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04/05/2023

"Le gouvernement ne veut pas se brouiller avec Pékin. Sur l'Otan, Meloni prend son temps."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur l'attaque de drones sur le Kremlin, « Drones sur le Kremlin, une attaque contre Poutine » (Corriere della Sera, Repubblica, Stampa), « Drones sur le Kremlin, la tension monte » (Il Messaggero), « La hausse des taux de la Fed » (Sole 24 Ore), la « flambée de la facture du gaz à + 22% » (La Stampa),  "Les intempéries qui ont fait deux victimes en Emilie-Romagne » (Corriere della Sera). « La fusillade dans une école à Belgrade, 8 enfants tués par un jeune de 13 ans » (Corriere, Stampa, Repubblica) aussi.

PREMIER PLAN, La Stampa, de N. Carratelli, « L’alliance Landini-Schlein, dans le lieu emblématique de Renzi – mais sans lui » : « Elly Schlein et Maurizio Landini, président de la CGIL, s’affichent ensemble à un événement organisé par le principal syndicat italien. La nouvelle secrétaire du Parti démocrate est la seule à y représenter l’opposition parlementaire. Carlo Calenda et, surtout, Giuseppe Conte, ne sont pas présents malgré l’invitation adressée au chef des 5 Etoiles. L’événement a lieu dans l’ancienne gare de Florence (la ‘’Leopolda’’), ancien ‘’temple’’ de Matteo Renzi qu’Elly Schlein se garde bien de citer. La présence de Schlein renforce l’image d’un parti démocrate corps et âme aux côtés des syndicats et des travailleurs dans la bataille contre les politiques du gouvernement Meloni, et notamment le décret travail approuvé ce 1er Mai. Landini appelle à la mobilisation populaire mais tient à préciser que ces initiatives ‘’sont ouvertes à toutes les forces politiques qui partagent nos combats et nous parlons à tous les travailleurs, peu importe pour qui ils votent’’. A l’époque d’Enrico Letta, Giuseppe Conte avait tissé un rapport politique et personnel avec Landini et le leader 5 Etoiles se rend compte qu’il a aujourd’hui été doublé par la nouvelle secrétaire démocrate. Il ne participera d’ailleurs pas au rassemblement ce samedi même si le M5S y sera. En revanche ils organiseront un rassemblement en juin pour défendre le revenu de citoyenneté et le salaire minimum. Elly Schlein n’a pas exclu d’y participer mais encore faut-il qu’elle soit invitée. »

ARTICLE La Repubblica, d’E. Lauria, « La rencontre entre Tajani et Ronzulli pour une trêve au sein de Forza Italia » : « A la veille du meeting de deux jours de Forza Italia, cette rencontre devrait servir à détendre l’ambiance, alors que le Cavaliere est toujours hospitalisé et en attente de comprendre avec quelle force ce dernier pourra continuer à diriger son parti. Les perplexités demeurent, toutefois, et les voix les plus critiques (Cattaneo et Mulé) se taisent. Les prises de parole lors du meeting de Milan seront faites au nom de l’unité. Cela aussi comme signe de respect à l’égard de leur chef Berlusconi, qui sera présent virtuellement au rendez-vous : par le biais d’un message vidéo ou encore plus probable par téléphone. Tajani, en attendant, parle avec le ton d’un leader et demande ‘’une organisation du territoire efficace dans tout le pays afin de mobiliser l’électorat, sensibiliser les personnes qui ne vont plus voter, impliquer de nouvelles ressources humaines’’. Vendredi soir, à la fin du meeting, un dîner se tiendra à Segrate avec l’Etat-major du parti, organisé par Tajani. Les coordinateurs régionaux n’ont pas été invités et certains n’ont pas apprécié. Mais c’est encore un signal d’une volonté de garder le parti uni. Il faut voir ensuite si cela sera suffisant. »

