini, « De la Sicile à Bologne puis l’alerte aux forces spéciales, ‘’cet individu est dangereux’’ » : « L’auteur présumé de l’attentat de lundi soir à Bruxelles, Abdesalem Lassoued, est arrivé en Europe il y a douze ans en débarquant clandestinement en Sicile à Port-Empédocle. Il a vécu en Italie, en Suède, en Norvège et en Belgique. Il a été visé par des arrêtés d’expulsion, subi l’émargination, la prison, les centres de rapatriements, beaucoup de haine. Son histoire est semblable à celle de dizaines d’autres auteurs d’attentats qui ont frappé l’Europe, des loups solitaires transformés en armes humaines par des terroristes islamistes. C’était le cas pour les attentats du Bataclan et pour le jeune débarqué en Italie qui a ensuite tué 12 innocents à Berlin en 2016. Lassoued pourrait avoir commencé sa radicalisation dans la prison tunisienne où il était incarcéré et d’où il était sorti lors du printemps arabe de janvier 2011. Il débarque ensuite en Sicile, où il est enregistré, avec une demande d’asile mais, ne souhaitant pas rester en Italie, il rejoint des amis en Norvège. Clandestin et délinquant, il est ramené en Italie comme le prévoit le Traité de Dublin. Il n’est pas encore fiché à ce moment-là, il est connu de la police que comme un petit bandit de rue. Il n’y a presque pas de traces de lui en Italie, il repart ensuite vers la Suède où la même trame se répète et le fanatisme religieux s’installe. Lassoued défend l’Etat islamique et on trouve encore sur internet des propos haineux contre l’Europe, appelant à d’autres croisades, à une invasion musulmane d’un continent où il vit mais qui ne l’a pas accueilli. En 2014 il est expulsé de Suède et à nouveau ramené en Italie où il s’installe à Bologne et présente une demande d’asile. Ces amis le signalent aux forces spéciales d’enquête et d’intervention italiennes, la DIGOS, pour ses propos sur le jihad, sa volonté de combattre et sur le danger qu’il représente selon eux. Après une enquête, un décret d’expulsion est signé en octobre 2016 et les pays où il pouvait avoir des appuis sont informés, à savoir la Belgique, le Royaume-Uni, la Norvège et la Suède, mais ce signalement reste lettre morte. Lassoued présente un recours contre son expulsion, il est libéré et l’on perd alors ses traces en Italie avant de le retrouver lundi soir en Belgique où il a laissé exploser sa rage. La police italienne a récupéré son dossier et enquête sur ses anciens amis. Un Tunisien qui a fait en Europe le plein de fanatisme, de haine, de frustration ; les ingrédients parfaits pour fabriquer un terroriste. » 

PROPOS recueillis par Il Messaggero, « Salvini : ‘’Il y a des djihadistes parmi les immigrés et les juges libèrent les individus violents. Il faut faire des contrôles stricts dans les mosquées’’ - Pour le vice-président du Conseil, les sections des tribunaux qui s’occupent d’immigration sont politisées, mieux vaut confier les décisions à d'autres magistrats’’ » : « Tenant dans une main un brin d’olivier, ‘’je n'interdirai jamais une manifestation pro-palestinienne, je continue à penser que la liberté d'expression prévaut’’, dit Salivini. Dans l’autre, un bouclier : ‘’Des terroristes islamiques ont débarqué à Lampedusa. On m’a accusé de fomenter la haine, alors que j'avais raison’’. La nouvelle ne pouvait pas laisser indifférent le leader de la Ligue, vice-Président du Conseil, ministre des Infrastructures et chef des garde-côtes italiens. Abdesalem Lassoued, le demandeur d'asile tunisien qui a assassiné deux Suédois à Bruxelles au nom de l’Etat islamique est arrivé clandestinement en 2011 en Italie en débarquant à Lampedusa. ‘’Combien d'autres terroristes sont arrivés par Lampedusa, Vintimille, Trieste ? Nous devons lutter davantage contre les arrivées illégales’’ tonne M. Salvini dans un entretien accordé au Messaggero. ‘’En tant que ministre, j'ai tout fait pour débusquer les infiltrations terroristes, et la gauche m'a collé un procès’’. L'horreur du Hamas, le djihad qui revient pour faire trembler l'Europe. Salvini en est convaincu : ‘’Une nouvelle restriction des entrées illégales est nécessaire. Je pense aussi à la route des Balkans, qui n’est pas assez contrôlée’’. Il poursuit : ‘’Tout nouveau permis pour les mosquées et les centres culturels camouflés doivent être suspendus, il faut comprendre qui finance ces lieux et qui dirige les prières. Les contrôles doivent être très stricts’’.  Le pouvoir judiciaire est dans sa ligne de mire : avec l’affaire de la juge de Catane Iolanda Apostolico, il s'est engagé dans un duel avec le gouvernement en désapprouvant le ‘’décret Cutro’’ et en libérant plusieurs migrants en situation irrégulière, dont certains sont aujourd'hui portés disparus. Salvini annonce des contre-mesures : ‘’La Ligue a proposé de retirer la compétence des sections spécialisées des tribunaux sur les migrants, qui nous semblent très politisées, et de déléguer les décisions sur ces questions à d'autres organes du pouvoir judiciaire, le Tribunal administratif régional par exemple’’. En attendant, la Ligue se prépare à manifester samedi 4 novembre, à Milan, ‘’pour la défense des valeurs et des droits occidentaux’’. » 

