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23/08/2023

"Moins d’impôts pour les entreprises embauchant des mères."

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Italie. Revue de presse.

Les craintes liées à la fin de la suspension du pacte de stabilité et de croissance fin 2023 et la préparation de la loi de finances font les gros titres : « Inquiétudes sur l’Europe et les comptes » (Corriere della Sera), « Finances, Giorgia Meloni craint l’UE » (La Repubblica), « Pas de cadeaux sur la loi de finances de la part de l’Ue » (La Stampa). Les Unes sont également consacrées à la mort du chanteur Toto Cutugno et au sommet des BRICS en Afrique du Sud, au sujet duquel la plupart des journaux soulignent « l’isolement de Poutine » et les attaques à l’occident.

COULISSES, La Stampa, d’I. Lombardo, « Meloni lâche prise en vacances : ‘’L’Italie doit s’habituer à avoir une maman à la présidence du Conseil’’» : « ‘’Je suis la première maman  de l’histoire d’Italie à être devenue présidente du Conseil’’ dit G. Meloni dans son entretien à l’hebdomadaire « Chi », paru aujourd’hui, et cette phrase montre la nature de l’opération consistant à faire le compte-rendu intime de cette année à une revue people. Le privé devient public, faisant oublier qu’elle interdisait aux médias d’utiliser l’image de sa fille Ginevra. L’approche avait commencé à changer au G20 de Bali à la mi-novembre : sa fille au milieu des leaders mondiaux ou avec ses collaborateurs. Cet entretien qui était censé raconter ses vacances tourne sans cesse autour d’elle. Le Palais Chigi est comme une ‘’soucoupe volante où il faut être 24h sur 24h’’ et ‘’parfois on a envie d’en descendre’’ pour retrouver le quotidien et la normalité. C’est l’histoire de milliers de mamans sinon que celle-ci s’occupe aussi de la Nation (avec un n majuscule). Davantage de droits aux femmes : cela pourrait être l’un de ses objectifs, à la barbe du général Vannacci qui en a une image années 50. Presque pas d’images de ses vacances dans les Pouilles, pas même de selfie avec Salvini qu’elle y a vu. Cet entretien qui contient apparemment peu de politique est sans doute l’un des plus politiques car elle y revendique - ou avalise- ce rôle de mère dans un pays qui a autorisé l’allaitement au Parlement il y a peu. Première femme au Palais Chigi, elle se revoit en Sunak, premier ministre anglais fils d’immigrés. Elle a de l’empathie pour les autres parents – Joe Biden, le grand-père, Charles Michel.  ‘’Nous avons tous le même problème : devoir être loin de nos enfants souvent’’. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, M. Sensini : « Les restrictions budgétaires du Trésor contre les Ministères » : « La loi de finances pour 2024, année des élections européennes, approche et les demande des partis de la majorité et de leurs ministres se multiplient, bien qu’ils soient conscients que les fonds disponibles sont limités. Le ministre de l’Economie, Giancarlo Giorgetti (Ligue), avait déjà fait comprendre à ses collègues qu'il serait impossible de prendre en compte les demandes de fonds en dehors des programmes déjà convenus. Au contraire, il demande désormais aux ministres, qui ne l'ont pas bien pris, une nouvelle réduction de leur budget. Le gouvernement doit trouver 300 millions d'euros supplémentaires pour l'année prochaine, en plus du 1,2 milliard d'euros qui a déjà été réduit lors de la dernière loi de finance. L’objectif est d’arriver à 2 milliards en 2025, afin de respecter l'objectif de révision des dépenses prévu par le PNNR et surtout de récupérer d'autres ressources pour la prochaine loi de finances. Qui - répète Giorgetti - sera concentrée uniquement sur quelques objectifs fondamentaux. Giorgia Meloni a commencé à les définir avec Matteo Salvini et Antonio Tajani ces jours-ci : la réforme fiscale, la réduction de la charge fiscale pour les employés, l'ajustement des retraites, le pont entre la Calabre et la Sicile. La note d'actualisation du Def (document économique et financier), le 20 septembre, révélera les marges de manœuvre et l'ampleur de l'effort à faire pour atteindre au moins ces objectifs minimaux. Les observateurs s'accordent à dire qu'en l'état actuel des choses, le gouvernement doit trouver 20 milliards d'euros supplémentaires par le biais de réductions de dépenses et de nouvelles recettes. Le ministère de l'économie ne cache pas ses difficultés, mais a aussi quelques cartes à jouer. Le PIB de 2023, grossi par l'inflation, aura un impact plus fort sur le déficit et surtout sur la dette, qui pourrait être meilleure que prévu, ce qui créerait une marge de manœuvre supplémentaire pour 2024. Le 15 septembre, Giorgetti tentera également de tester ses collègues de l'Ecofin sur l'hypothèse d'un déficit programmatique un peu plus élevé pour l'année prochaine. »

