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23/02/2023

"Meloni se retrouve seule, prise en étau par ses alliés. Forza Italia et la Ligue freinent sur l’envoi d’avions de chasse à Kiev."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre largement sur la cyberattaque à large échelle ayant touché plusieurs pays occidentaux, dont l'Italie, au lendemain de la visite en Ukraine de G. Meloni ; sur les suites des critiques, lors de sa conférence de presse conjointe avec la présidente du Conseil italien,  de Zelensky contre les propos de Berlusconi,  la réaction de Moscou et  les tensions au sein du gouvernement italien à cet égard et sur l’envoi éventuel d’avions de chasse ; la rencontre de l’envoyé de Xi Jinping à Moscou est également rapportée.

« Une cyberattaque contre l'Italie » - Des pirates informatiques proches de Moscou frappent plusieurs ministères et des entreprises (Corriere della Sera), « Moscou défend Berlusconi » - La porte-parole de Lavrov critique les mots de Zelensky sur le Cavaliere. Le porte-parole de Lavrov critique les phrases de Zelensky. Une cyberattaque contre l'Italie après la mission de Meloni à Kiev  (La Repubblica), « La Ligue et Forza Italia s'opposent à l'envoi d'avions de chasse à Kiev » - Le Kremlin défend Berlusconi; une cyberattaque s'en prend aux sites Internet du gouvernement (Stampa),  « Coup de froid entre Meloni et Berlusconi » La Ligue freine sur l'envoi d'armes à Kiev, Les pirates informatiques pro-russes défient l'Italie (Il Messaggero) « Meloni dément Berlusconi; la Ligue et FI s'opposent à l'envoi d'avions de chasse à Kiev » (Fatto Quotidiano).

Par ailleurs, l’alerte sécheresse est lancée en Une du Messaggero, tandis que le Sole titre sur « la baisse de l’énergie qui refroidit l’inflation mais les prix de la grande consommation sont en hausse ».

Les JT couvrent essentiellement le vote, à l’Assemblée générale de l’ONU d’une résolution pour la paix en Ukraine ; la position du gouvernement italien sur la guerre en Ukraine et la cyberattaque contre différents sites institutionnels italiens suite à la visite de Giorgia Meloni à Kiev ; les propos de Poutine contre la Moldavie et les déclarations de Biden au terme de son voyage en Europe.

Sur Twitter, le hashtag #Valditara (nom du ministre de l’Instruction, Giuseppe Valditara, Ligue) domine suite à la polémique entre le Ministre et une professeure de lycée autour d’une agression contre des étudiants, à Florence.

EDITORIAL, Il Messaggero, A. De Mattia « La prime de l’Etat pour la rénovation des logements et les modifications utiles pour l’Italie » : « Concernant le Superbonus nous sommes en passe de trouver la bonne solution car l’objectif final du gouvernement, qui était de trouver le bon équilibre entre l’interruption de la mesure et les modalités pour y parvenir, a été atteint. Il faudra néanmoins examiner avec attention les propositions de modification présentées par le chef du syndicat patronal italien Confindustria. Il ne fait aucun doute que le Superbonus à 110% représente une prime disproportionnée en termes de poids sur les comptes publics. Il faut aussi tenir compte des retombées et de ce que la mesure génère en termes de PIB et d’emploi, mises en avant dans le rapport de la Banque d’Italie. C’est toutefois la décision de mettre un terme à cet instrument qui est reprochée au gouvernement. Si cela n’est pas géré de manière adéquate par le Parlement, on risque de mettre à mal toute l’opération. Tout dépend aussi de ce qu’Eurostat nous dira : si l’Etat envisage d’alloués de nouveaux fonds pour 2023 et s’il y a la marge budgétaire nécessaire pour parvenir à un accord. Les conditions sont réunies pour que l’on trouve une solution utile à l’Italie dans un dossier qui exige une capacité de synthèse en évitant des décisions prises unilatéralement. » 