ARTICLE, La Stampa, de F. Grignetti, « Libye, Haftar rencontre Tajani à Rome, ils évoquent notamment le contrôles des routes migratoires » : « Hier le général Haftar a débarqué à Rome dans le plus grand secret pour rencontrer le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. C’est un événement significatif pour les relations italo-libyennes. Aujourd’hui, il pourrait aussi être reçu par la Présidente du Conseil après une première prise de contact le 28 janvier dernier à Tripoli en compagnie de Tajani et Piantedosi (ministre de l’Intérieur). Malgré l’instabilité politique, Haftar reste l’un des interlocuteurs principaux en Libye. Hier auprès des diplomates italiens il a réitéré sa demande incessante : le soutien de l’Italie pour sa légitimation personnelle. Son futur est finalement la seule chose qui l’intéresse alors que l’Italie se préoccupe de la stabilisation de l’ensemble du pays. Si le pessimisme règne quant à l’organisation prochaine d’élections, le gouvernement de Meloni se contenterait d’avancées progressives, tout d’abord en gelant les positions et en évitant toute escalade militaire. Ensuite, il faudrait définir le parcours pour parvenir au gouvernement unique et enfin une stabilisation des institutions et de la démocratie libyenne. Mais ce qui intéresse par-dessus tout Meloni, Tajani et Piantedosi c’est de fermer la route de l’immigration illégale au départ de Benghazi et mettre fin au flux désormais constant de personnes qui débarquent à Lampedusa. Avec la situation au Soudan, les choses ne pourraient qu’empirer. Le général Haftar est très proche de l’Egypte et il y a quelques semaines Antonio Tajani en visite au Caire avait demandé à Al-Sissi d’intervenir auprès du général libyen et il semblerait que le Caire ait intercédé en faveur de la rencontre d’hier soir. »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo : « Route de la soie, axe avec les États-Unis. L'Italie s'est déjà désengagée » : Le gouvernement ne veut pas se brouiller avec Pékin. Sur l'Otan, Meloni prend son temps. Le nouvel ambassadeur italien, Massimo Ambrosetti, est arrivé à Pékin il y a quelques heures. Giorgia Meloni l'a choisi, contre toute attente, pour deux raisons : c'est un grand expert de cybersécurité et peut se vanter d'études universitaires très approfondies sur la Chine et l'essor économique du géant dirigé par Xi Jinping. Il devra gérer un dossier sensible : l'Italie a déjà décidé de sortir de l'accord commercial controversé avec les Chinois, signé sous le gouvernement Conte I, les Américains on en été informés. À moins de vingt jours du sommet du G7 à Tokyo, où les dirigeants discuteront longuement des relations de l'Occident avec Pékin, la décision que Meloni devra prendre d'ici la fin de l'année revient sur le devant de la scène : rester ou non dans le Mémorandum qui lie l'Italie, seul pays du G7, à l'initiative chinoise Belt and Road Initiative (Bri). Pour en sortir, Rome devra donner un préavis d'ici décembre. L’annulation de l'adhésion italienne est l'une des conditions d'une relation sereine entre Giorgia Meloni et Joe Biden, qui la recevra à la Maison Blanche en juin. Rome aurait déjà donné sa garantie à Washington et Meloni l'annoncera, peut-être, lors de sa visite à Pékin, d'ici la fin de l'année. Sous le gouvernement Draghi, le Mémorandum est d'ailleurs resté gelé et l'est toujours. À moins que Giorgia Meloni ne change d'avis, il lui faudra construire un parachute de sécurité pour ne pas mettre en péril nos relations avec Pékin, mais dans le gouvernement une considération de fond, et non de forme, est recueillie : "Macron n'est pas entré dans la Bri, mais il fait des affaires sur les technologies stratégiques avec les Chinois". Il n'est donc pas certain que Xi Jinping ne renonce pas à avoir l'Italie comme porte-drapeau démocratique dans son grand projet, s'il en tirerait des contreparties substantielles. Il y a un autre dossier que Meloni a dû traiter ces dernières heures : lors de sa visite à Londres, le Premier ministre Rishi Sunak a demandé un soutien pour renforcer la candidature de son ministre de la Défense, Ben Wallace, à la future tête de l'OTAN. La Présidente a enregistré la demande, mais rien de plus. Car ses alliés européens envisagent pour l'instant des profils différents : la Première ministre finlandaise Sanna Marin, la Première ministre estonienne Kaja Kallas, ou le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.»

PREMIER PLAN, La Stampa, d’I. Lombardo, « Direction de l’OTAN, les pressions sur Meloni » : « Lors du tête-à-tête jeudi dernier entre Giorgia Meloni et Rishi Sunak, ce dernier lui aurait demandé d’appuyer la candidature de l’actuel ministre de la défense britannique, Ben Wallace, à la tête de l’OTAN. C’est un épisode significatif pour comprendre le rôle que peut jouer l’Italie et la marge de manœuvre de la Présidente du Conseil dans ce difficile défi international autour de la direction de l’OTAN. Giorgia Meloni n’a rien promis et a dit avoir ‘’pris acte de la demande’’ en soulignant qu’il y avait ‘’des équilibres dont il fallait tenir compte’’. Ces équilibres se jouent à Bruxelles, à la fois siège de l’OTAN et de l’UE. Depuis février 2022, le rôle de secrétaire de l’OTAN est repassé au premier plan. Les diplomates et les leaders disent souvent que c’est Washington qui décide et que l’usage veut que ce soit un Européen. L’état des négociations entre pays membres de l’UE n’est pas clair : il y a plusieurs hypothèses mais il y a un bémol à chaque fois. Pour la Grande-Bretagne, c’est la sortie de l’UE qui pèse même si Londres considère qu’elle a conquis sa légitimité à travers son soutien à l’Ukraine. Mais l’Europe a d’autres plans. Des sources diplomatiques italiennes disent qu’une candidature allemande est peu probable notamment pour son soutien hésitant à l’Ukraine. Pourtant, le nom d’Ursula von der Leyen revient très souvent. Pour certains, ce seraient aussi une façon d’éviter un second mandat comme président de la Commission. Sa ténacité lors du récent voyage à Pékin a été apprécié par les Etats-Unis, contrebalançant les ouvertures philo-chinoises d’Emmanuel Macron. La Chine, peut-être plus que la Russie, est le réel défi du Millénaire pour l’Occident et pour le prochain secrétaire de l’OTAN. L’Europe serait favorable à ce que ce soit une femme, au-delà de von der Leyen, on parle aussi de Sanna Marin, l’ancienne première ministre finlandaise qui a amené son pays dans l’OTAN, mais pour elle comme pour la l’estonienne Kaja Kallas, fervente opposante à Poutine, ce pourrait être perçu comme une provocation de la part de la Russie et l’appartenance à l’OTAN de leurs pays est peut-être trop récente. On raconte que l’ex-président des Etats-Unis Barack Obama aurait à l’époque évoqué une présidence d’un pays méditerranéen. L’Italie a sûrement perdue une occasion puisque Mario Draghi aurait décliné. Certains ont pensé à l’ancienne ministre de la Défense Roberta Pinotti, de centre-gauche, mais il faudrait l’aval du gouvernement de droite ce qui semble d’autant plus difficile depuis le cas de Luigi Di Maio nommé représentant européen dans le Golf sans la bénédiction de Rome. Dans les négociations, Meloni pourrait se limiter à apporter un certain appui et à demander quelque chose en échange. Le prochain G7 au Japon mais aussi un déplacement à Washington à priori avant l’été pourraient être l’occasion d’en discuter. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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