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Matteo Salvini

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Une loi de finances conçue pour éviter des objections pouvant venir de l’Europe » : « Le décret de loi sur le budget ‘’verrouillé’’ par le gouvernement n’est pas un acte autoritaire, comme le dénoncent les partis d’opposition, mais plutôt un signe de défense extrême. En effet, cette décision de ne pas permettre la présentation d’amendements à la loi de finances n’a pas pour objectif de bâillonner le Parlement mais plutôt d’éviter qu’il soit pris d’assaut par le reste de la majorité, ce qui compliquerait l’effort pour limiter les dépenses. Quant aux oppositions, l’accusation de vouloir réduire l’hémicycle au silence souligne en réalité l’incohérence de la droite qui avait accusé les gouvernements précédents de brider le débat parlementaire. Les tensions latentes entre le ministre léghiste de l‘Economie, Giorgetti (Ligue), et son chef Salvini autour des retraites confirment une discussion animée qui n’est pas encore terminée. Le fait que le dirigeant de la Ligue évoque des fonds pour la réalisation du pont sur le détroit de Messine est encore plus éloquent : Salvini persiste à défendre ce projet malgré le scepticisme manifeste de l’exécutif lié au manque de ressources financières nécessaires. Cela vaut pour tous les projets, portés par les partis de la majorité et qui sont destinés à rester au placard pour le moment. La tentative de Meloni et de Giorgetti, appuyée par le vice-président du Conseil A. Tajani, est de rassurer les marchés sur la tenue des comptes publics italiens. Reste une incertitude sous-jacente, mise à l’épreuve par les conflits et les actes terroristes qui modifient sans cesse le contexte, et qui semble rendre inefficaces les solutions trouvées jusque-là avec difficulté. » 

ARTICLE, Il Foglio, L. Capone « Dans la Loi de Finances, le gouvernement se concentre sur les ménages et la natalité mais certains choix démagogiques tels que les réductions d’impôts auront un effet boomerang » : « Le gouvernement a décidé de se concentrer sur les politiques pour la famille et pour la natalité. C’est tout à son honneur puisque l’Italie fait face à une énorme crise démographique qui représente aussi un problème pour la croissance et la dette publique. L’augmentation de la natalité nécessite des politiques spécifiques et il faudra du temps pour que les effets soient visibles. C’est toutefois un aspect fondamental. Cet effort politique est accompagné d’un effort financier important, qui s’élève à 1 milliard d’euros d’investissement. Les ministres Roccella (famille-Frère d’Italie) et Schillaci (Santé-indépendant) sont les seuls à ne pas avoir subi le couperet budgétaire imposé par le ministre de l’Economie Giorgetti. Il y a toutefois un problème d’outils utilisés jusque-là par le gouvernement Meloni et qui donne l’impression d’une annonce faite davantage à des fins de communication que pour obtenir de réelles retombées. Le gouvernement a lancé une autre mesure, sur un an, et qui prévoit la suspension totale des impôts pour les mères avec deux enfants et qui travaillent. Or, les mères employées avec des revenus moyens bénéficient déjà d’un allègement fiscal correspondant à environ quelques dizaines d’euros par mois. Alors que les mères ayant un revenu plus élevé seront au final totalement exonérées. Le mécanisme ainsi conçu représente un pas en arrières : la mesure bénéficie davantage aux mères qui en ont le moins besoin. Aucune femme ne décidera de faire un deuxième enfant juste pour économiser 20 € par mois pendant une année seulement. Pour favoriser vraiment la natalité, il faudrait des mesures structurelles, universelles et progressives. Certaines solutions, pourtant bien meilleures que celles proposées aujourd’hui, avait malheureusement été écartées. » 

ARTICLE, La Repubblica, G. Di Feo « Concernant les dépenses militaires, l’OTAN devra attendre encore : l’objectif des 2% du PIB ne sera atteint qu’en 2028 » : « Le budget de la Défense italienne s’élèvera à 27,7 milliards d’euros, soit 1,38% du PIB et une augmentation d’1,8 mds d’euros par rapport à 2022. Toutefois, l’objectif de Meloni d’atteindre les 2% du PIB fixé par l’TAN est reporté à 2028. Une échéance qui semble très lointaine, d’autant plus que d’après les prévisions pour 2024 et 2025 ce pourcentage descendra jusqu’à 1,26% du PIB. Ce sont les données présentées dans le document de programmation pluriannuel et publiées hier, expliquant les lignes stratégiques du ministre de la Défense Guido Crosetto (FdI). Dans sa longue introduction, le ministre souligne la nécessité de réformer complètement le dispositif militaire afin de faire face aux scénarii ouverts par la guerre en Ukraine. Si les idées sont claires, les ressources sont toutefois peu importantes. Pour 2023, l’Italie souhaiterait acheter de nouveaux équipements militaires pour une valeur de 8 milliards d’euros. Il s’agira aussi d’acheter, dans le contexte de la guerre en Ukraine, des missiles de longue portée pouvant être embarqué par les navires militaires : il pourrait s’agir alors du Scalp Naval français, en attendant l’arrivée du nouvel équipage européen. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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