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « Le crépuscule de Berlusconi et le changement des rôles » : « Fut un temps, il y a bien longtemps, Berlusconi se vantait d’avoir mis fin à la Guerre froide avec la poignée de main entre Bush Jr et Poutine à Pratica di Mare. S’il exagérait clairement, c’était bien l’âge d’or de l’aire Berlusconi. Le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani (Forza Italia) se trouve dans une position que personne ne lui envie et tente d’alimenter l’illusion à l’égard de Berlusconi. En réalité, on est plutôt face à un vieux monsieur qui a fondé le centre-droit il y a trente ans et tente aujourd’hui de se conserver un petit coin de la scène politique à coup de déclarations et d’effets complaisants vis-à-vis de son ami Poutine. Il compte pour cela sur l’écho assuré par les médias, sans se préoccuper du discrédit jeté sur son pays, avec l’animosité de celui qui se sent exclu des décisions qui comptent et qui n’accepte pas un déclin désormais total. Mais malgré l’égocentrisme et le cynisme, Silvio Berlusconi conserve sa capacité et sa rapidité proverbiale à décrypter les situations. Il a compris depuis plusieurs semaines déjà que la dérive de Forza italia amène au renforcement de Fratelli d’Italia et du phénomène politique qu’on peut appeler ‘’mélonisme’’. La jeune Présidente du Conseil est peu à peu en train de verrouiller tous les espaces de manœuvre du parti berlusconien, pas tant – pour le moment - sur la politique intérieure que sur la politique étrangère. Des relations avec Washington à celles, plus controversées, avec l’UE, un changement des rôles est en cours entre l’ancien et la nouvelle Présidente du Conseil. Elle mène son agenda européen selon son propre style et sa propre stratégie, discute avec plus ou moins de succès avec les différentes capitales et a imposé sa centralité en la soustrayant sans trop de difficulté à la vieille Forza Italia. Cette fois, l’époque de Berlusconi est belle et bien finie et il en a conscience. Meloni s’est bien imposée à travers la bataille électorale et non pas parce que Berlusconi l’a désignée. Il tente de mettre en difficulté sa successeuse mais il n’est pas en mesure d’agir contre le gouvernement. D’autant plus que le ‘’mélonisme’’ est perçu comme la bouée de sauvetage d’au moins une partie des naufragés de Forza Italia. » 

ENTRETIEN, Il Messaggero, de Paolo Zangrillo (Forza Italia), ministre de l’Administration « Coup d’envoi de la réforme des concours publics avec la promesse de recrutements en moins de 180 jours » : « Lors des concours publics, la durée moyenne des procédures de recrutement est passée de 780 jours en 2019 à 169 jours en 2022. C’est un résultat qui nous vaut d’être parmi les plus rapides en Europe. Bien entendu, ce résultat découle du remaniement des procédures pendant la pandémie, en éliminant certaines étapes devenues obsolètes à notre époque. J’ai créé un groupe de travail composé d’experts dans la perspective d’une réforme des concours qui nous permettra d’abattre les temps morts des différentes phases de la procédure afin d’assurer la rapidité sur le long terme. L’objectif est de parvenir un délai de recrutement de moins de 185 jours à compter de la publication des concours. C’est un objectif ambitieux. La question de la numérisation des procédures concernant les concours reste au cœur de l’activité de l’Administration publique. Il faut aussi faire évoluer notre approche culturelle de la carrière et de la notion de mérite des dirigeants. Il n’est pas suffisant d’être un expert en droit administratif. Il faut aussi savoir gérer le personnel et les ressources financières. Ce qui implique de savoir travailler en équipe et valoriser les talents.’’  »

ARTICLE, Corriere della Sera, G. Sarcina « Un casse-tête pour le Président Biden » : « Biden avait confié à son Secrétaire d’Etat Blinken une dernière tentative : envoyer au Président Xi un message par le biais de son collaborateur le plus fiable, Wang Yi, en marge de la Conférence pour la Sécurité de Munich. Le but était de comprendre si le Président Chinois était réellement intéressé à jouer les médiateurs entre Poutine et Zelensky. Or, la rencontre semble avoir été très décevante. Wang Yi n’a même pas pris en considération les sollicitations de Blinken. Wang s’est ensuite rendu à Moscou pour annoncer à l’avance le contenu du ‘’plan de paix’’ qui devrait être annoncé publiquement par Xi Jinping demain, le 24 février, à l’occasion de l’anniversaire de l’agression russe en Ukraine. Désormais, la Maison Blanche n’a plus de doute : Pékin a pris position pour la Russie. Cette initiative de paix ne serait qu’une manœuvre pour venir en aide et couvrir politiquement Poutine. Il n’y aura donc aucune médiation. Par ailleurs, Zelensky aussi avait cherché à prendre contact avec Wang Yi, sans y parvenir. L’attitude des Chinois dissipe toute marge de négociation. Les canaux de communication avec Poutine sont désormais fermés. Le Président Macron, le Chancelier Scholz et Orban ont eux aussi jeté l’éponge. A la Maison Blanche, on commence à penser que seule une rencontre directe entre Biden et Xi Jinping pourra éviter un glissement vers un scénario d’une guerre indéterminée. Un autre point alimente les inquiétudes : la fatigue de l’opinion publique européenne. Comment est-il possible que Biden et ses conseillers ne parviennent pas à jeter les bases d’une négociation ? En réalité, les Etats-Unis, tout comme la France et l’Allemagne, ne considèrent pas la reconquête totale du territoire ukrainien comme une possibilité vraisemblable. Comment les dirigeants ukrainiens réagiraient-ils à une demande de Washington de renoncer à la Crimée ? Resteraient-ils unis comme aujourd’hui ? Et quelle sera la réaction du Congrès et de l’opinion publique américaine ? Voilà pourquoi jusqu’à présent le message de Biden est clair : la guerre se poursuit avec un seul objectif : mettre les Ukrainiens dans les meilleures des conditions en vue d’une négociation future. A condition qu’il y ait une négociation. »