PREMIER PLAN, Messaggero, d’A. Bassi, “Moins d’impôts pour les entreprises embauchant des mères » : « Le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti (Ligue) avait prévenu, ‘’avec un taux de natalité [aussi bas], il n’y a pas de réforme des retraites qui tienne’’. Le secrétaire à la Présidence du Conseil, Alfredo Mantovano (autrefois Alliance Nationale) avait renchéri : ‘’la natalité est notre défi le plus important’’. La prochaine Loi de Finances prévoira donc un volet pour des politiques en faveur de la natalité. Une mesure concernera notamment les entreprises embauchant les femmes contribuant à la croissance démographique du pays à travers une ‘’forme de détaxation’’, a expliqué le vice-ministre de l’Economie. Cela concernera les familles avec au moins trois enfants. Le gouvernement entend abaisser le taux d’imposition des bénéfices, actuellement de 24%, à 15% pour les entreprises employant un certain nombre de femmes ayant au moins trois enfants. En Italie, cela ne représente que 5% des ménages. Le gouvernement envisage aussi d’augmenter les revenus des familles nombreuses, là aussi à partir de trois enfants, à travers le quotient familial, un instrument qui a donné d’excellents résultats en France. Toutes ces mesures dépendront de la marge budgétaire qui émergera du document de mise à jour sur les comptes publics (la ‘’nadef’’, nota di aggiornamento del documento di economia e finanza). Le projet de suppression des impôts pour les familles à partir du deuxième enfant évoqué par Giancarlo Giorgetti en mai dernier semble avoir été écarté. Le ministre a toutefois évoqué hier de possibles mesures d’aides dès le deuxième enfant. L’Etat dépense déjà près de 20 milliards d’euros pour l’allocation destinée aux parents d’enfants mineurs à charge. Une mesure qui ne plait pas à tout le monde au gouvernement et pour laquelle l’Europe a ouvert une procédure d’infraction. Enfin, la ministre de la famille Eugenia Rocella a proposé un service d’assistance à domicile pour les jeunes mères afin de les accompagner, alors que ‘’aujourd’hui le réseau familial d’information s’est perdu’’, souligne la ministre. »

ENTRETIEN, Quotidiano Nazionale, de Antonio Tajani, ministre des affaires étrangères : « Faire baisser les charges salariales pour favoriser la croissance, il faut augmenter les petites retraites » par Antonella Coppari [Extraits] : « Nous devons en priorité réduire les charges salariales, et aussi augmenter les petites retraites, notre objectif à Forza Italia étant d’arriver à 1000 euros par mois d’ici la fin du mandat. Avec la dernière loi de finances, elles ont été augmentées à 600, on peut peut-être aller à 700 euros par mois. Sur le salaire minimum, nous restons opposés, et nous proposons plutôt autre chose, le CNEL devra se prononcer et faire des propositions contre le travail mal rémunéré. La proposition de nommer Franco à la BCE, je la soutiens, c’est une personnalité très qualifiée. La BCE devrait par ailleurs revoir sa politique de taux, elle est la source de nombre de difficultés actuelles ».