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco et E. Lauria « Meloni se retrouve seule, prise en étau par ses alliés. Forza Italia et la Ligue freinent sur l’envoi d’avions de chasse à Kiev » : « Giorgia Meloni n’est pas contente : ‘’l’affaire Berlusconi’’ a fini par reléguer sa mission à Kiev au second plan. En tournée depuis trois jours entre la Pologne et l’Ukraine, la Présidente du Conseil a toujours évité le groupe de journalistes qui la suivaient : un gros effort afin d’éviter un incident diplomatique qui, inévitablement, a fini par arriver. C’est le président Zelensky lui-même qui a attaqué le Cavaliere en s’engouffrant dans la brèche qui divise la majorité. La discorde porte sur l’envoi de nouvelles armes à l’Ukraine. Pour Forza Italia et la Ligue, les armes envoyées doivent être strictement défensives. Le ministre Tajani a récemment déclaré ‘’nous avons envoyé du matériel défensif et nous continuerons sur cette voie’’, une position soutenue par les léghistes. Pourtant, pour Meloni, cette distinction n’a pas de sens ‘’quand une nation est agressée, toutes les armes sont défensives’’ souligne-t-elle. Cela vaut aussi pour les avions de chasse. Le premier à s’opposer à ce raisonnement est Matteo Salvini, qui a des affinités de longue date avec la Russie. Si le leader de la Ligue reste silencieux, c’est l’un de ses fidèles, Massimiliano Romeo, chef de groupe au Sénat, qui exprime clairement la ligne ‘’le droit à l’autodétermination du peuple ukrainien est sacrosaint mais attention à ne pas envoyer des armes pouvant pousser l’Alliance Atlantique vers un conflit direct avec la Russie. Cela aboutirait à une guerre nucléaire.’’ A cela, il faut ajouter les propos de Maurizio Gasparri de Forza Italia ‘’Sur ce point il faudra bien réfléchir, les dangers pouvant découler d’une telle escalade militaire sont évidents pour tout le monde’’. Une résistance qui finira tôt ou tard par se heurter à la volonté de Meloni. La Présidente du Conseil se concertera prochainement avec ses partenaires internationaux. En tous cas, elle ne s’opposera pas à l’envoi des avions de guerre Amx, considérés fondamentaux pour la défense de l’espace aérien ukrainien par Zelensky. Que Berlusconi se fasse une raison. Ce dernier a accepté à contrecœur l’invitation des siens à ne pas riposter à l’attaque verbale du président ukrainien. Ce n’est pas la première fois que Forza Italia met une sorte de barrière de sécurité à son dirigeant, de plus en plus extravagant. Le ministre Tajani a rassuré ses alliés en rappelant que ‘’Berlusconi et Forza Italia sont contre l’invasion russe’’ et que l’ancien président du Conseil ‘’est totalement pro-américain’’. Toutefois, le coup de froid entre Meloni et Berlusconi ne peut pas être résolu par quelques déclarations publiques. Hier encore, on ne faisait état d’aucun échange pacificateur entre les deux. La Présidente du Conseil est seule. Il est clair que la pression ne cessera pas et l’attention se concentrera sur la brèche atlantique au sein de la majorité. »

ARTICLE, Corriere della Sera, P. Ottolina « Le groupe pirate et la cyberattaque lancée contre notre pays » : « La nouvelle attaque informatique qui a touché certains sites institutionnels et plusieurs entreprises italiennes est une offensive assez classique dont le but n’est pas tant de détruire les contenus mais plutôt de lancer un message politique. Ce n’est pas un hasard si cette attaque n’a pas été revendiquée par le collectif de hackers pro-russes ‘’NoName057’’, qui communique notamment par le biais d’un canal Telegram comptant environ 28 000 inscrits. Il s’agit en fait d’un groupe d’activistes proches de la Russie apparu en mars 2022, juste après l’invasion de l’Ukraine. Pendant environ 12 mois, ils auraient revendiqué plusieurs attaques contre l’Ukraine, les Etats-Unis et les pays européens. L’offensive contre les sites italiens a commencé le 21 février, au moment où la présidente du Conseil Giorgia Meloni commençait sa visite en Ukraine. Dans un de ses messages, le collectif cite de explicitement le ‘’sixième paquet d’aides militaires’’ décidé par le gouvernement italien. Le premier site italien touché a été celui de la Défense. Les activistes prorusses ont écrit ‘’après avoir pris un petit-déjeuner à base de croissants français, nous sommes allés manger de la pizza italienne’’. Des attaques contre le site des Carabiniers, de la Banque Bper, du ministère des affaires étrangères, de l’Intérieur, de TIM, de la banque PER et de A2A Energia ont ensuite été enregistrées. Le but de cette technique de cyberattaque est de générer simultanément une grande quantité de requêtes provoquant l’inaccessibilité ou le blocage des sites Internet. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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