ARTICLE, Corriere della Sera, de C. Zapperi, « Pacte de stabilité, le message d’alerte de Fitto (Frères d’Italie) : s’il n’y pas de nouvelles règles, l'Italie sera en danger - Le ministre : il faut plus de flexibilité. L'urgence sur la question de la dénatalité, pour Mantovano :  ce défi est plus important que l'énergie » : « Si Giancarlo Giorgetti a ouvert la voie ("avec la loi de finances, il ne sera pas possible de tout faire"), Raffaele Fitto souligne cette inquiétude : ‘’le pacte de stabilité avait été oublié ces dernières années. Si aucun accord n'est trouvé sur le nouveau modèle, le risque est qu'à partir de janvier 2024, les anciennes règles reviennent en vigueur et les conséquences seraient complexes". Le ministre de l'Economie et son collègue des Affaires européennes et du PNRR profitent de la scène du meeting catholique de CL (Comunione e liberazione) pour tirer la sonnette d'alarme sur les comptes de l'Etat. Les contraintes imposées par les règles européennes risquent de contrarier les projets de l'exécutif sur un front, celui de la famille, sur lequel Giorgia Meloni veut marquer son identité et sa différence avec la gauche. Le secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil, Alfredo Mantovano, le collaborateur le plus fidèle et le plus silencieux de la première ministre, lance un message politique précis :  "Le défi le plus important pour le gouvernement, plus que celui de l'approvisionnement énergétique ou de l'immigration, est celui de la natalité". Un thème partagé par la ministre Eugenia Roccella, qui souligne à son tour qu'en matière de politiques familiales, "nous en sommes à l'année zéro". M. Fitto demande à Bruxelles de faire preuve de flexibilité. Le vice-Premier ministre Matteo Salvini a salué la prudence du ministre Giorgetti et confirmé indirectement la difficulté de réaliser ce qu'il avait promis à court terme. Pour Mantovano, l'exécutif peut gérer tous les dossiers sur la table : du ‘’plan Mattei’’ ("L'Afrique est notre présent et notre avenir d'Italiens et d'Européens. Pas seulement pour l'immigration ou l'approvisionnement en énergie") à la gestion de l'immigration ("Nous avons approuvé un décret sur les « flux » de trois ans qui prévoit l'entrée de 450 000 migrants. C'est la réponse aux marchands de mort") à la question considérée comme centrale : la famille. Le vice-ministre de l'économie, Maurizio Leo, est également intervenu dans la lutte contre la natalité, en annonçant l'hypothèse d'un allègement fiscal pour ceux qui embauchent des mères et d'une aide économique pour les familles de plus de trois enfants. Mais l'avertissement de Giorgetti pèse sur tout cela. » 

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco, « Derrière les craintes de Giorgia Meloni, le bras-de-fer avec Olaf Scholz » : « Pour le gouvernement de Giorgia Meloni, il y a une priorité qui est désormais une question de survie : éviter que l'ancien pacte de stabilité et de croissance ne revienne en vigueur. Un scénario "insoutenable", comme le considère la présidente du Conseil dans ses discussions privées et ses contacts avec le ministère de l’Économie. Ce qu'il faut, c'est un accord entre les Vingt-sept et Bruxelles, sans lequel les dépenses d'urgence dictées par la crise énergétique et l'économie de guerre ne seraient plus gérables. Berlin a rejeté la proposition de réforme de la Commission européenne. En l'absence d'un nouvel accord sur les règles d'ici la fin de l'année, Olaf Scholz et les "frugaux" dirigeants nordiques feront pression pour un retour à l'ancien régime d'austérité. C’est la perspective qui déprime Rome : les partisans de la ligne dure ne permettront aucun "gel" du pacte, comme celui décidé pendant les années de la pandémie et de la crise en Ukraine. Ils ne gèleront pas l'horloge de l'austérité, afin de garantir douze mois supplémentaires pour négocier. Il s’agirait d’un retour au passé qui explique les réflexions inquiètes de Giancarlo Giorgetti, puis de Raffaele Fitto, lors de la rencontre de Rimini. Il n'y a que trois voies possibles sur le pacte de stabilité. La meilleure - peut-être même la plus commode - serait de geler les règles pour une année supplémentaire, afin de laisser un maximum de marges de flexibilité budgétaire. Mais il est peu probable que les gouvernements de l'Allemagne et des frugaux du Nord acceptent de s'exposer à la critique de favoriser les pays méditerranéens fortement endettés à quelques mois des élections européennes. La deuxième option serait le retour aux contraintes de l'ancien pacte. Un cauchemar à éviter, car il enlèverait toute marge politique restante à un gouvernement déjà en difficulté à cause d'un PIB qui ne répond pas aux attentes et d'une loi de finances qui s'annonce maigre. Reste la troisième voie de Giorgia Meloni, la seule possible : trouver un accord à Bruxelles, favoriser un compromis européen. Une importante réunion de l'Ecofin est prévue pour la mi-septembre. A partir de ce moment-là, on saura s'il existe des marges concrètes pour un nouveau pacte. C'est précisément la nécessité de parvenir à un accord sur les règles budgétaires qui réduit le pouvoir de négociation de Rome sur les autres dossiers. Ce n'est pas nouveau, car cela ne tient pas compte de la faiblesse structurelle des finances publiques italiennes. Mais cela reste un obstacle que la présidente du Conseil aurait volontiers évité, à quelques mois des élections européennes. » 

ENTRETIEN, Avvenire, de Antonio Tajani (Forza Italia), vice-président du Conseil et ministre des affaires étrangères, « L’Italie veut la paix » par Angelo Piccarello : (extraits) : « Sur le sujet des migrations, nous savons que nous ne pouvons pas réussir seuls. C’est pourquoi nous accueillerons à Rome le nouveau sommet Italie-Afrique au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement. A cette occasion, nous présenterons notre plan Mattei. Nous voulons changer de narratif sur l’Afrique, c’est un continent riche de ressources naturelles, mais surtout humaines. Mais c’est le continent qui dans les 30 à 50 prochaines années pourrait aussi être celui où l’on meurt le plus de faim. La Farnesina a accru son action : il y a plus de 460 projets dans 30 pays pour un total de 2 milliards. Le changement climatique sera aussi un sujet central de la présidence du G7. Nous soutiendrons le travail des Emirats pour la Cop28, l’Afrique aura un rôle central aussi à la conférence de Dubai. Sur la guerre en Ukraine, nous suivons avec beaucoup d’intérêt le travail du cardinal Zuppi et le souhait de construire l’étape d’après. L’Italie veut la paix, une paix juste, qui reconnaisse le droit à la liberté et à l’indépendance de l’Ukraine. Sur la Chine, la volonté du gouvernement italien est de poursuivre le dialogue politique avec l’un de ses partenaires principaux et stratégiques sur la scène internationale. On parlera de chaque aspect de notre relation, et nous demandons aussi que la Chine fasse pression pour faire cesser la guerre. Nous augmentons nos échanges commerciaux avec la Chine et n’avons pas de préjugés, nous faisons une analyse des coûts et bénéfices concernant le MoU sur les routes de la soie. Jusqu’à présent, nous avons observé qu’il n’a pas apporté beaucoup d’améliorations. D’autres pays au contraire, sans accord de ce type, ont pu développer davantage [leurs échanges]. On réfléchira attentivement et on décidera. Sur les élections européennes, nous ne pourrons jamais faire d’alliance avec Le Pen et l’Afd. Forza Italia restera un centre de gravité permanent, et la porte est ouverte à ceux qui veulent construire avec nous un projet européen. La proposition de la commission sur le pacte de stabilité doit être améliorée, en excluant des dépenses qui ne peuvent être vues comme de la « mauvaise » dette. Par exemple celles pour soutenir l’Ukraine ».

ENTRETIEN, Il Giornale, de Antonio Tajani (Forza Italia), ministre des affaires étrangères : « De graves interférences, appuyées par des complices en interne », par Gabriele Barberis [extraits] : « Ce que Nicolas Sarkozy écrit dans son livre sur Berlusconi est grave : un pays ne peut pas interférer dans la vie d’un autre, de quel droit pouvait-il vouloir faire démissionner Berlusconi ? C’est une opération illégitime. Berlusconi a renoué avec Merkel ensuite, mais plus avec Sarkozy. Mais tout cela c’est du passé, et c’est strictement lié à cette époque. J’espère que cela n’arrivera plus jamais ; ce qu’il faut retenir, c’est que Berlusconi a toujours voulu défendre les intérêts de l’Italie ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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